Les aventures du Pourquoi Pas ?

Sur les routes d'Amérique du Nord, à bord du Pourquoi Pas ?

Le (long) repos de l’autre combattant


Quand on a passé 4 mois, à écrire presque tout les jours, c’est à la fois un soulagement de s’arrêter, mais aussi un étrange sentiment de manque. Je continue à avoir des phrases spéciales blogue qui apparaissent dans ma tête en plein milieu d’une activité. Documenter mon quotidien en dehors du voyage ne m’intéresse pas plus que ça. Mais en même temps, je me rends compte que j’ai le sentiment que le voyage n’est pas encore terminé. « Les aventures du Pourquoi Pas ? », ce n’était pas seulement le tour d’un bout d’Amérique du Nord ; c’était aussi un voyage symbolique intérieur. Et à ce niveau là, c’est très loin d’être terminé. C’est même juste un commencement.

Il n’empêche que d’un point de vue symbolique, tout s’arrête ici. Le Pourquoi Pas ? vient de s’arrêter pour l’hiver. C’est dans un magnifique jardin pas très loin de Québec qu’il va pouvoir hiberner. Bien confortablement, sous le regard bienveillant de Alain et Louisette, que je ne peux que remercier pour ce service qu’ils nous rendent ! Ni Pourquoi Pas ? ni moi n’avions envie qu’il ne passe l’hiver dans les rues de Montréal.

La boucle est bouclée. La plus grande de toute. Celle que je n’avais même pas vue venir. Celle qui contient toutes les autres petites boucles. Je ne voulais pas partir à l’aventure sans essayer le Pourquoi Pas ? au paravant. Le tout premier voyage du Pourquoi Pas ? m’a amené à Québec, pour assister à un show de Rammstein. Tout c’était bien passé, tout était dans l’ordre, tout allait comme il faut.

L’avant dernier voyage de 2010 du Pourquoi Pas ? m’a amené à Magog, à la microbrasserie de Memphré, pour manger une fondue au fromage et boire une bière de microbrasserie avec Brigitte. Thématique et logique, non ?

Quand au tout dernier voyage de 2010 du Pourquoi Pas ?, il m’a ramené à Québec. Je me suis arrêté à la microbrasserie de la Barberie, pour la fête traditionnelle de la Ste Barbe. Petits amuses gueule, traiteur de qualité, dessert, alcool d’érable. Tout ça accompagné de quelques bières produites à la Barberie. Un vrai régal. Une belle façon d’approcher de la conclusion. Je suis reparti avec une bouteille d’une bière exclusivement brassée pour l’événement. Une de plus pour la collection.

Et puis finalement, après une dernière journée à déambuler dans les rues de Québec, je suis remonté au volant pour une dernière fois. Sous la neige, avec un étrange sentiment de déjà vu, et une inquiétude grandissante. Une autoroute qui blanchit, un van qui commence à montrer des signes pas très rassurant dans les virages et les côtes.

Mais non. Pour sa toute dernière fois, le Pourquoi Pas ? m’a rappelé que je n’avais pas à m’inquiéter. Qu’il était un valeureux combattant, fier et plein de ressources. Il m’a amené à bon port, sans soucis. Juste un dernier petit dérapage voulu, dans le dernier virage.

Et puis c’est fait. Il est garé, bien confortablement. Il ne bougera sans doute pas avant un moment. Cette nuit encore, je ne dormirais pas très loin. Et pourtant, je lui ai déjà été infidèle. Pour la première fois depuis 27000 kilomètres, j’ai conduit une vraie voiture. Sentiment étrange, changement surprenant !

C’est fait. J’imagine qu’il ne me reste plus qu’à écrire ce dernier petit mot de trois lettres, que j’essaie d’éviter d’écrire… et pourtant, il faudra bien. À un moment. Et puis juste après, j’aurais juste à rajouter une dernière petite série de photo, et une mini vidéo… Et ça sera terminé, pour de bon…

FIN

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Remerciements


Comment remercier tout le monde sans oublier personne ? Impossible… je vais quand même essayer de faire de mon mieux !

En tout premier lieu, Estelle, mon adorable colloc, qui a accepté que je sous loue ma chambre pendant mon absence, en lui imposant un ami qu’elle ne connaissant pas, et qui a accepté de gérer mon courrier ; et Olivier, qui a sous loué ma chambre, malgré l’incertitude de ma date de retour, le fait qu’il ne connaissait pas encore Estelle, et qu’il n’ait jamais vu l’appart avant.

Les anciens propriétaires de Petit Pois, devenu Pourquoi pas ?, qui m’ont vendu un van magnifique, qui m’a permis de vivre toutes ces aventures complètement folles !

Et toujours avant le départ, les gens qui sont venus partager une bière au Saint Bock, la veille de mon départ. En particulier Karine, que j’ai pu revoir plus tard à Banff.

Angela, qui m’a hébergé dans son mini appartement torontois et m’a aidé à découvrir la ville reine. Paul, son ami photographe, avec qui j’ai eut quelques échanges vraiment sympa.

Gerald, qui nous a fait visiter l’église où il est carillonneur.

Neal, l’irlandais qui construit des bateaux à Chicago. Pour m’avoir hébergé mes premières nuits dans la cité des vents. Puis Dawn, l’artiste accomplie, qui m’a hébergé pendant le restant de mon séjour, et m’a permis de passer une soirée magnifique en compagnie de Loni, Alicia et Nik. Merci à tous pour les discussions sur l’art et la créativité.

Les organisateurs et les artistes de feu du Full Moon fire and drums Jam !

