Finalement, l’excitation de reprendre la route a eut raison de moi. Je n’ai tout simplement pas réussi à m’endormir avant 5 heures du matin. J’ai passé une bonne partie de la nuit à écrire et à tuer le temps, bêtement, sur mon ordinateur, en essayant de trouver le sommeil. Oui, je suis vraiment plein d’enthousiasme à l’idée de ce voyage retour, et ça paraît !
Je me réveillerais un peu passé midi ; encore un peu fatigué, mais bon, il faut bien bouger un peu, à un moment donné ! Danielle nous prépare des french toasts, histoire que l’on soit en pleine forme pour la route. Derniers rangements, derniers préparatifs, au-revoir au piano… il est 15 heures quand le Pourquoi Pas ? démarre enfin. Ça n’a pas été facile, mais ça y’est ! C’est fait ! Dehors, le ciel est d’un bleu magnifique, excellent augure pour ces nouvelles aventures. Et qui dit « ciel bleu » dit « belle visibilité ». Et qui dit « belle visibilité » dit « le Mont Hood est tout simplement magnifique ! ». Alors on fait une petite pause au jardin de roses, histoire d’avoir un meilleur point de vue.
Cours de géographie 101 sur Portland : la ville de Portland est séparée en deux par une rivière dont je ne connais pas le nom ; il ne s’agit pas du fleuve Colombia, mais de l’un de ces affluents, qui coule du sud vers le nord. Il se jette dans le fleuve un peu après. Suffisamment pas loin pour que la banlieue de Portland se rende jusqu’à lui. De l’autre côté du fleuve, c’est la ville de Vancouver. Vancouver Washington, à ne pas confondre avec Vancouver de Colombie Britannique, quelques centaines de kilomètres plus au nord. La rivière sépare donc Portland entre Portland Est, et Portland Ouest. Chacun de ces deux quartiers est ensuite séparé en nord et sud par Burnside Street. Le centre ville est proche du bord de l’eau, côté est, qui semble être le côté le plus dynamique. Si le côté ouest reste quand même assez vivant, il semble également un peu plus résidentiel. Côté est toujours, à deux kilomètres de la rivière, il y a une montagne, relativement conséquente (plus que le Mont Royal, en tout cas). Cette montagne, qui s’étire du nord au sud, est en partie résidentielle, et en partie un grand parc (Washington Park) où l’on retrouve un jardin japonais, un jardin de rose, un arboretum, et un zoo. Danielle habite de l’autre côté de la montagne, un peu plus vers l’est.
Washington Park, c’est sans doute l’un des endroits les plus touristiques de Portland. Vue la météo pendant mon séjour, vu mon envie de prendre ça relaxe également, je n’avais pas encore eut l’occasion d’y jeter un oeil. Je comprends un peu mieux maintenant, et je regrette de ne pas avoir pu en profiter. Enfin… sachant que je reviendrais un jour, ça n’est pas si grave ! Pour simplifier, ça fait quand même pas mal penser au Mont Royal. Un Mont Royal dont les points de vue seraient un peu moins intéressant, mais dont l’aménagement serait bien plus intéressant. Il n’y a qu’à penser au jardin de roses et au jardin japonais… Je ne sais pas pourquoi, ma petite tête était persuadé que l’accès était payant ; c’est sans doute ce qui me refroidissait un peu, aussi, en plus du fait que des roses, au mois de novembre, sous la pluie… et bien non ; tout semble gratuit et en accès libre. Alors on prendra quand même un mini peu de temps pour admirer tout ça. Je serais resté plus longtemps, mais le classique du « on a de la route à faire » est de retour.
Sur la dernière photo, Danielle se cache derrière une fontaine musicale. Construite entièrement en bronze, au lieu d’offrir d’immenses jets d’eau, elle est simplement faite de petites gouttes qui tombent à l’intérieur. Ça fait un écho magnifique, et une très belle musique.
Et puis finalement, pour de vrai cette fois, on quitte Portland. Il est 16h. Départ difficile, mais départ quand même ! La ville se quitte tout aussi rapidement par l’est que par l’ouest, et très rapidement, on se retrouve dans un paysage magnifique. La route, évidemment, offre quelques beaux points de vue sur le Mont Hood. Mais aussi sur le Mont Saint Hélène, relativement voisin ! Les deux sont faciles à différencier : l’un à exploser il n’y a pas si longtemps. L’autre pas.
Ces montagnes géantes (géantes dans le sens qu’elles dominent largement leurs voisines) me fascinent. Tout comme le mont McLoughan et le Mont Shasta. Elles se rajoutent donc dans ma liste des sommets à faire un jour. Shasta, Hood, St-Hélène, Rainier, Washington… et je sais que je vais voir quelques autres volcans tout aussi inspirant dans les prochains jours. Ça m’aidera à mettre la liste à jour !
La route que l’on prend est une route historique. Elle suit relativement fidèlement le chemin emprunté par Lewis et Clark, il y a quelques années de ça. J’imagine assez leur fascination, à l’époque, devant de tels paysages. La fascination, en tout cas, je la ressens encore aujourd’hui.
Oui, cette jolie petite construction, on va la voir de plus proche. La route passe juste à côté. Malheureusement, il est fermé, et on ne pourra pas le visiter. Il présente quelques informations sur les gorges. On devra se contenter du point de vue avant de reprendre la route. Les couleurs de l’automne sont partout, et c’est tout simplement magnifique.
Et puis juste après, c’est la zone des cascades qui commencent. Je m’attendais à en voir deux, il y en aura un peu plus. La toute première, Latourell Falls, par exemple, n’est pas annoncé dans la brochure touristique que j’ai récupéré. La surprise n’en est pas moins des plus magnifiques.
Et puis il y en a une deuxième, quelques kilomètres après. « Bridal Veil ». Le voile de la mariée. Une petite marche d’approche de dix minutes, sous des arbres plein de couleurs, pour découvrir une très belle chute double.
Le soleil, de son côté, commence à se coucher. On n’est pas allé très loin, mais au moins, on a réussi à démarrer. Demain, ça ira sans doute mieux. On roule encore un tout petit peu ; le temps d’avoir un aperçu sur les deux autres chûtes qui nous attendent le lendemain. Les deux sont à couper le souffle, mais la lumière est trop basse pour faire des photos aujourd’hui. Je me contente d’espérer que le ciel sera aussi beau demain qu’il l’a été aujourd’hui !
Je fais quelques vérifications géographiques, qui me confirment que l’on vient tout juste d’entrer dans « Mount Hood National Forest ». Normalement, pour les jours qui viennent, on devrait aller de National Forest en National Forest. Savoir que le camping y est autorisé simplifie quand même considérablement la vie ! C’est lassant de se faire réveiller par des « toc toc toc » à la fenêtre. On cherche donc rapidement un petit endroit confortable où s’installer pour la nuit. On le trouve… deux cent mètres avant le signe indiquant l’entrée dans la National Forest. Petite hésitation… en même temps, après ça, il n’y a rien de vraiment sympathique, à priori, et on se rapproche de l’autoroute. Pour deux cent mètres, on prendra finalement le risque du « toc toc toc », et on verra bien. L’autoroute est loin, on ne l’entend pas. La voie ferrée est proche, mais en général, il n’y a pas trop de trains, ça ne devrait pas être trop pire.
Aujourd’hui, on se couchera très tôt, après des pâtes au brie (ça change agréablement du cheddar !) et le reste du fudge, déjà fini pour notre plus grand malheur…