Je me rends compte assez surpris et désappointé qu’il est une heure du matin passé quand j’arrive au pied de l’appartement de Neal. Sauf que je n’ai toujours pas de téléphone, et que je ne sais toujours pas à quel interphone je dois sonner… une fois de plus, impossible de mettre la main sur un téléphone. Je demande à quelqu’un, qui passe dans la rue à ce moment là. Il commence par me dire qu’il n’en a pas ; je lui explique ma situation, il me prête son cellulaire avec un sourire. La boîte vocale me laisse supposer que Neal dort déjà. Logique, après tout, vue l’heure. Je me sens un peu idiot ; je sais pas vraiment quoi faire. Enfin si, je sais exactement quoi faire ; j’espère juste que j’ai le droit.

Je vais donc m’installer dans « Pourquoi Pas ? ». Le camping en pleine rue, on verra bien ce que ça donne. Je prépare les arguments dans ma tête pour expliquer la situation au policier qui, évidemment, ne manquera pas de cogner à ma fenêtre au milieu de la nuit. Je suis épuisé, les jambes en compote, et mal au dos. Après tout, le matériel photo plus l’ordinateur, ça pèse son poids dans un sac à dos ; surtout quand on le trimbale toute la journée ! Je m’installe donc aussi confortablement que possible.

Ça ne fait pas bien longtemps que je somnole quand on frappe à la fenêtre. Je refais le tour de mon argumentation très rapidement, le temps de découvrir que c’est Neal et l’un de ses collocs. Ils venaient juste de rentrer à l’appartement ; surpris et inquiet de ne pas m’y trouver, ils sont venus faire un tour. Excellente initiative ! Je me sens quand même mieux à l’idée de dormir dans un vrai appartement ! Je redonne quelques coups de pompes au matelas, discute 5 minutes avec Neal, et m’endors comme une masse.