J6- Le kilomètre 22

La route jusqu’à Vernon ne présente que peu d’intérêt. Belle, mais sans être exceptionnelle, avec une alternance de pluie et d’éclaircies, et la ville de Vernon semble plutôt horrible. Je traverse sans m’arrêter, et m’engage dans une vallée très florissante, aux montagnes assez escarpées. Tout cela s’annonce très bien, même s’il pleut de plus en plus : j’ai foi en la météo !

J’arrive enfin à Lumby, avec l’espoir d’un camping pas trop loin et d’une belle randonnée pour finir la journée. La fille à l’info touristique doit venir de Vancouver. Peut être même de plus loin encore : elle a du mal à me suggérer une balade. Côté camping, j’ai le choix : un juste à côté d’ici, au « centre ville », un à trente kilomètres et un à cinquante kilomètres : le Monashee Provincial Park. Perdu au milieu de nulle part, trente kilomètres de routes non goudronnées, mais très bien entretenues m’assure-t’elle, et des balades à foison. Exactement ce que je cherche, mais un peu loin. J’hésite, mais me décide enfin : ce que je veux, c’est une place où rester deux nuits de suite, pour ne pas conduire demain. J’aime conduire, mais je ne veux pas faire que ça. La route qui suit « Sugar River » est magnifique. Les paysages où je roule sont de toute beauté, malgré la pluie. Le Requiem de Mozart épouse parfaitement le paysage.

Petite pause le temps d’aller voir le barrage qui ferme Sugar Lake, puis la route devient un chemin non goudronné. Ça roule bien, la balade est jolie, quoi que plutôt répétitive. Quelques beaux point de vue sur le lac, que la route longe jusqu’au bout. Kilomètre 22. Ça veut dire qu’il ne reste plus que quelques kilomètres. Je devrais donc être bientôt arrivé. Sauf que la route change d’un seul coup. La terre se transforme en neige à la sortie d’un virage. Environ un pied, sur une distance inconnue. Même si ce n’était que sur les 20 mètres que je peux voir, ce n’est même pas la peine d’y penser. J’ai une voiture qui va vite. Pas un modèle qui roule sur la neige. Je suis frustré : la fille m’a assuré que je n’aurais aucun problème à me rendre, et il n’y avait pas la moindre indication sur l’état de la route. Je n’ai pas le choix : je viens de faire un beau cinquante kilmoètres pour rien. Je grignote rapidement. Il est 16h, je commence à avoir faim. Philadelphia et nutella sont loin. Je voulais manger une fois installer, mais là, je ne sais juste pas quand j’aurais une tente montée. La balade aller-retour m’aura quand même permi de voir 11 chevreuils… nouveau programme : retour au camping du centre ville, le temps d’une nuit, puis voiture et vroum vroum loin !

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