Le Mont Rinjani – Jour 2
Je n’aime pas descendre. J’ai toujours trouvé la montée moins fatigante. Mais aussi, beaucoup plus agréable. Sauf cas particulier, quand vous descendez, le paysage disparait petit à petit. Vous en avez de moins en moins. Au contraire, à la montée, celui-ci apparaît devant vous. Vous allez de surprise en surprise, jusqu’au grand « wooo ! » final.
Aujourd’hui, le dénivelé ne sera pas si important. On descend jusqu’au lac, pour remonter de l’autre côté. À peine 640 mètres. Ça n’est pas tant que ça si on y pense. Sauf que c’est raide. C’est très raide.
La journée commence très bien, après un réveil assez tranquille juste avant 6h, pour avoir le temps d’admirer le soleil levant ; le petit déjeuner nous sera servi juste après.
Du coin de l’oeil, je vois un truc bouger. Je ne comprends pas tout de suite ce que c’est. Je regarde un peu mieux. J’attends. Et je vois. Et nous voilà, avec Iris, à jouer les vrais touristes comme il se doit ! Si le Mont Royal a ses écureuils, le Mont Rinjani semble avoir ses singes.
Et puis bon… c’est bien gentil de faire des photos de singes, mais quand même. On finit donc par y aller. Après dix minutes plutôt correct, le temps que les jambes rappellent qu’elles souffrent, on attaque la descente pour de bon. Et pour ce qui est de descendre, ça descend ! On ne va pas vite du tout. Une fois de plus, le rythme d’Iris est plus lent que le mien, ce qui me permet de prendre ça vraiment très relaxe. Il n’empêche que les jambes souffrent !
Le lac disparaît petit à petit ; le décor est de moins en moins intéressant ; on finit par se retrouver dans les nuages. Tout ce qu’il faut, donc, pour se démotiver. On avance vraiment lentement, au grand désarrois d’Adi, qui se demande si on finira par arriver un jour. Il ne peut pas vraiment le dire, mais on le comprend quand même très bien.
Et puis finalement, après des heures et des heures à descendre sur un terrain des plus désagréables, on arrive enfin au lac. Les porteurs sont là depuis un moment évidemment, et le repas sera servi rapidement.
Euh ; non, pardon. Erreur de photo. Celle-ci, c’est les poissons qui sèchent sur le bord de l’eau. Heureusement, nous on ne nous a pas servi de poissons. Juste les mêmes ingrédients, mais préparés d’une façon complètement différente à nouveau.
Et puis bon. On ne peut pas être un volcan actif et avoir un lac de cratère sans avoir quand même une petite source chaude ! C’es la moindre des choses dans le métier. Ça tombe bien, parce qu’elle est juste à dix minutes de marche. Ça vaut le petit détour en guise de promenade digestive !
Ça ne vaut définitivement pas Umquat dans l’Oregon. Mais de toutes façons, je crois que mon coeur est vendu de façon définitive aux sources chaudes d’Umquat alors bon… il n’empêche qu’elles sont belles quand même. Et ça fait toujours un peu de bien. Il y a pas mal de bassins, donc on arrive assez facilement à trouver celui qui nous convient. Juste le temps de laisser macérer les jambes une dizaine de minutes ; parce qu’après, il faut repartir. Les 640 mètres descendus, on les remonte de l’autre côté. Et là, quand on voit ce à quoi ça ressemblait ce matin, on attaque l’après midi avec une certaine appréhension.
Ça commence, heureusement, un peu tranquille. Après tout, le tour du lac, c’est normal que ce soit relaxant.
On passe la vitesse supérieure très rapidement après cela. Le début devient vite pénible. Il fait chaud, il y a pas mal de poussières… on monte sans poser de questions.
Et puis soudainement, on change de style. Ça devient tellement raide, que la plupart du temps, on n’a pas le choix de monter à quatre pattes, avec des passages ou l’on fait carrément de l’escalade. Le côté ludique vient remplacer le côté pénible. Ça a le mérite de monter vite, et on aime ça.
Et puisqu’on monte, le paysage se reforme à nouveau devant nous. Le lac, que l’on connaît déjà, mais aussi le nouveau volcan. Celui qui est encore actif – on voit même un peu des fumeroles sur ses flancs – et qui a commencé à pousser dans le lac. Une vue des plus sympa !
Je commence à mieux comprendre la psychologie de Adi. Quand on marche à un rythme qui lui plait, tout va bien. Par contre, quand on ne va pas assez vite, il se renferme et ne dit plus grand chose. Si il a été très fermé, donc, pendant toute la descente, il retrouve son sens de l’humour dans la montée. Je comprends quand même assez bien ses appréhensions. Il n’arrive pas à juger notre niveau : on est fatigué, on n’avance pas vite, et pourtant on avance. Plus loin que ce qu’il croyait je pense. Et il y a aussi l’inquiétude : le soleil se couche à 18h, et quand je vois le genre de terrain sur lequel la journée se termine, je comprends parfaitement qu’il n’ai pas envie qu’on le parcours de nuit ! Mais nous, on est des grimpeurs, pas des descendeurs. Alors la montée de l’après midi, on la mange toute seule !
Une dernière petite montée bien raide, un dernier coup dans les jambes, et on arrive enfin au sommet. Et une fois de plus, c’est un nouveau paysage qui explose devant nous. Lombok s’étale à nos pieds. Et loin, très loin là bas, perdu dans les nuages, c’est le Mont Agung, qui sera notre prochain défi pédestre. Quand on retournera à Bali.
Comme d’habitude, le repas est servi avec le couché du soleil. Toujours pas de chandelles, mais une bière en récompense ! Franchement, on préfère. Boire une bière, avec une vue aussi magnifique, après deux jours de marche, c’est une expérience tout simplement inoubliable.
Quand au couché de soleil au dessus des nuages, sur le Mont Agung, le spectacle à lui seul justifierait de remonter tout en haut.
Allez… juste pour être sûr que vous avez bien compris :
October 10th, 2011 at 12:07 pm
Simon says:Wow, magnifiques paysages!
October 10th, 2011 at 7:29 pm
Marie says:Je rêve sur les merveilleuses photos, le bonheur de vous lire 😉