Nik et Talia, mes deux premiers autostoppeurs, et la belle soirée au coin du feu !

Les deux autostoppeurs du lendemain. Sean, et surtout Kate, pour tout ces conseils sur l’Oregon. Sans elle, j’aurais sans doute traversé plus rapidement. Et je ne me serais probablement jamais arrêté à Umquat Hot Springs…

Le garagiste de Golden, qui a fait une très bonne job de réparation sur le frein arrière droit du Pourquoi Pas ?.

Virginie, qui n’a pas eut peur de passer 17 jours à bord du Pourquoi Pas ? avec un gars qu’elle ne connaissait quasiment pas. Pour les heures et les heures et les heures à discuter le soir !

Steve, pour m’avoir reconnu au beau milieu des rocheuses alors que l’on ne s’était vu que quelques minutes à peine à Montréal !

Liz, pour son sourire contagieux, son énergie sans fin, et sa volonté de gravir tout les sommets possibles et imaginables. Pour m’avoir fait découvrir Cascade et Rundle. Et pour m’avoir amené au concert de Shane Philips !

Marie-Eve, pour nous avoir permis de profiter gratuitement des sources chaudes de Banff et de Jasper.

Sarah et Gretchen, pour m’avoir invité chez elles sans vraiment me connaître, pour la douche et les gaufres magnifiques du matin !

Le vendeur de flûtes du Saturday Market de Eugène, pour les magnifiques instruments qu’il fabrique. Et vend…

Le camp Brotermelon, à Burning Man. Pour leur capacité d’accueil, pour m’avoir permis de me sentir bien au milieu de tout ces inconnus en moins d’une demi journée. Pour tout ce qui a été échangé et partagé pendant cette semaine à Burning Man. Remerciements tout particulier à Laura et Kelly.

Un merci aussi à la demoiselle à l’ombrelle, rencontrée par hasard au milieu de la playa. Pour cette rencontre aléatoire, et la deuxième rencontre, moins aléatoire, à la décompression. Et l’inconnue du temple, apparue juste au bon endroit, au bon moment.

Rodger, pour m’avoir ramassé alors que je faisais du stop è Yosemite Valley, au milieu de la nuit, dans ce qui semblait à une situation quasiment désespérée. Greg, qui m’a également ramassé, dans une situation beaucoup moins désespéré, mais qui m’a quand même éviter plusieurs kilomètres de marche. Diana, la violoniste rencontrée lors d’une randonnée, et surtout Bruce, avec qui j’ai partagé l’émerveillement du Mont Dana.

Les parents de Jane, pour m’avoir accueilli dans leur gigantesque et magnifique maison, avec piano inclus.

Rameen et Jane, pour m’avoir hébergé également ; pour les beaux moments passer ensemble, et pour la pizza donut.

Elk, le randonneur fou, croisé à Crater Lake, alors qu’il terminait la Pacific Crest Trail.

Joseph, les Fat Kids Kitchen, et tout les autres personnes rencontrées à Umquat Hot Spring.

Tassa. Pour des raisons impossible à résumer ou expliquer.

Robert, aka Crazy Bob, un autostoppeur bizarre mais sympathique, avec qui j’ai eut grand plaisir à passer une après midi. Et pour m’avoir donné les bases de l’histoire du jeune homme et de la flûte…

Non, je ne remercierais pas les psychopathes de Happy Camp qui tirent sur les touristes au milieu de la nuit. Non mais !

Mowgly, que le hasard m’a fait rencontré à nouveau sur le bord de la route. Pour les quelques jours passés ensemble, pour son ouverture d’esprit et sa générosité. Pour sa joie de vivre aussi.

Karine et Laura, deux jeunes filles sympathiques, rencontrées à Redding. Pour les quelques minutes passées à discuter, sans raison, comme ça, pour le plaisir.

Les artistes de feu qui ont participé à l’événement de décompression Burning Man de San Francisco. Pour m’avoir offert les plus belles bougies d’anniversaires que je n’ai jamais eut, et pour m’avoir permis de trouver plein de réponses.

Caroline, pour m’avoir hébergé à Eugène, lors de mon deuxième passage.

Theo, le philosophe anglophone, francophone, niponophone.

Anya, la demoiselle au bonnet magnifique, et à la robe tout aussi intéressante. Pour son sourire, et pour la longue discussion. Et pour avoir accepté l’invitation d’un inconnu à boire un thé.

Danielle, pour m’avoir sourit, et pour avoir passé un mois complet avec moi. Pour son sourire, pour son rire, et pour sa musique.

Tout plein de couchsurfer de Portland, pour une magnifique veillée d’Halloween, en particulier Katie, la fan de Montréal.

Stéphane et Armelle, français et pourtant sympathiques, rencontrés à Bryce Canyon.

Et puis une partie de la famille de Danielle, pour l’accueil sur le chemin du retour, les bons repas, et la gentillesse.

Un dernier remerciement, enfin, aux lecteurs réguliers du blog, qui m’ont encouragé à le maintenir à jour !

Et puis merci, enfin, à tout ceux que j’ai oubliés, parce que j’imagine que malgré mes efforts de mémoire, j’ai du passé à côté de certains !

Des histoires de chiffres.


D’abord, on fait parler les chiffres.

De la distance parcourue.

– Le Pourquoi Pas ? a roulé 26 250 kilomètres très exactement. De tout ces kilomètres, j’en ai conduit 26 220. Jane en a conduit environ 25 le soir de mon anniversaire, et Danielle en a conduit 5, sur la playa, le jour de son anniversaire.

