Bali et Lombok

Volcans et plages, fonds marins et rizières, villes et cascades.

Le Mont Rinjani – Jour 3


Iris a été malade toute la nuit ; du coup, le matin arrive beaucoup trop vite. Je n’ai quasiment pas dormi, et elle non plus. En plus, elle a le ventre complètement vide, et est incapable d’avaler quoi que ce soit. Par politesse, je l’ai toujours discrètement aidé à finir ses plats ; pour pas que les porteurs aient l’impression que leur travail ne sert à rien. Je ne sais pas du tout si c’est la bonne façon de faire ; mais c’est comme ça que je le sens le mieux. Goûter à un peu tout, et essayer d’en finir le plus possible. Mais ce matin, en prévision de la journée qui nous attend, ils ont mis les bouchées doubles. Double panecakes plus toasts. Je fais mon possible, mais je cale après mes deux panecakes. Impossible d’aider Iris. Si je continue comme ça, cette randonnée pourrait bien être la première où je prends du poids !

On attaque la journée avec appréhension. Iris n’a pas d’énergie, et on a 2000 mètres à descendre. Quand on voit comment on a descendu la veille, ça n’est pas très prometteur… histoire de l’aider un peu, je transvase complètement le contenu de son sac dans le mien. Elle n’a pas tant de choses que ça, mais ça fini quand même par se sentir. On cherche la motivation nécessaire pour partir, et on décolle. Lentement, mais sûrement. Très lentement, et un peu indécis en fait.

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La première heure de descente n’est pas très agréable. On n’avance pas vite, et on s’en rend compte : Adi ne dit rien. De cailloux en cailloux, de marche en marche. J’aide Iris comme je peux, mais elle est crevée. Je ne vaux pas beaucoup mieux, mais au moins, j’ai eut un petit déjeuner.

Et puis on change finalement de type de sol. On se retrouve soudainement sur de la poussière. Et là, ça descend beaucoup mieux. On trouve une technique super efficace, qui nous permet d’aller assez vite. Je récupère les bâtons de randonnées, et Iris s’appuie sur mon sac à dos. On se retrouve à avoir six pattes ; pas mal stable donc. Ça descend, ça descend super bien même, et on retrouve le sourire. On discute joyeusement, avec plein d’enthousiasme. On anticipe sur les erreurs d’arriver. On se dit qu’on va être dans les temps annoncer par Adi, et que vers 12h30, on sera en bas…

Sauf que le sol change à nouveau. On quitte la poussière, on se retrouve dans un sous bois. Un sous bois parcouru par des milliers de personnes à chaque années. Le sentier est creusé profond, déterrant des tonnes de racines. On se retrouve donc à descendre marche après marche après marche. Le rythme chute complètement. Les mollets et les cuisses crient au scandale, mais on n’y peut rien. On a signé, il faut qu’on aille jusqu’au bout !

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Il y a bien quelques arbres originaux et sympas (du genre que les racines sont toutes extérieures, donc le haut du tronc est beaucoup plus gros que le bas qui est, en fait, une multitude de branches descendantes s’enfonçant dans la terre) mais à la longue, on s’en lasse. Il y a aussi des bornes kilométriques, mais elle défile à un rythme désespérant. On frôle les 1 kilomètre heure. On a envie d’insulter chaque racines et de maudire un peu tout les arbres que l’on croise.

On se fait une dernière pause pour manger. C’est le moment de donner le pourboire aux porteurs. La dernière étape, la dernière ligne droite avant la voiture. Qui s’éternise, qui s’éternise, qui…

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Rendu là, on n’y croit plus vraiment… et pourtant, c’est bien le cas ! Nous voilà au kilomètre zéro de la balade. On a terminé. On a fait le trek au complet. On a survécu. Nos jambes nous suivent, quelques mètres en arrière. On regarde à droite, on regarde à gauche. « Le parking est à 1,5 kilomètres ». Quand vous entendez ce genre de trucs, après plusieurs heures (jours) de marche, il est très important de rester poli. De ne pas insulter le guide. Après tout, il n’y est pour rien ! Alors on prend notre courage à deux mains, et on repart pour la dernière dernière ligne droite. Le kilomètre et demi s’éternise. On le soupçonne d’ailleurs d’en fait 15, plus que 1,5… mais cette fois, c’est pour de vrai de vrai de vrai. Il y a une voiture qui nous attend. Avec des sièges confortables. Un moteur qui nous fait avancer tout seul. Et l’air climatisé. On se pose dedans dans un moment de délice ! J’enlève mes chaussures. C’est l’extase. Mes deux gros orteils me maudissent, mais ils devraient quand même survivre.

Un saut rapide à l’hôtel où on a laissé nos affaires avant de partir ; tout est toujours là. Tant mieux. La voiture repart. Direction Senggigi, ou un hôtel avec piscine et douche chaude nous attend ! Parce que ce soir, on rêve de luxe !

2 Responses to “Le Mont Rinjani – Jour 3”

  1. October 10th, 2011 at 12:02 pm

    Simon says:

    Wow, quelle épreuve. Un gros bravo à vous deux. Notre petite balade de 11.5 km dans le parc des grands jardins ce week-end fut une petite balade du dimanche en comparaison!

  2. October 10th, 2011 at 1:59 pm

    Sébastien Chion says:

    En même temps, c’est logique qu’une balade faite le dimanche soit une balade du dimanche, non ? Enfin il me semble moi… 😉

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