Routes de France

Redécouvertes, exploration et vie au quotidien pour un ex-expat

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Paris

Après quelques jours de « repos » bien mérité chez mes parents (avec quand même un certains nombre de visite un peu partout), on a embarqué dans le TGV pour Paris. Dernière destination française avant le décollage pour Bali. On a embarqué avec mes parents ; et la mère d’Iris est encore là bas. Ce sera donc l’occasion de tout le monde de se rencontrer, et de laisser une nouvelle chance à la ville lumière.

Nouvelle chance ? Oui, parce que Paris, je m’y suis arrêté à plusieurs reprises. Souvent quand j’étais petit, pour accompagner mes parents à des salons de jeux. J’en garde le souvenir des stations de métro que je passais mon temps à compter et à recompter pour être sûr d’être le premier à savoir quand est-ce qu’il faut descendre ( « c’est celle d’après celle là » ; « c’est la prochaine » ). Habitude de comptage et d’avertissement qu’il m’est resté depuis. J’en garde également le souvenir des poignées bizarres pour ouvrir les portes de métro et du grand appartement de la cousine de ma mère, rue Notre Dame des Champs. J’en garde le souvenir que le petit garçon de la campagne, habitué au bon air pur du Charbinat, finissait toujours par tomber malade après 5-6 jours. J’en garde enfin le souvenir de mes premiers contacts avec ma cousine (ou plutôt la fille de la cousine de ma mère). Constance.

J’y suis repassé à l’hiver 2001, avec Marie-Noëlle. Pour jouer les touristes. Je me souviens de l’accueil vraiment chaleureux des Pounets. Des heures passées dans le RER et le métro, à aller du Louvre à la Tour Eiffel, de l’Arc de Triomphe au Père Lachaise, de l’Arche de la défense à la cathédrale Notre Dame. Je me souviens d’un budget transport et visite assez conséquent. Je me souviens de beaucoup trop de gens, partout.

Depuis, j’ai beaucoup baroudé, et j’ai surtout visité de nombreuses grandes villes. J’avais envie de redécouvrir Paris autrement ; d’essayer de m’en faire une image plus positive. Parce qu’après tout, Paris, c’est Paris.

Je n’ai pas vraiment réussi.

Les prix

Veut veut pas, quand je visite une ville, je me pose toujours la question « est-ce que je serais capable d’y vivre un jour » ? Et l’une des premières choses que ça oblige à regarder, c’est les prix. Côté loyer, c’est tout simplement inabordable. Que ce soit à l’achat ou à la location, pour moi c’est impensable. On a été hébergé dans trois appartements différents. La première fois, chez une amie d’Iris, qui devait avoir vingt mètres carrés, pas trop mal situé ; la deuxième fois, chez des couchsurfers, qui devaient avoir une trentaine de mètres carrés, un peu moins bien situé ; la troisième fois, chez Gilles et Laurence -des amis- qui avaient vraiment un appart super agréable et très grand. Habiter dans l’un des deux premiers appartements ne me tenterait. Aussi sympa qu’ils aient pu être, ils étaient beaucoup trop petits pour le montréalais habitué aux espaces gigantesques que je suis. Me retrouver à nouveau dans un appart type « étudiant » ne me fait tout simplement pas du tout envie. Quand au troisième, beau, sympa et bien situé, je ne me fais pas d’illusion : avec mon mode de vie actuel, il n’en est pas question.

