Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionJanuary 16th, 2020
  • Alors donc nous avons réussi à quitter Peyriac. Pour moi, l’objectif suivant restait celui que je m’étais donné quelques jours auparvant et que j’avais -légèrement- reporté : faire un tour sur l’île Sainte-Lucie, et ensuite continuer, probablement jusqu’à Leucate. Le plan convenant à Nina, nous sommes partis dans une course de camions. J’ai donc retrouvé Nina, un peu plus tard, sur le parking permettant d’accéder à l’île Sainte-Lucie.

    Petite balade tranquille et plutôt agréable, certes, dont on m’avait parlé à plusieurs reprises m’annonçant avec enthousiasme la beauté des lieux. Et il est vrai que les lieux sont assez jolis… mais il manque à l’ensemble un petit « quelque chose ». Peut-être un peu plus de relief. Ou un peu plus de contraste… bref, nous revenons contents de nos quelques heures de balade, mais cela n’a rien à voir avec l’émerveillement de Peyriac.

    La journée est bien avancée ; un peu plus que prévu. On en a plein les jambes. Un peu plus que prévu. On se dit qu’on pourrait se trouver un petit endroit sympa, prêt de la mer, et dormir ici ce soir. Un peu moins loin que prévu. On cherche un peu sur park4night, au cas où l’on arrive à avoir un coup de chance pour une fois.

    On trouve un endroit indiqué qui semble très prometteur. Il s’agirait d’un parking, juste à côté de la plage. On reprend donc la route, en suivant les indications du GPS. Au bout d’un moment, celui-ci nous amène avec un grand enthousiasme, ici :

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    Pourtant, sur la carte, ça correspond toujours à une route. On s’arrête, pour jeter un oeil quand même. Ça passe. Et en effet, on arrive directement sur le sable. Directement sur la plage. Il y a d’ailleurs quelques voitures qui sont garées là. Alors… pourquoi pas nous ?

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    Y’a pas à dire, moi ça me convient parfaitement ! Parce qu’après tout, ce genre de vue par la fenêtre de sa maison, c’est dur de dire non !

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    Nous passons la soirée posés tranquilles dans le Chamion à discuter. Une amie à Nina lui a dit « ne fais pas ton camion trop confortable, sinon les gens viendront squatter tout le temps chez toi ». Ça tombe bien, moi j’aime bien qu’on squatte chez moi ! Et puis il y a un autre squatteur, qui semble bien se faire à la maison aussi : Seth ; un petit chaton que Nina a sauvé d’une poubelle il y a cinq mois, et qui l’accompagne depuis. Il passe une partie de la soirée à courir sur la plage, à découvrir ce nouvel environnement, et une autre partie à dormir confortablement sur les coussins. Chat voyageur, qui semble s’habituer et s’adapter très facilement à ses nouveaux environnements.

    Le lendemain, je reste un long moment à profiter de la vue depuis la fenêtre de mon lit en mezzanine. Depuis quelques temps, j’ai pris l’habitude de garder le volet ouvert la nuit. Comme le chamion est orienté plein sud le plus souvent, la chambre se retrouve orientée plein est. Je me fais donc réveiller par le soleil levant. J’ouvre les yeux, j’admire un nouveau spectacle chaque matin, souvent dans un nouveau décor, et je me rendors serein sans le moindre problème.

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    Petit début de journée tranquille et pas trop vite. Un petit thé, au soleil, en regardant les vagues. Et puis après, on se décide à regarder la carte, pour fixer la prochaine étape et l’itinéraire pour y arriver. Il semblerait qu’il y ai des jolies falaises entre la Franqui (un peu plus loin) et Leucate (juste après). On décide donc d’aller y jeter un oeil. Et pour y aller, d’après la carte, la route sur laquelle on est (sur la plage) rejoint une route goudronnée un peu plus loin. À condition de traverser la petite flaque d’eau juste à côté, et de rouler un petit moment. Comme on a deux véhicules, on se dit que l’un arrivera bien à tirer l’autre en cas de soucis. Au final, le seul soucis que nous aurons sera de pas pouvoir rejoindre la route que nous visions, un fossé nous empêchant de franchir le dernier mètre. Nous ferons donc demi-tour, non sans avoir quand même bien profité de notre petite excursion !

    Peu après, je gare le Chamion sur un parking un peu avant d’arriver à la Franqui. Comme la route est un cul-de-sac, nous serons obligés de repasser par ici. Et comme ma maison n’est pas toujours très simple à garer (quid de deux maisons !) j’embarque chez Nina pour aller jusqu’au bout de la route. De là part un début de sentier qui longe la mer (au pied de la falaise) pour aller voir le cap un peu plus loin. Petite balade d’une demi-heure… la brume s’est levée à un moment ce matin, mais nous finissons par en sortir et à retrouver le soleil. Ce qui me permet notamment d’admirer un phénomène que je n’avais jamais vu avant : une course de brouillard. Qui du blanc ou du gris arrivera le premier ?

