Première journée à titre de millionnaire sur une île dans le sud
C’est pas tout les jours que l’on se réveille millionnaire ! Pourtant, c’était le cas aujourd’hui. Enfin non. je ne me suis pas réveillé. J’ai été réveillé par les voisins qui discutaient. Pendant un moment, j’ai hésité à leur demander de parler un peu moins fort, ou plus loin. Mais, trop bien allongé, je n’ai pas osé. Et puis finalement, quand je me suis levé quinze minutes plus tard et que j’ai vu qu’il était 11h30, je me suis dit que je leur en voulais pas trop. Ma première journée comme millionnaire a commencé par une grasse mat’ et un tour de cadran.
Elle a continué par un petit cocktail aux fruits frais, en guise d’apéro et un autre petit repas traditionnel
Une petite promenade nous a amené jusqu’à la mer, où on a trouvé deux chaises longues. Donnez une paire de chaises longues, une plage et des palmiers à un couple de nouveaux millionnaires en décalage horaire, et vous obtenez une belle petite sieste !
La sieste sera finalement interrompue par trois gamins qui nous tournent en rond, nous regardent, rigolent, et répètent sans arrêt un truc genre « Ouanepomi Mongato ». On n’arrive pas à savoir s’ils se moquent gentiment, s’ils insultent gratuitement, ou s’ils complimentent pour avoir un billet. Finalement un peu tanné, et puis parce que quand même, on n’est pas là juste pour se reposer, on retournera marcher sur la plage. L’endroit est quand même assez magnifique, et c’est le paradis pour hôtels magnifiques aux grandes terrasses avec piscine intégrée. On ajoute dans notre liste de choses à faire « siroter un cocktail en étant assis dans la piscine ».
Sanur n’est pas un endroit idéal pour se baigner. La mer n’est pas profonde du tout. Mais c’est un endroit idéal pour se tremper les pieds. À une température qui laisse présager le meilleur. Et qui confirme que l’on a eut bien raison d’amener des palmes !
L’idée de base, c’était de se poser avec un cocktail sur une chaise longue. On a eut la chaise longue, mais pas le cocktail. Nouvel arrêt, donc, quelques minutes plus tard. Là encore, deux euros (oui, on est sur la plage là, quand même) le cocktail de jus de fruits frais, difficile de dire non ! En plus, ça fera plaisir à ma maman de savoir que je prends des vitamines ! Jus de mangues, c’est pas mal, même si je n’ai toujours pas réalisé mon rêve de croquer sur une mangue que je viendrais de cueillir au soleil !
On profite aussi de l’accès internet pour planifier un peu plus les jours prochains. Le millionnaire, tout en sirotant son jus de fruits frais, achète deux billets d’avion pour aller visiter l’île voisine, réserve son hôtel sur Nusa Lembongan et sa voiture pour un peu plus tard. C’est chouette d’être millionnaire.
Et puis ensuite, il y a eut la gentille madame, qui a bien vu que l’on était heureux, joyeux et sympathiques. Et qui voulait absolument nous vendre des sarongs. Parce que des sarongs, il faut absolument que vous en portiez un pour visiter un temple. Et puis c’est beau, et ça fait un beau souvenir ! Et nous, on avait prévu d’en acheter un.
C’est écrit dans les guides, et même la madame me l’a dit à la fin : on vous donne un prix, ensuite vous négociez. Si jamais vous avez besoin de quelqu’un pour négocier, ne pensez surtout pas à moi. Certes, le billet d’avion n’était vraiment pas cher, mais j’ai réussi à payer deux sarongs et deux écharpes pour le même prix. En même temps, je n’ai à peu prêt aucune idée des tarifs pratiqués, alors ça aide pas du tout. Je suis parti vexé, en disant qu’on m’y reprendra plus. Mais quand même content, parce qu’ils sont beaux nos sarongs ! Vous pourrez les voir dès qu’on fera des photos de nous en train de visiter un temple.
Aujourd’hui, c’est la journée relaxe. C’était prévenu à l’avance. On est donc retourné au salon de massage dont on avait récupéré les tarifs la veille. Pour en ressortir un peu plus d’une heure après. Une heure de massage intégral ? Même si c’est un peu intense comme massage (genre de massage thai), ça fait quand même du bien.
