La route jusqu’à Capitol Reef National Park
Finalement, le chauffage a décidé de s’arrêter une fois de plus au milieu de la nuit. Heureusement, la température était un peu moins pire, et il a quand même marché une bonne partie de la nuit. Donc une fois de plus, on se réveille pas complètement congelés, ce qui n’est pas désagréable. L’autre bonne nouvelle de la veille, c’est que suite à une inspiration subite alors que tout marchait bien dans le van, j’ai décidé de réessayer l’option propane du frigo. Qui a marché à merveille toute la nuit. Donc au final, tout semble refonctionner comme au départ !
La nuit a été bien tranquille. Faut dire qu’au milieu de nul part comme on était, le trafic était plutôt raisonnable.
On se décale tranquillement pas vite, pour vivre de plus en plus avec le soleil. Il faut dire que le soleil se couchant à 17h, notre soirée commence à peu prêt à ce moment là. Et même si on a des milliers de projets à avancer, et que la gestion des photos et du blog me tient quand même bien occupé, on ne se couche pas vraiment très tard au final. Grâce à ça, et aussi surprenant que ça puisse paraître en cette saison, les journées semblent rallonger !
Et heureusement. Parce qu’on a beaucoup de routes à faire, mais que ce ne sont pas des kilomètres qui se font rapidement pour le moment. Le paysage est encore est toujours hallucinant.
Je m’arrête régulièrement pour faire des photos, même si la grande majorité sont faites tout en conduisant. Histoire de ne pas passer nos journées à être assis, on s’arrête à Escalante State Park, pour une petite promenade sur la montagne, qui nous permet d’admirer du bois fossile. Certains spécimens sont quand même plutôt magnifiques !
Et comme on a encore des milliers de kilomètres à faire, les leçons de français continuent. Je me suis dit que commencer par la base pouvait être une bonne idée. Et c’est vrai que connaître l’alphabet permet de mieux comprendre la compréhension. On a ensuite enchaîner sur les nombres. Enseigner/expliquer une langue, je suis en train de le découvrir, et une façon magnifique de la redécouvrir, de réaliser certains petits détails. Notamment pour les nombres. Je n’avais jamais réalisé que la série onze-douze-treize-quatorze-quinze-seize était construite de la même façon (un+ze, deux+ze, trois+ze etc…). J’explique ensuite à Danielle trente, puis quarante ; lui disant que c’est le même principe, elle devine cinquante et presque soixante (sixante). Et bien évidemment, elle s’essaie avec septante et huitante. Voir que c’est si logique pour quelqu’un à qui on est en train de l’expliquer permet de réaliser d’autant plus l’aberration de nos soixante-dix quatre-vingt etc… on rajoute un petit tour du côté du verbe être, et du vocabulaire utile (couteau, fourchette, assiette, cuillère, pâtes au fromage). Et tout cela nous permet de continuer de bien avancer.
Les paysages s’enchaînent assez rapidement. Si la thématique de base (roche et désert) restent assez constante, le style de la roche, les couleurs, les formes, changent en permanence, pour notre plus grand bonheur.
On enchaîne ensuite sur une route de montagne. Encore et toujours, le Pourquoi Pas ? grimpe avec enthousiasme et sans la moindre hésitation. On monte un long moment ; c’est de plus en plus blanc sur le bord de la route. Je réalise qu’on est assez chanceux d’avoir une route en quasiment parfaite condition (il reste une ou deux petites plaques de glaces bien cachées).
À force de monter, on finira par franchir un dernier col à 2926 mètres ; commencera ensuite la descente jusqu’à Capitol Reef National Park, que l’on commence à deviner de plus en plus.























































November 15th, 2010 at 4:33 pm
Je suis à la bourre, j’étais en train de ranger mon bureau.
😉
Trop bien, les cours de français. Une excellente façon de meubler les heures de route. Il n’y a pas si longtemps, tu en étais réduit à regarder des films (d’un oeil ???)…
Une bonne façon de l’enseigner, c’est de parler beaucoup, de dire tout ce que tu fais, mais en articulant un peu mieux et plus lentement, ça aide !!!
Un bébé apprend à parler très vite, et un enfant qui est expatrié apprend en quelques mois d’école une nouvelle langue : pas besoin de donner de cours de grammaire ou de conjugaison ni au nouveau-né, ni au jeune enfant, et pourtant ils peuvent parler la langue d’excellente façon.
Géniale ta remarque sur on-ze, dou-ze, trei-ze, etc, que pour ma part je n’avais jamais faite ! Et il n’y a pas si longtemps j’écarquillais des yeux incrédules en apprenant à compter en roumain. Un, deux, trois : uno, doi, trei… Onze, douze, treize : unsprezece, doisprezece, treisprezece…
Tes photos sont toujours aussi belles…
Fais attention aux traîtres plaques de verglas, on ne les voit pas et quand on est dessus, c’est difficile à gérer !
Bonne suite à vous deux.
November 17th, 2010 at 9:54 am
Les longues heures à rouler m’ont permis de réfléchir un peu plus à la question.
En fait, mon premier étonnement a été à la disparition de seze, huize et neuze. Peut être que size et seze se ressemblaient trop, et qu’on a fini par les mélanger en un seul devenu seize. Il a donc fallut créer le « dix sept » à titre de remplacement. Dix huit et dix neuf ont suivi pour éviter d’avoir un petit orphelin au milieu des autres.
Intéressant de remarquer aussi que ce sont 17-18-19 qui sont « différents », et que plus haut ce sont 70-80-90. La malédiction des 7-8-9 ? Une coïncidence ? Ou une relation ?
J’en suis ensuite venu à me demander d’où pouvait bien venir ce « ze ». Parce que « ze », sauf erreur de ma part, ça n’est pas très commun en français comme suffixe. En fait, ça me fait surtout penser à l’allemand : zehn (10). Dreizehn (13), Vierzehn (14), Funfzehn (15), mais il me paraîtrait un peu surprenant que les nombres allemands ai influencé les nombres français. Quoi que…
Tiens, puisque je parle de l’Allemand, des trois langues dont je connais les nombres, c’est la seule logique :
En anglais, on a thirteen, fourteen, fifteen… (3/4/5 + 10) puis twenty one, thirty one, fourty one… (30/40/50 + 1). Inversion, donc, des unités et des dizaines au moment de passer le vin.
Même chose en français onze, douze, treize (1/2/3 + 10 en admettant que « ze » soit pour « dix ») puis vingt et un, trente et un, quarante et un (20/30/40 + 1).
En allemand, par contre, dreizehn, fierzehn, funfzehn (3/4/5 + 10) puis ein und zweizig, ein une dreizig, ein une fierzieg (1 + 30/40/50). La logique est respecté.
Autre comparaison intéressante : en anglais et en allemand, les « chiffres uniques » vont jusqu’à 12 : one, two, three, four, five, six, seven, eight, nein, ten, eleven, twelve / ein, zwei, drei, vier, funf, seks, zieben, hart, neun, zehn, helf, zwolfe avant de devenir des nombres composés (thirteen, dreizehn). Le français (et, semble-t’il, le roumain) n’ont que 10 « chiffres uniques ». On commence à composer à 11. Ce qui est parfaitement logique, puisque le système numérique est décimal (base 10). Pourquoi continuer jusqu’à 12 en anglais et en allemand ? Un rapport avec le fait qu’au niveau des mesures, en anglais, un pied égale douze pouces ? Sans doute une coïncidence, les nombres devaient être fixés avant les systèmes de mesure…
Et si l’on regarde d’autres langues ?