Gili Gili
Alors que l’on cherchait un hôtel hier, Iris a eut la très bonne idée de voir un panneau « bateaux pour Gili Trawangan » ; exactement ce que l’on cherchait. Tarifs un peu plus élevés que l’avion, mais au moins, on est sûr que la plage ne soit pas fermée à l’arrivée. Et puis quand on a compris qu’il faut négocier, ça fait toujours baisser un peu les prix. On a donc un bus qui nous attend pour nous amener à Padang Bai, d’où partira le bateau. Pour l’occasion, comme le départ est très tôt et qu’on n’aura pas le temps de se prendre un petit déjeuner, on s’achète de quoi grignoter.
Cute, non ?
La route jusqu’à Padang Bai est magnifique. Vers la fin, on commence à avoir plus de relief (le sud de Bali est très plat) ; en fait, le paysage ressemble énormément à comment j’imagine le Vietnam. On voit nos premières rizières, et je continue à prendre des notes sur comment conduire à Bali. Parce qu’à priori (ne le dîtes pas à ma mère), on louera une voiture pour les dix derniers jours. Faut être sportif dans la vie !
On arrive à Padang Bai avec 30 minutes d’avance sur l’heure de départ du bateau. Ce qui nous permet de faire 10 minutes de shopping touristique ; on avait tout les deux besoins de lunettes de soleil, et Iris c’est offert un très joli chapeau.
Et comme on avait encore un peu de temps, on s’est arrêté 5 minutes pour boire. Jus de « dragon fruit » ; excellent. Étrangement, j’ai trouvé ça bien meilleur qu’à Montréal ! Quoi qu’il en soit, il est bien plus facile de manger ses 42 portions quotidiennes de fruits et légumes à Bali, qu’au Québec ou en France.
On part à dix heures. Je surveille l’heure du coin de l’oeil. Pour le moment, on est dans les temps. Sisi !
Et puis on embarque finalement. Sans même se mouiller les pieds. Au départ, on a même le droit à une explication sur comment mettre son gilet de sauvetage. On sait jamais ! C’est également l’occasion d’avoir un aperçu sur le ferry. Celui qu’on envisageait de prendre à un moment. Pas vraiment de regrets à ce niveau.
Le bateau suit la côte pendant un moment ; le paysage est tout simplement magnifique. De grandes falaises recouvertes de palmiers et autres arbres tropicaux, qui tombent directement dans la mer. Malheureusement, assis du mauvais côté du bateau, je ne pourrais qu’admirer, sans faire de photos.
Le trajet prend une bonne heure et demi, et brasse quand même pas mal. Là encore, je suis bien content de finalement arriver à destination. Surtout que Gili Trawangan tient ses promesses avant même que l’on ait mis pied à terre. Difficile de ne pas se laisser inspirer par une eau d’une telle couleur !
J’abandonne Iris à une terrasse à côté de la jetée, et je pars en quête d’un hôtel. Un gars me saute dessus. Me propose un prix, je le fais baisser un peu. C’est très acceptable. C’est parfait. On a un toit. Et on se fait même un bon petit miam rapide.
La suite du programme est simple : on met nos déguisements de sportifs, direction : la plage. Parce qu’à Gili, pour le snorkeling, pas besoin d’aller bien loin ! On marche 100 mètres, et plouf. On est sage, alors on a les combi, et plein de crème solaire.
Les promesses d’une eau à 27 degrés minimum me paraissent tenues. Je n’ai aucun soucis à rentrer. C’est que du bonheur. Et en effet, il suffit de s’éloigner à 10 mètres du bord, pour admirer plein de poissons magnifiques. Fond plutôt sablonneux, sans trop de coraux, mais des tonnes de poissons pour compenser. Et même un banc de milliers de mini truc tout mignon, qui me tournent autour, et avec qui je m’amuse comme un fou en apnée. C’est juste superbe… et, évidemment, je m’insulte de ne toujours pas avoir mon chargeur pour vous communiquer quelques photos.
