Bali et Lombok

Volcans et plages, fonds marins et rizières, villes et cascades.

Le poisson pourri et la bonne excuse


A moins que non, en fait, c’était peut être le contraire…

Programme un peu chargé pour aujourd’hui ; on change d’univers. On rentre sur Bali, puis on retourne à l’aéroport, prendre l’avion direction Lombok. Un peu compliqué, certes, mais quand même plus simple que d’autres alternatives. Plus rapide, et plus économique également !

Pour le retour, on s’était posé la question ; est-ce que l’on reprend un « public boat » (donc un pour pauvre pas rapide) ou est-ce qu’on choisi plutôt un « fast boat » (donc un pour riche, plus rapide). Il se trouve que les horaires du fast boat nous arrange beaucoup plus, en nous évitant d’avoir à remplir un trou de 6-7 heures. Trou qui sera remplacé par une grasse matinée des plus agréables ! Étrangement, je n’ai pas absorbé le décalage horaire à la même vitesse. Je dors, bien, mais sur des rythmes parfois un peu bizarre.

Le petit déjeuner se transforme donc en repas de midi, juste à temps pour monter dans le bateau. Cette fois, l’organisation n’a rien à voir. Les bagages sont étiquetés, transportés et, oh luxe !, on nous offre une bouteille d’eau. Embouteillée évidemment ; parce que comme je ne l’ai pas encore dit, à Bali vous ne buvez pas le truc qui sort du robinet. Ça évite des situations très désagréables.


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Le « fast boat » mérite quand même bien son nom, vu qu’une bonne demi heure plus tard, on est de nouveau à quai. Mais de l’autre côté évidemment. On explique comme on peut qu’avant d’aller à l’aéroport, on doit récupérer nos autres bagages, laissés à l’hôtel d’à côté. On se fait comprendre. Ouf. Il y a, en fait, pas mal de monde qui partent pour l’aéroport, ils envoient donc chercher un mini bus ; on charge les bagages, puis on monte dans une voiture, qui va nous amener à l’autre hôtel, puis nous ramener au mini bus, pour qu’on puisse partir ensuite. Petit moment d’inquiétude soudain : et si ils ont pas compris et que le bus est parti quand on revient ? Note pour moi même : ne pas m’éloigner de mon passeport la prochaine fois… juste au cas où.

[Parce que rendu là, si vous avez bien compris le titre et le commentaire, vous savez qu’à un moment, il va y avoir une excuse pourrie, donc je fais monter le suspens, pour que vous vous demandiez « mais qu’est-ce donc qui va foirer, et à quel moment ». ]

On arrive à l’hôtel où on a laissé les bagages. Ce n’est pas la personne de la dernière fois ; mais quand on lui dit « on a laissé des sacs » il fait « oui oui, je sais » et nous ramène dans la tite pièce secrète. Tout est là. Et quand je vérifierais plus tard, même les 30 euros et 30 dollars US que j’avais bêtement oublié dans mon sac, et qui représentent probablement un ou plusieurs mois de salaire ici…). Premier moment de stress passé. Ça va mieux.

Puis on revient au bus. Qui est toujours là. Deuxième moment de stress passé. On peut désormais relaxer.

Le mini bus nous ramène à l’aéroport ; le paysage a un petit côté déjà vu.

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Un nouveau grand jeu commence : va-t’on réussir à se débarrasser à nouveau de nos bagages ? On repère la consigne. On y va. Le prix est beaucoup trop élevé. Je le dis. Je dis un prix beaucoup plus bas. Ils hésitent. Ils acceptent. Bon, on dirait que je commence à maîtriser la base !

Ça a pris un peu de temps, ça a donné un peu de stress… mais on a encore un peu de rab pour prendre l’avion. On s’enregistre, on dépose les bagages. Le terminal domestique (pour les vols intérieurs donc) de Bali est relativement petit. À priori, il n’a que 5 portes d’embarquement. Le problème, c’est qu’il semble avoir un vol toutes les 5 à 10 minutes. À l’heure où notre vol est supposé décoller, il y en a encore trois autres annoncés à la même porte, mais plus tôt. On attend. On attend encore.

