L’arrivée sur Muir Woods est magnifique. La région est très vallonnée et, pour une fois, les routes ne sont pas droites, mais font de beaux lacets. On arrive sur le parc par le haut de la colline. Les bois, eux, sont en bas, bien à l’abris. On descend petit à petit, on s’enfonce dans des arbres de plus en plus grand, de plus en plus dense. On laisse la voiture, on part marcher. J’avais été fasciné par certains arbres en Colombie Britannique, mais là ça n’a rien à voir. Le climat, ici, est parfait pour eux. Les arbres s’étendent vers le haut sans jamais s’arrêter. Leur base n’est pas si impressionnante que ça comparée à leur hauteur. Pas si impressionnant, ça veut quand même dire des troncs de plusieurs mètres de diamètre. Mais ce sont des arbres très élancés. Majestueux.
On a de la chance d’avoir pu venir en semaine. Quand on voit le nombre de personnes présentes, on imagine facilement que ce soit l’horreur la fin de semaine. Après tout, le centre ville de San Francisco est à une demi heure en voiture. En même temps, les gens se concentrent sur le fond de la vallée. On part faire une petite balade de deux heures, au cours de laquelle on ne croisera qu’une petite dizaine de personnes. J’avance au même rythme que Jane. C’est agréable de la voir aller, parfaitement consciente de tout ce qui l’entoure ; elle semble en parfaite harmonie avec tout cela. Mon harmonie à moi est différente, mais elle est là également. À plusieurs reprises, sans se concerter, on s’arrête un long moment. On ne fait que regarder, écouter, sans un bruit. La communion avec ces bois et des plus agréables. Ils sont si beaux… on monte sur le flanc de la colline ; la taille des arbres va en diminuant. C’est évidemment le contraire quand on redescend vers la vallée. Nous entrons dans « cathedral cove », l’une des zones les plus impressionnantes même si, pour moi, c’est la vallée toute entière qui est une cathédrale ; pas seulement cet emplacement.