On reste dans l’eau un long moment. Jusqu’à ce qu’on se décide à sortir, pour aller se balader un peu. Objectif : aller réserver mon cadeau d’anniversaire. Celui que mes parents vont me faire, même s’ils ne le savent pas encore. Tout est réservé pour lundi matin. C’est parfait. Cadeau d’anniversaire avec une semaine d’avance, mais qui devrait être vraiment le fun. Chouette !
Et c’est déjà à nouveau le temps de manger. À Trawangan, la mode consiste aux restaurants de mettre un étalage de poisons devant chez eux. Vous choisissez celui que vous voulez, ils le passent au barbecue, et gloups ! Livré avec quelques légumes, parce qu’il faut que ma maman soit bien rassurée sur ce que je mange !
Plouf, bloup bloup, pschhh
Aujourd’hui, programme très simple : bateau + snorkeling. Encore une journée, donc, où je vais m’insulter d’avoir oublié mon appareil photo. Bon, c’est déjà dit ; pas besoin de le répéter pour la suite.
Après un matin plutôt relaxe, avec un excellent panecake au petit déjeuner, et quelques petites formalités internetiennes -comme, par exemple, confirmer l’ascension du Rinjani dans 48h ! – on a retrouvé un petit groupe de touristes. Départ à 11h, retour à 16h. Entre temps, le tour en bateau des deux autres Gilis, et trois séances de snorkeling de 30 minutes chaque. Sympathique, non ?
À bord, l’ambiance est bon enfant, même s’il n’y a pas vraiment d’échange entre les gens. On est un peu tous dans la même tranche d’âge, sauf un gars qui doit avoir dépassé la quarantaine, et avec qui on sympathisera un peu. La balade en bateau en elle même est vraiment sympa avec ses points de vues superbes sur les différentes îles, et une petite pause lunch sur Gili Air (celle qui est la plus à l’est, et donc la plus proche de Lombok. Pour votre culture personnelle, sachez que la troisième Gili du coin -il y en a d’autres ailleurs- s’appelle Gili Meno).
Et les trois plongées alors ?
Je me console un peu en disant que de toutes façons, mon appareil photo n’aurait sans doute pas rendu la beauté de la chose. Que les photos n’auraient pas été à la hauteur, et que j’aurais été vraiment déçu.
La première n’était pas vraiment différente de ce que l’on avait pu voir la veille depuis le bord de la plage. Il n’en reste pas moins que c’est toujours un plaisir de brasouiller dans de l’eau aussi chaude !
Au deuxième point, on fait une sorte de « plongée dérivante », version snorkeling. Tout le monde derrière le guide, et on suit le courant, le bateau nous retrouvant plus loin. Le deuxième point s’appelle « Turtle Point » et il est bien nommé. Vers la fin de la dérive, on a suivi une tortue magnifique pendant une dizaine de minutes. Toute belle, toute tranquille, toute majestueuse ! J’ai hésité à plonger pour me rapprocher un peu, mais je me suis dit que j’allais éviter de donner de mauvaises idées aux autres. Quinze personnes qui la suivent en surface, ça ne doit pas trop la déranger. Dix qui lui plongent dessus, par contre…
Le troisième point, quand à lui, était particulièrement peu profond, mais très riche en coraux, contrairement aux deux premiers, un peu plus légers à ce niveau.
Et bien évidemment, des tonnes de poissons en tout genre, un peu partout. Petit, moyen, et même un peu plus encore. De toutes les couleurs également. Même des étoiles de mer bleues. Ça surprend quand même un peu ! Côté coraux aussi, la variété de l’ensemble était vraiment impressionnante ! Bref, un vrai moment de bonheur, et un retour avec tellement de vent et d’embruns qu’on a eut le droit à une douche gratuite !
Le temps de repasser rapidement à la chambre, et on était déjà reparti pour faire une tite balade pour explorer le sud de l’île. Et éventuellement monter au sommet de la mini colline du milieu pour avoir une vue d’ensemble. Pour cette option, par contre, on ne trouve pas le chemin donc…
Dans mes souvenirs, le Routard disait que la partie nord de l’île était plus dynamique, plus active. En réalité, c’est la partie sud où l’on retrouve les resto-bars-discothèques branchés. On s’en rend compte en traversant des lieux beaucoup plus huppés. Et surtout, beaucoup moins inspirant. Un petit coup de coeur, quand même, pour les « salles » de télé individuelles. C’est gratuit à partir d’un certains nombre de consommation (en gros, deux bières).