– J’ai décidé d’estimer ma vitesse moyenne à 70 km/h. C’est peut être un peu plus, ou un peu moins, mais ça ne doit pas être très très loin de ça. Ce qui voudrait dire qu’au cours des 4 derniers mois, j’ai conduit pendant 375 heures. Presque 16 jours au complet. Ça fait quand même pas mal !

– Ce qui nous donne également une moyenne très exacte de 210 kilomètres par jour. Je suis tout à fait d’accord avec vous, c’est beaucoup trop. Je préparerais les itinéraires autrement la prochaine fois.

– Si l’on se rappelle que la circonférence de la terre est de 40 000 kilomètres à l’équateur, j’étais encore loin. Par contre, j’ai quasiment fait un tour de terre au niveau du 45e parallèle (la circonférence étant, à ce niveau, de 28 336 kilomètres).

– D’après Google Map, l’itinéraire le plus court entre Montréal et Portland est de 4451 kilomètres. J’ai donc fait quasiment l’équivalent de trois aller-retour. Quand même… sachez aussi que la distance Montréal-Sydney est de 16 000 kilomètres. Dommage, donc, que le Pourquoi Pas ? ne soit pas amphibie. Bon, la lune étant à 384 402 kilomètres de la terre, j’en étais quand même loin.

Des photos prises.

– 17756 photos prises avec un appareil, 237 avec l’autre, pour un total de 17 993 photos.

– Lors de mes précédents voyages, ma moyenne était presque d’une photo au kilomètre. Pour l’occasion, la moyenne chute à 0,68 photos du kilomètre. Même en prenant en compte les étapes sans intérêt photographique (Dakota du Nord, Prairies, Kansas), je reste quand même en dessous de la photo au kilomètre. Je me serais donc assagi ? Peut être bien !

– Ce voyage aura duré 3018 heures, ou 181 080 minutes. Vous me voyez venir : une photo au 10 minutes et 3 secondes. Si l’on considère que je dors 8 heures par jour (un tiers du temps), je me retrouve donc éveillé pendant 120 707 minutes. On se retrouve alors avec une photo au 6 minutes 40. Beaucoup plus raisonnable, une fois encore, que la photo aux 4 minutes 20 prise lors de ma première visite en Colombie Britannique.

– Si le numérique n’existait pas, ça voudrait dire 750 rouleaux de pellicules 24 poses. À 10$ la pellicule, hum… ouf !

– Après une première sélection, seulement 8 707 photos sont encore sur mon disque dur. Ça nous fait donc du 50% de « perte ». Chiffre qui n’est pas tout à fait vrai, puisqu’une photo panoramique à l’arrivée à Montréal, c’est entre 6 et 15 photos au moment de la prise de vue.

Du blog.

– Côté blog, on parle de 676 articles différents. Ça ne veut pas dire grand chose, vu qu’au début, je faisais plusieurs posts sur une même journée (optimisation moteur de recherche) mais que sur la fin, j’ai préféré le format un ou deux posts par jour (optimisation lecteur).

– Je peux assez facilement estimé le temps de blogage à une heure par jour en moyenne (ce qui inclue aussi la sélection, traitement et correction des photos). Donc en gros, plus d’une centaine d’heures de travail pour garder le blog à jour. Là encore, c’est pas tout à fait vrai, vu qu’une grosse partie du temps se fait au niveau du traitement photo, qui n’est pas nécessaire que pour le blog.

– Il y a 8 238 images sur le blog. Ne pas oublier que la moitié sont des « thumbnails », ce qui veut dire 4 119 photos uploadées quand même. Joli score. Ça représente quand même la moitié des photos « ramenées » à Montréal. On peut dire que les lecteurs ont eut un bon aperçu d’ensemble !

– Il y a aussi 7 vidéos et un fichier son. Il faudrait que je pense encore à ajouter un dernier fichier son : le son du moteur du Pourquoi Pas ? au démarrage.

– Les lecteurs ont laissé 143 commentaires. Un peu plus de un par jour. Vous êtes, sans surprise, extrêmement discrets. Il y a quand même eut 2 049 visites à ce jours, et 7 360 pages vues.

Souvenirs que l’on ramène


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Le dernier concours de la fin des premières aventures du premier Pourquoi Pas ?


[english follow]

J’avais bien aimé l’idée de faire un concours et de faire gagner un cadre de photos. Alors j’ai décidé de récidiver. À gagner, cette fois, deux cadres photos (dont je choisirais moi même les photos à l’intérieur du dedans, cette fois).

Pour gagner le premier cadre, c’est très simple : devinez combien de photos j’ai prises au cours des 4 mois, 2 jours et 18 heures qu’ont duré ce voyage. Donnez votre supposition en commentaire ; le résultat le plus proche l’emporte.

Pour le deuxième cadre, c’est tout aussi simple. Devinez combien de kilomètres le Pourquoi Pas ? a parcouru au cours des derniers 4 mois, 2 jours et 18 heures. Là encore, donnez un nombre en commentaire, et le résultat le plus proche l’emportera. Et pour vous aider, je vous donne comme indice l’itinéraire final.

I like this idea of a contest to win a framed picture, so I’ve just decided to organize a second one. This time, two frames to win.

For the first one, you just have to guess how many picture I took during the last 4 months, 2 days and 18 hours. Just add you guess in a comment. The closer guess win.

For the second one, same thing : guess how many kilometers (or miles) I drove with the Pourquoi Pas ? in the last 4 months, 2 days and 18 hours, and say it in a comment. Once again, the closer guess win. You even have the final itinary to help you !

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Résultat dans une semaine environ.