Une demi heure de retard, sur un vol de trente minutes, c’est forcément beaucoup… d’autant plus qu’on ne sait pas encore où on va dormir de l’autre côté. Et puis finalement, ils se décident à annoncer l’embarquement, et on se met gentiment en ligne. Et on attend.

On est un peu loin de l’avant, alors on comprend pas tout de suite ce qu’il se passe. Ça semble rouspéter ; se plaindre. Je vais voir. À priori, y a un problème. On finit par avoir quelques échos. Le vol serait peut être annulé. La raison ? L’aéroport d’arrivée serait fermé. Euh… Certes…

À partir de là, commence la tentative de compréhension. Comme d’habitude dans une situation comme ça, il y a les habitués, qui connaissent, qui semblent pas surpris ou autre. Il y a les chialeux, qui commencent déjà à hausser la voix, à crier au scandale, et à hurler au remboursement. Et puis il y a ceux, comme moi, qui aiment observer tout le monde, en essayant de comprendre.

L’annulation est confirmée, et on se retrouve tous devant le bureau de la compagnie. Au chemin, on a attrapé deux autres français. À quatre, on arrivera mieux à grappier des informations…

Le sentiment d’impuissance est assez évident : on ne parle pas la langue ; il y a un seul employé qui se débrouille un peu en anglais. Tout les autres sourient, hochent la tête, et disent « oui ». Ça ne fait pas vraiment évoluer la situation. Une madame commence à s’énerver. Menace ; elle va écrire au Bali Official pour se plaindre. Elle explique que ce vol lui a coûté une fortune, et que c’est scandaleux. La madame est allemande ; l’aller simple est à 25 euros. Pour un vol de 30 minutes. J’ai envie de lui expliquer qu’insulter tout le monde ne fera rien pour accélérer les choses. Pas plus que le gars qui s’énerve en donnant des grands coups dans le mur. À chaque fois que je croise un employé, je lui souris. Chaque fois que je parle, je finis toujours par un « merci beaucoup ». Le résultat semble beaucoup plus efficace.

La situation s’éclaircit petit à petit. À Lombok, l’aéroport ferme à 17h30 semble-t’il. Après ça, les employés s’en vont. Plus moyen d’atterrir. Je ne peux que confirmer : c’est la meilleure excuse que j’ai reçu pour un vol d’arrivée ! Je n’ai toujours pas compris si c’était la bonne ou pas, mais en tout cas, moi ça me fait mourir de rire. Et puis finalement, on a le choix : un autre vol demain matin, avec hôtel et restaurant offert ; ou un simple remboursement du billet.

On hésite, on se consulte, on délibère. En fait, moi, j’ai pas envie de m’éterniser des heures dans l’aéroport. Je veux juste récupérer mes bagages, pour lesquels je commence à être un peu inquiet… et m’en aller. Au bout d’une heure (après l’annonce de l’annulation), tout est réglé : on a récupéré nos bagages, on est remboursé ; l’allemande n’a toujours pas ses bagages, et continue de se plaindre. Nous, on s’en va.

Iris avait repéré un hôtel sympa à Sanur, on décide donc d’y retourner. De là, le lendemain, on pourra prendre un autre speed boat pour les îles Gili. Un chauffeur de taxi nous saute dessus alors qu’on sort de l’aéroport. 250 000 pour Sanur ; j’arrive à redescendre à 150 000. À la fois fier, et un peu frustré, vu que Keke Homestay nous avait facturé 100 000 le transfert depuis l’aéroport. Enfin… le gars me met un peu mal à l’aise ; s’il jouait dans un film américain, il aurait le rôle du multi récidiviste sorti de prison en liberté conditionnelle avec aucune intention de respecter ses conditions. Je réalise aussi un peu tard que s’il a un signe « Taxi » à l’extérieur, à l’intérieur il n’y a aucune licence, ni compteur. Bon, après le compteur, on s’en fout : le prix est convenu. Et comme on arrive sain et sauf, ça va.

Le premier hotel est complet. Le deuxième aussi. Le troisième et quatrième, trop cher. On finit par trouver ; on paie trop cher pour ce que c’est, mais bon… on est heureux de s’arrêter. On pose les bagages, on se trouve un tit resto, je mange un bon poisson sur un fond (lointain) de musique irlandaise. Et puis on va se coucher.


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