Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionFebruary 13th, 2016
  • Santa Cruz

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    Le village où se trouve la Iguana. Ou plutôt le village qui domine la Iguana. Le village, construit il y a longtemps, est dans les hauteurs. Les hôtels, construits récemment, sont sur le bord du lac dont le niveau monte régulièrement…
    Dans le village, pas grand chose à voir ou à faire. Village très simple, classique. Quelques rues, des chiens errants, des enfants qui courent quand on arrive, et qui rigolent en nous voyant. Une vue magnifique. Et le Café Cecap. Le Café Cecap fait parti d’une coopérative offrant des formations aux habitants du village, pour les aider à améliorer leur niveau de vie. Fabrique de bijoux, tissage, travail du bois… et restauration. Le Café est le lieu où viennent pratiquer les étudiants. Aussi bien dans la cuisine que dans le service. La vue est magnifique, la nourriture délicieuse, les prix acceptables… et étrangement, j’ai plus de plaisir à dépenser mon argent ici qu’à la Iguana.

    Depuis Santa Cruz, beaucoup de gens font la marche jusqu’à San Marcos. Le paysage est magnifique, la marche est agréable. Elle vous prendra trois petites heures. En tant que volontaire à la Iguana, en tant que personne responsable, je dois vous avertir de faire attention. Il y a un bandit entre Jabalaito et Tsununa. El Bandido. Avec une machette. Et de temps en temps, il vole les voyageurs de passage. Il n’attaque pas. Il ne blesse personne. Il s’assure juste un complément de revenu. Partez en groupe d’au moins quatre personnes, et n’emportez aucun objet de valeur avec vous.
    En tant que voyageur, je dois vous dire que j’ai fait cette randonnée trois fois. La première, j’étais tout seul. La deuxième avec un groupe. La troisième, seul avec Eva. La seule fois où je me suis senti mal à l’aise, c’était avec le groupe. Groupe de gringos parlant fort, traversant les paysages sans s’en imprégner. J’ai fini par me laisser distancer pour garder contact avec ce qui m’entourait. Les deux autres fois, j’ai avancé avec le sourire, irradiant de l’amour tout autour de moi. Parlant aux gens. Étant aimable, sympathique, agréable. Avançant avec légèreté et tendresse. Et à aucun moment j’ai eu l’impression qu’il pouvait m’arriver quelque chose.

    Jabalaito

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    Le premier village que vous allez traverser s’appelle Jabalaito. Une rue principale, quelques petites autres rues latérales. Une jetée sur le lac pour les bateaux. Une ou deux adresse pour les touristes, mais c’est tout. Quelques tiendas (micro magasin vendant presque rien) et vous avez fait le tour. Des falaises magnifiques en arrière.

    Tsununa

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    Une heure plus tard, vous arriverez à Tsununa. Le bout de la route. Jabalaito et Santa Cruz ne sont accessibles qu’en lancha. Les autres villages autour du lac sont reliés par la route. Jusqu’à Tsununa.
    Pour autant, le village donne la meme impression de déconnexion que Jabalaito. Ici non plus, les touristes ne viennent pas. Ici non plus il n’y a pas grand chose à voir. Traverser Tsununa me plait tout autant que traverser Jabalaito.

    San Marcos

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    Passé Tsununa, la densité de Gringos augmente. Les bords de route sont assez habités. De nombreuses résidences, à tendance plutôt luxueuses. Des hôtels, des locations saisonnières, des gens qui ont tout quitté (sauf leur confort et leur compte bancaire) pour venir s’installer sur le lac.

    La ballade se termine à San Marcos. Patchouli, Shacra et méditation au programme. Boulette résume assez bien l’ambiance de San Marcos. Un homme qui arrive pressé dans le café où elle travaille, et qui demande sur un bon un peu agressif « un smoothie, mais faites vites, j’ai une séance de relaxation dans quinze minutes ». San Marcos, je ne supporte pas. Les gens sont dans le paraitre. « Regardez comme je suis un bon hippie, je mange pas de gluten, je fais de la relaxation, et tous les derniers trucs à la mode ». Ce sont des gens à l’esprit horriblement étroit. Des gens qui portent des oeillères en prétendant être tolérants. Des gens qui recherchent le regard de l’autre. Son admiration. Quite à tenter de l’écraser par ses propres expériences, pour montrer à quel point il est un meilleur hippie que toi. Oui, ce sont des gens qui sont dans le paraitre plutôt que dans l’être. Dans le « je prends » plutôt que dans le « je donne ». Dans le « je veux » plutôt que dans le « j’aime ».

    Panajachel

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    Parfois appelé Gringotenango par les locaux, surtout connu sous le nom de « Pana Pana !!! » (avec les trois points d’exclamation), Panajachel est le point d’accès au lac. La ville la mieux desservie par les chicken bus, les navettes et la route de façon générale. Point d’entrée pour la plupart des touristes, donc.

