Pensées

 

La plage de galets

On August 2, 2010, in Carnet de route, Pensées, Photos, by Sébastien
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La promenade ne sera pas très longue. J’ai amené mon ordinateur avec moi. Je m’assoie sur une roche qui domine le paysage. Je vois le petit lac, je vois la forêt, je vois le grand lac. Je reste un moment à penser, à réfléchir, et à écrire. L’idée que j’ai eut ce matin en me […]

La promenade ne sera pas très longue. J’ai amené mon ordinateur avec moi. Je m’assoie sur une roche qui domine le paysage. Je vois le petit lac, je vois la forêt, je vois le grand lac. Je reste un moment à penser, à réfléchir, et à écrire. L’idée que j’ai eut ce matin en me levant semble en effet être la bonne pour me débloquer. Je suis très curieux de voir où tout cela va me mener.

Je n’ai aucune idée du temps que je passerais assis sur mon caillou. J’ai une très vague idée du timing que je vais devoir suivre pour être à Banff dans les temps. En théorie, d’après ce que j’avais initialement prévu, je devrais être à Thunder Bay ce soir. Je commence à prendre un peu de retard, sans la moindre inquiétude. Tout se replacera comme il faut en temps et lieu.

Rendu sur le bord du lac (le grand, le très grand), je m’assoie à nouveau. Le son des vagues sur la plage de galets est quasiment métalique. C’est tellement magnifique (je réalise pour la première fois qu’une plage de galets a un bien plus beau son qu’une plage de sable !) que je reste à nouveau un long moment, perdu dans mes pensées. Je tente même une vidéo, espérant que ça réussira à retransmettre la beauté et le calme des lieux. Et puis l’eau est invitante. Elle était si bonne hier, que je me prépare à y retourner. Mauvaise idée ! La différence de température par rapport à la veille est vraiment impressionnante ! Est-ce à cause de la pluie, ou simplement de la différence de profondeur, je ne sais pas vraiment. Je me rhabillerais donc, pour prendre le chemin du retour, sans oublier d’ajouter une cascade à ma collection.

 

Refaire le monde avec des inconnus

On August 2, 2010, in Carnet de route, Pensées, by Sébastien
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Puisqu’on va dans la même direction, qu’on n’est pas pressé et qu’on s’entend bien, rebelotte pour le coup de l’invitation à passer la soirée ensemble. On prend ça tranquille, et demain je les dépose à Thunder Bay. Ça convient à tout le monde. Objectif : le même que la veille. Trouver un coin sympa pour […]

Puisqu’on va dans la même direction, qu’on n’est pas pressé et qu’on s’entend bien, rebelotte pour le coup de l’invitation à passer la soirée ensemble. On prend ça tranquille, et demain je les dépose à Thunder Bay. Ça convient à tout le monde. Objectif : le même que la veille. Trouver un coin sympa pour se poser sur le bord du lac. Seul petit problème, la route s’est éloignée du lac depuis un bon moment, et ne s’en rapproche pas avant un bon moment. Il se fait tard. Le soleil nous offre un spectacle magnifique. On s’arrête dans une station service le temps d’acheter quelques bières, on roule encore un peu, trouve un départ de petit chemin, et s’installe dans un petit endroit bien isolé.

Kate adore faire à manger. D’ailleurs, ils leur reste des saucisses qu’il faut absolument terminer. Ils ont aussi des lentilles et des pommes de terre. On se régale ! J’adore ces petites rencontres aléatoires. Si imprévues, si agréables. Les trois assis dans le van, en sirotant une bière (puis deux, puis trois). On se retrouve finalement à refaire le monde. Je note amusé que Sean prend le rôle que j’ai la plus part du temps : celui d’observateur attentif, qui écoute, mais ne dit pas grand chose. La soirée évolue en une discussion entre Kate et moi même. Partie du coucsurfing (bien sûr qu’ils connaissent, ils en font pendant ce voyage), on dérive sur les interactions entre les gens, l’échange, le partage, le don. Tout cela renforce une fois de plus mon opinion, et m’aide à élaborer lentement pas vite ma théorie sur « la génération tranquille ». Théorie que je devrais bientôt être à même de formuler de façon plus claire. Il faut juste que je finisse de mettre de l’ordre.

Je resterais bien encore des heures à discuter et à refaire le monde, mais mes visiteurs sont fatigués, et je les laisse donc se retirer. Une fois de plus, je dors à l’étage, beaucoup plus pratique vue la quantité de bordel qui remplit le van. Mais je suis confiant que voyager à deux dans le van dans les rocheuses se fera sans le moindre problème. J’écris à nouveau un petit peu et m’endors sans problème.

