Archive for the ‘Le gars qui fait de la philo de comptoir’ Category
Le Viaduc de Millau
J’expliquais à Iris, alors que l’on regardait l’un des ponts d’Albi, que quand je vois un ouvrage d’architecture qui me plait, j’aime bien essayer de le voir sous le plus grand nombre de points de vue possible.
J’aime énormément l’architecture moderne ; celle-ci a de nombreux détracteurs, mais personnellement je trouve que l’acier, le béton et le verre peut donner d’excellents résultats entre des mains expertes. J’ai entendu quelqu’un expliquer, il y a quelques années, que les éoliennes avaient besoin du soutien des artistes pour être plus facilement accepté. Une fois qu’elles seraient regardés non plus comme des ouvrages technologiques mais comme des oeuvres d’art (et à mon sens, elles le sont), le rapport que l’on aura avec sera foncièrement différent. Les moulins à vent étaient ils teinté de romantisme il y a plusieurs siècles ? Ou était-ce simplement des bâtiments utilitaires et nécessaires qu’il fallait bien construire ? Je ne pense pas que les contemporains des moulins à vent trouvaient ça tellement romantique et rêvaient d’en avoir dans leur jardin. Et puis il y a eut ce gars qui, avec son écuyer, essayait de les mettre à terre. Et puis il y a eut les tableaux. Il y a eut les histoires… les moulins à vent sont devenus romantiques, symboliques. En vieillissant, ils ont pris de la patine, et sont devenus des oeuvres d’art.
Il faut que l’on s’habitue. Il faut que ces nouvelles constructions entrent dans nos vies, dans notre imaginaire, dans notre art. Non, en effet, le Viaduc de Millau n’a pas le cachet d’un viaduc en pierre, et je ne chercherais même pas à le comparer avec les ponts d’Albi. Mais je suis persuadé que dans un ou deux siècles, quand le temps aura fait son ouvrage, quand les artistes auront donné des lettres de noblesse à l’architecture moderne, celui là sera regardé autrement.
J’en avais vu des photos, bien évidemment. Et quand j’ai vu, sur la carte, que je ne passerais pas très loin, je savais que j’allais faire un détour. Parce que pour moi, c’est une oeuvre qui vaut définitivement le détour. Et quand il a surgit, comme ça, au milieu de nul part, j’en ai perdu mes mots. Je me suis contenté de l’admirer, dans toute sa splendeur, dans toute sa majesté. Et je n’ai eut aucun regret pour les quelques kilomètres supplémentaires.
Les gens qui sont nés quelque part
À en croire mon blog, je suis toujours à Agen. En fait, ça fait une semaine que je suis rentré, mais je tarde à mettre à jour. Beaucoup de choses à faire, pas beaucoup de temps pour ça… je vais me forcer quand même un peu !
J’ai repris la route le 11 août à l’aube, pour ramener Iris à son travail. Et puis j’ai continué. Petite pause à Roquefort, petite pause à droite, petite pause à gauche. J’ai pris mon temps… il résulte de tout ça une impression très nette. J’ai « la ballade des gens qui sont nés quelque part », la chanson de Brassens, dans la tête pendant les deux jours que dureront le retour. Ça correspond quand même beaucoup à ma vision de la France. Un pays magnifique. Un vrai bonheur pour photographe. Des raisons de m’arrêter, j’en avais toutes les dix minutes. Dans le Massif Central, le moindre petit village présente des maisons splendides, quand aux paysages, ils se suivent, ne se ressemblent pas, et je veux tous les mettre dans la petite boite. Aucun changement à ce niveau là : la France est toujours aussi belle, ça n’a pas changé. Mais il y a toujours les gens… et c’est encore et toujours là que ça bloque.
C’est d’autant plus ironique que quand j’ai quitté Montréal, les personnes dont je me sentais le plus proche étaient majoritairement françaises. J’ai rencontré énormément de français avec qui je m’entends super bien. Je n’arrive pas à me l’expliquer. C’est peut être un phénomène de masse ? Une impression d’ensemble ? Je ne sais pas vraiment…
Pour ce qui est de la conduite, par contre, c’est l’Amérique du Nord qui l’emporte largement. Il suffit de passer 20 minutes bloqué derrière trois caravanes au fin fond de l’Ardèche pour comprendre que l’on parle de deux univers complètement différent. Le confort de conduite n’a rien à voir. Et si faire 6h de route en Amérique du Nord ne me dérange pas plus que ça, en France c’est moins sûr. Bon, faut dire aussi que j’ai décidé de remonter les gorges du Tarn. Vous savez, le genre de route où on prit avant chaque virage qu’il y ait personne de l’autre côté. Ça use un volant une route de même ! Et ça use aussi les nerfs !
Enfin, les photos valaient la peine. J’en envoie tout plein, comme ça, brute de coffrage.
Du covoiturage
Quelle est la raison d’être première du covoiturage ? L’écologie, l’économie, l’optimisation des transports ou le plaisir de rencontrer ? Au Québec, les deux principaux sites de covoiturages sont Allo Stop et Amigo Express. Le nom semble annoncer les couleurs : Allo Stop pour économiser, Amigo Express pour rencontrer. À force de pratiquer les deux, force m’a été de constater qu’au final, les gens sont uniquement intéressés à économiser.
Le trajet avec Yoann et Sonia était sympa. Il n’empêche que je considère que Yoann a annoncé passer par l’autoroute pour pouvoir demander plus d’argent en contrepartie (en faisant penser qu’il y aurait des péages). De plus, deux passagers à l’avant d’un Trafic, c’est quand même limite en terme de confort.
J’ai énormément de mal à considérer le covoiturage comme quelque chose d’écologique. Parce que les passagers sont à 90% des personnes n’ayant, de toutes façons, pas de voiture. Donc la réduction du nombre de voitures sur les routes, on peut l’oublier. Par contre, pour le chauffeur qui aurait pu envisager d’autres modes de transports (bus ou train) en considérant le prix de plus en plus élevés de l’essence (et des péages dans un contexte européen) le fait de pouvoir mettre des passagers dans son véhicule pour réduire ses frais de déplacement revient à dire qu’il n’a plus besoin d’envisager d’autres alternatives. Sa voiture restera donc sur la route.
Alors pourquoi faire du covoiturage ? Personnellement, je préfère largement le train. Surtout en France. Mais considérant que j’avais le choix entre le train à 90 euros ou le covoiturage à 45, j’ai pris la deuxième option. Avoir eut une alternative plus longue mais moins dispendieuse avec le train, c’est assurément la voie ferrée qui l’aurait remporté.
Ça me manque de prendre le train.