On a passé le restant de la soirée à essayer de trouver un moyen de téléphoner pour régler une urgence qui, après réflexion, n’en était pas une du tout. Note pour plus tard : téléphoner depuis Bali, c’est pas une chose évidente du tout ! Je pense que j’envisagerais rapidement le compte Skype.
On a terminé dans un autre petit restaurant très sympa. Moi j’ai commandé du riz « with egg on top ». Et bien c’est ce que j’ai eut ! Avec une banane frite en dessert.
Et puis finalement, le serveur est venu nous faire la causette vers la fin de la soirée, parce qu’il n’y avait plus personne, et qu’il s’ennuyait. J’ai trouvé très amusant sa façon de dire « j’ai un ami français qui » et « j’ai un ami hollandais qui ». J’ai l’impression que demain, il aura deux amis français de plus ! Au moins, le contact paraissait plus naturel, vu que lui n’avait rien à nous vendre. Et ça a fait du bien !
Et les pourboires alors ?
C’est l’un des avantages de couchsurfing. On a une personne qui connait les habitudes locales à qui on peut poser toutes les questions. Là, on n’a pas vraiment le choix de le faire au feeling.
A l’aéroport, l’une des trois personnes qui nous a aidé à porter les bagages a fait un sourire gigantesque quand j’ai sorti un billet de 50 000. Le sourire n’est même pas parti quand j’ai dit de partager en trois.
Ce matin, on a recroisé le chauffeur qui est venu nous chercher à l’aéroport. Il s’est excusé pour le malentendu, disant qu’en fait le patron de l’hôtel l’avait déjà payé pour le trajet. La course nous était chargé 100 000 (pour 40 minutes environ). Évidemment, un pourboire de 50 000 sur ce montant, c’était trop. Mais ça veut dire, comme il n’a pas du tout protesté la veille, que 50 000 lui paraissait un montant parfaitement correct pour la course !
On s’est mis à laisser des pourboires de 5000. Ça aide d’avoir de la « petite » monnaie. Les gens continuent à nous faire de gigantesque sourire quand on ne laisse « que » ça.
Ça ne fait qu’un jour et demi après tout. Aucun doute que dans 3 semaines nous serons de parfait Balnigeois, parfaitement au courant de la moindre subtilité des prix !
Les îles
L’Indonésie est un archipel. Des îles, il y en a. Beaucoup. Localement, il y a bien évidemment Bali. Il y a aussi Lombok, l’autre grosse île à côté. Et puis il y en a beaucoup de petites. Les îles Gili, par exemple, où nous irons bientôt, ou encore Nusa Lembogan, où nous partons aujourd’hui. Pour se faire, il y a deux options : le bateau « public » qui met une heure et quart et ne coûte pas cher, et le « speed boat », qui met 30 minutes mais coûte cinq fois plus cher. En bon aventurier que nous sommes, c’est évidemment le moins cher que nous prendrons.
Le « quai » est un magnifique rassemblement de deux roues. On se croirait à Burning Man, s’ils n’étaient pas motorisés.
On achète nos billets, et on va à l’hôtel d’à côté pour laisser une partie de nos bagages. On les abandonne pour deux jours, en espérant bien les récupérer à notre retour… et on découvre notre bateau !
Bon, en même temps, s’il en coulait un par mois, ça se saurait sans doute quand même un peu !
L’embarquement se fait à la sauvage : quelques pas dans l’eau, puis on monte par l’arrière du bateau. Évidemment, les vagues sont conséquentes. Sinon, ça aurait été trop facile.
[Iris essayant de monter à bord en se cachant des paparazzis ; paparazzis qui se fera d’ailleurs engueuler pour avoir paparazzer au lieu d’aider, non mais franchement !]
Je m’étais dit que prendre un bateau moins cher, ça permettrait peut être d’être plus en contact avec les habitants ; d’être dans une ambiance plus « authentiques ». À priori, tout les autres touristes à bord du bateau devait penser comme ça… finalement, ce sont peut être les locaux qui prennent le « speed boat », pour éviter les touristes !