Forcément, une ville où on ne pense pas trouver un endroit qui nous plaise où s’installer, à la base, ça n’aide pas. À cela, il faut ajouter des prix plus élevés aussi bien dans les bars que les resto, lieux que j’ai habituellement grand plaisir à fréquenter. Là encore, vus les prix afficher, je n’aurais pas le choix de couper là dedans. Quand à Paris, ville de culture, là encore, il faut aligner le portefeuille. Je garde un souvenir mi ému / mi halluciné d’un mois de juillet à Montréal où, profitant de mon chômage récent, je suis sorti 28 soirs sur les 31 du mois. Concerts, concerts, concerts, un peu de théâtre. Budget sorti ? 50 euros pour le mois. Avoir un choix énorme d’activités culturelles, pouvoir hésiter entre 45 pièces de théâtre différentes, c’est sûr que c’est intéressant. À condition de pouvoir se payer les soirées théâtres ; ou cirque (4 spectacles de cirque pour 60 euros à Paris ? peut être que ça se trouve, quand on connait les trucs et astuces) ; ou improvisation ; ou… bref, je pense que vous avez compris le truc. Les parisiens vantent l’aspect hyper culturel de leur ville ; je n’ai jamais entendu parler du budget que cela impliquait. Les petites villes de province, moins bien desservi, où les noms sur scène sont un peu moins connu, où il n’y a pas le lustre de dire « oui, alors moi, ce soir, je vais salle Playel »ont l’avantage d’être beaucoup plus accessible. On ne paie pas pour avoir écrit « Paris » sur le billet.

Des espaces verts

J’ai pris l’habitude de pouvoir me poser dans l’herbe avec des amis, ou bouteille de bière plus ou moins cachée à la main (dépendant du pays). Assis sur la pelouse, à l’ombre d’un arbre. Les grandes villes américaines ont toute leur grand parc urbain, et ça me plait énormément. Petit oasis de fraicheur, où il est possible de se poser, pour relaxer. À Paris, il est interdit de marcher sur les pelouses. À peu prêt partout. Se balader dans un parc, c’est marcher sur une allée caillouteuse et poussiéreuse, et se poser sur un banc en métal pas forcément très confortable. Je trouve que ça manque de petits parcs agréables et relaxants (même si il s’agit plutôt là d’un manque au niveau national, et pas juste parisien). C’est bien beau toutes ces vieilles statues dans les parcs ; mais personnellement, ça ne me parle pas du tout… Je n’ai pas eut la chance de visiter les buttes Chaumont, qui semblaient pouvoir offrir ce que je cherchais. Évidemment, je ne dis pas que ça n’existe pas. Juste que c’est dur à trouver. Et que s’il faut faire 12 arrêts de métro avec 3 correspondances pour s’y rendre, ça perd un peu en intérêt.

La taille de la ville et la circulation à pied

À Grenoble, je traversais la ville au grand complet tout les jours, en roller. Ça me prenait trente minutes. À Toulouse, Rennes et Nantes, on a pu faire le tour à pied, sans problème. À Montréal, avant de déménager en plein centre ville, ça me prenait une heure à pied pour rentrer après un concert. À Paris, je n’ai tout simplement pas eut l’impression que ce soit possible. En cinq jours, on a énormément marché dans tout les sens, sans en faire le tour. La perspective de rentrer à pied de la rue Moufetard à la butte Chaumont ne me tentait tout simplement pas. Ni même de Chatelet à Denfer Rocherau. Paris ne donne pas envie de marcher. Trop de voitures ne faisant pas attention aux piétons, trop de petits trottoirs, trop de distances trop grandes. Évidemment, chacun ses goûts ; personnellement, j’aime être capable de saisir une ville dans son ensemble. Je n’ai jamais habité un arrondissement de Montréal ou un quartier de Grenoble. J’ai toujours habité la ville dans son ensemble. Qu’on se mette bien d’accord : je pars à chaque fois de la ville, pas de l’agglomération. Je n’inclus pas Echirolles, Fontaine et Saint Martin d’Hère à Grenoble ; pas plus que je ne parle de Dorval, Montréal Nord ou Laval quand il s’agit de Montréal. Tout comme je ne sors pas de Paris zone 1.

L’aspect historique et l’urbanisme

Bin oui, Paris c’est vachement beau. C’est plein d’anciens bâtiments. Le palais du Louvre, les immeubles anciens, etc… après avoir visité Bordeaux et vu comment il était possible de vraiment embellir un quartier historique, je suis désolé, mais la grisaille du Louvre ne fait pas le poids (par contre, je suis toujours aussi fan de la pyramide). Surtout avec ses horribles barrières vigipirate et les voitures qui le traversent. La place de l’Obélisque est d’une laideur à couper le souffle (et d’une circulation à traumatiser un Balinais) ; l’observatoire ne m’a pas inspiré, et la place de l’Étoile ressemble juste à un rond-point géant avec un gros truc en pierre au milieu. Les rues sont souvent assez étroites, et les bâtiments assez hauts, dans un ensemble assez oppressant.

