Cette nuit, j’ai rêvé que Frodon partait chercher le poumon de la princesse Leïa, pendant que Madmartigan escortait cette dernière pour rejoindre Belgarath et Polgara. Moi, je les aidais à prendre par surprise l’armée qui les attendait en embuscade. Comme on avait beaucoup de grenades avec nous et de Kamikazes, le plan était simple : envoyer les kamikazes lardés de grenades pour se faire exploser au milieu de l’armée ennemie, puis ensuite, utiliser des catapultes pour envoyer les grenades restantes. En fait, je me souviens plus très bien. Peut être que c’était pour envoyer les kamikazes et les grenades en même temps. Après tout, on s’attend pas vraiment à voir des kamikazes tombés du ciel. Enfin si, s’ils sont en avion. Mais pas sans avion.
Bref, j’ai super bien dormi, je me suis réveillé en pleine forme, et je continue à chercher le psychologue qui va analyser mes rêves, parce que là, sur le coup, j’en suis fier de celui là !
Le garagiste m’avait dit de repasser vers 9h du matin. J’ai pas voulu mettre ma montre pour me réveiller. Faut pas exagérer, je suis en voyage quand même. D’ailleurs, je sais même plus où est ma montre, donc ça a réglé la question… mais je me suis sagement réveillé à 9h, ce qui me convient parfaitement, même si ça veut dire « pas de balade sur la plage à matin ». Tant pis, ça sera pour une autre fois.
J’abandonne Pourquoi Pas ? aux bons soins du garagiste, et part avec mon ordinateur, mon appareil photo, et mon linge sale, à l’assaut de la ville. J’en ai déjà fait deux fois le tour hier, par contre, donc je me demande un peu ce que je vais faire. La réponse vient d’elle même : un mini contrat urgent, tout petit, juste comme il faut. Je le ferais en regardant la laveuse tourner. Enfin non. La laveuse ne tourne pas. C’est juste le contenu qui tourne. Je me permets de préciser pour ne pas que mes lecteurs (s’il en reste rendu aussi loin dans le voyage) se mettent à penser que les laveuses fonctionnent bizarrement dans l’Oregon.
Je me suis réveillé avec le moral pas mal revenu à son niveau habituel des derniers mois (soit « très haut » depuis que je suis sur la route) ; le fait d’avoir bien dormi, d’avoir un grand soleil chaud dans le ciel comme si c’était l’été, ça joue sûrement. C’est un peu perturbant d’être l’été le vendredi, l’automne le samedi-dimanche-lundi, le « on sait pas trop » le mardi, et à nouveau l’été le mercredi. Que m’apportera demain, c’est une bonne question !
Je retourne récupérer Pourquoi Pas ?, et discute un bon moment avec le garagiste. Je lui raconte un peu mes aventures ; il note même l’adresse de mon blog, disant qu’il va y faire un tour pour voir ça (monsieur le garagiste, si vous lisez ces mots, je vous salue et vous remercie d’avoir pris grand soin de mon van !). Je l’avais briefé sur le fait que moins les réparations me coûtent chères, plus heureux je suis. Il m’explique que pour réduire les coûts, il a réparé, mais n’a pas fait quelque chose que je n’ai pas compris, et que mes freins reviendront tranquillement à leur état normal d’ici deux trois jours. Ils vont, en effet, un tout petit mieux. En attendant, je resterais calme sur la route (comme si je n’étais pas sage de toutes façons !). Il a aussi jeté un coup d’oeil sur l’ensemble, et m’assure que tout est en bon état, que je ne devrais pas avoir de mauvaises surprises, et que j’ai un moteur d’enfer qui va durer encore un bon moment. Ça, c’est chouette à savoir !
