Tête en bas

Down under wandering. Archipelagoes to islands; beaches to deserts; mountains to cities.

Gordon Lake et Gordon Lake


L’une des premières choses que l’on voit en se réveillant, c’est cette adorable petite fille qui traverse le camping, avec magnifique chapeau sur ces cheveux roux, et un sourire de bonheur au visage. Elle marche joyeusement, en toute simplicité, en tétant son petit carton de lait. Elle répond à mon coucou de la main par un salut identique, et un sourire encore plus grand. Elle semble juste animée par la joie.

La bouteille de gaz a rendu l’âme la veille. On décide donc d’utiliser les barbecues pour faire bouillir l’eau de notre thé matinal. La petite fille est là, à prendre son petit déjeuner, avec sa mère. Elle est tout aussi souriante ; le genre de sourire qui est une invitation a entamé la conversation, ce que je n’ai aucune hésitation à faire. Quand je demanderais à la petite fille d’où elle vient, elle me répond « fairyland » (le pays des fées). Je n’ai aucun mal à la croire. On discute encore un peu, avant de finalement reprendre la route. Notre objectif : Gordon Dam.

Il y a, plus ou moins en plein centre de la Tasmanie, ces deux lacs gigantesques. Gordon et Pedder. Tout deux lacs de barrages avec, comme il se doit, de nombreuses et magnifiques montagnes tout autour. Aujourd’hui, il pleut. Aujourd’hui, c’est la journée relaxe, où on fait surtout de la route, et où on admire un peu le paysage. Demain, on s’attaque au Mont Eliza, et peut être au Mont Anne.

La route nous éloigne petit à petit de la civilisation. Il y a de moins en moins de voitures, de moins en moins de gens. Plus de maison. La route est encadrée par deux murs d’arbres, même si je me rends compte qu’en de nombreux endroits, la méthode québécoise est employée : on garde les arbres sur 20 mètres, le bord de la route, et on coupe derrière.

Le ciel est couvert ; pas vraiment d’éclaircies en perspectives. Quelques gouttes de pluies de temps en temps. On profite des points de vue quand on arrive à en attraper un. L’endroit est superbe. On se régale.

On fait une petite pause pour manger au seul restaurant de la seule ville de la région des lacs. On discute un peu avec la serveuse, demandant quelques informations sur les campings, et sur la météo. Ça devrait se dégager dans l’après midi en principe. Bonne nouvelle ! J’en profite aussi pour attraper quelques informations sur le barrage.

Le barrage, on s’y dirige juste après avoir mangé. La météo ne semble pas vouloir s’améliorer pour le moment ; il n’y a rien à faire dans le restaurant (qui est aussi le seul point d’intérêt de la ville) ; on reprend donc la route. Celle-ci se termine finalement, nous annonçant que nous sommes arrivés à destination. Il est là, il est magnifique. Et assez gigantesque. C’est le plus haut barrage australien. Il est vraiment impressionnant. Et surtout, chose qui me parait de plus en plus rare de nos jours, il est en accès libre. On peut aller se promener librement dessus, profiter de la vue, admirer la gorge superbe qui le termine. Tout cela toujours en jouant à éviter les gouttes d’eau.

On hésite un peu. La météo n’est pas du tout encourageante. S’il fait ce temps là demain, il est tout simplement hors de question de s’attaquer à Eliza. On y verra rien. Les prévisions météos sont encourageantes… on décide d’attendre le lendemain pour se décider. On fait donc demi tour ; pas trop le choix, puisque l’on est au bout de la route. Il ne nous reste plus qu’à revenir à l’Andrée de cette immense vallée où se trouve les deux lacs. De là, on prendra la deuxième route. Celle qui part vers le sud, et le départ de la randonnée.

 

L’optimisme des prévisions météo semble finalement l’emporter. Le gris laisse la place à un peu de bleu de temps en temps. Il nous arrive même de voir le soleil à quelques reprises. Le paysage se dévoile peu à peu devant nous. La vue porte de plus en plus loin, découvrant des montagnes encore plus grandioses.

La route nous emmène jusqu’au départ de la randonnée de demain. Eliza et Anne sont toujours dans les nuages, mais ça nous donne quand même un aperçu assez intéressant de ce qui nous attend pour le lendemain.

On continue encore, jusqu’au camping où nous passerons la nuit. On ne s’y arrête pas tout de suite. On veut aller à la fin de cette deuxième route. On voit les deux autres barrages – ceux-ci, beaucoup plus petit que Gordon Dam, ne servent qu’à retenir l’eau. Tout au bout de la route, il y a une table d’orientation parfaitement située, qui offre un excellent point de vue sur l’ensemble.

De là, on voit aussi la vallée part où part le chemin de randonnée qui permet de relier Port Davey. Port Davey, c’est de là que vous prenez l’avion quand vous avez marché six jours depuis South East Cape. En d’autres termes, vous pouvez partir par là bas, vous perdre pendant deux semaines, et arriver au bout du bout du monde. Où si vous avez un peu moins de temps, partir pour une semaine, et arriver à Hartz, où nous étions… hier ! Je recommence à rêver. À imaginer des « et si ». À me voir partir plusieurs jours avec mon gros sac à dos… pourquoi pas après tout. Depuis Melbourne, la Tasmanie n’est pas si loin… il va falloir réfléchir à tout ça !

Deux derniers points de vue sur la route qui nous ramène au camping. Et puis finalement, on installe la tente. Un quolle vient faire un petit tour sur le terrain ; ce sera notre premier sauvage. Bel animal !

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