Je serais réveillé une fois de plus, c’est vraiment une habitude !, par une voiture qui se promène sur le terrain de camping, et qui s’arrête pas loin. J’ai l’impression qu’une fois de plus je vais devoir expliquer pourquoi je n’ai pas payer… et puis non. Finalement, la voiture repart. Pourtant, c’était bien des responsables du camping : les toilettes ont été nettoyées depuis la veille. Peut être qu’ils ne gèrent pas les paiements, peut être que ça ne les intéresse pas, je n’en ai aucune idée, en fait, et c’est très bien comme ça.

Je dois passer la journée dans une des régions les plus pluvieuses (la plus pluvieuse ?) des États Unis, et le ciel gris me confirme que le programme météo semble bien fixé. Le lac, au réveil, est pas mal semblable à la veille :

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Je reprends ensuite la route vers le nord. Si la 101 longe la côte du nord de la Californie jusqu’au sud de Washington, dans le nord, l’océan disparaît de plus en plus souvent, et la route passe plutôt dans la forêt, comme ne le montre pas les photos.

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Ni ce panoramique.

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Je ne sais pas vraiment ce qui m’attend. Je n’ai aucune documentation sur la région, j’ai juste envie de suivre la 101, et de faire la boucle complète. Cette idée d’avoir remontée quasiment toute la côte ouest me plaît énormément. Tiens, d’ailleurs, en passant, 101 ça se prononce « one O one ». Je fais juste suivre les panneaux. Comme celui, par exemple, qui annonce un gros arbre. À peu prêt impossible à photographier, je fais quand même de mon mieux, parce que c’est tout simplement une merveille.

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Et puis rebelotte, un peu plus loin. Il est différent. Il revendique aussi le titre de « plus haut cèdre rouge du monde ». Un peu mal en point, mais toujours en vie. Et impressionnant à nouveau, encore dans un autre style.

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Mais la région est surtout connue pour ses forêts pluvieuses ( « rain forest »). Il y en a trois principales dans le Parc National du Mont Olympe. Je m’arrêterais à celle qui semble la plus connue, la « Hoh Valley ». Comme le nom l’indique, la caractéristique principale d’une « rain forest » c’est d’être pluvieux. Dans la vallée de la Hoh, les précipitations annuelles moyennes sont de 360 centimètres. Oui, il tombe 3,6 m de pluie par an. Je vous laisse imaginer ! L’image classique de ce genre d’endroit, ce sont les arbres recouverts de mousses. Des endroits complètement verts, sans aucune autre couleur. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que le deuxième nom de l’État de Washington c’est « Evergreen States ». Evergreen, ça désigne les arbres qui ne perdent jamais leurs feuilles. Mais ça veut aussi dire « toujours vert », évidemment. Et quand on se promène dans la forêt pluvieuse de la vallée de la Hoh, on comprend assez bien. Si des arbres, en général, c’est pas facile à photographier, des arbres couverts de mousse, dans un ciel parfois gris, parfois bleu, en contre jour, ou pas, c’est comme une prise de tête pas possible. J’ai fait de mon mieux, mais les photos sont loin de rendre hommage à la magnificence du paysage. Elles ne rendent pas non plus cet atmosphère lourd en humidité, mais pas insupportable ou oppressant. Il n’y a pas le chant des grenouilles, l’odeur de mousse humide. Il n’y a pas cette impression de paix, qui est encore différente de celle ressenti sous les séquoïa géants. En roulant sur l’avenue des géants, j’étais entouré de sagesse, de sérénité. J’étais écrasé par la magnificence des arbres, et le calme était un calme imposant. Ici, la vie semble tout simplement au ralenti. Au rythme de l’eau, au rythme des goûtes de pluie, et des éclaircies dans les nuages.

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Et non, même les cabines de téléphone n’échappent pas à la mousse omniprésente !

En fait, j’apprends une information qui me plaît beaucoup. J’étais persuadé que cette mousse était une mousse parasite, genre de lichen qui fait grandir des racines dans l’arbre, s’abreuve de la sève, et le tue petit à petit. En fait, non. L’air ici est tellement humide, tellement riche, que ces plantes sont des plantes aériennes. Elles n’ont pas besoin de racines. Elles puisent les nutriments directement dans l’air ambiant ! Évidemment, beaucoup d’arbres finissent par mourir, mais c’est parce qu’ils sont étouffés. Pas parce qu’ils sont vampirisé. Certes, du point de vue de l’arbre, le résultat est le même, et pas nécessairement positif, mais je trouve ça fascinant quand même !