30 jours et 18 heures plus tard…


J’ai rencontré Danielle le 23 octobre, aux environs de 18h (heure de Portland, donc 20h heure de Chicago). Je dois la déposer au train pour 14h. À quelques heures près, donc, on vient de passer un mois ensemble (ou, selon la façon de voir, on vient de passer un mois et quelques heures ensemble). De tout ce temps, on a à peu prêt tout le temps été ensemble, à quelques mini exceptions près (en général, pendant que je faisais réparer le van). On s’est posé la question à plusieurs reprises. À quel moment on allait finir par se taper dessus ? Surtout en vivant dans un espace aussi limité que le Pourquoi Pas ? ! On l’a mutuellement reconnu, c’était l’une des raisons pour laquelle on voulait qu’elle vienne à Montréal. Essayer d’étirer encore plus cette période. Voir jusqu’où on pouvait se rendre.

On a enchaîné les moments magnifiques, les découvertes, les paysages ; on a développé une très belle complicité (notamment au niveau musical). Et on est tout les deux d’accord sur le fait que ça va pas être facile de se dire au revoir. Mais que en même temps, on va pouvoir tout les deux rerespirer un peu, chacun de notre côté, et se replonger chacun dans nos projets !

Il n’y a plus personne dans l’appart quand on se lève finalement. Il reste un peu de mélange, alors je fais des panecakes, pour changer un peu des crêpes. On récupère ce qu’on a laissé traîné, on range un peu, on retourne au van, où Danielle rassemble ses affaires, et referme ses bagages. Le Pourquoi Pas ? nous emmène ensuite jusqu’à la gare. J’accompagne Danielle pour récupérer son billet de train. J’ai même un mini pincement de jalousie. Moi aussi j’aimerais ça faire une telle balade en train ! Enfin, peut être la prochaine fois. On se dit un dernier au revoir, et je retourne au van. Tout seul.

C’est étrange ; au début du voyage, j’ai commencé à écrire un livre, en rapport plus ou moins direct avec mon voyage. Et la scène de la séparation, et du van beaucoup trop grand, et beaucoup trop vide, je l’avais déjà écrite. C’est étrange de ressentir quelque chose que l’on avait imaginé ressentir et que l’on avait décrit, quelques semaines au paravent. En même temps, ce n’est pas la première fois que mon voyage me fait la surprise, et je commence à m’y habituer.

Je fais une dernière mini pause à une station service, histoire de remettre un peu d’essence dans le van, et je prends la route. Il est 14 heure exactement. Je n’ai aucune idée de quand je vais m’arrêter, de où je vais dormir, et de quand je vais arriver.

À 16h30, je fais ma première pause, et j’en profite pour refaire le plain. 2h30, 250 kilomètres. C’est un bon rythme.

18h30, deuxième pause. Le van est un plaisir à conduire. Il est comme moi. Il sent l’odeur de l’écurie, alors il en profite. Il sait que c’est la dernière ligne droite. Il en profite. Il la déguste. Il l’apprécie. J’ai récupéré un peu de musique sur l’ordinateur à Danielle, ce qui me permet de changer agréablement de ce qui m’accompagne depuis le début. Et surtout, j’ai récupéré ses morceaux à elle. Alors elle est toujours un peu dans le van avec moi, et ça, ça fait du bien quand même. Je continue à découvrir ce qu’elle fait, je continue à être impressionnée. J’aime sa voix, mais j’aime aussi sa musique. J’aime ses interprétations. J’aime ce qu’elle fait.

20h30. La frontière approche à grand pas, alors je fais une pause pour m’assurer, juste au cas où, que la plupart des bouteilles de bière sont bien cachées. J’ai évidemment l’intention d’en déclarer (moins que le seuil limite) mais je ne vais pas tout déclarer, j’en ai trop. De toutes façons, j’ai suffisamment de bonnes cachettes dans le van pour qu’ils ne trouvent pas tout en cas de fouille.

21h. Arrivée à la douane. Tout est réglé en deux minutes (incluant le délais d’attente des trois voitures devant moi). Ça fait du bien de revenir dans un pays civilisé. Où on vous laisse rentrer après seulement 5 questions, posées en français et avec le sourire. Je reprends la route.

22h. L’Ontario défile tranquillement. Je continue à me demander où je vais m’arrêter, sans trop savoir. Je me sens en pleine forme. J’ai pris un premier café.

Minuit. La traversée de Toronto se fait sans problème, et rapidement. Je regarde quand même, halluciné, les embouteillages dans l’autre direction. Des embouteillages. Un lundi soir. À minuit. Ça surprend !

1h30. Si je continue à ce rythme, je serais à Montréal vers 5h30, mais je vais peut être m’arrêter avant. Contrairement au Nouveau Brunswick ou au Kansas, l’Ontario est loin d’être désert. La file de droite est une succession de camions. Il y a énormément de trafic, et je sais que la lumière me fatigue.

2h30. Je prends un deuxième café, à tout hasard.

4h. Je me rends compte que l’objectif n’est plus très loin. En même temps, je commence à ressentir la fatigue, et mon but n’est pas de visiter un fossé à 100 km de l’arrivée. Je m’arrête pour une pause un peu plus longue. J’en profite aussi pour manger un peu de fromage. En général, manger me réveil.

4h30. Manger m’a bien réveillé. Je suis en plein forme au moment d’entrer au Québec. La traversée de l’Ontario m’aura quand même occupé un bon moment !

5h. Entrée sur l’île de Montréal. Dernière ligne droite. Le plaisir d’être de retour à chasser les dernières traces de fatigue depuis un bon moment maintenant.

