Tête en bas

Down under wandering. Archipelagoes to islands; beaches to deserts; mountains to cities.

Le petit garçon chez le vendeur de crèmes glacée


Je sais, Iris dira que c’est de la réutilisation. Je lui ai sorti cette métaphore hier. Il n’empêche qu’elle me plait bien et représente bien comment je me sens en ce moment.

Je me sens comme un petit garçon qui vient de rentrer chez un vendeur de crèmes glacées, avec 97 parfums différents à ma disposition, incluant de nombreux que je ne connais pas. Et surtout, le magasin a une option « all you can eat ».

Je regarde, et je cours dans tout les sens. Imaginant le goût d’un parfum, me demandant si j’aimerais un autre. Je pourrais bien évidemment me ruer sur les parfums à base de chocolat. Après tout, ce sont des valeurs sûres. On n’est jamais trahi par une crème glacée au chocolat. Alors que celle aux oeufs d’ornithorynque pourrait éventuellement être surprenante. Mais en même temps, pourquoi ne pas essayer ?

J’ai passé beaucoup de temps à voyager en Amérique du Nord. Ces voyages m’ont presque toujours ramené vers la côte ouest, et je me suis souvent imaginé les colons abandonnant tout pour partir à la découverte de ces espaces encore inconnus. Je les ai toujours imaginé abandonnant une vie de misère, pour une vie encore plus difficile mais pleine de promesses. Je les ai imaginé douter, souffrir, avoir peur ; motivé uniquement par l’espoir.

À aucun moment, je n’ai pu imaginer qu’ils soient enthousiastes.

Quand je suis arrivé à Montréal, il y a plus de dix ans maintenant, mon inscription à l’université était déjà faite. J’avais un visa hyper restreint. J’étais jeune. J’avais un peu d’expériences. Pas tant que ça.

Dix ans plus tard, je suis toujours jeune. Mais j’ai beaucoup plus d’expériences. J’ai un visa relativement ouvert aux opportunités. Et surtout, je déborde d’enthousiasme, avec cette impression que pour une fois, tout est possible. Aucune contrainte, aucun blocage, aucune obligation.

Et je me mets à regarder les colons d’un autre oeil. Et si il n’y avait pas juste l’espoir, mais un enthousiasme gigantesque motivé par l’infinité des possibilités qui s’offraient à eux ? Savoir que là où vous allez, absolument tout est possible, si vous avez le courage et la motivation ?

Il y a une brasserie qui s’appelle la « Malt Shovel Brewery ». Sur leur bière, une petite étiquette explique qu’ils brassent leurs bières en hommage aux convicts de la première flotte, notamment James Squire. Celui-ci a profité de la liberté offerte par la déportation pour ouvrir la première brasserie en Australie.

Je n’ai pas l’intention d’ouvrir une brasserie. Pas plus que celle de m’installer ici en permanence. Par contre, j’ai bien l’intention de profiter au maximum de toutes les opportunités que l’Australie a à m’offrir pour le temps que j’y resterais.

2 Responses to “Le petit garçon chez le vendeur de crèmes glacée

  1. November 15th, 2011 at 9:27 am

    Poulpinette says:

    J’aime te voir poète et enthousiaste comme ça mon supergothikapompon!!!

  2. November 22nd, 2011 at 7:21 am

    alexandra says:

    J’adore cette note ! Je fais exactement la même chose quand je vais dans les archives à Québec. J’imagine la vie de ces colons… On se demande leurs réelles motivations : contraintes, espoirs, envie de découvrir le monde ?