 

La réalité

On August 3, 2010, in Pensées, by Sébastien
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La route jusqu’à Thunder Bay est une alternance de pluie et d’éclaircie. De routes et de pauses photos. De silence et de discussion. L’objectif est simple quand on arrive à Thunder Bay, vers 3h de l’après midi. Trouver un petit café internet, où l’on puisse manger. Moi, il faut que je regarde mes mails, entre […]

La route jusqu’à Thunder Bay est une alternance de pluie et d’éclaircie. De routes et de pauses photos. De silence et de discussion. L’objectif est simple quand on arrive à Thunder Bay, vers 3h de l’après midi. Trouver un petit café internet, où l’on puisse manger. Moi, il faut que je regarde mes mails, entre autre parce que j’attends des nouvelles de Virginie. On a encore quelques jours devant nous, mais il faut qu’on arrive à se synchroniser pour arriver au bon endroit au bon moment. Et puis il y a aussi Véronique, une amie de Virginie, qui serait peut être intéressée à faire le voyage avec nous également. On ne trouve pas de café internet, mais une connexion ouverte, au milieu d’un parking dans le centre ville. Je m’assoie sur le trottoir, histoire de vérifier que je n’ai rien manqué pendant mes quelques jours déconnectés. J’attendais certaines nouvelles de Montréal également. Je les ai eut. Pas exactement ce que je voulais. Pourtant, je les prends avec énormément de détachement. J’ai eut raison de ne pas déconnecter complètement en restant à Toronto et Chicago au départ, mais ensuite, ces quelques jours sans aucun lien avec la réalité m’ont fait le plus grand bien. D’ailleurs, il faut que ça continue. Comme je le dis si brièvement sur facebook « Alors c’est ça la réalité ? Intéressant. Prends une grande respiration, et replonge dans les eaux magnifiques du lac Supérieur ». Parce que oui, en effet, de réalité, je n’en ai pas besoin en ce moment. Je veux juste vivre de voyage, de paysages, et de rencontres aléatoires.

 

Sandwich frit et itinéraire

On August 4, 2010, in Carnet de route, Pensées, by Sébastien
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L’arrivée à Duluth est un peu chaotique, mais je finis par me retrouver dans un petit centre-ville hyper touristique et pourtant très sympa. Je trouve un restaurant, et une connexion internet. La vie est belle ! Je commande un sandwich de poisson fris tempura. Je n’ai pas réalisé tout de suite… poisson fris, tempura, dans […]

L’arrivée à Duluth est un peu chaotique, mais je finis par me retrouver dans un petit centre-ville hyper touristique et pourtant très sympa. Je trouve un restaurant, et une connexion internet. La vie est belle ! Je commande un sandwich de poisson fris tempura. Je n’ai pas réalisé tout de suite… poisson fris, tempura, dans du pain, lui même grillé à l’huile d’olive semi-froide, c’est sportif. En fait, j’ai commencé par manger les frites qui accompagnaient, et elles m’auraient suffit je pense. Repas intense ! Bon, mais là encore, vous tuez quelqu’un atteint de cholestérol assez facilement.

Je passe pas loin de deux heures dans ce petit restaurant, à faire mes choses. J’en profite d’ailleurs pour vérifier un détail. Virginie se déplaçant en stop, elle n’a pas autant de mobilité que moi, c’est pour ça que je proposais d’aller la récupérer à Kelowna. Le problème, c’est que moi ça me fait faire quand même pas mal de kilomètres en plus, et ça me laisse pas grand temps pour traverser les prairies. Vérification faite, il y a un bus qui fait Kelowna-Banff, à un tarif assez raisonnable. Je lui envoie un message pour lui proposer qu’on se retrouve plutôt à Banff le 10. Ca nous laisse plus de temps, à tout les deux. Mon calcul, c’est qu’après ça, on passe une douzaine de jours ensemble dans les montagnes. Je la dépose à Vancouver aux environs du 22, descends deux trois jours sur Seattle, puis continue jusqu’à Reno très rapidement pour Burning Man. Ça va être le point tournant de mon voyage je pense. Après ça, soit je fais demi-tour et je rentre à Montréal, soit je prends tout mon temps. Et si je décide de (et si je peux) prendre tout mon temps, alors je remonte à Portland, dans l’Oregon, faire la liste que la demoiselle autostoppeuse m’a laissé ! Oui, ça me fait manger pas mal de kilomètres en plus, mais je ne suis pas à ça prêt. Mon but, c’est d’y aller tranquille, de prendre mon temps. Si je dois faire 1000 kilomètres en plus pour pouvoir me reposer, ça paraît un peu paradoxal, certes, mais ça me convient parfaitement.

