Il fait relativement froid la nuit, surtout quand le chauffage refuse à nouveau de marcher. Un jour, peut être, je comprendrais. Des fois il veut, des fois il veut pas. C’est pénible quand il ne veut pas… et puis j’ai aussi eut pas mal de difficultés à m’endormir. Encore une fois, sans trop savoir pourquoi.
Par contre, il semblerait que le chef de l’Oregon lise mon blog, et qu’il soit très concerné par ma façon de voir la météo dans les environs. Il a donc décidé d’agir, afin de me permettre d’apprécier au mieux mes derniers jours sur la côte ouest. C’est donc un magnifique soleil et un grand ciel bleu qui nous attende ce matin ! Et comme on a tout notre temps, comme on est là pour apprécier, pour se reposer, pour admirer, et comme Danielle aime découvrir l’océan, on passe un long moment, simplement à marcher sur la plage. Et Danielle, à courir avec les vagues. Occasion aussi, pour moi, de prendre quelques photos de la demoiselle, tiens !
La marée est un peu plus basse que quand je suis venu la première fois, ce qui nous permet d’aller explorer la plage un peu plus loin, en contournant les magnifiques rochers qui avancent jusque dans la mer. Côté sud :
Évidemment, la mer est toujours pleine de surprises, et les vagues également. Malgré une programmation qui semblait parfaite, et une course efficace contre l’eau, on se fera mouiller les pieds une ou deux fois. On devra aussi prendre refuge sur un rocher. La bonne nouvelle, qui nous console un peu -bon, d’accord, qui nous fait mourir de rire- c’est que nous ne sommes pas les seuls à être pris au piège.
Oui oui, vous l’avez bien vu, c’est bien un vélo. Nous aussi, on se demande ce qu’il faisait ici !
Et puis bien heureux, bien content, on envisage de rentrer au van, quand je suis mu par une inspiration subite. Et si on faisait la même chose, côté nord de la plage ? Beaucoup plus délicat de ce côté, car sans le moindre caillou pour jouer à chat perché !
On y arrive quand même, non sans se remouiller encore les pieds ! Mais on découvre, avec stupeur, que ça valait la peine de se mouiller les pieds. C’est donc là qu’elle se cache la cascade que je n’avais pas trouvée la première fois. Elle est toute petite, mais je la trouve magnifique !
Tiens, ça vaut bien un petit panoramique ça, non ?
On est tout heureux d’avoir trouvé ce petit mini bout de paradis. J’aurais presque envie de passer la journée ici tiens. Mais non. Pas cette fois. On doit encore voir un phare !
On reprend donc la route tranquillement. Un petit retour en arrière d’une dizaine de kilomètres, pour montrer à Danielle un morceau de paysage qu’elle n’a pas vu la veille, mais que mes lecteurs assidus reconnaîtront sans peine. N’est ce pas ?
On s’arrête une autre fois, quelques kilomètres plus loin, à Canon Beach. Je ne me rappelle plus très bien pourquoi je l’avais passé rapidement celle-ci la première fois, mais du coup, je suis bien content de prendre le temps d’admirer un peu le gros cailloux très célèbre (paraît-il) que l’on y trouve. Et puis marcher sur la plage, ça reste quand même super agréable ! Surtout que même si c’est une ville de bord de mer, ça reste joli. On n’est pas dans un contexte de cubes en béton s’étirant sur des millions de kilomètres.
À vrai dire, la côte ouest est surprenament restée très sauvage. Il y a énormément de parcs protégés, de zones inaccessibles ou, au contraire, de zones publiques. Il y a, en arrière de tout ça, un certains nombre de visionnaires, et de personnalités qui semblent toutes très intéressantes. J’ai déjà évoqué John Muyr à quelques reprises ; lui, c’était plutôt la Californie. En Oregon, il semblerait que l’un des actifs défenseurs des zones naturelles soit Oswald West. Il fait parti de ces gens qui, dégoûtés par un système politique corrompu, ont décidé de tenter leur change par eux même. C’était en 1910. Certaines choses ne changent pas. Il est finalement élu gouverneur de l’Oregon, et passera notamment une loi, en 1913, stimulant que « toutes les terres, situées entre la marée haute et la marée basse appartiennent au domaine publique. D’un certains point de vue, ça n’est pas grand chose. D’un autre, ça veut dire que toutes les plages, en Oregon, sont publiques. Intéressant, non ? Il semble avoir fait pas mal d’autres choses du même acabit, mais les panneaux sur les bords des routes manquent un peu de détails sur la question malheureusement.
On commence à avoir faim au moment de quitter la plage. On roule donc un peu, avant de s’arrêter à nouveau. Je sais pas vous, mais moi, cuisiner en musique (oui, même si c’est juste des pattes au fromage faut quand même cuisiner !) j’aime ça.
On prend ça tranquille ; je suis fatigué un peu, alors je lis un tit peu tranquille, pour me reposer. Je resterais bien là, mais y a des maisons un peu tout autour, donc c’est pas très discret pour passer la nuit incognito. On reprend donc la route une dernière fois. Un peu au hasard. En fait, en regardant la carte, je remarque qu’il y a une belle petite pointe de terre à l’embouchure du Columbia. Et il y a aussi un parc. Sans doute un endroit où on pourra dormir tranquillement… en tout cas, on s’essaie. On arrive sur un grand parking, quasiment désert, juste à temps pour le coucher de soleil. Les vagues sur la digue sont magnifiques, alors bien évidemment, j’en profite.
La fin de soirée se passe tranquillement dans le van, à lire, discuter, mettre le blog à jour. Rien que du classique donc. On hésitait entre rentrer sur Portland aujourd’hui ou demain, la décision s’est prise par elle même. Ça sera demain en début-milieu d’après midi, histoire d’avoir le temps de se préparer pour aller au party halloween de la communauté couchsurfing de Portland.
Et puis c’est pas tout ça. Mais moi, je suis sur le bord de l’océan, avec un grand ciel pas de nuage. C’est, en théorie (notez comme il est de plus en plus prudent le jeune homme !) ma dernière nuit sur le bord de l’océan. Le fait que le ciel soit parfaitement dégagé est un signe, je pense.