Un bruit sur le côté me fait sursauter ; je manque écraser une marmotte qui traverse le chemin juste devant moi.
Arrive ensuite le champ de galets. La dernière fois, c’était exactement pareil. Sauf que rendu au bout, il n’y avait rien que des galets, et du blanc. Cette fois, il y a un grand lac. Bleu. Magnifique. Un glacier juste avant, un deuxième qui se jette juste devant. Je regarde l’heure. J’avais prévu de me rendre jusque là. J’ai déjà fait 20 kilomètres, j’ai presque l’impression de ne pas m’en être rendu compte. J’ai du temps devant moi, et ça a l’air beau plus loin. Vous connaissez le truc : en montagne, ça a toujours l’air beau, plus loin.
Alors je continue mon chemin le long du lac, sans m’arrêter de prendre des photos. À force de continuer, j’arrive finalement au bout du lac. Je pourrais continuer encore, et encore, et encore… mais la suite, je ne la connais pas. Je la garde pour une autre fois. Une autre fois ? Peut être, qui sait… je me posais la question de savoir si ça valait la peine de refaire la randonnée… la réponse est oui, sans la moindre hésitation. C’est assurément l’un des plus beaux paysages que je n’ai jamais vu. L’un des endroits les plus beaux, les plus tranquilles, les plus paisibles. À peine un glacier qui éclate de temps en temps. Sinon, rien. Le silence. Le vide. Personne, ou presque. J’aimerais, en effet, refaire cette randonnée. Mais sur plusieurs jours. J’aimerais rester quelques jours sur le bord de Berg Lake, à admirer le paysage, à visiter les environs… peut être une autre fois.
Pour aujourd’hui, je suis rendu au point le plus loin ; 22 kilomètres depuis mon point de départ. Je m’assoie sur le bord du lac pour manger. Le ciel bleu est désormais au rendez-vous, et je continue de faire des photos sans fin. Sur le lac, un mini iceberg se promène.