Il est 5h30, très exactement, quand je coupe le contact, juste au pied de l’escalier. Il m’aura fallu 14h30 (il y a eut un dernier changement d’heure juste après Chicago) pour aller du centre ville de Chicago au centre ville de Montréal. 1389 kilomètres. Ça fait du 95,8 de moyenne. J’ai un peu délaissé l’option « économie d’énergie » sur le coup, mais je considère que ça en valait la peine. Ça fait du bien d’être arrivé.

Je n’ai pas les clés, mais je sais qu’Estelle se lève à 6h30, alors je vaque tranquillement à mes affaires, après lui avoir envoyé un mail (en utilisant ma propre connexion internet, ça faisait bien longtemps !) pour lui dire que j’attends sagement devant la porte.

6h32. Estelle est vraiment ponctuelle ! Je suis de retour dans l’appartement. Sentiment étrange. Je suis de retour chez moi, mais ça n’est pas vraiment chez moi. C’est chez Olivier et Estelle maintenant. Et puis je ne suis ici que pour deux semaines dans un premier temps. Alors il va falloir que je me réaproprie tout ça. Que je me retrouve là dedans. Je regarde, je redécouvre. C’est beau chez nous. Ça fait du bien !

8h05. J’ai fini de rattraper le retard sur le blog. Mon premier carnet de voyage qui se termine en même temps que le voyage. C’est ce que l’on appelle être à l’heure ! Pour une fois…

Bon, d’accord, ce n’est pas tout à fait la fin du carnet de voyage. Il me reste encore un certain nombre de debriefings à faire. Et puis je dois sortir plein de nombre. J’adore jouer avec les nombres en fin de voyage. Mais je vais sans doute me donner quelques jours pour atterrir quand même. Ah… tiens… et si j’organisais un dernier mini concours pour faire patienter les lecteurs ?

Ils étudient, ils font du yoga et je me repose


En fait, je me repose pas tout de suite. Parce que je m’étais engagé (avec grand plaisir) à faire des crêpes pour tout le monde pour le petit déjeuner. Tout le monde, ça veut dire les 5 collocs, la blonde de Laura, et les deux invités voyageurs. En même temps, préparer toutes ces crêpes, ça m’aide à me réveiller, et ça fait que tout le monde prend le petit déjeuner ensemble, dans une ambiance des plus sympathiques. Et puis l’un des collocs nous apprend que c’est son anniversaire. Me voilà donc, une fois de plus, à faire des crêpes pour l’anniversaire de quelqu’un. Ça semble devenir une tradition ! Moi, ce que je remarque également, c’est que je fais des crêpes à Danielle un dimanche sur deux. Le lendemain de la décompression Burning Man, dans Black Rock Desert, et avec une amie rencontrée à Burning Man. Dans la catégorie répétition, ça me plaît bien aussi.

C’est un appartement d’étudiants, et d’étudiants studieux qui plus est. La pièce commune, avec ses deux canapés, est on ne peut plus confortable et accueillante, et une bonne partie de la tribu s’y retrouve, qui sur un canapé, qui sur un fauteuil, qui sur le tapis. Laura nous demande quelles sont nos intentions. « Prendre ça relaxe » nous convient parfaitement, et lui convient parfaitement également. À vrai dire, notre seul plan, c’est qu’à 15h30, Joséphine -qui est prof de yoga- donne un cours gratuit. Personnellement, j’ai essayé à deux reprises, sans grand succès au niveau de l’intérêt. Mais Danielle en fait un peu, toute seule par elle même, et aime beaucoup ça, et l’idée de participer à un cous lui plaît bien. Laura est intéressée également.

Alors après une fin de matinée et un début d’après midi bien tranquille, on embarque dans le Pourquoi Pas ? afin de traverser Chicago. On opte pour l’itinéraire touristique, longeant le bord de l’eau, toujours aussi magnifique, et traversant le centre ville, toujours aussi magnifique également. J’abandonne ensuite les demoiselles, et m’en vais prendre une petite marche d’une heure et demi dans les environs. C’est brouillamineux, mais ça me fait bien plaisir de revoir tout ces jolis gratte-ciels ; et puis ça fait quelques photos intéressantes quand même. Comme cette tentative ratée d’effacer la Sears Tower du paysage.

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Et je retrouve ensuite les demoiselles, à l’heure prévue, toute détendue, relaxée, fatiguée, yogatée. Laura a des choses à faire de son côté ; nous, on veut aller faire quelques pas en centre ville. On commence par déposer Joséphine chez elle, histoire de lui éviter un long retour à vélo, on fait une pause pour acheter des bananes, et pour que Danielle s’achète de quoi survivre dans le train (elle a quand même 50 heures de train au programme, et je n’ai aucune idée de l’accès qu’elle aura à de la nourriture pendant ce temps là, alors on préfère ne pas prendre de chance).

L’après midi touche déjà pas mal à sa fin, donc on fera un petit condensé rapide de centre ville, essentiellement dans les environs de Millenium Park. En commençant par la fontaine, donc l’effet sur le paysage est beaucoup plus intéressant (car beaucoup plus visible) de nuit que de jour, je trouve :

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Et puis bien évidemment, on va rendre visite au haricot géant juste à côté :

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Un peu tristounet par temps de brouillard. Laura me confirmera un peu plus tard que par temps dégagé, c’est aussi magnifique que de jour (par temps dégagé également, évidemment).

On déambule tranquillement en prenant notre temps, en regardant, en discutant, en savourant la dernière soirée que l’on passera ensemble avant un bon moment probablement.

