Maria Island jour 2 : McRaes Isthmus et Haunted Bay
Altitude départ : 15 ; altitude arrivée : 100 ; point culminant : 210
Dénivelé : + 350, -275
Distance : 30 km ; Temps de marche : 8 heures.
Aujourd’hui, donc, on s’en va au sud, voir à quoi ça ressemble. La tente était bien confortable, et on a relativement bien dormi. Je suis quand même sorti, au milieu de la nuit, en entendant les opossums farfouiller dans les sacs. Parce que si la tente est confortable, elle n’est pas assez grande, par contre, pour que l’on garde les sacs avec nous. Mais ce n’est pas grave. Maintenant, je suis prévenu, et la nourriture était quand même bien en sécurité. Par contre, ma petite virée nocturne m’a permis d’observer un ciel tout simplement grandiose. Forcément, avec le lampadaire le plus proche à trente kilomètres, si ce n’est plus, et un ciel assez dégagé, la vue sur les étoiles et la voie lactée était à couper le souffle. Dans mon demi sommeil, par contre, je pense avoir un peu exagéré ce que j’ai vu… quoi qu’il en soit, j’en garde une image impressionnante !
On part pour un bon vingt kilomètres aller-retour. Avec le pique nique, la crème solaire, et tout ce qu’il faut. Pas de gros dénivelé au programme, si ce n’est monter un peu vers la fin, avant de redescendre brutalement jusqu’au bord de l’eau. Pas mal de distance, par contre, que l’on préfère attaquer tranquillement. Le chemin, comme la veille, est large. Il permet aux petits véhicules d’entretien du parc de circuler. Assez sableux également, la marche n’est pas forcément des plus agréables. On se retrouve sur l’isthme assez rapidement. Mais on finira par découvrir que celui-ci n’est pas aussi étroit que ce que l’on pensait. Il n’a pas l’air si large que ça sur la carte, mais comme il est boisé, il n’est pas possible de voir des deux côtés en même temps. Ce qui est vraiment dommage, vu que les deux baies qui le compose sont très belles. Pas grave, on en admirera d’abord une, puis une autre. Iris en profitera pour se baigner un peu. Toujours trop froid pour moi par contre.
On s’enfonce alors dans une forêt d’eucalyptus. Plus le temps passe, et plus j’aime ces arbres. Il n’y a pas de chênes en Australie. Enfin pas de façon endémique. Ils ont été importé par la suite. Mais l’eucalyptus m’y fait fortement penser. Un bois sombre et dur, avec un dessins assez particulier. Et avec une silhouette assez similaire (même si cette photo n’en est pas le meilleur exemple).
La marche n’est pas inintéressante, sans être franchement passionnante non plus. Je finis par attendre avec assez d’impatience le moment où l’on va attaquer la descente, et voir le bout du paysage. Moment qui fini par arriver. La récompense en vaut quand même la peine !
On s’installe confortablement sur les cailloux, histoire de savourer notre pique nique. Bien au chaud au soleil. On discute du planning des prochains jours. On essaie de tout faire rentrer dans un carcan temporel un peu contraignant. On arrive à une solution qui nous plait… mais qui implique de marcher 10 kilomètres supplémentaires aujourd’hui. On n’est pas vraiment sûr d’en avoir envie. On décide donc de rentrer tranquillement. On verra comment on se sent à l’arrivée.
Le chemin du retour se fait tout aussi rapidement qu’à l’aller. À ceci prêt que ça paraît encore plus long. Marcher dans le sable, sous le soleil, n’est vraiment pas agréable. On prend une pause à nouveau sur le bord de l’eau au retour, mais ça ne fait pas tout. On est écoeuré de marcher quand on arrive finalement à la tente.
On décide de prendre notre temps. On a des petits biscuits, un petit thé avec ça, ça pourrait quand même faire du bien. Si on se repose un peu, on devrait être capable de repartir pour les dix kilomètres supplémentaires et les deux grosses heures que ça représente. Un marcheur solitaire arrive à ce moment là. Je lui demande s’il veut du thé. Il accepte. On échange quelques mots rapides. Il nous propose du chocolat. Il y a des choses qui ne se refusent pas.
On hésite encore un peu, mais ça nous simplifierait vraiment l’organisation des jours suivants de marcher encore un peu. En fait, l’idée est de remonter dans le nord de l’île, au départ du sentier qui permet de gravir le mont Maria, point culminant de l’île avec ses 711 mètres. On marche plus aujourd’hui, pour marcher moins demain, Un deal qui pourrait être intéressant au final. Et qui signifie aussi que, puisque l’on ne vise pas un terrain de camping, mais que l’on va dormir au milieu de nul part, on peut en fait s’arrêter un peu quand on veut. L’idéal serait d’aller au bout, mais si on pose les sacs avant, ce n’est pas bien grave non plus. On démonte la tente, on refait les paquetages, les réserves d’eau, et on part. Sans amener trop d’eau : il y a plusieurs ruisseaux indiqués sur la carte, on devrait pouvoir se servir en chemin.
Alors que l’on avance et que le ciel commence à s’obscurcir, je me demande si c’était une bonne idée… la pluie semble de plus en plus inévitable. En plus de la tente, on a une petite bâche pour rouler les sacs dedans pour la nuit, mais s’il pleut un peu fort, les sacs seront trempés… alors j’espère très fort que le mauvais temps ne s’installera pas, et que notre idée lumineuse ne deviendra pas un plan catastrophe.
À priori, la météo semble rester sur mode nuageux mais non pluvieux. On avance bien, malgré la fatigue et les sacs quand même assez lourd. Le premier ruisseau sur la carte est à sec. Tout comme le deuxième. Le troisième, par contre, est bien vigoureux. On remplit donc une bouteille d’eau supplémentaire pour la cuisine. Et puis surtout, les ruisseaux nous permettent de suivre notre avancée, et de calculer combien de temps ils nous restent. Jusqu’à ce que l’on arrive finalement à la dernière ligne droite. Une dernière petite côte. On a bien marché, on a bien monté, bien descendu… et on est très heureux d’arriver !
Iris reprend son souffle pendant que je monte la tente puis que je m’occupe du repas. Je n’ai aucune idée de si on a le droit de dormir ici ou pas. En même temps, je ne vois pas trop qui pourrait venir ici au beau milieu de la nuit ! On est tranquille. Rien ni personne aux environs. Juste quelques oiseaux qui gazouillent. Le repas est vite expédié. Une fois de plus, je mets le sac en position « anti opossums ». La bonne nouvelle, c’est qu’ils ne savent pas exploser la toile de sac à dos à coup de griffes. Ce qui est quand même mieux. Autant pour le sac que pour les stocks de nourriture.
Une fois de plus, on s’endort sans le moindre problème.