J4-Soirée à la ferme

Carly est revenue. On a discuté tranquillement. Une fois de plus, je constate que malgré un accent terrible (elle confirme) je n’ai plus aucun problème à discuter en anglais. Quelques rares hésitations, mais rien de grave. Comme souvent avec des couchsurfers, l’un des premiers sujets abordés est celui du voyage. De là, la discussion peut évoluer tranquillement. Elle me parle ensuite de ses amis, qui possèdent une ferme bio, et qui font une soirée : le monde mange tous ensemble, discute, et ça finit au coin d’un feu avec de la musique. C’est juste « un peu loin ». Une quarantaine de minutes en voiture. Ça me fait hésiter un peu. J’ai déjà bien roulé, je suis quand même un peu fatigué, et mon anglais sera mis à rude épreuve. 

Je me décide finalement, en réalisant que ce n’est pas dans mes habitudes d’hésiter. Je lui réponds donc « why not ? » avec un grand sourire. Après quarante minutes de route, donc, nous entrons dans une maison où se trouvent déjà une quinzaine de personnes. Carly connaît à peu prêt tout le monde, et me récite une litanie de prénom que, fidèle à ma mémoire de poisson rouge, j’oublie immédiatement. Ici, tout le monde connaît les concepts du couchsurfing et du WWOFing (être hébergé sur une exploitation bio en échange d’un coup de main ; quelque chose à explorer). Avoir un voyageur de plus ou de moins ne les surprend donc pas. D’ailleurs, certains sont du Montana ; d’autres de Toronto. Cette maison semble une croisée des chemins : là où tout le monde finit par se retrouver. C’est la même ambiance bon enfant que l’on retrouve dans tout ces lieux ouverts sur le monde. J’essaie d’écouter un peu, de participer, mais ce n’est vraiment pas évident. Comme d’habitude, je préfère observer. 

Et puis après un moment, nous sommes quelques uns à nous retrouver dehors, autour d’un énorme feu. Je commence la soirée avec des poïs lumineuses, que je troque très rapidement contre mon appareil photo. Je fais quelques essais, mais ne m’éternise pas. Je le remplace par un djembé. Me voilà enfin en terrain connu. La musique se construit petit à petit. Au plus gros de la soirée, joueront en même temps trois violons, trois bandjos, une guitare, un hukulele, une flûte traversière, un accordéon, une flûte de pan et trois djembés. Ceux qui n’ont pas d’instruments s’improvisent des percussions ou chantent. Communion générale grâce au langage universel. La soirée s’étire. Les gens partent peu à peu, au fur et à mesure que le feu diminue. Nous ne sommes que cinq debout autour du feu quand vient notre tour de partir. Trois heures du matin, je m’allonge sur un matelas beaucoup trop mou, et m’endors immédiatement. 

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