La traversée a quand même été un peu sport. Ça secoue un peu. Pas trop. C’est raisonnable. Assez pour donner un peu le mal de mer quand même. Mais on arrive à bon port, en vie. Juste bien trempé. L’eau rentre de partout dans le bateau… vous prendrez le temps, évidemment, de noter la couleur de l’eau sur la dernière photo. J’en ai les palmes qui me démangent.
Et on rejoue au même jeu pour la descente.
Réserver son hôtel à l’avance, ça a quand même un côté sympa : il y a toujours quelqu’un qui vous attend avec une pancarte à votre nom. En même temps, on découvre juste après que l’hôtel où nous allons, le Bunga Bungalow, est juste à 50 mètres. Au moins, ça évitera de se perdre !
On s’installe dans une chambre très belle, avec une magnifique vue sur la mer. Ce soir, on dormira bercés par les vagues.
À la découverte de Nusa Lembongan
On est sur une île, la plage est magnifique, la mer est bleue, l’eau est chaude. La suite du programme est assez évidente. Trouver un resto, parce qu’il est l’heure de manger ! Et juste après, trouver un endroit où l’on peut se baigner, parce que là où on est, il y a quand même beaucoup de bateaux partout, et ce n’est pas vraiment idéal…
La promenade nous donne un nouvel aperçu de la culture locale. On retrouve encore les portes monumentales avec leurs sculptures impressionnantes ; on retrouve également les hôtels pour touristes. Mais c’est quand même moins luxueux. Nusa Lembogan n’est pas, paraît-il, une destination très touristique. Elle vit, à la base, de la cueillette d’algues, qui sont ensuite séchées à des fins thérapeutiques. Comme nous on n’a pas besoin d’être thérapeuté, on a préféré passer notre tour sur la dégustation d’algues séchées !
Ensuite, on a longé l’océan, espérant trouver une plage. On est allé loin. Très loin. Très très loin. Sans rien trouver d’autres que des champs d’algues. Bin oui, l’algue ça se cultive ! Vous plantez à marée basse, j’imagine. Tout comme j’imagine que vous ramassez à marée basse également. Pour l’arrosage, je crois que ça se fait tout seul. Technique d’irrigation moderne assistée par marée motrice.
Au final, on s’est retrouvé à faire une assez belle balade, qui nous a complètement éloigné du centre touristique, pour arriver dans un petit village de pêcheurs. Pauvre mais probablement authentique, avec ses maisons simples en bois…
De guerre lasse, pas très motivé à faire le chemin retour, et avec quand même l’envie de trouver une plage avant la nuit, et même avant le coucher du soleil, histoire de faire une ou deux photos, bin oui, quand même, on s’est dit qu’on pouvait louer un scooter. Ici, c’est le mode de transport motorisé de 98% des gens. Il y a bien quelques petites camionnettes qui circulent, mais elles sont bien rares. Quand on voit l’état des routes, on comprend facilement. Bien rares sont les endroits où deux camionnettes peuvent se croiser !
Le loueur a commencé à nous demander si on savait conduire. Je me suis permis de lui demander comment démarrer. Quand je lui ai demandé une paire de casques, il m’a répondu que ce n’était pas nécessaire, que la police ne surveillait pas. J’ai donc du le rassurer en lui disant que ce n’était pas à la police que je ne faisais pas confiance, mais bien au chauffeur.
Au traumatisme de Iris, qui jouait la passagère arrière, j’ai mis un moment à maitriser la bête. Faut dire que c’est assez nerveux comme engin ! Ça veut pas démarrer, puis ça saute d’un coup. Le moindre petit mouvement de l’accélérateur vous fait sauter dans tout les sens. Ça a été long. Il m’a ensuite fallu comprendre comment monter les côtes : prendre le plus d’élan possible, en espérant se rendre en haut. Certes…
Mais malgré tout, on a survécu. Et on a même réussi à trouver une première plage. Dream Beach. Pas de bol, elle n’était pas baignable à marée basse.
Quand à Mushrom Beach, la suivante, c’était plus un port qu’autre chose. Il en fallait plus pour me faire peur. Ils ont mis de l’eau froide. Il en fallait plus pour faire peur à Iris. Je l’ai donc regardé se baigner tranquille.
Iris semble bien aimer l’automne en tout cas.
Couché de soleil à Mushroom Beach
Et repas insulaire de fin de journée
Aujourd’hui, on plonge !
