Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionSeptember 30th, 2020

Mettre la cuve en plein milieu… l’idée me plait énormément. Toutes les options que j’ai étudiées jusqu’à présent avaient plus de défauts que d’avantages. Il me parait important de noter à ce stade que le temps de travail cumulé indiqué à chaque fois en fin d’article ne réfère qu’au temps de construction ; les heures de recherches de matériaux, de solutions, de réflexions… ne sont pas calculées ici ; car tout simplement incalculables. Je sais que le cerveau est très efficace pour trouver des solutions la nuit ; combien de fois est-ce que j’ai visionné le chantier et là où j’en étais rendu avant de m’endormir, faisant le tour des opérations à effectuer le lendemain, pour que tout soit clair dans ma tête… oui, je continue à aimer ça construire mes mini-maisons à roulettes, mais c’est quand même une charge mentale assez imposante de porter une maison complète dans sa tête ! C’est l’une des chose auxquelles on ne pense pas (ou pas assez) avant de se lancer dans ce genre de chantier. Ça va vous mobiliser le cerveau en permanence. Parfois juste en tache de fond quelque part dans un coin, parfois ça prendra toute la place. J’adore ça, mais il faut le reconnaître, c’est fatigant. En ce moment, d’ailleurs, mon coeur et ma tête balancent entre « il est temps que je la finisse cette maison » et « non mais tu sais, juste une semaine sans connexion internet dans le Queyras, la Vanoise ou les Écrins ». Bon, le brusque changement dans la météo vient aussi bouleversifier mes réflexions sur le thème « bon, mais du coup, je les fête où mes 40 ans ». Bref, revenons à cette histoire de cuve à eau ! Mes 40 ans peuvent encore attendre (un tout petit peu…)

La cuve à eau en plein milieu, ça me permet de créer un petit bar, hauteur plan de travail. Avec deux chaises hautes, ça fait une table sympa. Ça occupe un espace que je ne savais pas encore trop comment gérer. Ça brise le côté couloir que je voulais éviter de créer (pas évident !). Par contre, ça lève une autre problématique : une cuve de 150 litres d’eau pleine ça représente une masse de *sort sa calculatrice* un peu plus de 150 kilos. Perpendiculaire au mur, en cas de freinage un peu fort, elle a intérêt à être bien fixée si elle veut pas finir dans la salle de bain. Les contraintes de fixation viendront définir une partie de l’aménagement de la partie « salon / chambre ».

Bien évidemment, même si la cuve est plutôt design, ça reste quand même pas très joli. Il s’agit donc de la cacher :

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Premier élément de sécurité : un jambage, partie haute fixée côté mur, partie basse fixée au sol.

Et la cuve sera donc prise en sandwich :

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Clairement, quand je fais des pièces comme ça, je me rends compte que c’est vraiment ce qui me plait quand je travaille le bois. Des assemblages, des angles. Pas des trucs très compliqués, mais des pièces un peu travaillées quand même.

Pour éviter les risques de condensations autour de la cuve, je l’enroule dans du pare pluie ; ce que je n’ai pas fait sur El Chamion, et que j’aurai peut être dû, même si jusqu’à présent je n’ai jamais eu le moindre problème ; pas de condensation ou de moisissure à signaler au niveau des cuves que je surveille régulièrement).

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Et non, le pare pluie n’est pas posée à l’envers : l’idée c’est bien d’éviter que l’humidité de la maison vienne se condenser sur la cuve.

Deuxième élément de sécurité : deux feuillards, pour retenir un peu mieux la cuve. Le premier dans la hauteur, le deuxième, dans la largeur. Sauf que ce deuxième feuillard, il faut bien l’attacher quelque part. Qu’à cela ne tienne (sans mauvais jeu de mot) :

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Depuis le début, j’invoque régulièrement Pythagore en mettant des triangles rectangles partout. Il n’y avait pas de raisons de ne pas continuer. Alors oui, une banquette triangulaire, ça sera un peu casse-tête au moment de faire les tiroirs de rangement en dessous. Mais par contre, pour s’affaler dans des coussins, ça devrait être top ! Donc voilà, mon deuxième feuillard est rattaché directement à la structure de la maison. Je suis plutôt confiant : même en cas de freinage brusque, ça ne devrait pas bouger.