Je suis parti me promener un peu dans le quartier de la Défense. Parce que personnellement, j’aime bien ces hauts building en verre. Quand ils sont bien pensés, ça permet d’augmenter la densité d’une zone, en guidant le regard vers le ciel, et en donnant un aspect très ouvert et très agréable. Plus de gens, moins de sentiment d’oppression. À Paris, ça marche aussi ; je me posais la question, j’ai eut la réponse : le sentiment est très différent que dans un centre ville nord américain. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas en angle droit, parce qu’il y a plein d’oeuvres d’arts bizarres dans tout les sens et surtout parce que le parvis est entièrement piéton. Et ça, par contre, c’est un plus indéniable. Évoluer là dedans est étrange : quand on est au milieu, on se rend compte que l’on est pas en Amérique. Par contre, quand on en sort, et que l’on regarde de l’extérieur, le côté nord américain refait surface.

Je ne me souvenais pas vraiment de la Grande Arche. Je trouve l’extérieur de l’arche magnifique, avec les vitres qui font miroir, mais l’intérieur très laid avec les fenêtres profondes, en forme d’alvéoles, qui rendent l’ensemble très gris et austère. Pourquoi ne pas avoir choisi le même traitement à l’intérieur de l’arche ? Il me semble que le résultat aurait été beaucoup plus intéressant !

Je me suis aussi offert une petite visite au sommet de la tour Montparnasse. Je me souvenais y être allé tout petit, sans me souvenir de la vue. Il se trouve qu’ils viennent de refaire complètement la terrasse extérieure. Le résultat est grandiose. On sort avec l’impression de se retrouver dans un rendu 3D. Entièrement vitré, on peut admirer la ville de tout les côtés. Et il y a même des ouvertures dans les vitres, pour permettre aux photographes de ne pas avoir de reflets. Que demander de plus ? Une vue d’ensemble à 360 degrés. Qui permet de voir que la ville est trop grande et toute tordue. Mais on aime quand même !

La Seine

Évidemment, elle est l’une des raisons d’être de Paris. Elle traverse la ville et en a contrôlé une bonne partie de son développement. La Seine est là, en effet. On la voit quand on traverse un pont, ou quand on marche sur un trottoir qui la longe. On la voit. On ne la touche pas. On n’en profite pas. C’est juste un court d’eau, inaccessible. Pas de petits parcs où se relaxer en regardant passer les bateaux mouches. Pas de pistes cyclables ombragées pour la suivre. Pas d’endroits sans le bruit des voitures pour profiter du côté paisible du cours d’eau. Et c’est bien dommage.

Évidemment, je fais ici un portrait plutôt très négatif qu’autre chose. Je n’ai pas détesté Paris. Mais je n’aime pas. J’ai beau essayé, je n’accroche pas à la ville. Il y a trop de choses qui me bloque. La taille, le bruit, le stress, la grisaille. Je n’arrive pas à y trouver le petit truc qui vient me chercher, qui me donne envie de rester plus longtemps, d’en apprendre plus. Bien sûr, j’ai aimé déambuler dans la rue Moufetard et les environs. L’aperçu que j’ai eut du quartier de la but Chaumont m’a beaucoup plus, et donné envie d’en voir plus. J’ai eut des contacts très sympas avec beaucoup de gens très sympas. Et si autant de gens y habitent, il y a quand même une raison ! Bref, je ne suis pas du tout en train de dire qu’il faut être stupide pour habiter à Paris. Mais ça reste une ville qui, pour moi, présente énormément d’aberration, et de trucs qui me dérangent.

Paris, plus belle ville du monde ? Pas pour moi ! Pour ça, je regarderais plutôt du côté de Vancouver, San Francisco ou Sydney.
Paris, ville culturelle ? Sans doute, quand on a le budget.
Paris, capitale gastronomique ? Même chose : tout à fait ; mais il faut pouvoir se payer les resto.

