Après les chutes, la route continue pendant 3 kilomètres. Là, on tourne à droite, sur un chemin non asphalté, et non signalé. On continue pendant encore 3 kilomètres, et on arrive enfin au parking. De là, il reste un petit 5 minutes de marche en montée à faire, mais je ne suis pas encore rendu là.

D’abord, je m’arrête sur le parking le temps de manger. Il est 13h, j’ai un tit creux. La porte du van est ouverte. Je discute un peu avec un gars, un peu bizarre. Il fait parti d’un groupe d’une dizaine de personnes, qui font du rafting tous ensemble. Ça grosse fierté, c’est qu’ils ont été saouls continuellement (ou presque) pendant 5 jours. Ouais, bin je suis bien content qu’ils quittent les sources là maintenant, parce que je suis pas sûr que ça me tenterait un groupe de jeunes ivrognes pour me tenir compagnie au milieu de nul part.

Car au milieu de nul part, je finis par y arriver. Et le milieu de nul part, c’est tout bonnement magnifique. Le premier bassin est couvert et semi artificiel. Il y en a deux autres « en haut », plus ou moins naturel aussi. Pas très grand ; je dirais pour 3-4 personnes max. Ces trois bassins sont à températures de montagnes. L’eau sort directement de la montagne pour les alimenter. Et ils sont pas mal chaud. Et comme on est à flan de montagnes, l’eau coule, et forment d’autres bassins, plus bas. Eux sont cent pour cent naturels, et plus on descend, plus l’eau a eut le temps de refroidir en coulant sur la roche. Il y a déjà quelque personnes dans les premiers bassins. Sur le parking, un panneau indique que de nombreuses personnes préfèrent profiter des sources en étant nues, et qu’il ne faut pas se choquer. Je ne me choque donc pas. Au contraire, je trouve ça vraiment très sympa, même si le naturisme n’est toujours pas mon truc, que d’autres puissent le pratiquer.

Je m’installe dans le premier bassin totalement naturel. L’eau est juste parfaite. Les bassins inférieurs sont un peu plus petit, mais on peut tenir sans problème à plusieurs. Celui où je suis est assez profond : si je m’assoie au fond, je peux faire des bruits de moteur dans l’eau avec ma bouche. Et surtout, les rebords sont façonnés par les dépôts calcaires. Ils sont donc tout en rondeur. Un confort qu’une baignoire en résine n’égalera pas. Je relaxe, ferme les yeux, me repose, tout en essayant de prendre une décision concernant mon avenir proche.

Et puis comme il faut bien s’activer un peu, je change de bassin. Je remonte à un des premiers, mais je n’y reste pas. Trop chaud. À la place, je redescends jusqu’au dernier. La dimension est parfaite pour s’allonger, la tête bien appuyé sur le rebord. J’échange à quelques reprises quelques mots avec mon voisin du dessus. À un moment, je lui sors un « la vie est difficile » qui le fait mourir de rire. Faut dire qu’il est aussi confortablement installé que moi ! Mais limite, mes questionnements existentiels et moi même, on le pense un peu. Mon voisin est bien sympa, on jase un peu. Il s’appelle Joseph. Je m’en rappelle !

Ça fait plus d’une heure et demi que je suis là. Plus d’une heure que je suis dans ce bassin en particulier. Il me semble qu’il est temps que je change à nouveau de bassin. Je reviens à mon précédent, pour reprendre quelques degrés. Et je m’offre une magnifique chute. C’est glissant de la pierre mouillée quand on est pieds nus ! Joseph a la gentillesse de m’arrêter. Bon, je ne serais pas allé beaucoup plus loin, mais j’apprécie quand même.

Je me suis trouvé un magnifique petit coin de paradis, que je n’ai pas nécessairement envie de quitter. Il me semble que faire des photos d’étoiles, pendant que j’attends, allongé dans l’eau chaude, au milieu de la nuit, ça pourrait être sympa. En plus, j’ai vu les poubelles du parking : aucun ours dans le secteur. Parfait ! En attendant, les photos de jour, ça ressemble à ça :

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Et le gars qui souffre énormément, il ressemble à ça :

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La vie est difficile, mais elle est belle pareil.