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Parce que oui, évidemment, des retrouvailles et d’autres moments ensemble, il y en aura. Mon amie Jane, de San Francisco, m’a bien fait comprendre que c’est pas parce que quelqu’un est loin qu’on ne peut pas le voir. Et puis le projet actuel, de toutes façons, c’est de faire venir Danielle à Montréal pour quelques semaines en février.

Promenade terminée, on retourne au van, qui nous ramène chez Laura. J’avais promis à Danielle de lui refaire des bananes flambées avant qu’on se quitte ; je n’ai pas oublié ; j’élargis évidemment la distribution de bananes à tout l’appartement. Les collocs de Laura votent à l’unanimité pour que l’on reste plus longtemps. Pour éviter la prise d’otages, je m’engage à revenir dès que possible, ce qui semble suffire.

Et puis un lointain souvenir me revient, et je prépare un chihuahua, sous le regard fasciné de Danielle et Laura, qui ont toutes les deux bien compris que dès que je pouvais faire brûler quelque chose, j’en profitais ! La soirée se termine tranquillement après ça, les étudiants studieux ayant à aller étudier le lendemain. Laura commence sa journée tôt, et on se dit donc au revoir le soir même, pour être sûr. Promesse de revenir à Chicago pour moi, promesse de revenir visiter Montréal (maintenant qu’elle y a des contacts) pour elle. La fatigue continue à se cumuler petit à petit, mais bientôt, oui bientôt, je vais pouvoir me reposer un bon coup !

Et la boucle est bouclée…


Bon, ça aussi c’était sans doute prévisible. Mais une horde d’enfants matinaux qui n’ont pas vu leur grande soeur depuis une année, c’est encore plus matinal, et encore plus enthousiaste le lendemain matin. Encore bien fatigué, je prendrais l’option lâcheté, et continuerais à dormir aussi longtemps que possible pendant que Danielle va s’occuper de tout le monde.

Danielle vient me réveiller quelques temps plus tard, quand le petit déjeuner est prêt. Pancakes + sirop d’érable + oeufs brouillés. On est toujours aussi gâtés ces derniers jours, et on aime vraiment ça ! On est à quatre heures de route de Chicago, et l’idée s’est d’arriver là bas vers 17h, pour que Danielle puisse passer le plus de temps possible avec sa famille.

La mère de Danielle m’a offert d’excellents chocolats pour me remercier de l’avoir amené avec elle. J’ai bien évidemment réussi, la veille, à faire quelques photos de la famille.

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J’en imprimerais et encadrerais une, qui finira sur la cheminée quelques minutes après. Je ne dis rien au moment de donner le cadre à la mère de Danielle. Je sais très bien qu’il n’y a rien à dire. Elle me dit juste merci, et me sert fort dans ses bras. Elles n’ont plus n’a rien à ajouter. Elle comprend parfaitement, et je comprends parfaitement. Et une fois de plus, je me demande si je serais capable de revoyager sans imprimante. Je n’aurais jamais pensé que ce soit aussi utile à avoir !

Les au revoir prennent un certain temps, mais je ne suis définitivement pas pressé. Voir tout ces gens heureux ces derniers temps, et savoir que j’en suis en parti responsable, je dois bien reconnaître que ça fait un bien fou. Il n’y a rien de plus plaisant que donner, et j’en ai eut confirmation de façon magnifique ces derniers jours.

Puisque Danielle ne peut pas venir à Montréal, elle prendra le bus depuis Chicago jusqu’à Portland. C’est une cinquantaine d’heures. Sa mère lui paie le billet. La différence avec un billet de train n’est pas si énorme que ça, alors de mon côté, je paie la différence. Je suis jaloux ; elle va faire Chicago Portland en train, comme j’avais prévu de le faire. Comme je prévoie toujours de le faire un jour. Ça sera par procuration pour le moment, en attendant le jour où…

Et puis finalement, on remonte en voiture, pour de nouvelles aventures. Quatre heures de route, toujours aussi inintéressantes à faire, mais qui passent quand même assez vite.

La banlieue est de plus en plus dense, tout comme le trafic. On passe d’une deux voies, à une trois, puis quatre, puis cinq. Puis six. Je n’aime très clairement pas conduire dans ce contexte. En fait, ça ne serait pas un problème si tout le monde ne passait pas son temps à faire n’importe quoi…

Laura, que j’ai rencontré à Burning Man, va nous héberger pour les deux jours que nous passerons ici. Je trouve amusant qu’elle habite à quelques coins de rue à peine des irlandais qui m’avait hébergé au tout début. Au moins, cette fois je connais le quartier ; et je me rappelle que l’université a la deuxième plus grosse police privée au monde. C’est toujours ça. Mais ça ne me rassure toujours pas. Je me sens quand même pas mal mieux que la première fois.

Revoir Laura me fait vraiment super plaisir. Toujours aussi enthousiaste, sympathique et souriante. Tout les autres « burners » sont revenus à leur vraie vie. Moi, pas vraiment. Mais comme je m’y attendais, ils n’ont pas changé. Ils sont, à Chicago, comme ils étaient à Black Rock City. On passe un moment chez Laura à discuter, avec sa blonde et ses collocs, avant de rejoindre rejoindre Korigan et Lauren. Deux autres Burner, avec qui ont mange… oui ! Une deep dish pizza ! J’ai dit à Laura que je n’avais toujours pas essayé. C’est désormais chose faite. Me voilà un homme comblé, heureux, et un peu déçu quand même. La sauce tomate n’était pas excellente. Mais je garde le principe, et je réadapterais ça en version locale.

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Et merci à la serveuse qui a tenu la pause avec le fromage qui fait des fils pendant un bon moment !

