Depuis le temps, j’ai visité suffisamment de grandes villes pour savoir qu’il est toujours possible de bien manger quand on le désire et qu’il y a suffisamment d’habitants. Il n’empêche que les conditions pour bien manger sont très changeantes, d’une ville à une autre. Il faut parfois un bon budget, il faut parfois un peu de patience pour trouver ce que l’on cherche, ou au contraire être prêt à faire des sacrifices, et admettre que vous ne pourrez pas essayer plus de 3 restaurants par jour (Il faudra que je me décide un jour à vous parler de Singapour la cruelle !).
Pour moi, Prague est un peu comme Singapour. La nourriture est partout autour de nous, et particulièrement invitante, surtout quand on voit le prix des menus. J’ai quand même moins mangé qu’à Singapour, me contentant de un restaurant par jour. Il faut dire que ne pas passer mon temps à manger me convenait bien, et que je passais mes soirées avec Marie (et éventuellement Béatrice) qui, enfin libérées du dictat charbinois imposant de passer à table à intervalle régulier, en profitait pour manger beaucoup moins souvent. Je dois bien reconnaître que, me retrouvant à boire en moyenne un litre de bière par jour, je n’avais pas non plus forcément besoin d’un repas supplémentaire.
Les petits déjeuners, pris chez les parents de Marie, étaient classiques et agréables (pains, beurre, confiture, miel, thé, café). Pour ce que j’ai pu voir, et goûter, pour les autres repas, côté légumes, choux (choux rouge, choux fermenté -choucroute) et pommes de terre sont omni présent. Côté viande, on parle avant tout de porc (charcuterie, rôtis, viande marinée) et quand même pas mal de canard aussi. Au final, une cuisine assez simple, mais très bien préparée, et délicieuse. Qui fait qu’au moment de partir, je regrette un peu de ne pas avoir fait un peu plus de restaurant, et qu’à plusieurs reprises, je me suis retrouvé à regretter d’avoir déjà mangé en sentant certaines effluves, et en lisant certains menus…
À noter également que si les extérieurs des bâtiments sont magnifiques, les intérieurs ne sont pas en reste également. Belle décoration, mettant souvent en valeur l’ancienneté du bâtiment ou, au contraire, approche très contemporaine et élégante.
Quand on parle de République Tchèque, il est difficile de ne pas parler de la bière. La Pilsener Urquelle, bière probablement la plus traditionnelle ici, est celle qui a « créé » la dénomination Pilsener. Bière légère, rafraichissante, avec un houblon quand même assez présent qui lui donne une belle amertume, discrète mais raffinée. Comme toutes les autres bières que j’ai pu goûter, on parle de bières faciles à boire, légères et désaltérantes. Dans ce contexte, et à environ 1 euro la pinte, j’ai eu l’occasion d’en goûter un certains nombre. À plusieurs reprises. Rien de tel, après tout, qu’une dernière petite bière, pour la route, juste avant de prendre l’avion pour quitter Prague (quoi, qui a dit qu’il était 10h40 ? ).
Pour la petite anecdote, le premier jour à me promener dans les rues de Prague avec Marie, nous sommes allés à un restaurant dont elle avait entendu parler, et qui était pas mal semblait-il. Il se trouve que le restaurant en question était une brasserie, ce qui m’a donné l’occasion de faire une dégustation… intéressante. Sur la photo de carrousel, en commençant à 10h, et en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre:
– une bière blanche, très classique, sans grande originalité
– une bière à la cerise surette, qui donne un peu trop l’impression que l’on a directement rajouté du sirop à l’intérieur
– une bière au café, à l’odeur magnifique, mais dont le goût, malheureusement, ne suit pas totalement. Un côté un peu vanillé, quand même, qui rappelle -très discrètement- la Dernière Volonté du Dieu du Ciel.
– une bière allégée, qui mérite bien son nom. On arrive quand même à trouver un petit goût de houblon, quelque part, en cherchant bien.
– une bière sombre, qui offre une belle note de fumée en fin de bouche.
– une bière à la banane, qui donne l’impression que l’on s’apprête à croquer dans un bonbon chimique. Ou que vous en avez laissé infusé un un peu trop longtemps dans votre verre
– une bière aux ortilles, à la couleur verdâtre qui fait peur, et au goût un peu trop léger, avec un parfum trop discret de plante
– et une bière spéciale, enfin, sans plus de précision… et sans particularité.