Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionMarch 18th, 2016
  • J’ai remis mon sac à dos sur mes épaules, et j’ai traversé Monterrico. Je crois que c’est l’une des raisons pour lesquelles j’aime m’arrêter quelques jours. Pour le plaisir de repartir après. De sentir le poids du sac sur son dos, les chaussures sur la route, le chemin qui s’ouvre vers l’infini. La liberté qui, comme toujours, n’a pas de limite.

    Pour quitter Montericco, deux options : l’est, d’où je suis arrivé, où le nord, via un canal dans les mangroves. Comme d’habitude, rien de prévu. Juste une destination pour aujourd’hui : Chiquimulila. C’est alors que je marchais dans la rue que j’ai eu une révélation. Se déplacer d’un point A à un point B, sans savoir exactement quelles seront les étapes, combien de temps il faudra attendre, et quels seront les moyens de transport disponible (ni le niveau de confort des dits transports). Mais oui, absolument ! C’est exactement le même sentiment et la même façon de faire que le stop ! Voilà pourquoi tout cela me plait autant ! Les chauffeurs ont la même générosité, le même côté serviable ! Certes, il faut payer. Mais la dépense est si raisonnable, et le plaisir de voyager de la sorte et si grand (et de toutes façons, les autres options sont beaucoup plus dispendieuses).

    La Lancha a mis une demi heure pour nous amener à La Velvana. De là, un petit bus (comme un min bus mais un peu plus gros) m’a amené directement à Chiquimulila. Posé au centre ville, juste à côté d’un hôtel. Parfait ! Débarrassé de mon sac, j’attends que la chambre soit nettoyée en érivant, avant de partir explorer la ville.

    Pourquoi Chiquimulila ? D’abord parce que c’est sur la route. Ensuite pour un clin d’oeil à un ami de Lilou. Ça fait deux raisons de plus que nécessaire ! Parce qu’après tout, depuis quand j’ai besoin de raisons pour aller quelque part ?

    Chiqui, au même titre que Momos, Quiché ou Escuintla est une ville on ne peut plus ordinaire. Comprendre : vivante, colorée, agréable. Des gens plein la rue, un marché couvert sorti de nul part dans lequel il est facile de se perdre, un Parque Central animé et agréable… et des gens (agréablement) surpris de voir un « touriste » se balader dans les rues de leur ville. Quelques échanges simples et agréables, un ou deux licuado, nu peu de nourriture typique, une nuit dans une chambre d’hôtel beaucoup trop chaude, et un départ souriant le lendemain !

    Je suis parti à midi, direction Guaté pour récupérer mon passeport avec mon nouveau visa dedans. J’avais estimé à deux heures le temps de trajet, et le service de récupération de visa n’étant ouvert qu’à partir de 14h, je ne voyais pas l’intérêt d’arriver plus tôt et de tourner en rond dans les rues de Guaté avec mon sac sur le dos.

    Ça semblait un bon plan, et ça aurait pu bien se passer. Si le bus avait bien mis les deux heures estimées, et pas trois et demi. Et sans doute que s’il m’avait déposé à Guaté et pas dans une ville de banlieue du sud. Mais bon, il me restait encore une heure pour me rendre. J’avais décidé qu’il était temps d’expérimenter les bus de Guaté (en commençant par les bus verts tout neuf, avec voie réservée). Tout cela en n’ayant pas de plan du réseau de bus, mais ! en sachant à quelle station me rendre. Je comptais sur la gentillesse et la serviabilité des guatémaltèques. Et comme d’habitude, on m’a guidé, renseigné, fait avancer. Toujours aimable, toujours serviable, toujours avec le sourire.

    Tout aurait très bien pu se passer, parce que ça avançait plutôt vite. Mais quand même pas tout à fait assez. Et suite à une mauvaise indication, j’ai fait une boucle inutile qui m’a fait perdre une petite dizaine de minutes. Ce n’était pas grand chose…

    Mais quand même. Quand le bus est passé devant le bureau des services d’immigration, la porte était encore ouverte. Et quand je suis descendu du bus, même si mon ipod indiquait 16h29, j’y croyais encore. J’ai commencé à douter quand j’ai vu la grille fermée deux minutes plus tard. Le gardien, gentil, est quand même venu voir ce que je voulais.

    – J’aimerais récupérer mon passeport avec mon nouveau visa
    – Le service est fermé. nous fermons à 16h30
    – Il est quelle heure ?
    – 16h32
    – …
    – Ils sont très rigoureux là dessus !

    J’ai essayé un peu de discuter, d’argumenter. Mais en face de moi, j’avais un monsieur gentil, souriant, mais un peu têtu. Je crois qu’il était content de prendre un gringo au dépourvu. De pouvoir se moquer un peu de moi. Alors je suis parti sans insister. Sans lui faire le plaisir de le supplier, de lui proposer de l’argent, ou de m’énerver ou quoi que ce soit. Je n’en voyais pas l’intérêt. Je l’ai remercié, et j’ai fait demi tour. Je crois qu’il a été déçu que je le prenne aussi bien.

    Je suis remonté dans le bus. J’ai pris la direction du terminus de chicken bus pour Antigua. Le plaisir de voyager dans les transports en commun bondé, aux heures de pointe, avec un énorme sac sur le dos…

    Je suis monté dans un chicken bus, heureux. Je commence à placer certains éléments sur la carte de Guaté. Je commence à comprendre un mini peu de la ville, et ça me plait. Pouvoir me déplacer en bus plutôt qu’en taxi est assurément un peu.

    Arrivé à Antigua, je suis retourné au Somos. Avec un peu ce sentiment de rentrer à la maison…

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