”Où l’auteur dévoile encore quelques secrets sur la genèse du premier livre. La réalité est confrontée à la fiction et peut être vaut-il mieux ne pas lire si vous ne voulez pas connaître les ficelles en arrière… “
C’était il y a trois ans jour pour jour. Le premier août 2010. Alors que je venais de retraverser la frontière Canadienne, le frigo plein de fudge acheté à Makinac. Le Pourquoi Pas ? m’emmenait vaillamment en direction du lac Supérieur, quand je les ai vu sur le bord de la route. Les premiers stoppeurs que je voyais depuis que je quittais Montréal. Je me suis arrêté sans hésité, et je les ai embarqué. Ils s’appelaient Nik et Talya, et cherchaient à rejoindre Vancouver en stop. Ils avaient avec eux une guitare, et étaient sympathiques. On s’est arrêté une première fois pour se baigner. Puis une deuxième fois pour écrire nos noms sur une barrière d’autoroute, tout en admirant la vue sur le lac Supérieur. C’est là que je leur ai proposé de passer la soirée ensemble. Ils ont accepté. Et on s’est retrouvé tous les trois, sur le bord du lac, à jouer de la guitare et du djembé. Et à chanter.
Une soirée toute simple. Une rencontre assez classique au final quand on est sur la route. Rien d’extraordinaire. Ils dormaient dans leur tente, je dormais seul dans mon van.
C’est en me réveillant le lendemain matin que je me suis demandé « que se passerait-il si Tanya demandait à continuer la route avec moi ? ». La question n’était que purement rhétorique. Je n’avais pas tant que ça échangé avec eux. Je n’étais pas particulièrement proche ni de l’un, ni de l’autre. Mais c’est cette idée. Ce « et si » qui a été la toute première idée du livre. C’est par là que la rédaction a commencé. Dans le livre, ils étaient trois. Nik, Sally et Alex. Alex les a rejoint, parce qu’il devenait plus facile pour Sally de continuer la route avec le narrateur, sans abandonner Nik à sa solitude.
Dans la réalité, je disais au-revoir à Nik et Tanya à l’entrée d’un parc, et j’allais me promener sur le bord du lac. Pour aller admirer des peintures rupestres, sur une falaise, surplombant un lac. Le soir même, je rencontrais deux nouveaux autostoppeurs. Ils me disaient qu’il fallait absolument que j’aille en Oregon. Et j’entendais parler pour la toute première fois de Umpqua Hot Springs…
