Depuis quatre moi et demi que je suis sur la route, je parle (plus ou moins) régulièrement de mon voyage. Je parle des lieux que je visite, des paysages que j’admire, des gens que je rencontre. Des endroits où je plonge, de ceux où je marche, de ceux où je me repose…
Et puis je parle un peu aussi du fait que j’écris. Depuis huit ans maintenant, voyage et écriture sont, pour moi, indissociables. Ecriture sur mon blog, au début. Puis, depuis cinq ans, écriture de livres. Depuis ce moment où je me suis réveillé avec une idée sur le bord du lac Supérieur, avec un « et si » dans ma tête, depuis ce jour là, j’écris des livres quand je voyage.
“J’en profite d’ailleurs pour faire un rêve. Un rêve qui m’apporte la clé du texte que j’essaie d’écrire depuis le début. Si tout se passe bien, ça devrait enfin décoller.”
Ca a décollé. La trilogie du Pourquoi Pas ? m’a gardé occupé pendant quelques années. Elle m’a même « forcé » à reprendre la route, en aout 2014, pour que je puisse en terminer l’écriture. Mais alors que je terminais l’écriture de la trilogie, je commençais l’écriture d’un autre roman.
« La demoiselle de l’Alaska »
Inspiré par une rencontre magnifique, lors de mes propres aventures en van. Une rencontre aux sources chaudes d’Umquat un lieu qui, vous l’avez sans doute compris, revêt une grande importance pour moi. Un endroit où j’aurais toujours besoin de revenir, pour me ressourcer (sans faire de mauvais jeu de mot).
Elle s’appelait Tassa. Était originaire d’Alaska. Sur la route depuis qu’elle avait 16 ans. Elle en avait 21 quand je l’ai croisée. Elle aurait donc 26 aujourd’hui, si par chance nos chemins se croisaient à nouveau. Je n’ai pas appris grand chose de son histoire. Mais suffisamment pour m’intriguer. Suffisamment pour me donner envie d’en savoir plus.
Incapable de la retrouver, incapable de lui poser moi-même la question,
j’ai décidé de lui inventer l’histoire que je ne lui connaissais pas…
Un autre genre d’autofiction, sans doute.
Depuis un an et demi maintenant, Sally -cette Tassa imaginaire- est devenue ma compagne de route. Elle me suit, me murmure des mots aux oreilles, se projettent dans les gens que je rencontre quand ce n’est pas moi qui la projette à mes cotés pour voir comment elle se comportera… voilà bien longtemps que je ne suis pas seul dans ma tête quand je voyage…
À plusieurs reprises au cours de ce voyage, j’ai parlé d’écriture. J’ai expliqué que ça avançait bien. Que le livre progressait. Alors que j’étais sur les bords du Rio Dulce, aussi bien à Alquimia qu’à Hotelito Perdido, j’ai écris plus que je n’avais jamais écris. C’était juste une sensation, difficile à quantifier, alors que j’écrivais à la main, dans un cahier à petits carreaux… maintenant que je passe des heures à recopier tout cela (sur un clavier sans lettre “t” et sans accent circonflexe) je me rends compte de l’avancement réel de l’écriture.
Alors… juste quelques chiffres, comme ça, pour tenir informer le lecteur potentiel :
- Ma référence en terme de « page » est le format « trilogie du Pourquoi Pas ? », dans lequel chaque livre fait entre 260 et 280 pages.
- Sur un mois passé à Alquimia et Hotelito Perdido, j’ai écris l’équivalent d’environ 160 pages. Oui, un cinquième de trilogie en un mois ! Et un budget stylo en conséquence !
- Il me reste encore une quarantaine de pages à recopier patiemment…
- Le début de « la demoiselle » est bien avancé, avec 140 pages d’écrites.
- Je continue d’écrire de façon non linéaire ; au total, ce sont donc pas loin de 300 pages qui sont déjà écrites.
