Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionNovember 27th, 2015
  • Un esprit sain, dans un corps sain. Y parait. Et pourquoi pas ? Alors pour garder l’équilibre, j’ai décidé d’alterner. Une ruine, une cenote, une ruine, une plage, une ruine, une cenote… Ce qui permet, après tout, d’avoir un assez chouette programme. Aujourd’hui, c’est Gran Cenote. L’une des deux plus connues du coin. L’une des deux plus chères. Et parmi les plus belles. Alors, c’est parti !

    Mais avant, parce que le voyage c’est aussi l’échange culturel, Eva nous prépare un café Slovène. D’habitude, je ne bois pas de café. Mais là, c’est quand même un peu exceptionnel. C’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de boire un café slovène au Mexique ! Encore plus exceptionnel : Boneja a appris à lire l’avenir dans le marc de café ! Du coup, je commence ma journée en apprenant pas mal de choses sur mon futur proche. Ce que le café m’annonce me convient très bien ! J’ai hâte de voir tout ça ! (et oui, en exclusivité, je vous laisse la photo de mon avenir, si vous voulez savoir avant tout le monde ce que je vais écrire dans le blog) !

    Et puis nous sommes partis. Keith, Laurie et moi. Nous sommes arrivés 5 minutes plus tard. Oui, Gran Cenote n’est pas loin du tout de Tulum. On gare, le van, on paie l’entrée, on entre…

    J’ai mis les pieds dans l’eau. Je souriais. Forcément. Je souris presque tout le temps. Et de plus en plus souvent, je pense. De toutes façons, il m’était tout simplement impossible de ne pas sourire, vus les lieux. Un grand trou, des arbres magnifiques, de l’eau au fond. Des pierres de toute beauté. Une lumière parfaite. Sans compter les tortues… Que dire d’autre ?

    Je n’avais toujours que les pieds dans l’eau. Mon sourire s’est fait de plus en plus grand. J’ai ressenti un afflux d’énergie. Tout c’est concentré autour de moi. L’énergie est remontée. Je l’ai sentie traverser mon corps. Et je me suis mis à rire, tout seul, sans raison. Juste parce que j’étais bien. Juste parce que tout était parfait. Juste parce que la cenote venait de me souhaiter la bienvenue, d’une façon inexplicable et inattendue.

    Il est facile de comprendre pourquoi les mayas ont fait des cenotes des lieux sacrés, juste en les voyant. Mais en ressentant les lieux, en ressentant l’énergie qui s’en émane, en se connectant à tout ce qui nous entoure, il était tout simplement impossible qu’un endroit comme ça ne soit pas sacré… je regarde tous ces gens autour de moi qui nagent, barbotent, parlent fort, embêtent les tortues. Inconscient de ce qui les entoure. Je ferme les yeux quelques instants. Je remercie je ne sais pas qui. La vie. Le monde. L’univers. Gaïa. Tout le monde. Personne. Moi. Et je me mets à l’eau…

    Boulette n’ayant pas le sens de l’humour, et encore moins celui du comique de répétition, j’ai décidé de ne pas lui emprunter sa Go Pro cette fois. De toutes façons, elle m’a dit qu’elle en avait assez de me la prêter et qu’il fallait que j’apprenne à me débrouiller comme un grand. N’ayant pas la Go Pro de Boulette, ça s’annonçait difficile pour avoir des visuels sous marins une fois de plus. Et une fois de plus, par la faute de Boulette !

    Du coup, j’ai demandé à Keith si je pouvais emprunter la sienne. Parce que Keith, lui, il est sympa. Et oui, Keith il me l’a prêtée. Mauvais plan, sans doute. Piège, assurément. Maintenant, je vais vraiment vouloir m’en acheter une. Gasp ! Quoi qu’il en soit, oui, ça permet d’avoir des visuels sous marins des lieux ! Et ça en jette !

    Une fois de plus, je me trouve confronté à mon vocabulaire restreint. À la difficulté de trouver les mots pour décrire une expérience à la fois mystique, physique, artistique, apnéique, et plein d’autres mots en hic. Pourtant garanti sans alcool.

    En réalité, à Gran Cenote, il y a deux cenotes, reliées par une grotte. Dans laquelle on peut nager sans problème. Dans cette grotte, il y a aussi une colonie d’une vingtaine / trentaine de chauve souris, qui se reposent pendant que l’on fait des bulles. Il n’y a, évidemment, aucun éclairage. Plus ou s’éloigne, plus tout devient noir. Il y a ces passages qui relient une zone émergée à une zone émergée, en passant sous les rochers et les stalactites. Il y a aussi ces plongeurs, qui partent s’aventurer beaucoup plus loin dans les tunnels. Et il y a moi, qui me souvient de mes entrainements d’apnée. Je descends pour aller voir un peu plus loin, un peu plus profond. Toujours dans ma zone de confort.