 

Fin de la première partie

On August 4, 2010, in Pensées, by Sébastien
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Au moment de quitter Duluth, j’ai l’impression que le première partie de mon voyage vient de se terminer. Commencé dans les deux métropoles, Toronto et Chicago, il est devenu -de façon tout à fait imprévu- une promenade dans les grands lacs. Une région que je ne connaissais pas du tout et que j’ai découvert avec […]

Au moment de quitter Duluth, j’ai l’impression que le première partie de mon voyage vient de se terminer. Commencé dans les deux métropoles, Toronto et Chicago, il est devenu -de façon tout à fait imprévu- une promenade dans les grands lacs. Une région que je ne connaissais pas du tout et que j’ai découvert avec grand plaisir. J’ai eut l’impression à plusieurs reprises de retarder la grande traversée. Comme si je voulais encore resté accroché à la côte est pendant quelques temps. J’ai reçu le mail de Thunder Bay juste au bon moment. Il est venu me donner l’élan nécessaire. J’ai fini le lac Supérieur, parce que je le trouvais vraiment magnifique, mais ensuite, je sentais que j’étais prêt. Que j’en avais fini avec la côte est, et que les prairies m’attendaient. Je les vois comme une petite pause, un passage étape. La deuxième étape du voyage, ça sera très probablement les Rocheuses. Enfin… probablement en tout cas.

 

La vie est belle

On August 5, 2010, in Carnet de route, Pensées, Photos, by Sébastien
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Quand tout se passe bien, même si les tondeuses sont matinales

Je pense qu’il existe une tradition que je ne connaissais pas : si vous voyez un van arrêté quelque part, il semble qu’il faille systématiquement trouver une tondeuse, un rotofile, ou n’importe quel objet bruyant pour aller couper l’herbe à côté. Je prends mon temps pour me lever, quand même, bercé par le doux ronron de l’engin.

La veille, un peu avant de m’arrêter, j’avais emprunté rapidement la connexion internet d’un Mc Do. Ça m’avait permis d’avoir une confirmation de Virginie, comme quoi le changement de plan lui convenait. On se retrouve directement à Banff le 10 ou le 11. Ça me laisse deux jours de plus pour la grande traversée, ça me convient parfaitement. Ça fait qu’à nouveau, je peux prendre ça bien tranquillement. En fait, j’irais même optimiser tout ça encore un peu plus. On se retrouvera à Golden, juste après le parc Yoho (ou juste avant, pour elle). Ensuite, on revient tranquillement sur Banff, puis on monte. Parfait !

Je reprends donc la route, parfaitement serin et détendu. Plus la moindre raison de m’inquiéter. Je savais que je pouvais prendre mon temps et que les choses allait d’elle même se mettre en place. La vie est belle. Le paysage aussi d’ailleurs. Ça n’a pas beaucoup changé depuis la dernière fois que je pouvais encore le voir, même s’il y a un peu moins de lacs, un peu moins d’arbres, un peu moins de collines, un peu plus de champs.

 

L’imprimante

On August 5, 2010, in Carnet de route, Pensées, by Sébastien
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Où l’on en apprend plus sur les délires du gars qui écrit, et sur le minimum vital qu’il faut absolument avoir avec soit en voyage.

Il se trouve que j’ai quitté Montréal en apportant une imprimante avec moi. On sait jamais, non ? On peut toujours avoir besoin d’une imprimante. Certes, une imprimante A3, c’est un peu volumineux, mais l’expérience me tentait bien. Cartes postales personnalisées, impressions de photos souvenirs en directs, j’y vois en fait pas mal de possibilité. Sauf que ma première tentative, à Chicago, n’a pas marché. J’ai d’abord accusé la batterie secondaire. Je me réessaie aujourd’hui en me branchant sur la batterie principale. Même soucis. Jusqu’à ce que je réalise soudain que l’ordinateur essaie de se connecter à l’imprimante via mon réseau sans-fil à Montréal. Je comprends que ça ne marche pas ! Je reconfigure l’imprimante, et là, au miracle ! Tout fonctionne ! Je suis heureux. Je peux désormais imprimer tout ce que je veux !

 

Le Manitoba et la langue française

On August 6, 2010, in Pensées, by Sébastien
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Considérations linguistiques

