C’est amusant de s’approprier l’espace petit à petit. Chaque chose prend sa place après avoir servi. Je suis parti avec le van bien rempli, mais à force de découvrir les petites cachettes et autres petits rangements, je dispose de plus en plus de place libre à l’intérieur. Tout va se faire tranquillement, avec le temps.

Le temps… je réapprends tranquillement que j’en ai autant que je veux. Que je peux arrêter d’être stressé ou d’être pressé. Il n’y a pas d’urgence, il n’y a pas vraiment d’heure. Habituellement, en voyage, je garde toujours plus ou moins à l’esprit que je suis malgré tout un peu pressé. Quand je roule, quand je fais l’épicerie, quand je m’arrête. On a beaucoup trop souvent des heures qui attendent après nous. Mais là, ça n’est plus mon cas. Je roulais sur la 401. Le prolongement de la 20, mais version Ontario. Aussi plate et sans intérêt semble-t’il. Il fait chaud, le soleil me donne mal à la tête. Tout en roulant, je me mets à rêver de plage et d’eau fraîche. L’autoroute étant sans intérêt, je me décide à la quitter sans trop de regret, pour rejoindre la route, plus tranquille, qui longe le fleuve. Ça me permettra de passer à côté d’une plage aménagée… mais qui ne donne pas du tout envie de s’arrêter en fait. Je continue donc, mais maintenant que j’ai quitté l’autoroute, je décide de ne pas y retourner. Ça roule aussi bien sur la petite route, et le paysage est bien plus beau. On a une petite vue sur le fleuve de temps en temps, et on croise très régulièrement de magnifiques maisons, avec des terrains très bien entretenus. C’est très beau, et sans trop de prétention.