Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionDecember 5th, 2017
  • J’avais envie de découvrir ce qui se cachait dans le triangle Angers / Rennes / Nantes. J’étais curieux. D’avoir rencontré tant de personnes (dans le cadre de mon implication dans le Rêve de l’Aborigène, notamment) vivant dans la région ; d’avoir entendu parlé de tant de projets inspirants (écofermes, communautés, bars associatifs…) se mettant en place dans la région, j’avais envie de voir par moi même. De prendre le temps de découvrir une autre région de France, en attendant de repartir découvrir un autre pays ou un autre continent. Et c’est donc ainsi que je me suis retrouvé à travailler à Nantes. Quelques jours par semaine. Avec des week-end un peu long (certains me diront que 5 jours, ce n’est plus vraiment un week-end) et cette opportunité magnifique d’explorer. De découvrir.

    Je suis donc retourné à Rennes. Une ville où j’ai déjà mis les pieds plusieurs fois, mais où je ne me lasse pas d’aller. Avec ma maison, cette fois. Maison que j’ai laissée garée plusieurs jours aux Étangs d’Apigné. Un endroit très tranquille, et très beau, sur les bords de la vilaine. À trente minutes à pied du stade et des premiers bus, en suivant le chemin de halage de la Vilaine. Et à une heure du centre-ville, en continuant tout droit.

    Rennes est une ville que j’aime beaucoup ; vivante, joyeuse, dynamique. Du moment que l’on s’éloigne de la rue de la soif et de la place Ste Anne après 21h. J’aime y déambuler, sans raison particulière. Pour simplement admirer les rues de la vieille ville. C’est étrange de ne pas être capable de mettre un mot sur ce qui me plait exactement. Je dois donc me contenter de dire que je m’y sens bien ; que j’aime son énergie ; et que j’y retourne donc régulièrement, avec plaisir.

    D’une grande surface à une autre, d’un parking de centre commercial à un autre, d’un inventaire à un autre. Le travail m’a fait redescendre vers Saint Nazaire. Une dizaine d’heures devant moi pour faire la route, et l’envie de regarder par la fenêtre. D’admirer. Aussi, quand j’ai vu ce panneau « alignements mégalithiques » alors que j’étais au niveau de Saint-Just, j’ai pris le temps de m’arrêter, et de regarder sur la carte. Le détour était minime. Je me décidai donc sans hésitation à aller y jeter un oeil, ne sachant pas du tout à quoi m’attendre.

    Il faut dire que quelques mois plus tôt, lors d’un autre petit passage rapide en Bretagne, je m’étais arrêté à Carnac. Carnac dont j’attendais beaucoup… et qui m’a surtout déçu. Un site entouré, et même traversé par plusieurs routes. Des pierres inaccessibles – en théorie pour leur protection – et un mouvement de libération pour qu’on les libère. Que l’on enlève tous ces grillages qui les entourent. Un petit train. Et pas grand chose d’autre.

    Alors oui, je suis allé à Saint Just animé par la curiosité, mais sans attente particulière. J’ai vu ces quelques pierres. Elles étaient jolies, certes. Surtout, elles étaient tranquilles, dans leur petit cocon de verdure au milieu de cet amas de broussailles infranchissables qui semblent être une bonne partie de la végétation de la région.

    stjust

    Et comme il n’y avait pas un bruit, pas une route, pas une voiture ; comme j’avais tout mon temps, et que la journée était agréable ; comme l’endroit me plaisait, j’ai continué à suivre le chemin, qui partait se perdre je ne sais où. D’abord vers cette maison qui m’intriguait ; seul, au milieu de nul part, avec sa petite tour en pierre. Inspirante. Paisible. Tranquille, elle aussi.

    Et puis j’ai vite compris que l’alignement de St Just, ce n’était pas qu’une dizaine de pierres ; je l’ai compris quand j’ai vu la suite des alignements, avec un début de carte ; quand j’ai vu d’autres pierres alignées ; quand j’ai vu que le chemin continuait. À chaque alignement, un panneau décrivant l’alignement, sa fonction, et ce à quoi il ressemblait par le passé. Des explications pour les tumulus, pour les marres (pas naturel du tout, mais bien des mini carrières ayant servis à la production de ces pierres que l’on trouve un peu partout désormais). Contrairement à Carnac, les pierres ici semblent accessibles ; on les voit ; on les comprend. Il y en a beaucoup moins, mais ce n’est pas grave. Ce n’est pas la quantité qui compte. Il y a des panneaux. Pas besoin de payer pour un (audio) guide ou pour un tour explicatif en petit train.

    J’ai encore marché un bon moment, autant pour le plaisir de marcher dans cet endroit calme et reposant, que poussé par la curiosité de voir jusqu’où tout cela allait. Et puis j’ai fini par arriver « au bout ». En fait, j’aurai pu continuer de marcher . Les sentiers de balades sont nombreux dans le secteur, et j’aurai pu en profiter encore… mais j’étais rendu au bout des alignements. Encore quelques pierres, et puis un petit éperon rocher. Une mini falaise. Une rivière qui coule au fond. Une magnifique demeure de l’autre côté de l’eau. Une carte indiquant qu’il est possible de se promener en suivant la rivière pendant encore… pendant encore combien de temps ? J’ai fait demi-tour, rentrant tranquillement à ma maison, gardant dans un coin de ma tête l’envie de revenir marcher au hasard, par ici, bientôt.

    Le soir, j’étais garé sur le parking d’un centre commercial. Est-ce que ma balade à St Just a été une parenthèse entre le rayon « décoration extérieur » d’un Weldom et le rayon « vêtement homme » d’un Auchan ou est-ce que ce parking n’est pas plutôt une parenthèse dans mon exploration de la région ? Après tout, quelques jours de pause se profilent après une soirée à biper, et je suis à quelques kilomètres du début de la côte sauvage…

    Un commentaire

    1. Commentaire de Kaly

      Magnifique, vraiment !

      Alors bonne(s) route(s), bons chemins, belles balades…

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