Un bon point à la première personne qui trouvera de quel grand (?) film français est tiré cette superbe phrase. Après un nombre indéfini de bons points, vous gagnez une carte postale. La classe, non ?
Dans le coin de Bali, on peut observer des Raies Manta. Il y a un endroit officiel pour aller les voir. C’est un peu loin, c’est un peu cher, et pas vraiment garantis. L’hôtel nous a trouvé un capitaine qui nous propose d’aller moins loin, pour moins cher. Pis d’aller faire du snorkling ensuite. Et si jamais on ne voit pas de raies au premier spot, on fera du snorkling dans deux endroits différents. C’est moins cher, et personnellement, j’ai plus envie de faire confiance au capitaine suggéré par l’hôtel plutôt qu’aux deux gars qui sont venus nous parler d’eux même dans le port.
Depuis la veille au soir, le photographe s’insulte copieusement. La batterie de mon petit appareil photo est vide. Je ne l’ai pas remplie avant de partir. Et je n’ai pas le chargeur avec moi. Je ne pense pas l’avoir oublié en France (sinon, vous verrez d’autres séries d’insultes à chaque fois qu’on parlera de plonger) mais simplement dans les bagages laissés sur le continent. Enfin à Bali. Parce que Bali, c’est une île. Pas un continent. Mais depuis Nusa Lembongan, c’est quand même un peu le continent. Vous suivez ?
Après un petit déjeuner simple et plutôt moyen, mais avec un grand jus de fruits (ma maman serait fier de savoir que je fais présentement une overdose de vitamines) on embarque sur le bateau du capitaine. Un vrai bateau traditionnel de pêcheur. Oui oui, c’est bien celui là même.
Et vogue la galère ! Enfin non… ronfle le moteur. On est parti. La côte est magnifique et les vagues vraiment impressionnantes par moment, mais Narixa tient très bien la route.
Et puis soudainement, le bateau s’arrête. En pleine mer. Avec les grosses vagues, et les falaises pas loin. Et le capitaine qui nous sort « pour les mantas c’est ici. Vous pouvez vous mettre à l’eau. Hésitations. On se regarde. Et si en fait c’était un grand méchant qui n’attendait que ça pour se débarrasser de nous. « Cons de touristes, noyez vous, moi je garde vos sous ». Mais non, il a l’air gentil. Il insiste. « C’est en dessous ».
Oui, mais en dessous, c’est sombre et profond alors bon… en même temps, il n’a pas l’air si méchant. Iris n’est pas à l’aise du tout. Moi, avec la combi flottante et mes palmes géantes, ça va. Mais je me verrais pas rentrer à la nage jusqu’à la maison ! Enfin, je me mets à l’eau. Iris hésite encore un peu ; se met à l’eau à son tour. Mais trop de vagues, trop profond, trop sombre, elle ne se sent pas bien. Je patauge un peu ; regarde en bas à droite, regarde en bas à gauche ; ne voit rien. L’eau est froide. Le fond pas inspirant. Je préfère remonter à bord. On fera plus de snorkling à la place. Ça me convient tout autant.
Le capitaine semble être déçu que l’on ne reste pas plus. Je lui explique que je n’ai rien vu. Il me dit « il faut aller plus là bas. Plus loin ». Oui… alors bon… avec le courant qu’il y a, personnellement, quand on me dit « va jouer au bord des falaises », j’entends un peu un « va jouer sur l’autoroute ».
Le bateau repart. Il y a trois îles dans le coin. Nusa Lembongan, d’où nous venons., Nusa Ceningan, une toute petite reliée à la première juste par un pont, et Nusa Penida, une beaucoup plus grosses, séparée des deux premières par un bras de mer plus important. C’est là que nous nous engageons.
Paysages, il faut le dire, assez magnifique grandiose. Nous laissons passer Crystal Bay, et ses hordes de bateau de plongeurs. Dommage. J’adore faire de l’apnée au milieu des plongeurs. Ça les surprend toujours de voir qu’il n’y a pas besoin de bouteilles pour faire ce qu’ils font ! On s’arrêtera dans une deuxième baie, beaucoup plus tranquille. En fait, nous sommes seuls au début. Un autre bateau rejoint un peu plus tard. À priori, les gens profitent des prix bas pour faire surtout de la plongée. Nous, la plongée, ça sera plus tard.