Le soleil baisse tranquillement à l’hoziron. À priori, on n’est pas les seuls à s’en être aperçu ; même si ce n’est pas non plus un énorme exode, il y a quelques personnes réparties un peu tout le long de la plage, qui attendent le spectacle. Par contre, l’île en tant que telle n’est pas vraiment inspirante à ce niveau là. Elle semble à moitié abandonnée. C’est sans doute plus vivant en haute saison, mais là ça fait un peu moribon. C’est assez surprenant, d’ailleurs, ce côté mort alors qu’on a vraiment l’impression d’être en été !
Quand au magnifique couché de soleil, une fois de plus, l’enfoiré nous fait le coup de se planquer derrière un nuage pour le final ! J’espère qu’on arrivera quand même à avoir un vrai de vrai couché de soleil Baligérant !
On se fait une petite pause bière sur le chemin du retour, avant de commencer à chercher un resto. On commence à regarder les étalages de poissons, mais le sud de l’île est bel et bien plus snobe et plus cher. On continuera donc notre chemin, jusqu’à arriver à un petit marché. Ambiance beaucoup plus conviviale et agréable, avec un intéressant mélange de touristes et de locaux. Et des prix défiants toutes concurrences. On mange pour moitié moins cher que d’habitude. Quand on sait que l’habitude, déjà, c’est pas grand chose…
Repus et un peu fatigués, on rentre tranquillement vers la chambre. Ce soir, il faut nous coucher tôt, pour être en forme pour mon cadeau d’anniversaire !
« Brasier* » finira bien par être internationale !
[*mon expo photo sur le thème du feu]
Le lendemain, on se lève tôt. On se lève tôt, parce qu’on a rendez-vous avec Sébastien. Pas moi, évidemment. Un autre. Sébastien, il doit nous briefer sur mon cadeau d’anniversaire. Ensuite, il passe la main à Sandy. Une matinée superbe, pleine de belles émotions, de belles sensations, et de belles visions. Vous en saurez un peu plus dès que j’aurais réglé mon problème de lecteur CD qui ne marche plus… d’ici là, on fait durer le suspens ! Sachez que la première tentative de noyade à quand même échouée !
[depuis le futur : ]
Ajoutez à ça un petit repas, une sieste sur le bord de la piscine, quelques brasses, et il est déjà l’heure de partir.
Comme on enchaîne directement sur le mont Rinjani, on a réservé le bateau de départ dès notre arrivée sur l’île, pour avoir une heure et un lieu précis d’arrivée à leur donner.
Au moment de la réservation, le gars m’avait bien montré la photo du bateau. Mais je n’ai pas vraiment réfléchi. Sauf qu’avec le vent qu’il y avait, et la mer qui bougeait beaucoup, quand on a vu le petit hors bord arrivée, on a commencé à se poser des questions ; quand j’ai vu le manque d’adresse du pilote pour accoster sur le quai, avant qu’il se décide à aller sur la plage, j’ai vraiment hésité. Lombok, ça n’est pas très loin. En une petite demi heure, c’est réglée. Mais pour moi, les vagues sont trop grosses pour la taille du bateau. On serait, en plus, six à bord. Plus les sacs. Ça fait trop. Et le pilote de 18 ans, je ne lui fais pas confiance. Je sens vraiment le mauvais plan. On a beau nous proposer des gilets de sauvetages, rentrer à la nage depuis avec les sacs à dos, j’y crois pas vraiment. Je vois bien qu’Iris ne le sent pas non plus. J’hésite. Le bateau démarre. Son premier mouvement consiste à partir n’importe où, et à se prendre dans la corde de l’ancre d’un autre bateau. Je n’ai plus confiance du tout. J’exige un demi tour immédiat ; on prendra un autre bateau, mais là, je n’y crois pas. Même si on arrive sans tomber à l’eau, on sera complètement trempé. Passagers comme bagages. Ça ne me tente pas. Petit moment de panique quand j’ai cru que le gars n’allait pas faire ce que je lui demandais et continuer quand même. Mais finalement, on est de nouveau sur la plage, et le bateau par au loin. Tant mieux pour eux. La deuxième tentative de noyade a échoué également. On prend cinq minutes sur la plage pour respirer.
