Je pense qu’il existe une tradition que je ne connaissais pas : si vous voyez un van arrêté quelque part, il semble qu’il faille systématiquement trouver une tondeuse, un rotofile, ou n’importe quel objet bruyant pour aller couper l’herbe à côté. Je prends mon temps pour me lever, quand même, bercé par le doux ronron de l’engin.

La veille, un peu avant de m’arrêter, j’avais emprunté rapidement la connexion internet d’un Mc Do. Ça m’avait permis d’avoir une confirmation de Virginie, comme quoi le changement de plan lui convenait. On se retrouve directement à Banff le 10 ou le 11. Ça me laisse deux jours de plus pour la grande traversée, ça me convient parfaitement. Ça fait qu’à nouveau, je peux prendre ça bien tranquillement. En fait, j’irais même optimiser tout ça encore un peu plus. On se retrouvera à Golden, juste après le parc Yoho (ou juste avant, pour elle). Ensuite, on revient tranquillement sur Banff, puis on monte. Parfait !

Je reprends donc la route, parfaitement serin et détendu. Plus la moindre raison de m’inquiéter. Je savais que je pouvais prendre mon temps et que les choses allait d’elle même se mettre en place. La vie est belle. Le paysage aussi d’ailleurs. Ça n’a pas beaucoup changé depuis la dernière fois que je pouvais encore le voir, même s’il y a un peu moins de lacs, un peu moins d’arbres, un peu moins de collines, un peu plus de champs.