- J’ai désormais l’histoire assez au point dans ma tête, et l’impression que je me dirige vers un livre de 400/450 pages. Peut-être un peu plus… et oui, je connais la fin !
- Je pense que je resterai sur un format « livre simple ». Pas envie de me relancer dans un format trilogie. Ce serai donc un « one shot » un peu long.
- Pour le moment, je n’ai aucune idée de quand tout cela sera terminé. De quand je pourrai faire ma première relecture, ma deuxième, ma troisième et ma quatrième. Puis, une fois que je connaitrais tout par coeur, de quand je pourrais partir en quête de relecteurs. Le processus est encore long, mais il avance ! Il est tout à fait possible que l’écriture me « force » à nouveau à retourner faire un tour aux États Unis, vers des régions que je connais un peu moins…
- Oui, on recroisera certains personnages de la trilogie dans « la demoiselle ». Mais si je l’appelle souvent « le tome 4 » par facilité, il ne s’agit aucunement d’une suite. Ce n’est pas non plus une préquelle ou une séquelle. Il pourra être lu de façon tout à fait indépendante de la trilogie. Mais dans ma tête (qui est un univers merveilleux) la trilogie est autant une ouverture vers la demoiselle que la demoiselle est une ouverture vers la trilogie. Il est peut-être temps que j’invente le terme de paraquelle ? Ou simplement que j’utilise le mot « parallèle », qui existe déjà…
- Oui, je suis content de ce que j’ai produit jusqu’à présent. J’arrive à m’éloigner de l’univers du Pourquoi Pas ?, continuant d’évoluer dans ma façon d’écrire, et dans ce que j’ai envie d’écrire… et ça, c’est bien, parce que je n’ai pas envie de m’enfermer (déjà !) dans un moule d’écriture. Je ne pense pas pour autant que le lecteur de la trilogie sera complètement dépaysé. Et ça, c’est chouette aussi !
Tu me laisseras un minimum de délai quand il s’agira de relecture, s’il te plaît !
Mais j’ai bien hâte…
Les critiques reprochent à Jacques Poulin d’écrire des romans trop courts et de ne pas publier assez souvent.
Ce à quoi il répond qu’il écrit généralement des volumes de 300 pages ou plus, puis qu’il en jette la moitié…
A mon avis il est trop sévère, mais dans le contexte actuel, la plupart des auteurs ont tendance à être trop bavards et à délayer. A toi de trouver le juste équilibre. Dans la trilogie c’était plutôt réussi alors on t’attend au tournant !
@kaly: dire qu a l epoque tu ecrivais “Tu sais que tu as une (re)lectrice pleine de talent pour t’aider quand tu auras écrit quelque chose”. C’etait beaucoup plus enthousiaste ;)
http://pourquoi-pas.info/101010/?p=784
@la feuille: j ai l impression d aller dans la profondeur plus que dans le delayage. Bavardage, mais bavardage utile. Je reprochais au tome 1 d etre un peu trop superficiel. J etais content d etre alle un peu plus en profondeur dans le 2 et dans le 3, mais j ai envie de continuer de detailler les personnages et les idees le plus possible.
Eueueuh… la relectrice pleine de talent est toujours aussi enthousiaste !
Simplement, si tu dois me poster 500 pages, je préfère avoir le temps de vraiment les savourer ! J’ai souvent travaillé en heures sup’ sur tes textes, et quand je bosse dessus, je ne fais rien d’autre !
C’est bien quand tu peux anticiper et poster des fragments terminés avant que tout soit fini. Pour la même raison.
Allez, arrête de bouder ! J’ai bien hâte, comme je te l’ai dit, et pour moi la demoiselle est une nouvelle histoire au sujet de laquelle je me pose déjà quantité de questions !
C’est à cause de ton clavier handicapé que la réforme de l’orthographe veut supprimer l’accent circonflexe?
J’espérais que ça passerai inaperçu…