La journée est bien avancée. À cette heure là, il n’y a plus de « public boat » officie. Il faut attendre sur le bord de la plage qu’il y ait assez de passagers intéressés à aller à un endroit précis. Oui, enfin nous on a un rendez-vous un peu précis quand même, et on peut pas vraiment être en retard. J’insiste un peu. Finalement, on m’indique un capitaine, en me disant que lui peut nous emmener. Je discute un peu avec lui. Il m’annonce un prix. Moins cher que le hors bord. Il a un vrai bateau de pêcheur. J’accepte le prix sans même négocier, et il en profite pour embarquer quatre autres personnes. Et on part.
Ça commence pas trop mal, mais on se rend vite compte que ça va brasser. Ça brasse même beaucoup. Les vagues sont grosses. On se sent de plus en plus secoué. Un peu trop à mon goût. Beaucoup trop au goût d’Iris. Je suis à deux doigts de craquer juste après une vague qui met quasiment le bateau à l’horizontal. Sur le bateau, tout le monde à le sourire, même le capitaine. J’essaie de me convaincre, donc, que tout ce beau monde sait ce qu’il fait. Après tout, ils ne doivent pas être suicidaires tout ces gens.
N’empêche qu’à la deuxième vague qui nous met presque à l’horizontal, je vais voir le capitaine. Je lui demande s’il peut aller un peu plus doucement, parce qu’on n’est vraiment pas à l’aise. Il me répond avec un grand sourire qu’il va doucement et que tout va bien, qu’il ne faut pas qu’on s’inquiète. Et puis de toutes façons « c’est sécuritaire, on n’est pas beaucoup à bord, il y a des gilets de sauvetages pour tout le monde ». C’est une vision du concept de sécurité qui me laisse un peu perplexe. Mais s’il sourit et rigole, il confirme qu’il fait attention. Et surtout, il ne se moque pas. Il nous considère pas comme des petits touristes stupides, mais comme des passagers pas à l’aise qu’il a prévu d’amener à bond port. Et ça, franchement, c’est agréable !
Et puis finalement, les vagues diminuent. Le bateau se calme, et nos coeurs aussi. La troisième tentative de noyades de la journée a encore échoué. Il n’empêche qu’on se promet de ne pas reprendre le bateau tout de suite tout de suite. Une tite pause, là, ça fera du bien. Rien de telle qu’une montagne. Ça, en théorie, c’est stable. Même si certains argueront sans doute qu’un volcan actif peut, parfois, bouger. Mais ça, on verra demain.
Avec tout ça, par contre, on n’arrive pas à l’endroit prévu, ni à l’heure prévue. Mais un autochtone, en échange de 20 000 roupies, téléphone pour nous à notre contact. Information et transmise, et la voiture arrive finalement. On charge les affaires, on rencontre notre guide, et hop, on roule direction Senaru.
Sur la route, c’est pas mal la même ambiance qu’à Bali. Toute sorte de véhicules, chantiers partout, tas de terre, zones sans asphalte. Bref, un bordel qui ne roule pas vite du tout. Les traversées des petites villes sont chaque fois longues et sans intérêts. Les villages ne me parlent pas du tout. C’est gris, c’est sale, c’est pas inspirant du tout. La journée a été longue ; un peu forte en sensation ; ça fera du bien d’arrivée !
Et finalement, on arrive. Enfin ! Petit hôtel pas cher, sans aucun intérêt, et horriblement mal insonorisé, avec des voisins bruyants… génial quand on sait qu’on doit se lever tôt pour une ascension assez violente… mais bon… on arrivera finalement à s’endormir. Ouf !