Dragonneries 2011 – du 29 au 31 juillet (environ)

Les dragonneries, pour faire un résumé succinct et rapide, c’est une fin de semaine de jeux qu’organise mon père, à chaque année, à la fin du mois de juillet. Il s’agissait, au début, des collaborateurs de la revue de jeux de rôles, le Dragon Radieux, que mes parents ont créés en 1985 et qui a fait faillite quelques années après. Depuis, tout ce beau monde se retrouve à chaque année…

Il y a d’abord eut la soirée d’échauffement. Gilles, Laurence et la bière sont arrivées jeudi en fin d’après midi. Pendant des années, pour moi c’était l’arrivée de Phiphi qui marquait le début prochain des dragonneries. Il arrive désormais avec trop d’avance pour que ça marche. L’arrivée de Gilles et Laurence avait donc, pour moi, un petit côté « enfin, ça recommence ». Parce que si je ne me trompe pas, mes dernières dragonneries (drageonneriez d’après le correcteur orthographique, je savais pas que ce mot existait) datent d’il y a cinq ans. Pour moi, ce sont donc moult souvenirs qui remontent à la surface, et une attente impatiente qui n’a que peu changée depuis mes premières dragonneries il y a une quinzaine d’années maintenant…

La soirée sera simple. Cinq à tables, puis cinq autour de la table de jeux pour la première partie. On commencera par le test de « Cargo Noir ». Le système me plait bien. Je terminerais premier exa eco avec Gilles, mais les règles de départage lui donnent la victoire. Pas de beaucoup ; ça ne me dérange pas : concéder une victoire à Gilles est toujours un plaisir.

Au moins, ça commence bien ces dragonneries. Je n’avais pas joué depuis un bon moment, c’est parfait.

Le jeudi passera tranquillement, rythmé par l’arrivée de Xavier, puis de Philippe, puis des nains. Je commence à me faire aux coups de vieux. Avec Lilou, ma cousine devenue ado à Noël, puis avec Lucie, que j’ai connue enfant et qui est rendue étudiante, ou Corwin, connu bébé et qui fait maintenant deux têtes de plus que moi. Je me retrouve à la place des participants des dragonneries, qui pour certains me connaissent depuis que j’ai 5 ans. Chacun son tour, j’imagine !

Le repas du soir d’abord prévu pour 10 se fera finalement pour 11, et se terminera à 12. Pascal, un nouvel arrivant, se joint à nous. Parce que c’est aussi ça les dragonneries : il y a le noyau dur, plus ou moins constant, et puis les nouveaux, qui arrivent par pistonnage. Certains restent et deviennent des habitués, d’autres ne font leur apparition qu’une ou deux années. Les visages se suivent, ne se ressemblent pas toujours.

À force de tergiversation, discussion, attente, et hésitations interminables, on arrive finalement à se retrouver autour d’une table de jeux. On commencera dans un joyeux délire, avec « Oui, seigneur des Ténèbres » qui permettra un certains nombre de rigolades, et qui prouvera que Pascal, bien que nouveau, est digne de confiance quand il s’agit de remplir des missions. On enchaînera ensuite sur deux parties de « Cash N Guns ». Encore une fois, tout ça s’annonce plutôt bien !

Le rythme « joueur » des dragonneries convient assez bien à mon rythme naturel : couché tard, levé tard. Sortir du lit à 10h, moi j’aime bien. Le vendredi matin voit encore un certains nombre d’arrivées, et on approche de la trentaine de participants dès le repas de midi. À partir de là, la fin de semaine se poursuit sur un rythme assez régulier : je me lève en fin de matinée, j’aide comme je peux pour le repas de midi qui s’éternise jusqu’à 14h-14h30, on enchaîne sur un ou deux jeux dépendant de la durée de chacun, et on recommence le soir : repas qui s’éternise et jeux qui durent jusque tard.

