Je roule depuis 3 minutes seulement quand je vois un auto-stoppeur avec un vélo sur le bord de la route. Qui dit auto-stoppeur dit évidemment « je m’arrête », pas sûr pourtant qu’il y ait de la place pour un deuxième vélo dans le van. On essaie quand même, on force un peu, et ça rentre. Il s’appelle Yoan, il est Finlandais. Ou Norvégien. Ou peut être Suédois. En tout cas, l’un des trois. Il ne va pas très loin ; il vit dans un centre de méditation boudhiste pas loin d’ici. Au moment où il m’en parle, je me souviens qu’on l’avait repéré, la toute première fois que j’étais venu à San Francisco, et qu’on était allé visité Muir Woods avec Jane. Il revient d’un rendez-vous chez le docteur, parce qu’il a mal au dos. Et si le vélo ça va dans la descente, ça va pas dans la montée. Bref, je l’invite à bord sans la moindre hésitation et avec grand plaisir. Ça me manquait de prendre des stoppeurs !

Le centre, en effet, n’est pas très loin. Environ une dizaine de minutes en voiture, mais en côte bien raide. Et puis au moment d’arriver, il me propose de me joindre à tout le monde pour le repas. C’est une collectivité d’une cinquantaine de personnes, donc une assiette de plus ou de moins, ça ne paraît pas vraiment. Hormis le fait que je pensais rouler un peu ce soir, je n’ai aucune raison de dire non. J’ai un peu faim, et manger de la nourriture boudhiste bio m’intrigue. J’accepte donc l’invitation avec grand plaisir, et me retrouve donc dans le centre. En gros, il y a deux fonctions principales : une partie communautaire, où les gens cultivent des plantes, s’occupent d’un grand jardin bio, et font de la méditation, et une plus ouverte au public, où les gens peuvent assister à des conférences, venir faire des cours séjours de méditations, se retirer pour quelques temps. Une partie de la production de légumes est consommée sur place, le reste est vendu sur des marchés, à des restaurants et à des collectivités.

La nourriture est végétarienne. Riz bruns, pommes de terres et navets sautés, épinards. C’est très bon, ça fait du bien. Et surtout, c’est pas végétalien, donc j’ai même le droit à un peu de fromage en fin de repas, et à d’excellents biscuits en dessert. Je passe le repas à discuter avec Yoan, qui m’explique un peu sa démarche et le fonctionnement de la place, qui me plaît bien. Là encore, une ferme bio boudhiste, c’est un peu caricaturale californien, mais en même temps, tant mieux, non ?

Et j’ai même le droit à une petite visite du jardin juste avant de partir, ce qui me permet d’admirer le coyote qui s’y promène. Ça complète le lynx que j’ai vu traverser la route en milieu d’après midi !

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