L’une de mes conclusions, hier au soir, face à ma chute de moral, était que ça fait un peu trop longtemps que je me « prive » au niveau de la bouffe. Non, je me laisse pas mourir de faim, ne vous inquiétez pas. C’est juste que je me contente de choses simples, et économiques. Je n’ai finalement jamais mangé le steak dont je rêvais en quittant Yosemite (d’ailleurs l’envie m’est passé tranquillement) et je ne rêve pas trop souvent de fromages, même si quand même, il faudra que je me laisse aller là dessus à un moment. Bref, pour ce genre de chose, je me suis souvent rendu compte que les buffets chinois faisaient des miracles. Mangez tout ce que vous voulez, sans payer trop, ça me paraît un bon plan. Internet me dirige sagement vers le buffet le plus proche. Mon analyse était juste : j’en avais besoin. Vous ne voulez pas savoir quelle quantité de nourriture j’ai mangé. Mais oui, je le reconnais (Brigitte sera contente !) j’ai trop mangé ! Mais ça a fait du bien, et ça m’a recalé le moral à un bon niveau.
Et puis on n’est jamais aussi heureux que dans une société de consommation, alors je me suis promené un peu dans un centre commercial, pour regarder toutes ces choses inutiles dont je n’ai pas besoin, et dont je me passe très bien. J’ai eut un souvenir ému pour ma combinaison de plongée et mes palmes (cambriolées y a un moment maintenant) en visitant un magasin de sport. J’avoue que j’aimerais bien les avoir avec moi, là là, parce que la mer est magnifique, mais glaglaglacée.
Pire encore, j’ai craqué, et me suis acheté un starter et un booster de Magic ! Le truc que je n’avais pas fait depuis 12 ans environ. Faut dire qu’il y avait plusieurs joueurs de Magic parmi les gens avec qui j’étais en fin de semaine, et les voir jouer m’a donné envie. Alors bon, évidemment, je peux pas jouer tout seul, mais au moins je suis prêt. Chose amusante, j’ai trouvé les cartes vraiment pas chères. Et puis j’ai fait la conversion… en fait, je les ai payé aujourd’hui le même prix que je les aurais payées en francs il y a 12 ans. Donc on peut considérer, en effet, que les prix ont baissé puisqu’il n’ont pas monté. Mais en même temps, il y a un phénomène monétaire que je trouve très amusant : les prix en francs sont toujours plus élevés pour moi. 100 francs, ça reste beaucoup, alors que 22 dollars canadiens, c’est pas tant que ça. La raison est fort simple, je pense : je n’ai jamais eut un pouvoir d’achat si conséquent que ça quand j’étais en France. Donc forcément, les prix paraissent plus « impressionnants ».
La journée est pas mal avancée quand je reprends enfin finalement la route. Belle petite route, super agréable à conduire, et aux jolis paysages. La carte me montre un endroit qui me paraît prometteur : «Cape Blanco ». Un petit parc provincial, assez loin de la route, et un petit phare sur le bord de la mer. Ça sera ma destination. Une petite pause très rapide pour voir une maison historique, mais il est trop tard pour la visiter. Demain, peut être. Ça me tenterait bien. Je suis de plus en plus intéressé par l’histoire des lieux, et j’ai vraiment envie de lire les récits de Lewis et Clark !
Je suis un peu déçu quand je vois qu’il y a un hôte au camping pour s’assurer que tout le monde paie, mais rassuré de voir que finalement, je peux trouver un peu plus loin un endroit très discret et bien tranquille, où je devrais très bien dormir.
Je m’offre une petite balade de fin de journée, attrape encore un magnifique couché de soleil, puis revient au van, où je fais un gros rangement. J’ai acheté deux petites boîtes aujourd’hui, exactement ce dont j’avais besoin. Je me suis débarrassé des trois grosses boîtes vides qui commençaient vraiment à m’énerver. Les gens du schoolbus m’ont dit qu’ils leur trouveraient une utilité. Bref, l’intérieur du Pourquoi Pas ? s’optimise encore et toujours. Je pense avoir quasiment atteint ce que je voudrais. Il ne me reste plus qu’à me débarrasser du vélo, qui en fait me dérange plus qu’autre chose. Ensuite, peut être que je répondrais aux demandes répétées de montrer des photos de l’intérieur de ma maison !
Bien envie de prendre le temps de reregarder tout ça demain matin moi !
Ah et puis tiens, pour fêter ça, et pour recommencer à prendre un peu plus soin de moi, je me suis fait un petit thé ! C’est toujours agréable. Mais il est temps que je me rachète de quoi faire du chocolat chaud.