On continuera la soirée par une petite promenade sur le bord de l’eau. J’ai à nouveau ce feeling de bord de mer, beaucoup plus que de bord de lac. Au loin, là bas, le centre ville nous fait des coucous. On ira sûrement lui dire bonjour à un moment demain. Après tout, c’est la première fois que Danielle vient à Chicago. On s’arrêtera également là où vivent Korigan, Lauren, Ryan et douze autres personnes. Une gigantesque maison labyrinthique, transformée en coop d’habitation. Une cuisine gigantesque, où quelqu’un brasse de la bière pendant que deux autres jouent du banjo. Moi je trouve un piano, et j’en profite un peu. L’ambiance est des plus sympathique et bon enfant.

On rejoindra Joséphine, toujours de Burning Man, avec qui on ira boire une bière dans un bar un peu étrange. Je réalise que j’ai perdu l’habitude de ce genre d’endroit. Je ne suis pas sorti depuis un moment quand même ! Toujours aussi bruyant, toujours aussi difficile pour moi d’assurer une conversation dans ce contexte, en n’entendant plus que le tiers de ce que les autres me disent. Occasion quand même de boire encore une autre excellente bière !

Je m’endors légèrement sur ma chaise. La fatigue cumulée continue à s’accumuler. Je suis dans la dernière ligne droite, et ça ira mieux bientôt. On reprend la route en direction de chez Laura, ou un canapé des plus invitants nous attend.

Je suis heureux de revoir tout le monde ; heureux d’être de retour à Chicago. J’ai, depuis Portland, le sentiment que mon voyage est terminé, que je suis prêt à rentrer. Il y a eut les derniers soubresauts dans le sud de l’Utah ; les visites à la famille de Danielle, et aussi l’arche, et la ville de Saint Louis. La piste de l’Oregon commence ici, fini à Portland. On a juste fait le chemin inverse. Ajouter à ça une boucle qui se referme en arrivant à Chicago, le plaisir de revoir des amis rencontrés à Burning Man pendant le voyage. Tout cela permet de faire une très belle fin, bien construite, bien planifiée. Les tiroirs se ferment les uns après les autres. Il ne me restera plus qu’à dire au revoir à Danielle, et parcourir un dernier 1350 kilomètres jusqu’à Montréal.

Mais avant ça, une bonne nuit de sommeil ne fera pas de mal. J’ai promis des crêpes (évidemment !) pour le petit déjeuner demain.

Twelve munchkins


(Il est possible que vous ayez à cliquer plus d’une fois sur le lien pour arriver à la page où vous pourrez finalement écouter la chanson)

Twelve Munchkins

Un demi McDo et une demi douzaine de munchkin


Un autre réveil bien tranquille sur une aire d’autoroute. L’un des tout derniers. Un départ tout aussi tranquille. Et une autoroute qui nous amène jusqu’à Saint Louis, à une heure de route d’ici.

Comme toutes les villes nord américaines, on slalome d’une autoroute à l’autre, se dirigeant vers le centre ville. Et puis finalement, l’arche apparaît enfin. Définitivement plus impressionnante et plus grande que ce que j’aurais pensé.

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L’arrivée sur l’arche est l’occasion de découvrir le plus horrible plan d’urbanisme que je n’ai jamais vu jusqu’à présent. Ce qui n’est pas peu dire, considérant que j’ai vu un certain nombre d’horreur en Amérique du Nord. Et en France aussi, accessoirement.

Il y a une rivière assez importante qui traverse la ville ; le centre ville, évidemment, est au niveau de la rivière. Les gens, par contre, n’ont aucun accès aux berges. C’est juste un énorme boulevard urbain, à la gloire des voitures, avec un parking gigantesque où sont envoyés tout les touristes venus voir l’arche. Par curiosité, on ne se gare pas tout de suite ; on fait un premier tour de l’arche. Celle-ci a été construite, en même temps qu’un parc commémoratif, pas très grand, avec pas grand chose, et surtout séparé du reste de la ville par un deuxième boulevard urbain, semi enterré. Bref, cette arche magnifique est entourée de deux boulevards urbains qui la sépare complètement du reste de la ville et de la rivière. Il n’y a pas à dire, c’est bien dommage.

Après en avoir fait le tour à moitié, on découvre un parking gratuit, pour les personnes qui veulent aller visiter l’église. Interdit, par contre, aux visiteurs de l’arche. Ça tombe bien, nous on voulait visiter l’église. Pas l’arche. Hum…

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Enfin, puisqu’on est là, pourquoi ne pas aller jeter un petit coup d’oeil sur l’arche quand même, non ? Parce que personnellement -je sais je l’ai déjà dit – je la trouve magnifique. Et extrêmement photogénique.

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Evidemment, après avoir visité toutes ces tours, il était hors de question que je passe à côté de la possibilité d’aller faire un tour au sommet de cette arche. Sauf qu’évidemment, une arche, c’est pas verticale. Alors l’ascenseurs, à l’intérieur, est un peu particulier. C’est plus un genre de montagne russe. On s’entasse joyeusement dans une mini capsule de secours de vaisseau spatiale, et on prie très fort que l’on va arriver en vie en haut.

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En haut, l’espace est extrêmement réduit, mais la vue est quand même intéressante (le parc côté ouest, avec un boulevard urbain que l’on devine, le parking de l’église, avec Pourquoi Pas ? et un boulevard que l’on comprend mieux, et le bord de l’eau côté est).

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Je suis également un peu déçu par le centre-ville de St Louis. Je me serais attendu à une ville plus grande que ça. Mais non.

