Et puis l’ami de Dawn arrive. Ils se disent bonjour, et ils commencent immédiatement à danser. Ce soir, il y avait trois types de danseurs : ceux qui étaient dans leur petite bulle, dansant tout seul, en étant bien, et en ayant bien du plaisir. Il y avait ceux (quarante – cinquante ans) qui prennent des cours de danse sociale le samedi après-midi, et qui font tout pour essayer d’impressionner et séduire leur partenaire ; le « tout » se résumant en des déhanchements erratiques et arythmiques et quelques tentatives de faire tourner l’autre sur lui même. Et puis il y avait Dawn et son ami. La première scène à laquelle j’ai pensé, c’est une scène dans je ne sais plus quel film de James Bond, où James, en homme parfait, invite la fiancée/chérie/protégée du méchant dans un tango magnifique, qui impressionne tout le monde. Là, c’est un peu la même chose. Ils n’ont pas beaucoup de place entre les danseurs, mais ils remplissent tout juste exactement la place qu’ils ont. Ils se déplacent avec grâce, agilité, rapidité. Ils sont tout simplement magnifiques. Ça existe donc pour vrai des gens qui dansent comme ça. C’est vraiment beau à voir. Les monsieurs légèrement bedonnant dans la cinquantaine semblent quand même pas mal dépitées dans leurs tentatives séductrices ; les autres se contentent, comme moi, d’admirer.
Quand Dawn revient s’asseoir, je lui demande depuis combien de temps ils dansent ensemble tout les deux. Leur complicité, leur synergie, est vraiment belle à voir. « C’est seulement la troisième fois ». Elle sourit devant mon air halluciné. C’est donc ça de savoir danser, savoir diriger et savoir suivre. C’est pour donner l’impression aux autres que l’on se connaît depuis toujours… c’est magnifique. On aura le droit à quelques autres danses, tout aussi enthousiastes, tout aussi enjouées. Et puis à quelques reprises, il y a une diva qui monte sur scène pour changer. Là encore, elle a exactement le physique de l’emploi. Noire, avec une poitrine gigantesque, et un sourire qui donne l’impression qu’elle est la maman de tout le monde ce soir. Sa voix est à l’image de son sourire. Caressante, enrôlante, rassurante.
Je passerais à nouveau une partie de la soirée à parler livres et nourritures avec Loni. Dawn l’a invitée elle aussi pour le repas de demain, donc on parle pas mal de tout les projets que l’on aime et que l’on doit absolument se montrer.
Il est pas loin de deux heures quand on quitte finalement le bar pour rentrer se coucher. Une fois de plus, je suis épuisé ; pourtant, je serais bien resté un peu plus longtemps. Bonne musique, beaux danseurs, agréable compagnie, la fatigue ne compte plus vraiment rendu là !