[interruption momentanée de programme]

Les voisins jouent de la musique. Et une fois par an, ils organisent un concert. Ici même. Sur place. Oui, même en ces périodes un peu difficiles, ils ont décidé de se lancer quand même. Alors que je passe mon premier été sans festival depuis… depuis je préfère ne pas réfléchir à quand… j’aurai quand même le droit à un concert, et sans avoir besoin de bouger en plus ! Enfin si, faut quant même que je bouge : il parait que Pythagore ne peut pas rester garé au milieu de la salle de concert (parce que oui, concert en extérieur, c’est quand même plus sympa !).

Donc je déplace Pythagore, qui s’en vient rendre visite au Chamion. C’est l’occasion de faire des photos de famille !

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Ils sont mignons tous les deux quand même…

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Et c’est quand même sympa de voir qu’ils n’ont pas du tout le même look, le même style, la même apparence… chacun a sa personnalité bien à lui. El Chamion un peu plus léger, plus aérodynamique. Warum Nietzsche plus massif. Plus ancré dans le sol (oui, du coup, histoire de faire jouer des préjugés, je lui ressors son premier nom germanophile pour l’occasion).

Et sinon, certains savent pour l’autre voisin (lui aussi il joue de la musique, mais il n’organise pas de concert – en tout cas pour le moment) mais pour ceux qui savent pas, le terrain est rendu un véritable lotissement !

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Laurent, dans sa jolie maison construite par Opti’Nid, s’est installé là au début de l’été. De façon permanente (quand le Chamion lui est juste là temporairement, tout comme Pythagore qui partira une fois la construction terminée).

[reprise de la programmation normale]

Pendant que j’installais ma cuve, d’autres éléments nécessaires à l’avancement de la maison sont arrivées. Le chauffe eau, par exemple :

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Avec une photo qui montre que je ne raconte pas tout à fait parfaitement dans l’ordre chronologique vu que le chauffe-eau a en réalité été posé avant la cuve, tout comme le début de la structure de la cuisine (le plan de travail où sera posé l’évier).

J’ai aussi reçu le bac de douche, qui commençait à devenir nécessaire pour la suite, et qui me permet d’attaquer la deuxième partie du mur de la salle de bain. Pour des raisons de gravité, le bac sera légèrement décollé du sol. J’en profite pour créer un mini espace de rangement sous le bac à douche, côté entrée.

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Ceux qui ont suivi avec attention la construction d’El Chamion, et qui ont une excellente mémoire reconnaîtront la petite pompe de relevage sur la photo (le boîtier en plastique au fond à droite). Son nom explique très bien le fonctionnement : c’est une pompe qui va me servir à remonter les eau grises. J’ai longuement hésité à faire comme pour le Pourquoi Pas ? (la première maison), à savoir mettre ma cuve pour les eaux usées sous le bac de douche ; mais je n’ai trouvé aucune cuve d’un format me convenant. Soit elles étaient trop petites (pas assez de contenance) soit elles étaient trop épaisses (et la salle de bain devenait inconfortable pour toute personne faisant plus d’un mètre soixante, hors mes maisons sont optimisées pour les personnes mesurant 1m78). La pompe de relevage permet donc de ne pas trop surélever le bac de douche. L’eau coule dans le bac collecteur, et remonte jusqu’à la cuve pour les eaux grises (qui elle sera installée un peu plus tard). Après deux ans à utiliser un système similaire dans le Chamion, et n’ayant jamais eu le moindre problème de fonctionnement, je n’ai aucune inquiétude à repartir sur un système similaire.

Le bac de douche posé, je peux enfin m’intéresser à la deuxième moitié de mon mur de salle de bain. Il me faut donc une deuxième cloison, que voici :

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Et hop, c’est magique :

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Et on ferme tout ça :

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Voilà. Je commence à avoir un bon aperçu de ce à quoi ressemblera la salle de bain. Les dimensions me plaisent, et je peux circuler. C’est un peu étroit, mais ça reste confortable.

