Ça y’est… la voilà qui est là. La dernière journée avant le grand départ. Je suis vraiment heureux de cette pause complètement et totalement imprévue à Portland. Je suis en pleine forme, et j’ai à nouveau hâte d’être sur la route. J’ai aimé m’arrêter, mais il est temps pour moi de repartir. Je ressens l’excitation de rouler à nouveau, et je suis fébrile comme si je n’avais pas voyager depuis bien longtemps. Peut être parce que les trois ou quatre semaines qui s’en viennent s’annoncent passionnantes, intenses, et magnifiques !

Pourquoi Pas ? est retourné au garage ce matin. D’après le garagiste, ils ont reçu une pièce qui n’était pas la bonne, mais ne s’en sont pas rendus compte, du coup, ça ne marchait qu’à moitié. Enfin, après deux heures et demi à attendre, tout remarche à nouveau. Et cette fois, j’ai vérifié !

On va être deux dans le van pendant un bon moment. Plus le temps passe, plus l’intérieur est optimisé. Danielle ne devrait donc avoir aucun mal à trouver sa place. Mais juste pour être sûr, je fais encore un peu de rangement, encore un peu d’optimisation. C’est encore et toujours plus efficace que l’optimisation précédente !

L’après midi passera tranquillement en dehors de ça. J’avance deux trois petits projets, je regarde un peu la route qui s’en vient… j’attends encore des nouvelles de Jane pour formuler un itinéraire final.

J’arrive même à m’ennuyer un peu en fin d’après midi. Ça ne m’était pas arrivé depuis… ouf ! Des fois, ça fait du bien de s’ennuyer. Et ça vient aussi confirmer qu’il est temps de repartir ! Finalement, en fin de journée, on ira faire un tit tour en ville. Au programme : poutine et bières. Yep. On trouve aussi de la poutine à Portland. On en trouve partout. Le Québec va conquérir le monde grâce à la poutine ! Danielle n’en a jamais mangé, mais sait où on peut en trouver. Pas de chance, quand on arrive sur place, par contre, c’est fermé le lundi. La suite du programme consistait à aller à la « Hopwork Urban Brewery » où j’ai donné rendez-vous aux gens de couchsurfing ; si quelqu’un s’ennuie en ce lundi soir et qu’il veut partager une bière, elle sera meilleure avec nous !

On arrive, on s’installe, on commande. Ici aussi ils ont des carrousels de dégustation. Parfait !

Voilà donc à quoi ça ressemble. Celui-ci est particulièrement sympathique en l’occurrence :

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Et si vous voulez la légende (la numéro 1, c’est celle à gauche de « hub », et en haut. Donc à 9h15 environ.

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La 5 et la 7 sont un vrai délice. Le mélange de 7 céréales dans la stout (5) lui donne une personnalité bien à elle, et le vieillissement dans des vieux fûts de bourbon donne à la 7 une odeur unique, et un petit goût sirupeux des plus agréable. La lager est excellente, d’autant plus meilleure que, comme je l’expliquais déjà par le passé, habituellement les lager ne sont pas vraiment mon style. Évidemment, l’IPA est un vrai petit bonheur, et l’abominable se laisse boire sans problème. À vrai dire, toutes ces bières sont excellentes et on passe un bien bon moment à toutes les découvrir, en grignotant quelques frites, à défaut d’avoir eut notre poutine. Et puis il y a cette petite carte des desserts qui nous fait de l’oeil. Entre la tarte au chocolat et basilique et le brownie servit chaud avec crème glacée à la vanille, le choix est vite fait. On prendra les deux, et le régale sera complet et total. Chocolat basilique, j’avais déjà pratiqué une fois. La deuxième fois me convainc tout autant que la première. Il est temps que je mette ça en application !

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La « Hub » est une brasserie particulièrement sympa. Le fait que toutes leurs bières soient bio rajoutent aussi au plaisir. Le propriétaire, en plus d’être un grand amateur de bière, est un fan de vélo, et ça paraît. Oui, remontez voir : le plateau de dégustation est une petite roue de vélo transformée. Côté déco, l’alignement de cadres de vélo en dessus du bar donne un effet des plus sympa aussi.

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Excellente bière, excellents desserts, décor agréable, bonne ambiance, on passe une belle petite soirée, mais on se décide à partir après un moment, le ventre bien rempli. Malgré quelques « nous viendrons peut être », il semblerait qu’aucun couchsurfeur ne soit venu.

On découvrira au moment de sortir que en fait non, il y en a bien quelques uns. Ils nous avaient simplement pas trouvé, et attendaient dans un coin, persuadés que l’on était en retard. Du coup, on se rassois, on partage une dernière bière, et on rajoute une petite paire d’heures à discuter, de tout et de rien. Je fais plaisir à tout le monde quand je dis (et je le pense vraiment !) que je préfère l’Oregon à la Californie, malgré la beauté des paysages de cette dernière. J’essaie de m’expliquer un peu, parce que c’est plus une question de feeling que de logique, mais ils partagent aussi ce sentiment. Pour résumer très fortement, on choisit la Californie pour sa carrière, on choisit l’Oregon pour le mode de vie. Ici les gens sont encore plus ouverts, relaxes, tranquilles. Si la Californie est peuplée de Bobo, l’Oregon semble plus la destination des artistes qui veulent s’épanouir tranquillement, loin de toute pression sociale. Ils veulent juste être heureux dans leur petit monde à eux ; un petit monde où tout le monde est le bienvenue. Et franchement, j’aime ça. Ils étaient évidemment tous là samedi soir, à la soirée Halloween. Je n’en reconnais aucun, mais en demandant leurs déguisements, je replace la plupart. Anecdote amusante : à un moment, l’un d’eux raconte qu’il a vu quelqu’un cracher du feu, et qu’il a pu prendre une vidéo. Il ne m’avait pas reconnu. Le monde de couchsurfing est très petit. Moi, je suis content, je vais avoir une vidéo de moi, peut être.

Quitter Portland ne va pas être évident. Heureusement, je commence à avoir l’habitude de quitter des places qui me plaisent. En une année, je suis revenu trois fois à San Francisco, alors que je n’y croyais pas vraiment. Je n’ai aucune inquiétude quand au fait que je reviendrais à Portland également. Quand il ne pleuvra plus. Dans six mois donc ! Ou plus tard.

Rencontrer ces quelques couchsurfers avant de partir me fait bien plaisir et termine agréablement mon séjour ici. On rentre chez Danielle un peu plus tard. Un message de Jane m’attend. Ils seront aux sources chaudes en fin de semaine. Ça finit de compléter ma journée. L’itinéraire du retour est désormais connu, et c’est parfait pour moi. Un peu plus de 6000 kilomètres m’attendent ; je vais voir un peu de désert dans le Nevada, et il semblerait bien que Bryce et Zion réapparaissent soudainement sur l’itinéraire ! Tout cela est parfait. Celui-ci a de fortes chances d’être assez final, vu que mes dates sont de moins en moins compressibles. J’ai hâte de voir tout ça ! La quinzaine de jours tranquilles puis les kilomètres qui défilent semblent se confirmer !