On se remet à l’eau. Cette fois, le fond est moins loin ; plein de coraux, et de poissons de toutes beautés (oui, au pluriel, parce que plusieurs types de beautés différentes). Je me réinsulte copieusement. J’espère pouvoir recharger ce maudit appareil rapidement !
Iris se sent un peu plus à l’aise, mais pas encore complètement. C’est encore un peu profond, il y a encore pas mal de courant, et elle a encore le stress de la tentative précédente qui reste. J’admire le paysage pendant un moment, en faisant la course avec certains poissons, et en regardant fixement certains coraux, à qui ça ne fait ni chaud ni froid. Moi, ça me fait faire de l’apnée, je suis dans l’eau, je suis heureux, et j’aime ça ! Bon. Mon masque prend l’eau, par contre, et c’est de l’eau à haute teneur en sel. J’ai beau essayé plein de solution, ça ne marche pas. Il faudra que je m’en achète un neuf. Celui là à 12 ans après tout !
On reprend la route. Toute la pointe nord est de Nusa Lembongan est occupée par une mangrove, au large de laquelle il y a un autre point magnifique pour observer les fonds marins. Fonds marins qui, en effet, se trouvent entre 2 et 5 mètres de profondeur, avec une visibilité magnifique. D’ailleurs, cette fois Iris se met à l’eau sans le moindre problème.
Je vous aurais bien montrer des photos d’un autre fond marin, complètement différent du précédent. Certains poissons identiques, d’autres complètement différents ; pareil pour les plantes… j’ai les yeux complètement explosé à cause de mon masque pas étanche. Ça commence à être dur. Alors cette fois, pendant qu’Iris batifole, c’est moi qui remonte me relaxer sur le bateau. En même temps, j’en ai eut pour mon argent, alors je suis bien content. Iris aussi, quand elle remonte.
Le capitaine nous propose une petite extension contre un petit supplément. Lui, avec son petit bateau de pêcheur, il peut, contrairement aux hors bord, aller faire un tour dans la mangrove. Et bien soyons fous ! Allons y !
Visite plutôt rapide… mais en même temps, une mangrove, ça devient vite répétitif !
Et le gentil capitaine nous ramène à bond port !
Aujourd’hui, on roule !
Non, cette fois, pas de concours ; même si cette phrase grandiose pourrait très bien se retrouver dans Taxi 8 !
La virée en bateau a duré moins longtemps que prévu. Il est tout juste midi quand on pose nos affaires sur la terrasse de notre hôtel. Ça nous laisse une après midi pleine d’opportunités !
En fait, le planning est déjà prévu. Maintenant que je suis un pilote de course expérimenté (la veille, il m’est arrivé de dépasser le 30 kilomètres heures !), on loue à nouveau un scooter, et on fait le tour des deux îles, par l’intérieur cette fois.
On récupère donc un scooter, avec deux casques s’il vous plait, et c’est reparti pour un huit, en partant par en haut à droite. Il n’y a pas beaucoup de routes, mais quand même quelques croisements. Mais jamais de panneaux de signalisation. Des fois, on arrive à deviner. Des fois, c’est une pub accroché à un panneau qui nous dirige. Et des fois, on fait demi tour parce qu’on est rendu au bout d’une route…
On se demandait à quoi allait bien ressembler le « pont suspendu » qui rejoint les deux îles. On s’imaginait bien un pont à la Indiana Jones, au dessus d’un précipice, avec des crocodiles au fond. C’était possible, après tout ! Sauf peut être pour les crocodiles.
Il s’agit en fait d’une magnifique réplique du Golden Gate Bridge. À une échelle différente. Dans une couleur différente. Selon un modèle différent. Mais sinon, on pouvait y croire.
Évidemment, les lattes en bois ne sont pas toutes fixées, alors forcément, elles sautent un peu dans tout les sens quand on passe dessus. Parce que téméraire que je suis, je m’y suis engagé sans me poser de question. Pour comprendre à l’arrivée de l’autre côté que j’aurais du faire attention : c’est un pont à voie unique ; il faut donc laisser la priorité au véhicule déjà engagé. Par chance, c’était moi.
