Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionSeptember 17th, 2015
  • Je veux bien le reconnaître, le début du voyage n’est pas forcément très simple à suivre. Même moi j’ai failli ne pas m’y retrouver. Mais les choses se mettent en place, une certaine logique s’installe, et l’aventure devrait bientôt commencer. L’aventure vers le sud. Avec Laurie. Parce que forcément, vous ne pouvez pas me lâchez lousse en Amérique du Nord pendant neuf jours sans que tout cela dégénère un peu. Rien qu’un peu, rassurez-vous !

    Il y a d’abord eu l’arrivée à Montréal. Rien que ça, pour moi, c’est toujours un moment de bonheur. Malgré la fatigue, les retards cumulés, et un trajet pénible (je décerne à Air Transat la palme du fauteuil le plus incofortable, du fait de la présence d’une barre en métal au niveau du bas du dos), revenir à Montréal produit toujours ce même effet : je rentre à la maison. À l’une de mes maisons. Parce que des maisons, maintenant, j’en ai tellement… régulièrement, au cours des derniers jours, on m’a demandé d’où je venais. Il n’y a pas si longtemps encore, la réponse « en ce moment, j’habite à Lyon » me convenait. J’aimais son aspect temporaire, sa durée indéterminée, sa promesse de changement. Mais maintenant ? Maintenant que je n’habite plus nul part mais que j’ai des maisons partout ? C’était dans des sources chaudes. Une femme m’a suggéré la réponse « mes parents sont français ». Et pourquoi pas, après tout… mais je vais peut être un peu trop vite, à parler de sources chaudes alors que je viens tout juste d’arriver à Montréal, et de retrouver Estelle, Gerardo et Enolyn avec ce même immense plaisir.

    Des retrouvailles, il y en a aussi avec Boulette (qui, à son tour, rejoint la liste de plus en plus longue des amis rencontrés dans plus d’un pays), avec Laurie (il fallait bien que je la retrouve, ma future compagne de voyage !), Louve (que j’avais revue une dizaine de jours auparavant en France) etLaurence (avec qui j’étais à Prague et Berlin il y a quelques mois à peine…).

    Trois jours à Montréal. Largement suffisant pour boire quelques bières, faire visiter un peu à Boulette, se balader un peu partout, et faire une soirée contes au Touski. Montréal intense, Montréal éclair, Montréal bonheur. Revenir vivre ici ? Peut-être. Un jour. Qui sait. Je ne sais pas. J’aime y revenir. J’aime y repasser. Contempler les souvenirs. Faire la paix avec le passé. Mon passé à Montréal se porte très bien désormais…

    IMG_2065

    Et puis j’ai dit « au revoir » à tout le monde. Et puis j’ai dit « à bientôt » à Boulette et Laurie. Et j’ai sauté dans l’avion. J’ai sauté dans l’avion pour Portland.

    Non, vous ne vous trompez pas dans votre géographie. Boston est bien sur la côte est. Et Portland (Oregon) est bien sur la côte ouest. Il y a bien un Portland dans le Maine sur la côte est, mais le découvrir n’est toujours pas au programme. Non, j’ai eu envie de faire un petit détour. Une petite folie. De m’offrir un petit plaisir. J’ai rencontré Isabelle il y a plus de quatre ans maintenant, alors que je marchais dans la rue perdue dans mes pensées. Quatre ans que l’on se connait, quatre ans que l’on a du mal à se croiser (la dernière fois, c’était l’année dernière à Vancouver). Quatre ans que je rêve de lui faire découvrir Portland, et un petit bout d’Oregon. Et pour une fois, le timing était parfait. Alors on a décidé de passer quelques jours ensemble. Pour le plaisir d’avoir du temps pour nous. De voyager un peu ensemble. Je cherche de plus en plus à voyager avec les gens que j’aime.

