Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionAugust 6th, 2014
  • Il n’y a pas tant de choses auxquelles je reste encore vraiment attaché. Petit à petit, je me suis débarrassé de nombreux biens matériels. Je possède encore des objets, mais eux ont la gentillesse de ne plus me posséder en retour. Je leur ai supprimé toute valeur autre que marchande, et je pourrais très bien revendre la grande majorité du peu de biens qu’il me reste encore. Si la transition vers le détachement s’est faite lentement – pour mon plus grand plaisir, j’aime évoluer lentement afin de rester toujours conscient des changements qui s’opère en moi – ce nouveau niveau de liberté et la légèreté qu’il me procure, est un véritable bonheur.

    Il reste bien quelques objets dont je ne saurais me séparer. Je pense évidemment à ma flûte ou à mon didgéridoo. Je ne m’imagine pas vraiment voyager sans eux… Mais depuis un moment maintenant, j’ai deux autres compagnes qui prennent de plus en plus de place. Après tout, j’ai parcouru tant de chemins avec elles. Même si j’aime marcher pieds nus, je les porte quand même la plupart du temps. Acheté en France juste avant de partir pour l’Australie, elles ont découvert les temples de Bali, gravi le mont Rinjani à Lombok, explorer l’Australie du centre-ville de Sydney au fin fond du Red Center. Elles m’ont suivi dans les rues de Singapour, et sont rentrés avec moi en Europe. Elles m’ont accompagné alors que j’explorais Prague et les ruines du Colisée à Rome. Ce sont elles qui m’ont permis d’explorer la vallée du Paradis au Maroc, et même si j’avais des raquettes au pied, elles étaient aussi près de moi quand je me suis retrouvé à faire de la randonnée en plein hiver dans les Appalaches. Elles étaient encore avec moi en Suisse, au Lichtenstein, en Autriche ou encore en Allemagne. Plus récemment, elles m’ont accompagné à Copenhague. Elles ont également participé à deux nombreux festivals, et c’était encore avec elle que j’ai redécouvert le château de Chenonceau il y a quelques semaines.

    Je m’étais déjà attaché à leurs prédécesseurs. Il faut dire qu’avec elles, j’avais traversé l’Amérique du Nord dans les deux sens. J’ai même arrêté de compter le nombre de sommets que nous avons grimpé ensemble…

    Je n’ai jamais vraiment eu qu’une seule paire de chaussures au pied. Des chaussures de marche, à chaque fois. Comme si je ressentais ce besoin d’être toujours prêt à partir, à prendre la route la route dans l’instant. Mais pour la première fois, j’ai des chaussures qui m’ont accompagné sur les cinq continents.

    L’aventure ne s’arrêtera pas là pour elle. Dans six jours, je pars pour un nouveau voyage. Dans sept jours, j’arrive à Montréal. Nouvelles explorations, nouvelles découvertes… et un blog qui, comme d’habitude, sera tenu à jour avec une irrégularité habituelle.

    Au programme ? Une dizaine de jours à Montréal, un festival de contes et de bières à Val David, puis la route. Plein ouest. L’exploration de la rive sud du Lac Supérieur, les villes jumelles de Minneapolis et Saint Paul, le Dakota du Sud et les Badlands, le mont Rushmore, Yellowstone et les environs, la traversée des rocheuses, et cette côte ouest mythique, qui toujours m’appelle. L’Oregon, pour retrouver le fil de mes écrits, et écrire le troisième volet des aventures du Pourquoi Pas ?. Et Vancouver, pour revoir une amie perdue de vue depuis beaucoup trop longtemps.

    Des retrouvailles, il y’en aura beaucoup. De nouvelles rencontres aussi, assurément. Je n’ai pas changé ! Bientôt, je me poserai la question du contenu de mon sac à dos. Pour le moment, je me contente de vivre le moment présent, tout en savourant par avance la route enfin retrouvée…

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