En fait, les dragonneries s’orientent autour de plusieurs grands axes :

– les jeux sont évidemment à la base de tout. Si il m’arrivait encore de jouer un peu à Montréal, c’était à des jeux pas très complexes, avec des gens pas nécessairement habitués à jouer. Pas de stratégies à réfléchir à long terme, pas de mal de tête, pas de règles compliquées… alors pour moi, les dragonneries, c’est quand même une excellente occasion de me fatiguer un peu le cerveau. Réfléchir aux meilleures stratégies possibles quand on est face à des joueurs redoutables est un vrai plaisir. C’est également l’occasion de découvrir plein de nouveautés sympathiques. Panthéon sera définitivement la plus intéressante découverte cette année. J’ai pu avoir ma dose, ça fait du bien ! Les jeux de ces dragonneries 2011 :

+ Cargo Noir

+ Seven wonders

+ Fame Us

+ Le seigneur des anneaux

+ Linq

+ Panthéon

+ Good idea

+ Objets trouvés

+ Oui Seigneur des Ténèbres

+ Cash and Guns

+ Cyrano

+ Pyramides

– les repas. Avoir trente personnes à table pendant trois jours demande une logistique impressionnante. Calculez vite : en 3 jours, vous êtes déjà pas loin des deux cent services. Ça demande une certaine habitude, et une cuisine rodée. Le rodage, c’est mon père qui l’a. Au final, il passe quasiment les trois jours à préparer les repas, organiser tout ça, faire les courses, compléter, ranger, calculer… un travail assez titanesque pour lequel on est quelques uns à l’aider autant que possible. Les autres donnent juste un petit coup de main rapide pour débarrasser en fin de repas. La nourriture semble se faire toute seule, apparaître directement dans leurs assiettes, et ça leur convient. J’avoue que je trouve dommage que les gens ne soient pas plus conscients de la masse de travail demandée en cuisine. Cette année, j’ai décidé de rendre hommage aux plats préparés. Ils passeront tous (à l’exception de certains, tels que les melons) devant l’objectif de mon appareil photo. Les gens ne semblent pas comprendre pourquoi je fais ça. C’est ma façon à moi de rendre hommage au cuisinier, et de rappeler que la nourriture est l’un des éléments clés des dragonneries. Les menus :

+ Jeudi soir : Salade, sauté de porc au curry et ratatouille

+ Vendredi midi : Tête de moine et pizza en apéro, filet mignon en croûte et patates au four

+ Vendredi soir : Salades variées, charcuteries variées, gratin de courgettes et tagliatelles, fondant au chocolat à la façon de Lucie

+ Samedi midi : salades variées, gigot d’agneau, petit pois et pommes dauphines

+ Samedi soir : croquants à la tomme des Bauges, daube à la dauphinoise et crozet de Savoie

+ Dimanche midi : saucisses (parfois maison), merguez et gratin de courgettes

+ Dimanche soir : salade de haricots, roulés de veaux, gratin de coquillettes, et pudding corse (à la façon du corse)

+ Lundi midi : buffet

– les gens. Au début, il n’y avait que les collaborateurs de la revue. Et puis certains ont arrêté de venir. D’autres ont amené des amis. Certains sont devenus des habitués, d’autres ne sont apparus qu’une seule fois. Certains des visages des dragonneries ont toujours été dans ma vie. Ils y sont entrés quand j’avais 5,6 ou 7 ans et sont là depuis. J’ai parfois l’impression d’avoir grandi entouré d’adultes qui jouaient. Forcément, c’est un univers étrange mais passionnant pour un enfant. Même si j’ai réalisé par la suite que les « adultes » n’avaient même pas vingt ans, pour certains, quand je les ai vus pour la première fois. Bien plus jeunes, donc, que je ne le suis aujourd’hui. Il y a quelques années, nous n’étions que quatre (plus mon père évidemment) à n’avoir jamais raté les dragonneries. Et puis la distance aidant, j’ai quitté ce petit groupe de privilégiés. Je me suis rendu compte, en revoyant tout ces gens après plusieurs années d’absence, que la pause m’avait fait du bien. J’ai pu regarder les gens autrement, j’ai pu me défaire de certaines opinions négatives ou renforcer certaines plus positives. Il me semble avoir toujours observé les gens, mais mon regard a changé depuis quelques années, et redécouvrir les participants aux dragonneries a été un vrai plaisir, même s’il était un peu étrange de découvrir des habitués que je ne connaissais même pas ! Les personnes qui viennent aux dragonneries (à de très rares exceptions) sont tous des joueurs ; beaucoup sont fans de jeux de rôles, et ça paraît. Avec le temps, un bon nombre de participants se sont créés des « personnages dragonneries ». Bâtis à base de morceaux de leur personnalité, souvent caricaturisée. L’observation est intéressante. Année après année, les gens se sont spécialisés dans leur rôle et, à bien y regarder, ne semblent pas pouvoir en sortir. Même moi, en m’observant, je me rends bien compte du personnage que je joue. Et que je ne peux pas changer. Les dragonneries seraient elles, en réalité, un grandeur nature de 3-4 jours ?