On s’arrête au bout du pont, quand même. À l’aller, à marée pas trop haute, et au retour, à marée pas mal basse. C’est tout simplement magnifique. Avec une couleur d’eau digne de certains lacs des Rocheuses Canadiennes. Euh… enfin oui, si, c’est ça. J’ai vu les rocheuses en premier !
Et il y a, encore, les grandes questions existentielles des voyageurs. Par exemple, comment on fait arriver un scooter sur l’île ? Réponse ? Avec beaucoup d’amis sympas, motivés, et waterproof !
Une fois le pont traversé, on peut explorer l’île selon un hasard semi contrôlé. Ça permet d’arriver dans un endroit que « magnifique » serait un peu faible pour définir…
Une fois de plus, un gars vient nous parler. Lui aussi, vraiment très sympa, agréable, avec un contact facile. Mais lui aussi, encore, à de quoi à nous vendre… on reste quand même un peu à lui parler, mais malgré toute la gentillesse et la sympathie, il y a quelque chose qui me bloque. Et ce n’est pas la différence de langue…
Si vous regardez plus précisément la quatrième photo en partant de la fin, vous y verrez une échelle. Une échelle qui descend vers la mer. Ici, c’est le seul endroit d’où l’on peut sauter dans l’eau. 50,000 roupies (4 euros) pour un maximum de trois sauts. L’échelle, c’est pour remonter. Les vagues, le courant ? Pas un problème. Ça vous tente ? Moi, personnellement, j’ai fait ma moumoune.
Un autre couché de soleil et une récompense bien méritée.
Le poisson pourri et la bonne excuse
A moins que non, en fait, c’était peut être le contraire…
Programme un peu chargé pour aujourd’hui ; on change d’univers. On rentre sur Bali, puis on retourne à l’aéroport, prendre l’avion direction Lombok. Un peu compliqué, certes, mais quand même plus simple que d’autres alternatives. Plus rapide, et plus économique également !
Pour le retour, on s’était posé la question ; est-ce que l’on reprend un « public boat » (donc un pour pauvre pas rapide) ou est-ce qu’on choisi plutôt un « fast boat » (donc un pour riche, plus rapide). Il se trouve que les horaires du fast boat nous arrange beaucoup plus, en nous évitant d’avoir à remplir un trou de 6-7 heures. Trou qui sera remplacé par une grasse matinée des plus agréables ! Étrangement, je n’ai pas absorbé le décalage horaire à la même vitesse. Je dors, bien, mais sur des rythmes parfois un peu bizarre.
Le petit déjeuner se transforme donc en repas de midi, juste à temps pour monter dans le bateau. Cette fois, l’organisation n’a rien à voir. Les bagages sont étiquetés, transportés et, oh luxe !, on nous offre une bouteille d’eau. Embouteillée évidemment ; parce que comme je ne l’ai pas encore dit, à Bali vous ne buvez pas le truc qui sort du robinet. Ça évite des situations très désagréables.
Le « fast boat » mérite quand même bien son nom, vu qu’une bonne demi heure plus tard, on est de nouveau à quai. Mais de l’autre côté évidemment. On explique comme on peut qu’avant d’aller à l’aéroport, on doit récupérer nos autres bagages, laissés à l’hôtel d’à côté. On se fait comprendre. Ouf. Il y a, en fait, pas mal de monde qui partent pour l’aéroport, ils envoient donc chercher un mini bus ; on charge les bagages, puis on monte dans une voiture, qui va nous amener à l’autre hôtel, puis nous ramener au mini bus, pour qu’on puisse partir ensuite. Petit moment d’inquiétude soudain : et si ils ont pas compris et que le bus est parti quand on revient ? Note pour moi même : ne pas m’éloigner de mon passeport la prochaine fois… juste au cas où.
[Parce que rendu là, si vous avez bien compris le titre et le commentaire, vous savez qu’à un moment, il va y avoir une excuse pourrie, donc je fais monter le suspens, pour que vous vous demandiez « mais qu’est-ce donc qui va foirer, et à quel moment ». ]
On arrive à l’hôtel où on a laissé les bagages. Ce n’est pas la personne de la dernière fois ; mais quand on lui dit « on a laissé des sacs » il fait « oui oui, je sais » et nous ramène dans la tite pièce secrète. Tout est là. Et quand je vérifierais plus tard, même les 30 euros et 30 dollars US que j’avais bêtement oublié dans mon sac, et qui représentent probablement un ou plusieurs mois de salaire ici…). Premier moment de stress passé. Ça va mieux.