    Les gens n’aiment pas trop Pana en général. Moi, la ville me plait. Sortie de la rue principale, qui n’est que succession de magasins pour touristes et de restaurants pour touristes, Pana a un certains charme. Agréable de s’y promener. Agréable d’y glaner. De parler aux gens, de visiter la marché, de rentrer dans les magasins. On y trouve beaucoup de choses. Même du Cheddar deux ans d’âge et du brie (au lait pasteurisé et industriel, n’exagérons rien).

    Mais oui, l’ambiance me plait. Vivante, joyeuse, colorée.

    San Pedro

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    De l’autre coté du lac. Je n’ai pas vraiment eu d’échos positifs sur San Pedro. Eva n’a pas aimé plus que ça (et oui, je fais fortement confiance à ses impressions). J’ai lu que certains hostels proposaient de la téquila gratuite pour le petit déjeuner. Les touristes vont là bas pour faire la fête, se saouler dès une heure de l’après midi, et faire n’importe quoi. Rien qui ne m’attire particulièrement. Et pourtant, la traversée en tuk tuk pour aller grimper le volcan éponyme m’avait inspiré. J’ai eu l’impression que la ville haute avait quand même quelque chose à offrir. Une fois sorti de la zone pour les touristes, et de la téquila à bas prix…

    San Juan

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    Voisine de San Pero, San Juan est connue pour ses coopératives de femmes qui se regroupent pour tisser entre elles, vendre leurs produits ensemble, et fixer leur prix d’elles-mêmes. On peut assister à des cours de tissage, apprendre ou simplement regarder. Le petit aperçu que j’ai eu de la ville à la fin de la randonnée avec Quetzaltrekkers m’a beaucoup plu, et je compte bien la découvrir plus en profondeur quand j’en aurai l’occasion.

    Santiago

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    Sur la rive sud du lac, au pied du Atitlan et du Toliman, faisant face au San Pedro, je n’ai fait qu’une excursion trop rapide à Santiago. Pour l’anniversaire de Sarah (l’assistante manager de la Iguana). Un marché des plus traditionnels, une ville ordinaire, une église à la jolie façade, et l’impression très forte d’être dans un Guatemala des plus authentiques !

    Les lanchas

    Les déplacements autour du lac se font essentiellement via le lac, en lanchas. Ces petits bateaux, au fonctionnement proche des collectivos, pouvant asseoir une quinzaine de passagers et n’hésitant pas à en emporter une bonne vingtaine, en disposant (pour les plus équipés) d’une douzaine de gilets de sauvetage.

    Quelque soit le trajet, il y a toujours trois prix. Le prix pour le gringo touriste, le prix pour le gringo local ou averti, et le prix pour le local parlant quaqchikal (le dialecte maya le plus courant autour du lac). La plupart du temps, le capitaine est accompagné d’un second qui amarre le bateau, charge et décharge les sacs, encaisse le prix des voyages. La plupart du temps aussi, il y a des enfants qui attendent sur les jetées. Ils aident à arrêter les bateaux, guident les touristes perdus, ou les aident à embarquer. Ils ne demandent jamais de pourboire. À vrai dire, j’ai l’impression qu’ils font ça dans l’espoir d’être remarqué par un capitaine, et de devenir second un jour…

    Les lanchas publiques s’arrêtent à tous les villages et font éventuellement des arrêts intermédiaires. Comme pour les collectivos, vous attendez sur le bord « de la route » et vous faites de grands signes quand vous voyez passer une lancha.

    Vous pouvez aussi louer une lancha privée pour vos déplacements. Par exemple si vous ratez le dernier départ (17h30 environ de San Pedro, 19h30 environ de Panajachel). Ou quand vous êtes un groupe. C’est ce que nous avons fait, pour l’anniversaire de Sarah, ce qui nous a permis de traverser le lac dans sa largeur, et de voir d’autres perspectives que celles habituellement rencontrés quand on voyage dans la longueur (trajet Pana – San Pedro).

    Si vous avez la chance de prendre une lancha pour Santiago, vous pourrez voir Cerro de Oro sous un autre angle que celui habituel. Vous pourrez découvrir un autre profil.

    ero

    Un adulte verra assurément la forme d’un sombrero. Mais un lecteur du petit prince reconnaitra assurément un boa qui a avalé un éléphant. Oui, certaines personnes pensent que Saint Exupéry s’est écrasé au Guatemala et qu’il a eu l’idée du Petit Prince ici, en découvrant le lac. Facile à croire quand on admire les ciels étoilés que le lac à offrir. Encore plus facile à croire quand on pense à l’eau si pure du puits découvert à la fin du livre.

    Quoi qu’il en soit, ce qui est sûr, c’est que le Petit Prince aurait été tout à fait à sa place près de ce lac plein d’amour et de douceur. Dans ce paysage bercé par la bonté et l’innocence de ses habitants.

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