À quoi ressemblent les gens des dragonneries ?

– la bière. 30 personnes, 3-4 jours, 154 litres de bière. L’arrivée des fûts de 5 litres simplifie énormément le travail des personnes qui vont à la benne à verre pour le recyclage !

– le tarot. Une année sans tarot ? Je serais bien surpris que l’on ait déjà vu ça ! Il y a toujours une soirée (ou deux) ou un groupe de 5 personnes se retrouvent autour d’une table, des grandes cartes à la main. Voilà une éternité que je n’avais pas joué, il faut bien le reconnaître, ça fait du bien !

Certains disent que les dragonneries ne durent que 3 jours. En fait, les premières arrivées se faisant le mercredi soir, et le dernier départ le mardi matin, on pourrait éventuellement dire que ça dure un peu plus que ça. Il y a, derrière l’événement, un exercice d’endurance qui me plaît particulièrement. Entre les soirées jeux qui se terminent très tard, et les excellents repas qui s’enchaînent, il faut savoir trouver un équilibre entre sommeil, digestion et jeux qui n’est pas forcément des plus évidents ! Cette année, en tout cas, j’aurais bien réussi. Pas de siestes, et aucune soirée jeux raccourcie pour cause de fatigue. Bref, de magnifiques dragonneries que celles-ci, après une pause aussi longue. Et puis il fallait que j’en profite, puisqu’à priori, j’ai déjà trouvé une excuse pour ne pas venir en 2012 et en 2013 !

 

Le dimanche, c’est jour de marché à Morestel

Mes parents habitent au Charbinat. Le Charbinat, c’est sur la commune de Passins -une gigantesque ville de 400 habitants à un kilomètre – et sur le Canton de Morestel -une ville bien plus grande de plus de 2000 habitants, à trois kilomètres. Si vous cherchez « Le Charbinat, France » dans Google, il vous dira comment mieux l’écrire. Et à partir de là, comment l’écrire.

Morestel j’en parlerais peut être plus longuement une autre fois. Et j’en profiterais peut être pour ajouter d’autres photos. Mais en ce dimanche matin, on a décidé d’y faire un petit tour à Iris, parce qu’après tout, c’est jour de marché. Et franchement, les marchés ouverts, comme ça, ça fait parti des choses qui me manquent de la France et qui, il me semble, sont assez unique au pays. Rien à voir avec le marché Atwater à Montréal (que pourtant j’adore) ou le marché Jean Talon (que de toutes façons, j’aime un peu moins).

Petit bain de fromages, de charcuteries, de foules, et de cris en tout sens. « Il est bon mon melon, il est bon ! ».

Considérations simples

  • Je n’aime pas ces maisons avec des haies ou des barrières autour. Je préfère les maisons avec une pelouse ouverte et accueillante.
  • Ici, il ne faut pas dire « tu » aux gens que l’on ne connaît pas, surtout dans les magasins et les bars. Sinon, ils nous regardent bizarrement
  • Il va aussi me falloir perdre l’habitude de dire « allo ».
  • Dans les bars, on ne laisse pas de pourboires. Alors c’est plus rare que quelqu’un vienne demander « tout va bien ici ».
  • Même intermarché devient une épicerie inspirante, avec son choix de charcuteries et de fromages. Pardon. Un supermarché. Pas une épicerie.
  • L’accent québécois est facile à comprendre. Par contre, l’accent du sud-ouest parlé rapidement, c’est autre chose !
  • Un pot de crème fraiche à 4$ coûte ici o,78 euros. Non, je ne prendrais pas de poids. Enfin…