Puis on revient au bus. Qui est toujours là. Deuxième moment de stress passé. On peut désormais relaxer.
Le mini bus nous ramène à l’aéroport ; le paysage a un petit côté déjà vu.
Un nouveau grand jeu commence : va-t’on réussir à se débarrasser à nouveau de nos bagages ? On repère la consigne. On y va. Le prix est beaucoup trop élevé. Je le dis. Je dis un prix beaucoup plus bas. Ils hésitent. Ils acceptent. Bon, on dirait que je commence à maîtriser la base !
Ça a pris un peu de temps, ça a donné un peu de stress… mais on a encore un peu de rab pour prendre l’avion. On s’enregistre, on dépose les bagages. Le terminal domestique (pour les vols intérieurs donc) de Bali est relativement petit. À priori, il n’a que 5 portes d’embarquement. Le problème, c’est qu’il semble avoir un vol toutes les 5 à 10 minutes. À l’heure où notre vol est supposé décoller, il y en a encore trois autres annoncés à la même porte, mais plus tôt. On attend. On attend encore.
Une demi heure de retard, sur un vol de trente minutes, c’est forcément beaucoup… d’autant plus qu’on ne sait pas encore où on va dormir de l’autre côté. Et puis finalement, ils se décident à annoncer l’embarquement, et on se met gentiment en ligne. Et on attend.
On est un peu loin de l’avant, alors on comprend pas tout de suite ce qu’il se passe. Ça semble rouspéter ; se plaindre. Je vais voir. À priori, y a un problème. On finit par avoir quelques échos. Le vol serait peut être annulé. La raison ? L’aéroport d’arrivée serait fermé. Euh… Certes…
À partir de là, commence la tentative de compréhension. Comme d’habitude dans une situation comme ça, il y a les habitués, qui connaissent, qui semblent pas surpris ou autre. Il y a les chialeux, qui commencent déjà à hausser la voix, à crier au scandale, et à hurler au remboursement. Et puis il y a ceux, comme moi, qui aiment observer tout le monde, en essayant de comprendre.
L’annulation est confirmée, et on se retrouve tous devant le bureau de la compagnie. Au chemin, on a attrapé deux autres français. À quatre, on arrivera mieux à grappier des informations…
Le sentiment d’impuissance est assez évident : on ne parle pas la langue ; il y a un seul employé qui se débrouille un peu en anglais. Tout les autres sourient, hochent la tête, et disent « oui ». Ça ne fait pas vraiment évoluer la situation. Une madame commence à s’énerver. Menace ; elle va écrire au Bali Official pour se plaindre. Elle explique que ce vol lui a coûté une fortune, et que c’est scandaleux. La madame est allemande ; l’aller simple est à 25 euros. Pour un vol de 30 minutes. J’ai envie de lui expliquer qu’insulter tout le monde ne fera rien pour accélérer les choses. Pas plus que le gars qui s’énerve en donnant des grands coups dans le mur. À chaque fois que je croise un employé, je lui souris. Chaque fois que je parle, je finis toujours par un « merci beaucoup ». Le résultat semble beaucoup plus efficace.
La situation s’éclaircit petit à petit. À Lombok, l’aéroport ferme à 17h30 semble-t’il. Après ça, les employés s’en vont. Plus moyen d’atterrir. Je ne peux que confirmer : c’est la meilleure excuse que j’ai reçu pour un vol d’arrivée ! Je n’ai toujours pas compris si c’était la bonne ou pas, mais en tout cas, moi ça me fait mourir de rire. Et puis finalement, on a le choix : un autre vol demain matin, avec hôtel et restaurant offert ; ou un simple remboursement du billet.
On hésite, on se consulte, on délibère. En fait, moi, j’ai pas envie de m’éterniser des heures dans l’aéroport. Je veux juste récupérer mes bagages, pour lesquels je commence à être un peu inquiet… et m’en aller. Au bout d’une heure (après l’annonce de l’annulation), tout est réglé : on a récupéré nos bagages, on est remboursé ; l’allemande n’a toujours pas ses bagages, et continue de se plaindre. Nous, on s’en va.