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    Le sentier au pied de la falaise est vraiment très beau et on avance en discutant tranquillement jusqu’au cap qui semble être l’objectif à atteindre.

    Pour autant, qui dit cap dit « mais qu’est-ce qu’il y a donc de l’autre côté ? » Nina essaie de répondre à cette question en passant par en haut, curieuse de voir ce qui se passe sur le plateau. Montée un peu trop raide pour moi, je reste au niveau de la mer. On se retrouve, un peu après. Et forcément, après un cap, qu’est-ce qu’il y a ? Un chouette chemin qui continue, vers un autre cap. Et comme on est curieux, et bien on décide d’aller voir plus loin… même si le chemin est moins confortable et a tendance à disparaître régulièrement.

    Nous continuons d’avancer dans ce paysage magnifique ; la falaise est assez impressionnante avec ses différentes strates, et son érosion évidente qui te dit « fais attention, si tu éternues je vais te tomber dessus ».

    Et puis à un moment, on voit des silhouettes en haut de la falaise. On échange quelques mots avec eux. On leur dit que l’on veut rejoindre Leucate à pied (oui, notre projet a évolué !) ; ils nous répondent que c’est impossible. On se regarde avec Nina. Il semblerait que nous ayons la même vision de l’impossibilité : on décide d’y aller !

    Le chemin n’est pas toujours très facile ; on improvise un peu parfois, mais on s’en sort.

    Et soudain, on arrive sur une magnifique plage, cachée par les falaises ; on se pose un peu, à admirer les lieux et à profiter de leur tranquillité.

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    Nous sommes quasiment arrivés. On grimpouille encore un peu sur les rochers, et finalement, la civilisation apparait devant nous.

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    C’est toujours une sensation un peu étrange, après avoir marché plusieurs heures, dans des conditions pas très faciles, avec l’impression de déconnecter du monde, de se retrouver dans une ville. Ça prend un petit moment pour se reconnecter. Pour reprendre pied avec la réalité.

    Après un petit moment d’hésitation, on décide de se trouver une boulangerie -il commence à faire faim !- avant d’attaquer le chemin retour. On hésite encore sur l’option du chemin retour. En stop ? Ou par un chemin sur le plateau ?

    Leucate plage, où nous sommes, est complètement mort… On décide donc d’essayer le stop pour soit nous ramener directement à la maison, soit nous rapprocher du village. Nous arrêtons une dame sur son vélo avec qui on discute un peu. Elle commence par nous parler du carrefour contact au premier rond point, mais quand on insiste un peu en parlant plutôt de vrai petit commerce, elle nous confirme la présence de plusieurs boulangeries dans le village. Ainsi que d’un bureau de poste (il me faut des timbres) et d’un vétérinaire (Nina s’inquiète pour Seth).

    Leucate Village nous plait bien. Les boulangeries sont fermées (elles ouvrent à 16h, il n’est que 15h30) mais on trouve un magasin bio ouvert, et largement de quoi nous sustenter. On discute encore un peu. On se dit que finalement, là où la maison de Nina est posée, ça peut être pas mal pour passer la nuit. Il me faudra juste retourner chercher ma maison à moi (le grand classique en voyage : ne jamais laisser quelque chose derrière soit ! Ça s’applique même pour les maisons !).

    On repart à travers les petits chemins sur le plateau. Juste en sortant du village, on découvre un petit bout de parking, facile d’accès, à l’écart des maisons (Seth pourra aller se balader) ; nouveau changement de plans : on va chercher les maisons, et on revient ici. La balade retour par le plateau est beaucoup plus rapide ; et beaucoup moins fatigante.

    On récupère nos maisons, et on revient s’installer sur notre petit coin de parking tranquille. Le village n’est pas loin. On fait un détour par la boulangerie. Il me reste du fromage du marché de Peyriac, et on a bien envie de s’ouvrir une bouteille de vin. Le pain frais viendra compléter le menu. Et la présence de croissants maisons et de petites tables dans la boulangerie vient confirmer mon programme du lendemain matin…

    La soirée sera courte ; la marche nous a quand même bien fatigué. Altitude départ : 5 mètres. Altitude finale : 5 mètres. Altitude maximale : 50 mètres. Dénivelé total : beaucoup ! Et plein de marche sur les cailloux !

    Je dis au revoir à Nina qui part se coucher. La santé de Seth l’inquiète, elle va donc passer par une case vétérinaire. Comme nous allons dans la même direction, suivant un itinéraire probablement identique, il y a de fortes chances qu’elle me rattrape un peu plus tard en Espagne. En attendant, je continuerai de nouveau tout seul les prochains jours !

    Un commentaire

    1. Commentaire de Patrice GEORGES

      Jolies photos, mais attention photographe, certaines sont un peu floues!
      Bises.

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