Tête en bas

Down under wandering. Archipelagoes to islands; beaches to deserts; mountains to cities.

Mount Anne et Mount Eliza


Sur Elizabeth Street, dans le centre ville d’Hobart, il y a un magasin qui s’appelle « Tasmanians Map ». Un magasin de cartes. Quand je l’ai vu pour la première fois, j’y suis rentré avec un sourire gigantesque. Un magasin de cartes, pour moi, ça a un petit côté paradis. Un peu comme une bouquinerie avec ses vieux livres. Un monde de rêves et d’imagination sans fin… l’équipe y est absolument adorable. J’y suis retourné à plusieurs reprises, n’y ai trouvé que sourires et gentillesse… Lors de cette première visite, j’ai commencé à regardé les cartes de randonnées. Chaque Parc National a une carte topographique très détaillée, qui est juste parfaite pour découvrir le parc. Et puis j’ai parlé un peu randonnée avec la vendeuse. Elle m’a dit que le mont Anne était à faire absolument. L’un des sommets les plus réputés de Tasmanie. J’ai commencé à me renseigner, et à hésiter. Le sommet culmine à 1450 mètres. C’est l’un des plus hauts sommets tasmans. Mais l’atteindre demande de franchir 1450 mètres de dénivelé. On commence par monter le mont Eliza, on redescend un peu, et on remonte de l’autre côté. Les derniers mètres du sommet sont réputés comme étant particulièrement difficile, et à la limite dangereux. Ce qui, personnellement, a quand même tendance à me refroidir…

Quand je suis repassé à la boutique, quelques temps plus tard, j’ai discuté avec le patron. J’ai reparlé du mont Anne. Il m’a confirmé la difficulté de l’ascension, mais à ajouter que Eliza, juste avant, était déjà un beau défi, et offrait une vue absolument grandiose. Anne, c’est plus pour le plaisir de la difficulté.

Notre objectif, ce sera donc Eliza. C’est déjà un bon 900 mètres de dénivelé ; ce quoi bien se casser les jambes ! Si on atteins le sommet, on sera heureux. De là, on verra ce que l’on se sent de faire.

La grimpette commence après seulement 5 minutes de plat. Et elle commence tout de suite raide, sans vraiment s’adoucir. Par contre, on monte du côté du lac, sur un versant où il n’y a pas un seul arbre. Alors chaque pas est un vrai moment de bonheur. Chaque mètre de gagné, c’est une vue un peu plus magnifique qui s’offre à nous. On découvre sans arrêt. Le regard porte de plus en plus loin. On domine le paysage… grimper dans ces conditions, même si ça monte beaucoup, est un vrai bonheur.

On monte quand même assez bien, et se retrouve rapidement à la « Hut ». Une petite cabane, qui a été construite ici il y a quelques temps maintenant, et qui peut servir de logis d’étape pour les personnes voulant prendre leur temps sans s’encombrer d’une tente. On fait juste le plein d’eau, et on reprend la grimpette.

À partir de la hutte, par contre, on passe de « raide » à « raide ». Les deux cents derniers mètres de dénivelé sont gagnés en grimpant dans les rochers. Des courtes portions d’escalade. Mes jambes suivent sans aucun problème. Le souffle aussi. Iris grimpe tout aussi bien. Et c’est finalement un superbe spectacle à 360 degrés qui s’offre à nous alors que l’on atteint le cairn marquant le sommet. Pas trop fatigué, mais heureux.

Et puis on voit Anne, qui nous attend là bas. Impressionnante. Ça justifie d’aller voir de plus prêt ce que l’on peut en faire.

La promenade sur le plateau est des plus agréable. Ça monte un peu ; ça descend un peu ; tout cela dans un paysage qui fait très irlandais, avec son herbe courte, ses pierres, et ses petites marres. Il suffit d’oublier les montagnes qui semblent s’étaler à l’infini.

On prend une petite pause pour manger. On découvre que la boîte de thon nécessite un ouvre boîte. Je ne redescendrais pas à la voiture pour le chercher. À la place, je me débrouille avec un bâton de marche et une cuillère à soupe. Comme quoi, l’ouvre boîte est une invention bien superflue !

Le temps est quand même bien passé. Il faut être réaliste : Anne ne sera pas faisable aujourd’hui. D’ailleurs, quand je vois la forme du sommet, je me demande si j’aurais simplement envie de le faire… ça semble impossible sans matériel d’escalade. À la place, je jette mon dévolu sur un petit sommet à côté. Un petit éboulis à grimper rapidement, qui devrait permettre d’avoir un très bel aperçu de l’autre côté du paysage. Iris préfère m’attendre en bas. Je grimpe donc assez rapidement, en profitant pour voir si les jambes tiennent le coup. Rendu en haut, je ne regrette pas du tout ce petit dénivelé supplémentaire.

Et j’en profite pour faire des photos d’Iris en cachette.

Je redescends tout aussi rapidement, et on attaque finalement le demi tour. On anticipe un peu le début de la descente, mais ça se passe très bien. On retrouve la hutte assez rapidement, que l’on laisse aussi derrière nous. La dernière heure est longue. Très longue. Ça commence à tirer vraiment beaucoup sur les jambes. On est particulièrement heureux d’arriver à la voiture !

Reste un dernier petit détail à régler. Dans mon optimisme, lors des dernières courses, j’étais persuadé que l’on trouverait une épicerie dans la seule ville des environs. Il n’y en avait pas. Nous n’avons donc rien à manger. On décide donc de revenir jusqu’à Mount Field, en espérant trouver un endroit où acheter de la nourriture en chemin. Mais le problème de se promener au milieu de nul part, c’est que les quelques magasins qui vendent de la nourriture ferment avant même d’ouvrir. On pourrait bien manger le reste de pain, mais ça n’est que moyennement inspirant. Alors on craque, et on roule jusqu’à Hobart.

On se simplifie l’hébergement en attrapant une auberge de jeunesse. Ça faisait longtemps… ça ne me manquait pas particulièrement. On simplifie aussi la question de la nourriture avec un restaurant chinois. Ce soir, c’est fête !

Un peu d’internet pour s’assurer que le monde va bien, et un gros dodo. Encore une grosse journée en perspective demain !

2 Responses to “Mount Anne et Mount Eliza

  1. March 7th, 2012 at 2:08 pm

    Lavande says:

    Je ne suis PAS DU TOUT mais alos PAS DU TOUT d’accord avec toi: l’inventeur de l’ouvre-boîte est à mon avis un bienfaiteur de l’humanité

  2. March 7th, 2012 at 8:42 pm

    Kaly says:

    Toujours de bien belles photos (mais je vais arrêter de le répéter à chaque fois !)…

    Paysages très irlandais, je trouve aussi.

    En Sardaigne, j’ai été frappée par la variété de paysages, passant, parmi d’autres, du granite au calcaire, avec tout ce qui en découle, l’aspect des roches quand elles sont visibles bien sûr, mais aussi la végétation qui accompagne.

    On dirait que vous avez ça en Tasmanie, des paysages capables de varier énormément sur des petites distances.

    Autre chose : pour ce type de balades, les bâtons de marche sont incontournables dans mon cas !

    Et enfin : les paysages sont toujours bien aménagés pour la rando. Mais j’en ai déjà parlé.