Iris avait repéré un hôtel sympa à Sanur, on décide donc d’y retourner. De là, le lendemain, on pourra prendre un autre speed boat pour les îles Gili. Un chauffeur de taxi nous saute dessus alors qu’on sort de l’aéroport. 250 000 pour Sanur ; j’arrive à redescendre à 150 000. À la fois fier, et un peu frustré, vu que Keke Homestay nous avait facturé 100 000 le transfert depuis l’aéroport. Enfin… le gars me met un peu mal à l’aise ; s’il jouait dans un film américain, il aurait le rôle du multi récidiviste sorti de prison en liberté conditionnelle avec aucune intention de respecter ses conditions. Je réalise aussi un peu tard que s’il a un signe « Taxi » à l’extérieur, à l’intérieur il n’y a aucune licence, ni compteur. Bon, après le compteur, on s’en fout : le prix est convenu. Et comme on arrive sain et sauf, ça va.
Le premier hotel est complet. Le deuxième aussi. Le troisième et quatrième, trop cher. On finit par trouver ; on paie trop cher pour ce que c’est, mais bon… on est heureux de s’arrêter. On pose les bagages, on se trouve un tit resto, je mange un bon poisson sur un fond (lointain) de musique irlandaise. Et puis on va se coucher.
Au final, « fast boat » ou « public boat » ?
Il y a trois différences principales entre le « fast boat » et le « public boat » :
– le fast boat est destiné uniquement aux touristes. Vous ne verrez pas un seul Balinarien à bord. En l’occurrence, nous en n’avons pas vu à bord du public boat non plus ; il y avait quand même une grosse différence entre les deux : routards backpackers à bord de l’un, surfer australien hautain à bord de l’autre. Je vous laisse deviner qui prend quoi… Rien que ça, ça donne une ambiance différente. Beaucoup plus sympa dans l’un que dans l’autre.
– le confort : dans le public boat, vous serez assis sur une planche qui n’est même pas clouée au bateau. Dans le fast boat, vous aurez un fauteuil normal (mais qui fait quand même mal au dos après un moment). Par contre, de petites fenêtres qui ferment du côté du fast boat pour un côté grand ouvert dans le public boat. Du coup, beaucoup plus d’air frais dans ce dernier. Et une bien meilleure vue. Le public boat, par contre, secoue beaucoup plus alors que le fast boat, en bon hors bord qu’il se doit, saute de vague en vague. Ambiance parc d’attraction au programme. Plus de mal de dos, moins de mal de mer !
– le prix : évidemment, c’est souvent le principal argument qui va faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Le public boat est bien moins cher ; par contre, pour le slow boat, on viendra vous chercher à votre hôtel (même un peu loin) et on vous déposera à votre autre hôtel (même un peu loin) ; ce qui peut quand même faire baisser les tarifs si vous êtes un peu loin de la zone d’embarquement.
– la sécurité : pour certains, c’est important. Pour d’autres, moins. Dans le fast boat, il y a un gilet de sauvetage par passager. Dans le public boat, j’en suis moins sûr. Je me souviens en avoir vu six, pour une vingtaine de passagers. Mais peut être qu’il y en avait d’autres cachés. Après, quels sont les rythmes de devoir finir à la nage ? Probablement très réduit dans l’un comme dans l’autre. En cas de grosse mer avec orage à l’horizon, j’oublierais probablement le speed boat. Mais même là… j’aurais tendance à dire que ce sont des capitaines assez expérimentés qui font le trajet…
La conclusion ?
J’ai été très content de faire les deux, histoires de pouvoir comparer. Au bout d’une heure et demi de public boat, le ventre un peu secoué, je me disais « ouais, peut être que finalement, le speed boat, c’est pas si mal que ça » ; mais après 5 minutes dans le speed boat, je regrettais déjà un peu. Le hors bord qui traverse le port à grande vitesse, en donnant l’impression de se foutre des petites embarcations donnent un peu le feeling d’être en train de faire le Paris Dakar dans un quatre x quatre flambant neufs, alors qu’on pourrait le faire tranquillement et dans le respect des gens autour. Pas sûr que l’image soit très explicite… en tout cas, moi elle me parle !