    Note en passant : alors que je plonge presque dans le noir, dans une grotte, en sachant que je ne peux pas remonter verticalement, uniquement en diagonal, ma zone de confort et très très très courte. Il y a quelque chose de magique à plonger vers l’obscurité. Mais quelque chose qui me stress énormément aussi. Dans les zones les plus sombres, je passe moins de vingt secondes sous l’eau. Dans les zones les plus lumineuses, je me rends compte que ma zone de confort est revenue à une minute. J’en suis heureux, parce que je ne m’entraîne pas souvent. Parce que je nage sans palme et que je perds beaucoup d’énergie. Parce que je ne me prépare pas plus que ça. Et parce que l’eau n’est pas très chaude. Et parce qu’en une minute dans l’eau, on a déjà le temps de voir pas mal de chose !

    Je redécouvre ce que j’avais déjà découvert à Montréal et qui m’avait fait arrêter l’apnée. Les sensations sont magnifiques. Inexplicables. C’est magique. C’est unique. C’est addictif. Oui, ça peut devenir une drogue si on ne fait pas attention. J’ai arrêté à Montréal, parce que j’étais conscient du fait que je ne serais peut être pas capable d’arrêter à un moment. Je ne me connaissais pas assez. Je ne me contrôlais pas assez. Ça fait quelques temps que j’ai envie de me remettre à l’apnée, maintenant j’ai un bien meilleur contrôle de moi-même. Qui sait… on verra bien. Pour le moment, je me contente de redécouvrir les sensations, et d’en profiter au maximum. Et j’en profite aussi pour jouer avec la Go Pro de Keith (LUI, c’est un ami !). C’est simplement génial de descendre sur quatre ou cinq mètres, de s’accrocher à un caillou, à un stalactite, à n’importe quoi, et de filmer un peu.

    Il a dit quoi le monsieur ? Oui oui, il a bien dit filmer. Comme dans « faire une vidéo ».

    Ce sera mon corps qui m’obligera à sortir de l’eau. Elle est quand même assez froide. Je suis sorti une première fois prendre un bain de soleil pour y retourner. Je suis sorti une deuxième fois. Le retour a été plus difficile. Je savais que la troisième sortie serait définitive. Impressionnant comme le corps peut se refroidir parfois ! Il me faudra une bonne dizaine de minutes au soleil pour avoir l’impression d’être à nouveau à température normale. Après, y a pas à dire, avoir un peu froid, des fois, ça fait du bien. C’est quand la dernière fois que j’ai eu froid ? N’eut été du froid, je serais resté quelques centaines d’heures supplémentaires je pense.

    Je pars en me demandant si je ne reviendrai pas une deuxième fois. En tout cas, j’hésitais encore un mini peu à aller plonger à Dos Ojos (une autre cenote) à cause du prix. Pas forcément exorbitant, mais quand même un peu élevé. Gran Cenote m’a confirmé qu’il fallait absolument que je plonge à Dos Ojos. Parfait !

    Nous sommes rentrés à l’auberge. Je me suis cuisiné un énorme plat de pâtes au fromage (ça fait du bien, des fois, de ne pas manger vegan !). J’ai passé l’après midi à faire de l’édition de vidéo, et à écrire un peu pour mon blog. Et le soir, j’ai décidé d’expérimenter les galettes sucrées. Parce que forcément, j’ai du acheter beaucoup de flocons d’avoine. Alors il faut que je m’en débarrasse. Conclusion ? Les bananes à la place des oeufs, de la crème de coco à la place du yaourt, un peu de chocolat en poudre à la place du sel, et le résultat était excellent !

    4 commentaires

    1. Commentaire de Kaly

      Alors faut remercier Keith ? Bin fais-le très chaleureusement de ma part.

      Et à propos de chaleur, ici il fait dans les trois degrés avec du gris et de l’humide.

      Tu crois pas que Boulette, tu vas finir par la fâcher en vrai ?

      Enfin, moi, ce que j’en dis…

    2. Commentaire de La Feuille

      Nous on a décidé de protéger les légumes alors on bouffe du vegan bouilli une fois par semaine et du vegan rôti une fois par mois. Comme ça on est responsable de la mort d’un peu moins de poulets et de pizzas surgelées.
      A part ça, superbes images et vive les pates au fromage.
      Ici cheu nous, c’est un peu pareil mais pas tout à fait. On coupe du bois, on le met dans la chaudière et on se chauffe au coin du radiateur. Quand il y a un petit coin de ciel bleu on le copie-colle et on recouvre les vitres avec. Nos tortues ont des poils et des moustaches et mangent des boîtes. Elles attrapent des rats taupiers ce qui leur vaut une médaille, et aussi des noiseaux ce qui leur vaut une engueulade. Les manifs sont interdites mais pas les rassemblements commerciaux ou sportifs, mais le père Noël a une sale gueule avec son habit bleu marine.

    3. Commentaire de Boulette

      Boulette est patiente (p’t’être un peu trop ?)… N’empêche que la vidéo est vachement bien. Et les photos aussi. Ca donne envie !

    4. Commentaire de pascale

      MAGIQUE…. toutes ces ruines et cénotes donnent vraiment envie de voir cet endroit merveilleux ! Merci pour tes récits et photos !

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