Je n’avais encore jamais fait de stop en Espagne. Mes dernières expériences en France m’ont donné l’habitude d’un stop facile et d’attentes courtes. Et le début du trajet s’est plutôt bien passé. Avant de m’offrir deux attentes relativement très longues sur la fin, mais la configuration des routes n’étaient pas favorables. Pour la petite anecdote quand même : j’étais arrêté à côté d’une nationale avec une bande d’arrêt d’urgence très large. Et à côté d’une station service. J’étais visible de loin. Et de loin, un camion m’a donc vu. Il m’a fait des appels de phares, prenant la sortie de la station service. Plus simple pour lui pour s’arrêter. Il a ralenti. A ralenti encore. Puis m’a fait un signe de la main quand il était assez proche. En mode “en fait non, je passe mon tour”. Parce que forcément, avec les vêtements un peu amples que je portais et les cheveux détachés, je pense que le monsieur a mal interprété la silhouette qu’il avait repérée dans le lointain. De plus proche, la barbe a du lui mettre la puce à l’oreille.
Je suis quand même arrivé à Valencia. Grâce à un Polonais des plus serviables et des plus sympathiques. Ne connaissant pas du tout la ville, et lui continuant plus au sud, il m’a posé un peu au hasard à une sortie d’autoroute assez proche de la ville. Et après quelques errances et observations des lieux, j’ai embarqué dans un bus qui m’a emmené jusqu’à un arrêt de métro. À partir de là, c’était facile. J’avais déjà repéré une auberge de jeunesse et le trajet depuis la station de métro. Alameda. J’ai payé pour trois nuits. Plus cher que ce que j’avais prévu. Mais bon… et puis je suis parti me promener.
D’abord un petit tour rapide des rues environnantes. Pour un petit aperçu de la ville. Le temps d’attraper quelques beaux arbres (ils ont des figuiers magnifiques, mais aussi des ceiba !), des petites rues, et des jolies façades ! Exploration rapide, donc, avant de revenir à l’auberge de jeunesse.
Plusieurs raisons m’ont donné envie d’aller visiter Valencia. D’abord, c’était au sud. Sud, donc chaud et soleil. Ensuite, plusieurs amis m’ont fortement recommandé la ville. Et puis j’ai regardé Google Map. Parce que ça reste une de mes sources d’inspiration, pour savoir si un lieu a le potentiel de me plaire ou non. Oui, une carte me suffit… comment ? Facile !
En regardant cette carte, je vois deux choses. D’abord, plein de petites ruelles dans tous les sens. Un centre historique assez étalé, et probablement beaucoup de beaux bâtiments. Et puis surtout, un immense parc qui n’en finit jamais. Et ce parc m’intrigue au plus haut point. Il me donne envie d’aller lui rendre visite. Parce que les parcs urbains m’intriguent. Par les atmosphères différentes qu’ils dégagent. Par leur capacité (ou non) à vous déconnecter de la ville. Le Mont Royal à Montréal, les plaines à Québec, le Golden Gate Park à San Francisco, Tête d’Or à Lyon, Central Park à New York, Stanley à Vancouver… J’avais choisi l’auberge de jeunesse pour en être le plus proche possible. Et je suis parti l’explorer.
Los jardins des Túria
J’apprendrai un peu plus tard l’origine de ce parc, même si sa forme et le fait qu’il soit en contrebas de la ville laisse déjà un peu deviner… En octobre 1957, le fleuve Túria a débordé. Violemment. Une grande partie de la ville est inondée. Le gouvernement espagnol et la ville de Valencia décident alors de détourner le fleuve, d’assécher cette partie, et de la transformer en autoroute. Par chance, un mouvement populaire a réclamé « un fleuve vert ». L’ancienne rivière s’est, petit à petit, transformée en espace vert. Au milieu des années 1980, l’ensemble est devenu un parc public, long de près de 10 kilomètres. Terrains de sports, pistes cyclables, fontaines, arbres et autres aménagements s’enchainent. Et s’y promener est relaxant.
Palau de la Música de València
On ne déconnecte pas de la ville. Elle est trop proche. Les ponts sont nombreux, on ne s’éloigne jamais des voitures. Pour autant, le parc est une telle ouverture, il dégage tellement l’horizon que ça n’en reste pas moins un magnifique bol d’air frais. On respire, et ça fait du bien !
En continuant d’avancer, on passe au pied du Palais de la musique. Et de ses magnifiques bassins au fond rouge.
Gulliver
Juste après, c’est Gulliver. Un espace de jeux aménagés pour les enfants… en forme de personnage géant, attaché au sol.
L’une des choses qui me plait, en dehors de cette ouverture dans la ville, c’est l’enchaînement des ponts. Chacun a une architecture différent et ça rend la promenade d’autant plus agréable.
J’avais une autre raison de venir visiter Valencia. J’avais envie de voir un bâtiment. J’en avais vu une photo sur un site internet, et j’avais envie de le voir de plus près. J’étais intrigué. Et finalement… finalement, il est apparu.
J’étais prêt à aller explorer ça de plus près…