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Je redescends, content et déçu. Content de l’expérience. Content d’avoir vu l’arche et tout ce qu’elle symbolise. Content pour le côté assez inusité de la visite. Mais très clairement déçu par la ville. Je ne sais pas pourquoi je m’attendais à mieux… au pied de l’arche, il y a un musée relativement bien conçu sur le peuplement de l’ouest, mais on ne se sent pas plus inspiré que ça. Alors à la place, on fait quelques pas rapide en centre ville, histoire de faire quelques dernières photos, puis on reprend la route.

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Il nous reste encore quelques heures d’une route on ne peut plus passionnante…

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… avant de finalement arriver à Cowden, au fin fond du milieu de nul part, dans l’Illinois. Là où habite la mère de Danielle, et quatre autres de ses frères et soeurs. Jasmine (que Danielle m’a épelé, parce qu’ils prononcent Jazzmen, et que c’était, somme toute, un prénom relativement surprenant pour une fille), qui a 11 ans est la plus vieille encore restante à la maison, Austin et Dustin, les jumeaux, et Blake qui est le plus jeune, à 7 ans. Je m’y retrouve pas trop mal dans les noms, à ma grande surprise. Tellement concentré à me rappeler quel enfant est qui, par contre, que j’ai oublié le prénom de la mère. Le père, sauf erreur, s’appelle Jim, et arrivera un peu plus tard.

Une fois de plus, c’est un plaisir de voir tout ces gens heureux de se retrouver. Le Pourquoi Pas ? est du pour un changement d’huile depuis quelques temps. Je prends donc ça comme excuse pour laisser tout le monde se retrouver dans l’intimité, et je reviens une heure plus tard, avec un van prêt à affronter les derniers kilomètres.

Danielle m’a expliqué à plusieurs reprises à quel point sa famille est intense. À vrai dire, je m’en doutais ; j’imagine facilement à quoi ça peut ressembler une horde d’enfants dans tout les sens. Observer les quatre derniers est extrêmement intéressants. Jasmine est rendue, à son tour, la plus vieille. Mais les deux jumeaux, en garçons qui se respectent, aiment avoir l’impression de tout contrôler tout. Ça crée une interaction des plus intéressantes.

Je sors un peu toutes mes bricoles du van. Balles et massues de jonglage, djembé, etc… pour le plus grand plaisir des enfants. Tout le monde rigole et s’amuse bien, dans une folie complète. Le van en lui même est un outil de fascination. Avec le toit ouvert, ils s’amusent à grimper un peu dans tout les sens. Et finissent avec la permission de tous écrire leur nom dans un des ronds verts du van. Ça se calme un peu sur le moment du souper, que tout le monde prend un peu partout ; là encore, le chaos semble se gérer par lui même. La mère de Danielle a évidemment l’habitude de cuisiner par kilotonnes, et on mange excellemment bien. Là encore, un gâteau au chocolat a été préparé pour fêter le retour de Danielle, et une fois de plus, on mange super bien.

En fait, je me rends compte que faire le chemin de retour avec Danielle a donné une toute autre dimension à mon voyage. Là où j’étais préparé psychologiquement à manger des pâtes au fromage sur des aires d’autoroute, on fait le tour de sa famille qui nous accueille à bras ouvert, avec d’excellents repas. Ça rend, je dois bien le reconnaître, le voyage retour beaucoup plus intéressant et agréable ! Danielle me dit, à un moment, qu’elle est surprise de l’accueil que sa famille me réserve à moi, son ami qui conduit. Je lui explique qu’en même temps, pour eux, je suis le gars qui permet à tout le monde de revoir la fille qu’ils n’ont pas vu depuis un an, et que dans ce contexte, je pars quand même avec un net avantage pour être aimé de tout le monde ! Une autre soeur de Danielle, Megan, qui a quitté la maison il y a quelques temps, vient passer la soirée avec nous. Toute heureuse également de revoir Danielle.

La soirée n’est pas si froide que ça, et Jim a préparé un magnifique feu de camp en arrière de la maison. Toute la famille demande à Danielle de chanter ; elle va chercher sa guitare, j’en profite pour attraper mon djembé pour l’accompagner discrètement. Et évidemment, toute la famille demande la même chanson. « Twelve Munchkin ». La toute première chanson qu’elle a écrite, et qui parle de tout ses frères et soeurs. La chanson est extrêmement touchante, et est accessoirement l’une de mes préférées de toutes. Elle jouera quelques chansons ; comme à chaque fois, j’ai vraiment plaisir à l’accompagner discrètement. Quelques amis du voisinage passent dire bonjour à un moment. Tout le monde est vraiment surpris par le djembé. Ce qui, pour moi, est un instrument on ne peut plus classique, et une nouveauté parfaitement inconnue ici. Je fais donc une démonstration plus rapide et plus bruyante, qui plaît beaucoup aux enfants comme aux adultes.

Et puis Danielle a aussi raconté à tout le monde que je savais cracher du feu ; et ça, évidemment, les enfants ils veulent voir. Je ferais donc une démonstration, sous un certain nombre de paires d’yeux hallucinés. Jouer du djembé et cracher du feu, c’est quand même pas mal efficace pour impressionner des enfants !

La soirée se termine tranquillement. Les enfants vont se coucher. On suit pas très longtemps plus tard. Je sens la fatigue qui s’accumule lentement depuis Portland, où j’avais rechargé les batteries. J’imagine déjà la longue sieste qui m’attend à mon retour à Montréal ! Mais pour le moment, dans l’espoir d’avoir un peu plus de tranquillité demain matin, on dormira à l’abris dans le van !