Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionFebruary 14th, 2016
  • J’ai récupéré Lilou à l’aéroport. Pour cela, j’ai d’abord quitté la Iguana. J’ai passé une nuit à Antigua, d’où je suis parti à 4h le lendemain matin. Il faut dire que la demoiselle arrive à 6h30. Retrouvailles très rapides à l’aéroport, avant d’embarquer dans la navette qui nous amène à Earth Lodge.

    Nous avons commencé à discuter dès que nous nous sommes retrouvés, et nous n’avons pas arrêté. Comme d’habitude. Nous avons toujours des milliers de choses à nous raconter. Encore plus après cinq mois sans nous voir. Pourtant, on parle comme si on s’était vu la veille. Comme s’il était tout à fait normal que je la récupère à 6h30 du matin à l’aéroport de Guatemala City.

    Lilou voit ses premiers chicken bus. Sans surprise, elle adore. Bientôt, j’en parlerai plus… On roule pendant un peu plus d’une heure, avant que le chauffeur ne nous dépose au bout d’une route, perdue au milieu de nul part. Nous sommes sur le versant d’une montagne. Une ville s’étale, loin en bas. À gauche, Agua. À droite, Fuego et l’Acatenango. J’ai abandonné la Iguana et ses trois volcans pour Earth Lodge et ses trois volcans.

    On marche une dizaine de minutes avant de finalement arriver à la réception. Eva nous accueille avec un grand sourire. Je la serre dans mes bras un long moment. C’est elle qui m’a suggéré de venir ici. Je cherchais un endroit tranquille, pas trop loin de l’aéroport, pour les deux premières journées de Lilou au Guatemala.

    Ça fait du bien de croiser Eva. Je suis aussi heureux que les deux demoiselles se rencontrent. À la fin de notre séjour à Earth Lodge, Eva me dira « je regrette de ne pas parler français pour pouvoir parler plus avec Lilou ». Une heure avant, Lilou m’avait affirmé « la frustration que je ressens à ne pas pouvoir parler plus avec Eva est la motivation qui me manquait pour perfectionner mon anglais je crois ». Je savais que les deux allaient bien s’entendre. Et ce, malgré la barrière de la langue. Je sais que les deux se verront. Avec, ou sans moi d’ailleurs.

    Earth Lodge est un lieu touristique inspiré par la « philosophie » de la Iguana. Sans le lac. Déconnecté du Guatemala, c’est un lieu de rencontre pour voyageurs et pour touristes. L’ambiance est agréable, confortable, on y est bien. Les cabanes sont magnifiques. Les célèbres « tree house » (il y a deux maisons dans les arbres) sont réservées plusieurs mois à l’avance… Nous nous contenterons d’une petite cabane triangulaire en hauteur, plutôt belle, et des plus agréables avec ses deux lits confortables.

    Nous prendrons la première journée en mode très relaxe. À se poser. À discuter. Lilou prend le temps d’atterrir. Moi de déconnecter de mes dernières semaines intenses. Et puis c’est aussi un peu Noël. Lilou a fait la factrice. J’ai reçu un livre de mes parents, un autre livre d’un ami, un super tshirt de la part de Solenn. Et puis je me suis auto gâté. Une paire de chaussure de randonnée et un bâton (pour faire du feu !) démontable. Mon sac à dos prend quelques kilos supplémentaires. Il pèse beaucoup trop ! Il faudra faire quelque chose !

    Nous avons passé la deuxième journée à Antigua, à explorer la ville, avant de remonter à Earth Lodge pour une deuxième (et déjà dernière !) soirée.

    Eva a été l’un des pivots de mon voyage depuis Tulum. Soit elle était là, soit elle allait bientôt venir, ou j’allais bientôt la rejoindre. Nous sommes pareils à des boules de billard. Nous évoluons dans l’Univers, chacun animé par une trajectoire qui nous est propre. Avançant parfois seul, parfois avec d’autres. Je sais que ma trajectoire n’a pas fini de recroiser celle d’Eva. Nous sommes des voyageurs, du genre à se croiser et se recroiser aux quatre coins du monde. Nous fonctionnons de la même façon, partageons beaucoup de pensées similaires, sommes attirés par les mêmes choses… tant de raisons pour que ce hasard, qui existe autant qu’il n’existe pas, nous permette de nous revoir. Mais il y avait quelque chose de rassurant, d’agréable, de savoir quand et où j’allais la revoir. Dans le monde sans cesse changeant du voyage et de la vie sur la route, les visages familiers sont toujours agréables.

    Nous nous sommes dit au revoir. Ca sonnait comme « à bientôt ». Comme une promesse. La Slovénie, le seul pays du monde à avoir « love » dans son nom, est apparu sur ma carte il y a quelques mois.

    J’ai regardé Lilou. On s’est souri. On a pris nos sacs à dos, et on a marché pour rejoindre son premier chicken bus.

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