La brasserie du Pélican est annoncée depuis un moment sur la route. J’ai vu plusieurs panneaux publicitaires, et bien évidemment, ils en parlent aussi dans mon petit livret du parfait amateur de bières perdu dans l’Oregon. J’ai hésité, j’ai hésité, j’ai hésité. Et puis je me suis dit que ça fait un moment, quand même. Alors j’ai arrêté d’hésiter. J’ai sans doute fini d’être convaincu par la magnifique terrasse donnant sur la plage…

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Me semble que c’est inspirant, et que ça donne soif. Au moment où le serveur m’invite à m’installer à la dernière table libre, deux vieilles madame avec chienchiens ridicules demandent si elles peuvent s’asseoir. Les pauvres tites madame, je ne veux pas qu’elles soient tristes. Et puis la table permet d’accomoder au moins 8 personnes. Je les invite donc à partager. Elles acceptent en me remerciant. Si j’ai tout suivi, elles sont originaires de Hollande, mais habite désormais à Portland. La brasserie du Pélican est une brasserie intelligente : ils servent des carrousels de dégustation. Chose qui, à ma grande surprise, est encore relativement rare dans le monde des microbrasseries. C’est pourtant au moins aussi inspirant que le paysage !

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Le petit caché en arrière dans son coin, c’est du cidre. Ils n’avaient plus de la deuxième bière de saison, alors ils ont remplacé. C’est pratique, le cidre ça aide à désaltérer. Oui, certains diront que j’avais aussi un verre d’eau, mais bon…

Devant mon magnifique plateau, les madame me demandent si je suis un amateur. Je me permets de répondre que oui, et que j’aime beaucoup les bières de micro brasseries. Elles font l’erreur de me demander si on trouve de bonnes bières au Québec. Je réponds que pour moi, c’est le paradis pour les amateurs de bières. Évidemment, l’une des deux commencent à dire que oui, mais quand même, la Belgique, tout ça tout ça. Puis elle enchaîne en me disant que je devrais aller visiter la brasserie Heineken, où ils font de la très bonne bière. Je me demande si je l’ai vexée pour qu’elle devienne soudainement si méchante. Non mais, franchement… Heineken… je préfère encore la Molson, tient ! Et en plus, c’est vrai ! J’ai limite envie de lui mettre du ketchup sur ses frites pour me venger. Mais je me dis que vu son âge, la tite madame pourrait bien faire une crise cardiaque, alors je me contente poliment de réorienter la conversation.

Si un jour vous passez sur la côte, faîtes une pause à la brasserie du Pélican. Leurs bières ne sont pas à se rouler par terre, ne sont pas phénoménalement révolutionnaire, mais elles sont quand même bien bonne, et j’aime bien les noms. La Kiwanda (une crème ale) a été, je pense, ma plus belle surprise. J’ai eut grand plaisir à la boire, moi qui habituellement ne suis pas un grand fan de ces bières légères. Elle a une très belle personnalité, et a mérité que je reparte avec une version en bouteille, parce que c’est comme ça. La Mac Pelican’s (bière d’inspiration écossaise) personnellement le nom suffit à plaire à mon humour un peu simple. Ma référence personnelle, en terme d’écossaise, c’est l’Adel Scott. Bière industrielle, certes, mais légèrement tourbée et assez sucrée qui me plaît particulièrement. Il n’y a absolument rien de l’Adel dans la Mac Pelican, sauf peut être un petit côté tourbé, en effet, en tout début. Très légère, là encore, pas trop sucrée, mais fortement sympathique. Comme je sais que je vais souvent vers les IPA et les stout, la Mac Pelican sera la 32e bière du Pourquoi Pas ? (enfin il me semble ; je suis à nouveau mélangé dans le calcul). J’ai continué avec la Indian Pelican Ale (oui, évidemment, une IPA). Toujours aussi facile de me séduire, on dirait. Elle sera, ma deuxième préférée de la dégustation, mais je la trouve quand même décevante pour une IPA. Le goût manquait un peu de tonus. Par contre, je dois lui reconnaître une odeur des plus agréables (teintée, accessoirement, d’une légère odeur de chanvre, du genre de celui qu’on fume). La Doryman (Dark Ale) passera relativement inaperçue. Je ne saurais déjà plus vous en parler. La Tsunami (stout) arrivera à la première place du palmarès. Avec une entrée en bouche des plus légères, elle se dévoile dans une gradation qui fait qu’elle mérite parfaitement son nom, laissant après son passage une très agréable amertume à tendance café. Je garde également un très bon souvenir de la bière de saison que j’ai goûté, je me souviens l’avoir bien apprécié, mais là aussi, sa description m’échappe déjà. Peut être que je pourrais me mettre à faire mes dégustations avec un papier et un stylo ?