Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionOctober 4th, 2008
  • Nouvelle aube… avant dernière aube. Nous nous levons tôt, encore une fois. Nous avons un bateau à prendre. Ça ressemblerait presque à une répétition pour le lendemain. Nous avons  prévu d’aller à l’île d’Entrée ; la seule à ne pas être reliée aux autres par la route. Là bas, on y va uniquement en bateau. Et là bas, il n’y a pas grand chose. Quelques habitants, quelques maisons, et une clôture tout autour… parce que le reste de l’île n’est qu’un grand pâturage. L’île présente de hautes falaises et, sauf erreur, le plus haut « sommet » des environs. Bref, on peut s’attendre à une belle ballade.

    Mais rendus au quai de départ, le capitaine du traversier n’est pas sûr. Quand on vous parle de traversier, cette fois, il ne faut pas que vous ayez l’image d’un bateau de croisière de trois cent places ou plus. Non, à la tête du bateau, si on embarque à quinze dessus, je pense qu’on le coule. Et il y a du vent, beaucoup de vent. Et il y a des vagues, de grosses vagues. Avec une météo pareille, le capitaine nous prévient qu’il n’est pas sûr de pouvoir y aller. Et nous, on hésite un peu. Un tout petit peu. Avec ce vent, il va faire froid là-bas. Aura-t’on un endroit pour se réchauffer, rien n’est moins sûr.

    L’attente continue. Finalement, le capitaine dit qu’il va probablement partir, mais là, il nous demande si on est sûrs de nous. Parce qu’il y a du vent, et de grosses vagues. Il se pourrait que la traversée soit extrêmement laborieuse si on n’a pas le pied marin. Entre quarante cinq minutes et une heure à se faire balloter ; on veut vraiment ça ? En plus, si ça se trouve, il ne pourra pas nous débarquer de l’autre bord. Je vois bien qu’il n’a pas le goût de nous emmener, mais moi ça ne m’inquiète pas trop. Il me semble que je pourrais tenir le coup. Enfin je pense. Mais c’est vrai qu’on risque de pas avoir chaud de l’autre côté. Et puis Brigitte n’est pas non plus très sûre. A-t’on vraiment le pied marin ? On n’a jamais vraiment vérifié…

    Finalement, un peu déçus parce que c’était notre dernière chance de la visiter, cette île d’Entrée, on choisit l’option raisonnable. On ne prendra pas de chance. On reste sur les îles principales…

    Et nous voilà de nouveau dépités. Nous n’avions pas vraiment de programme de rechange ; on a fait le tour des différentes îles, et on ne sait plus vraiment où aller. Finalement, on prendra la journée tranquille, quelques petites balades courtes et une petite séance de magasinage.

    Le centre commercial est assez petit, mais plutôt agréable. Une dame très sympathique nous interpelle, nous proposant de voter pour un concours de photo. On lui explique que nous ne sommes pas des îles, mais comme ça ne pose aucun problème on vote pour notre photo préférée.

    La journée s’écoulera tranquillement ; on profitera du dernier apéro conté, dans un bar au centre-ville. Ce sera nos dernières histoires aux îles.

    Et puis on passe aussi à la poissonnerie, histoire de ne pas ramener que du fromage comme souvenir. On ramènera donc des pétoncles, des moules, du poisson fumé, etc…

    On ne rentrera pas trop tard à la maison, histoire de finir nos préparatifs, ranger la place, et faire une dernière partie de scrabble. On passera également voir la voisine, pour s’assurer que l’on n’oublie rien avant de partir. Toujours aussi sympathique ; on discute un petit moment. Jusqu’à ce qu’elle nous dise « au fait, je vous ai vu cet après midi, au centre commercial ». On la regarde, on hésite, j’allais lui demander « où ça ? » quand elle ajoute « oui oui, c’était moi au kiosque de photos ; je vous ai parlé tantôt ». Silence gêné. Oups. On se sent, soudainement, vraiment très bête. Il semblerait que ni Brigitte ni moi ne sommes physionomiste. Bon, on a une excuse : on ne l’avait vu qu’une fois, en visitant la maison à notre arrivée. Mais bon, on s’excuse quand même, et on rendre tout pataud à la maison.

    Une dernière partie de scrabble, un dernier verre de crème de pommes, et un dernier dodo…

    Dernier réveil à l’aube. La répétition de la veille porte ses fruits. Tout se passe bien, même si on quitte la maison le cœur un peu lourd. Il faut être au bateau à 7h. C’est tôt, mais on y arrive. L’embarquement se passe sans aucun problème. On laisse la voiture, emportant avec nous quelques affaires pour nous occuper le temps des 5 heures de la traversée. On reste un peu sur le pont, le temps de dire au-revoir aux îles, puis on va se mettre à l’abri, bien au chaud.

    On regarde un film pour faire passer le temps, et on en profite pour attraper le mal de mer. L’étendue d’eau est relativement agitée, et bien que l’on soit dans un bateau gigantesque, ça bouge pas mal. On se retrouve, à contre coup, à ne plus avoir aucun remord pour notre décision de la veille. On boit un coke pour faire passer ça, on se repose, on mange un peu, et nous voilà de retour à l’île du Prince Edouard. Déjà 5h de passées. Il nous en reste encore le double…

    Et parce qu’un voyage aux îles de la Madeleine ne serait pas complet sans un magnifique pied-de-vent, on a pu en admirer un, en guise d’au revoir…

    Le retour se passera sans problème ; les 600 kilomètres d’autoroute pour traverser le Nouveau Brunswick sont magnifiques, mais répétitives. On ne regrette pas de les avoir faits de nuit à l’aller…

    Minuit et demi ; nous voilà de retour à St Romuald. Il était temps. Enfin, on peut aller dormir…

    Nous aurons finalement parcouru 2700 kilomètres en 10 jours. Mille kilomètres à l’aller, mille kilomètres  au retour, et 700 kilomètres sur les îles qui, finalement, ne sont pas si petites que ça. Ça représente énormément d’heures assis dans la voiture, mais nous ne regrettons aucune des heures de ce voyage.

    Nos cinq sens reviennent émerveillés. Nous nous sommes régalés ; nous avons eut le droit à des paysages magnifiques ; nous avons écouté d’innombrables histoires ; nous avons profité de l’air pur et marin des îles  et nous avons marché dans le sable, et dansé avec le vent.

    3 commentaires

    1. Commentaire de Louisette

      Wow ! Magnifique cadeau de la vie, que ce pied-de-vent pour finir !
      J’ai tout lu, je me suis rappelée, j’ai eu la nostalgie mais j’ai surtout partagé avec vous deux cette belle aventure ! Amoureux de la nature comme vous l’êtes tous les deux, ce voyage a dû vous ressourcer, vous remplir, vous donner plein d’énergie saine ! Bravo pour le récit, c’est super ! Qu’il y en ait d’autres !!!!!

    2. Commentaire de Caly

      Ben moi aussi, j’ai tout lu… Ça donne envie, c’est certain. Merci encore pour tous ces souvenirs, merci pour les belles photos.

      Le prochain voyage, ce sera où ? Que j’affûte mes baskets !

      Mais ne jamais oublier de le re-déguster à plusieurs reprises. Je trouve sympa de revenir sur ce qu’on a fait…

    3. Commentaire de Robert Tach

      A mon tour de vous remercier. Invité par Caly mais guidé par vos explications… et de superbes photographies
      Bravo

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