Les souvenirs me reviennent au fur et à mesure que j’avance. Robson est pour le moment caché dans les nuages, et il y a pas mal de brume autour, mais j’ai confiance que ça va finir par se lever à un moment. Le premier lac apparaît très rapidement, puis le premier camping. Il y a quelques campeurs à moitié réveillés qui me regardent passer en buvant leur café. Je ne m’arrête pas.
La première montée arrive un peu après ; je continue à avancer à un rythme soutenu, sans avoir l’impression de me fatiguer. C’est étrange de redécouvrir ces paysages, de refaire la même randonnée, en sachant ce qui m’attend. En sachant aussi qu’il n’y aura pas de neige à l’arrivée.
Je croise quelques marcheurs, mais les lieux sont extrêmement calmes, ce qui me convient parfaitement. Je n’ai pas vraiment envie de remonter un flot de touristes. Le paysage est très légèrement différent. Il me semble voir une ou deux cascades qui n’étaient pas là avant. En même temps, je remonte la vallée des milles cascades, alors une de plus, une de moins, ou une oubliée, tout est pas mal possible.
Je passe le petit pont de singe ; deuxième camping, première vraie grosse cascade de proche. C’est la partie difficile qui commence ; on monte presque tout ce qu’il y a à monter sur les quelques prochains kilomètres. Je grimpe pourtant ça sans me poser de question. Ça paraît limite trop facile. Je m’inquiète presque de ne pas m’inquiéter plus. Je regarde l’heure de temps en temps, surpris par la vitesse à laquelle j’avance. Fatigue ? Non, vraiment aucune.
White Falls, Fall of the Pool et Emperor Falls se succèdent puis restent derrière. Ça veut dire que j’ai déjà fini l’ascension. L’année dernière, j’avais commencé à marcher dans la neige à partir de là. Cette fois ci, le chemin est parfait. Le paysage n’a rien à voir. C’est un petit coin de paradis là haut. Je remonte tranquillement la rivière, attaque le petit éboulis. Est-ce que le chemin était aussi bien marqué la dernière fois ? Je ne suis pas sûr. Peut être.