Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionJanuary 23rd, 2020
  • Autant j’avais un préjugé négatif pour Béziers (confirmé) et un préjugé positif pour Narbonne (confirmé) autant je n’avais pas la moindre idée préconçue sur Perpignan. Une ville, dans le sud… à part ça…

    Après un délicieux petit déjeuner dans une boulangerie de Leucate, et une petite hésitation quand à ma destination, j’ai repris la route. En me disant que je trouverai peut être des raisons de m’arrêter avant Perpignan, mais je n’y croyais pas trop. Et en effet, une fois embarqué sur la voie express à Barcarès, j’ai continué jusqu’au centre-ville de Perpignan. Un peu de mal pour trouver une place de parking… avant de me décider à squatter un parking de grande surface, et d’aller me balader à pieds dans les rues.

    Et au final, j’en viens à me demander à quel point mes préjugés viennent influencer ma façon d’apprécier la ville. Parce que de Perpignan dont je ne pensai pas grand chose avant, je ne pense pas grand chose de plus après…

    Alors certes, il est vrai qu’il y a quelques belles choses à voir, et qu’il est agréable de se balader le long de certaines rues, mais ma première impression n’est pas très positive : certaines rues sentent mauvais… et forcément, ça n’aide pas à apprécier l’expérience. Pourtant, la ville est plutôt bien organisée pour les touristes. Des plans un peu partout, des panneaux informatifs… on sait toujours où l’on est, et là où l’on peut aller. Et c’est vrai que ça rend la balade agréable. On peut déambuler au hasard, en s’inspirant des panneaux, tout en se perdant et en se retrouvant sans arrêt.

    La ville n’est pas très grande ; du coup, on en fait vite le tour. Mais il y a quand même tout un dédale de petites rues assez agréables à explorer. Même si la météo a soudainement basculé, passant d’un beau ciel bleu à un ciel gris magnifique, je continue d’avancer au hasard. Les maisons posées sur les remparts me plaisent bien.

    Donc voilà… j’ai fait le tour de Perpignan, j’ai bien marché, et je suis retourné à ma maison, perplexe. Je n’ai pas vraiment de choses négatives à dire sur la ville. Je crois que c’est surtout qu’il ne s’en dégage rien. La ville fait peut-être plus destination touristique qu’autre chose. À Narbonne, j’ai vu des boutiques inspirantes, des librairies proposant des ateliers d’écriture, des infos historiques sur la révolution des vignerons… à Perpignan, j’ai trouvé de beaux bâtiments, une belle rivière aux berges parfaitement tondues mais inaccessibles à la population, et l’histoire des remparts qui ont été rasés pour construire un nouveau quartier… une belle ville, mais qui me donne un peu l’impression d’être sans âme…

    À force de voyager de part le monde, je me suis rendu compte que beaucoup de villes fonctionnent par paire. Souvent « rivales » alors qu’elles se complètent. La ville plutôt belle dehors, la ville plutôt belle dedans… Sydney et Melbourne, Toronto et Montréal et tant d’autres… je me demande s’il existe des rivalités Perpignan/Narbonne ; peut-être… ce serait possible, vue la différence entre les deux villes malgré leur proximité… toujours est-il que de mon côté, je suis content de m’y être arrêté, mais je trouve que la ville ne justifie pas vraiment un gros détour…

    J’arrive à Argelès-sur-mer un peu plus tard. J’ai repéré un endroit sympa en lisière de forêt, et le Chamion se plait sous les arbres !

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    Le lendemain, je fais un aller-retour à Sorède, rendre visite à des anciens voisins de mes parents. Après un délicieux repas, et un retour sur Argelès, je me décide à passer une autre nuit sur place… et commence à regarder les infos météos.

    En général, la météo ne m’importe peu. Je n’y fais attention que dans un cas : quand le vent commence à souffler un peu fort. Hors les prévisions pour les prochains jours sont… intenses. Vents d’est violents alors que je prévois de prendre une route qui suit la côte méditerranéenne ? Je ne suis pas très chaud sur l’idée. Ils annoncent des rafales à 60 sur Argelès les prochains jours, montant jusqu’à 100 km/h. Mais si je regarde plus loin, Colliour ou Cerbere, c’est encore pire. La route promet d’être magnifique, et j’ai envie d’en profiter en prenant mon temps. Je me voyais arriver en Espagne sous un ou deux jours, mais là, en fait, je pense pas que ce soit une bonne idée.

    La météo nous parle de la tempête Gloria, qui va balayer les côtes de la Catalogne espagnole et de la Catalogne française. Bref, je suis en plein dedans. Les prévisions semblent un peu moins pire sur Argelès. Surtout, les alertes sont pour les précipitations intenses (pluie, neige en altitude) et les risques d’inondation, mais pas pour le vent violent. La région ici est accoutumée aux vents violents. Du coup, les rafales à 80/100 ça n’inquiète pas. Moi, la pluie me dérange moins… là où le Chamion est installé, je suis loin des cours d’eau. En partie sous les arbres, la forêt est derrière moi, bloquant les vents d’est. Les arbres sont vieux ; ce n’est pas une forêt artificielle ; les arbres ne sont pas plantés en ligne droite. Bref, j’ai un mur naturel et sécuritaire contre le vent.Les arbres s’en moquent, ils ont vu pire. Le Chamion a aussi connu les rafales violentes de Bretagne, mais je dors quand même mieux quand la maison ne craque pas dans tous les sens en se balançant sur ses suspensions (aucun risque qu’elle se renverse, il n’y a aucun poids en hauteur ; oui, la conception a même pris en compte un centre de gravité le plus bas possible).

    J’ai à manger, j’ai à boire, les magasins à dix minutes à pied. Je prépare une hibernation de trois jours, en me disant que potentiellement, je ne quitterai pas la maison pendant 72 heures (même pas peur, je l’ai déjà fait).

    Et finalement, la tempête est venue, s’est exprimée, et est partie. D’accord, je n’ai pas forcément très bien dormi. Pas tant à cause du vent sur le Chamion que du bruit du vent dans les arbres (oh combien magnifique mais pas tout le temps très discret). J’ai gardé un oeil assez régulier sur la météo, pour être sûr que rien n’allait empirer (j’aurai pas aimé des rafales dépassant les 100 km/h, mais les prévisions sont allées plutôt en s’améliorant). Par contre, les panneaux solaires se sont mis en grève. J’en ai donc profité pour un petit aller-retour quotidien vers le centre-ville, où je passais mes après-midi à la médiathèque.

    Le premier jour de pluie, la rivière ressemblait à ça :

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    Le deuxième (oui oui, il y a juste 24h qui séparent les deux photos) :

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    De quoi comprendre, en effet, les alertes inondations…

    Et donc, la tempête est repartie. J’espère que je pourrai enfin me sortir un certains hymne de la tête !

    Le soleil revenu, ça va un peu mieux, mais pas encore trop de quoi charger l’ordinateur. En ce jeudi, la médiathèque est fermée. Pas très grave : à 5 minutes à pied de la maison, il y a une micro-brasserie qui vient de rouvrir !

    Un commentaire

    1. Commentaire de Patrice GEORGES

      Oui, en effet il y a eu beaucoup d’eau qui est tombée. Nous avons vu des images plutôt impressionnantes. Et en montagne beaucoup de neige.
      Tu es équipé pour prendre toues les infos nécessaires avant de partir pour passer la montagne.
      Courage et bonne route.

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