J’avais déjà entendu parler des communautés francophones en dehors du Québec. Celles-ci ont d’ailleurs assez souvent la vie dure, et le Québec prenant tellement de place sur la scène politique, il ne leur reste que très peu de visibilité. La plus part du temps, on parle de la place du français au Québec ; très rarement de la place du français au Canada. Pourtant, le Canada est un pays bilingue. Au niveau provinciale, seul le Nouveau Brunswick est officiellement bilingue. Le Québec est francophone, les autres provinces anglophones. Du coup, ça crée parfois un joyeux bordel. Mais tout ce qui dépend du fédéral doit donc être bilingue (ce qui explique, entre autre, la proposition de la douanière de m’offrir un service en français). Et au niveau provincial, donc, ça varie d’une province à l’autre. J’étais en fait assez surpris de voir toute la signalisation dans les deux langues depuis mon retour au Canada. Mais avec ces gens qui me parlent français, et qui semblent heureux de pouvoir me parler en français, je commence à comprendre. En l’occurrence, je suis moi même heureux de pouvoir revenir au français un petit peu. Ça fait du bien de retrouver sa langue natale ! Ce sont les noms des villes qui ont fini par me faire réaliser que j’étais probablement dans une zone hautement francophone. Après tout, après avoir quitté Saint Malo et traversé la Rochelle, voilà que je longe la Seine. La plus part des autres villages s’appellent Saint Machin ou Saint Bidule, et je vois une magnifique pancarte de rue « Dump Road » avec la traduction « Chemin de la Dump » (décharge). J’hésite à m’arrêter et faire demi-tour pour le prendre en photo ; je le trouve vraiment drôle personnellement.

Je savais que Winnipeg comptait une très grosse communauté francophone. Je l’avais d’ailleurs déjà un peu vérifié en cherchant une librairie francophone à Winnipeg. Plus rien à me mettre sous la dent le soir au moment de dormir, c’est dur un peu parfois. J’en ai trouvé une dans Saint Boniface qui, je le comprendrais plus tard, et la partie francophone de Winnipeg.

 

Autres considérations linguistiques

On August 6, 2010, in Pensées, by Sébastien
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Ou comment synthétiser peut être un peu trop à l’extrême

En fait, tout cela me donne l’impression (mais il s’agit juste de ressenti, qui ne s’appuie sur absolument rien de réel) que le problème franco-anglais est juste un problème au Québec et en Ontario. Rivalité éternelle des deux provinces voisines. Parlez anglais au Québec, vous êtes un envahisseur. Parlez français en Ontario, vous êtes juste un indépendantiste qui ne sait pas ce qu’il veut. Dans le reste du pays, j’ai l’impression que ça ne dérange pas : eux, ils sont au Canada ; parfois, ils sont au Canada et parlent français, et dans ce temps là, ils sont contents de parler français avec vous. Et s’ils parlent anglais, ils comprennent bien que vous êtes canadiens aussi, mais que vous parlez français. Alors ils répètent, plus lentement. Évidemment, c’est horriblement synthétisé et simplifié. La question de la langue au Canada est vraiment fascinante, et pourrait occuper une armée de thésards sur plusieurs générations. Il est probable que chaque province, chaque région est un rapport différent avec l’autre langue. Communauté française au Manitoba, communauté anglaise au Québec. Tout cela me donne le goût de voyager encore plus au Canada, de rencontrer encore plus de monde, de leur parler encore plus. Il est amusant aussi de remarquer que la plus part des gens sont très fières de montrer qu’ils connaissent quelques mots de français. Au hasard de mes rencontres, de mes voyages, j’ai presque toujours eut le droit à quelques mots de français. Finalement, tout ce que les gens demandent, c’est d’être respecté, quelque soit leur langue. C’est pourtant si simple… enfin…

 

La suite du programme

On August 7, 2010, in Pensées, by Sébastien
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Pour faire croire que je suis organisé

Je n’ai pas du tout l’intention de rouler jusqu’à Régina ce soir. En fait, mon planning est relativement simple :

– ce soir, vendredi 6 août, je dors sur une aire d’autoroute

– j’arrive à Régina en début d’après-midi le 7 août. Je m’y promène un petit peu. Vu Winnipeg, Régina ne devrait pas me prendre trop de temps.

– je reprends la route, et je dors sur une aire d’autoroute le soir

– j’arrive à Calgary le dimanche 8 en début d’après midi, et prends tout mon temps pour visiter. La ville a l’air pas mal plus grande, et peut être plus intéressante. Tout ce que je sais, c’est qu’on y trouve un grand centre commercial (le plus grand d’Amérique du Nord ou du monde, je sais plus, je me mélange devant tant de gigantisme). Ce qui est amusant, c’est que la veille de mon départ, j’ai rencontré une fille qui part avec des amies passer dix jours dans les rocheuses. Leur avion arrive le 8 à Calgary. On essaie depuis quelques jours de voir si on peut aussi synchroniser une bière ensemble quelque part le 8 ou le 9 au soir.

Un tel planing me donne environ 600 kilomètres à conduire par jour, et me laisse quand même le temps de jeter un oeil aux villes que je traverse. Je les fais un peu vite, certes, mais je n’ai pas l’impression que ce soit bien grave. Après Calgary, il me restera deux jours pour rejoindre Virginie à Golden. C’est parfait.