Maintenant que je commence à voir avec précision mon installation complète, je peux m’attaquer à la deuxième activité qui me fait dire plein de gros mots (peut être plus encore que la frisette au plafond) : la plomberie. Je pense que c’est vraiment la partie que j’aime le moins dans la construction. J’ai beau savoir comment il faut faire, j’ai beau m’appliquer, je me retrouve toujours avec des fuites au moment de la mise en eau. Alors je démonte, je remonte en refaisant pareil, et ça ne fuit plus. Tous mes raccords sont montés avec du téflon (et des joins quand c’est possible) et pourtant, des fois ça veut, et des fois ça veut pas. Et franchement, si y a un truc que vous ne voulez pas dans une maison en bois, c’est une fuite d’eau…

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Afin de minimiser les risques de fuite (et de me prendre la tête le moins possible) j’essaie de simplifier mon installation au maximum. Et je la mets dans un endroit relativement accessible (je me suis vraiment pris la tête à me tordre dans tous les sens pour certains raccords du Chamion, et j’ai pas envie de refaire ça). J’ai donc un petit coffre technique juste à côté des toilettes sèches. Tout est à proximité, j’installe donc surtout des raccords souples (ça coûte cher, mais ça simplifie la vie) et surtout, je fais tous mes raccords en apparent. D’ailleurs, même les tuyaux qui iront jusqu’à la douche seront posés en apparent. Parce que je trouve ça joli. Et beaucoup plus pratique.

Installation classique donc : une petite pompe shurflo (troisième fois que j’en installe une, jamais eu de problème en deux ans avec celle du Chamion) et un mini vase d’expansion format camping car (un litre, pour éviter que la pompe donne des à-coup (beaucoup plus simple à installer que l’énorme vase de 24 litres installés dans le Chamion, mais je regrette pas trop, il est quand même bien pratique lui aussi). Pour l’occasion, je rajoute une vanne après la pompe, parce que ça peut être pratique de couper l’arrivée d’eau sur le réseau. Et puis j’hésite à installer un interrupteur sur la pompe ; c’est une pompe à dépression : quand il y a chute de pression à la sortie -ouverture de robinet- elle commence à pomper, et elle arrête quand la pression de sortie est revenue -fermeture de robinet. Le problème étant que s’il n’y a plus d’eau dans la cuve, la pompe tourne en permanence, essayant de refaire la pression avec de l’air, et ça ne marche pas. Donc quand les réserves d’eau du véhicule sont vides, il faut pouvoir couper la pompe. Je résoudrai finalement le problème en dédiant un fusible du tableau à l’installation d’eau (pompe, collecteur et chauffe eau). J’en reparlerai au moment de parler de l’installation électrique.

Pour le moment, mon installation eau est prête à être testée. Il ne manque qu’une seule chose : de l’électricité. Si on peut trouver des pompes à dépression en 220V, je n’ai pas trouver de pompe collecteur en 220V. J’ai donc décidé d’installer les deux en 12V. Pourquoi pas en 24 ? Parce que le collecteur était en rupture de stock en 24V, mais pas en 12V. Certains choix techniques sont parfois faits pour des raisons très basiques. Et du coup, je commande un convertisseur 220V-12V, qui permettra aux deux pompes de fonctionner. En attendant qu’il arrive et que je puisse faire mes tests, je peux m’attaquer à la problématique suivante : le lit.

Le lit, c’est un morceau loin d’être négligeable. C’est même, dans le cas du Because Pythagore, un élément primordial. Et pourquoi donc ? Parce que c’est la volonté d’avoir un lit deux places qui reste fait en permanence qui a été à la base de mes réflexions sur le plan de cette maison. Si un certains nombres d’éléments ont été improvisés tout au long de la construction, l’emplacement du lit et son fonctionnement sont connus depuis le début et ont quand même influencé un certains nombres de choses dans la maison, notamment l’emplacement et la taille des fenêtres, mais aussi la hauteur du mur arrière (et donc du mur avant par soucis de symétrie). Et puisque j’ai fini mon dernier article en laissant le lecteur impatient d’en savoir plus sur la cuve à eau, je terminerai celui-ci en instaurant un insoutenable suspens quand à ce lit si particulier que je compte installer à bord.

Avec, quand même, un indice quand à la solution retenue :

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Total cumulé :
Temps de travail : 184h (+28)
Nombre de vis : 1840 (+70)
Nombre d’agrafes : 1000
Nombre de clous : 460 (+80)

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