    Que dire… cinq jours en Oregon, c’est peu. Et pourtant, c’est l’occasion de vivre tellement de choses… de retourner sur la côte. De retourner à Hug Beach. Et cette fois, pour la première fois, de me baigner à Hug Beach ! C’est confirmé une fois de plus : je n’ai plus peur de l’eau froide. Je n’y suis pas resté longtemps… et pourtant, quel bonheur de me plonger enfin dans les vagues de cette plage que j’aime tant. Où je suis si bien. Si heureux. Amusant… à chaque fois que je viens ici, je découvre une nouvelle facette, un nouvel élément. Cette fois-ci, c’est une grotte, que je ne connaissais pas. Une grotte où je suis convaincu que je reviendrai passer une nuit un jour…

    Rouler sur la côte vers le sud. Admirer les paysages magnifiques dont je ne me lasse pas. Les falaises, les arbres, les criques. Et l’océan. Retourner à la Tillamook Cheese Factory. Se faire plaisir en mangeant des tonnes de cheddar. Comme la première fois, seul. Et comme la deuxième, avec Danielle.

    Et continuer encore vers le sud. Faire du camping dans un endroit très sympa. Et surtout, faire la connaissance d’un arbre magnifique qui nous offrira un bel abris, le temps de quelques échanges sur le sens de la vie et le reste. C’est fou comme les arbres d’ici me manquaient. Ces magnifiques géants. Silencieux, contemplatifs. Majestueux.

    Continuer encore sur la côte, jusqu’à Florence. Puis retourner vers l’intérieur des terres.

    Arriver à Eugene, un dimanche matin. Découvrir que tout le monde dort, que la ville est morte. Elle qui est si vivante la semaine. Peut être est-ce normal qu’elle ai besoin de se reposer de temps en temps. Alors on reprend la route. Et la destination suivante est évidente.

    Ce même sentiment, encore. « Je suis de retour à la maison ». Cette maison là, elle est perdue au milieu des bois. Une forêt magnifique. Une rivière qui coule au milieu. Un pont qui enjambe la rivière. Un petit sentier, qui grimpe un peu sur le bord de la colline. De l’eau qui sort de la terre, et qui dévale la colline. Lentement. Ralenti par de nombreux bassins. L’eau qui sort de la colline est chaude. Le premier bassin est le plus chaud. Et plus vous descendez, plus l’eau est tiède. À vous de trouver la température parfaite pour vous. Je suis heureux d’être de retour ici. Je passerai pas mal de temps dans l’eau. Un long moment, le soir, en tête à tête avec moi même. Un groupe juste à côté. Bruyant. Envahissant. Insupportable. Des français.

    Plus le temps passe plus j’ai l’impression que les sources chaudes d’Umpqua deviennent populaires. Plus j’ai l’impression qu’il va devenir difficile d’y trouver la tranquillité et le calme. Le lendemain, nous continuons donc vers Cougar Hot Springs, découvertes l’année dernière. Elles sont différentes. Plus calme. L’ambiance est différente. Les gens qui y vont aussi. Le camping y est interdit. L’accès y est payant. L’eau y est tout aussi chaude. Mais pour moi, le lieu est moins propice à la méditation, à la réflexion. Un jour, je retournerai à Umpqua. En ayant tout mon temps. En n’ayant aucune date de départ. Je poserai ma tente. Et je resterai le temps que je voudrais…

    J’ai toujours été en paix avec mon passé en Oregon.

    Et puis nous sommes rentrés à Portland. Le temps de faire un peu de tourisme. Montrer quelques rues à Isabelle. Boire quelques bières. Visiter quelques « McMennamins Building ». Et puis déjà, il est temps de repartir. Isabelle pour Vancouver. Et moi, pour la côte est. De retour dans un avion. Et deux sauts de puce plus tard, après une quasi nuit blanche, je suis dans un café librairie, en attendant que les personnes qui doivent m’héberger se réveillent.

    Les personnes qui m’hébergent ? Mike et Sophia. Des amis de Boulette. On devait se retrouver chez eux. Mais Boulette et Laurie ont prit du retard. J’arrive donc avec une journée d’avance. Plus de temps pour moi pour visiter Boston, donc. Et pourquoi pas !

    Laisser un commentaire