Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionJuly 8th, 2011
  • L’avantage de dormir sur des haltes routières, c’est qu’en général, le lendemain la journée commence tôt ! La nuit n’a pas été si pire. Il n’y a pas tant de circulation que ça dans la région.

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    Oui, je me suis senti inspiré par le petit restaurant routier qui était là également. Un peu -beaucoup- déçu par le rapport qualité prix, mais bon. Un petit déjeuner consistant, ça commence quand même bien une journée. Surtout qu’aujourd’hui, on s’en va chez les étrangers du nord ! On traverse le fleuve, direction l’état de Washington. En fait, je ne sais pas trop trop quoi faire de cette journée. Je ne sais pas trop où aller, mais je me dis qu’aller jeter un œil au mont Adams et au mont St Helens pourrait être une bonne idée.

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    La route qui suit le fleuve pendant un moment est magnifique, et pas juste à cause des points de vues qu’elle offre sur le mont Capuche. Étrange quand même. Si on parle du mont Hood, ça en fait une montagne assez majestueuse et dominante. Parler du mont Capuche, par contre, transforme ça en petite colline pittoresque à l’image du mont Patichou à côté de chez mes parents !

    On quitte la rivière à White Salmon, pour s’orienter vers le nord. Le mont Adams prend la place du mont Hood dans le pare brise. Même si celui-ci culmine 2000 pieds plus haut (600 m) je le trouve moins impressionnant, et moins inspirant.

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    On essaie de s’en approcher en empruntant une route au hasard. La route se transforme en chemin de gravel. On continue pendant un moment, mais la montagne ne semble pas vouloir se rapprocher. De dépit, on fini par se décider à faire demi tour, pour revenir vers la route qui devrait -d’après moi- nous amener au mont St Helens.

    Dans nos errements à tendance légèrement aléatoires, on voit un panneau indiquant des ponts naturels. Comme d’habitude, je suis toujours preneur d’une excuse intéressante pour arrêter de rouler et faire quelques pas à la place. Après une petite route particulièrement en mauvais état (ce qui n’est pas peu dire considérant les nids d’autruches que l’on a déjà rencontrés à plusieurs reprises) on arrête la voiture sur un petit bout de parking. Un panneau nous explique que ce sont des tunnels de lave qui se sont effondré. Faut dire que l’activité volcanique dans le coin est pas mal à la mode avec tout ces volcans !

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    La pause fait du bien. Le soleil est intense, et mon bras gauche commence à avoir un peu trop chaud. Pas de coup de soleil en perspective, mais je commence à faire un peu plus attention.

    On retrouve la voiture pour arriver, un peu après, à une intersection qui ne me dit absolument rien qui vaille. Par chance, juste avant il y a un plan de l’endroit où l’on se trouve. Je passe un long moment à le contempler, à essayer de comprendre, de savoir vers où il faut s’orienter maintenant. Mais le mont St Helens n’apparaissant nul part, je ne vois vraiment pas quel chemin prendre.

    On décide de faire demi tour, pour revenir au point d’information du parc, espérant que l’on ait plus d’informations.

    Pendant que je regarde les papiers, il y en a un qui attire mon attention. « À propos du Rainbow Gathering ». Ah bin oui, tiens, c’est vrai. On n’est pas loin ! Il y a des explications pour les gens qui y vont, mais aussi pour les gens qui n’ont pas prévu d’y aller, pour leur éviter d’étranges surprises. J’ai un petit pincement de déception. Après tout, ça m’aurait quand même bien tenté… mais en même temps, je suis bien content de ce petit tour d’Oregon un peu impromptu. Je ne pense pas que j’aurais été au Rainbow dans le bon état d’esprit. Peut être une autre année. Ou sur un autre continent. Qui sait !

    Une des rangers nous indique la route à suivre. Elle précise « si jamais vous ratez cette intersection, vous vous en rendrez compte rapidement : la route est bloquée par la neige un peu après ». Encore de la neige ? Ça me manquait…

    On ne ratera pas l’intersection, et la neige se contentera de rester sous forme de petite banc ayant oublié de fondre sur le bord de la route. Tant mieux !

    Un peu après, il y a écrit « reposez vous » à la craie sur la route. Le message me plait, je trouve qu’il arrive à point nommé. Puis juste après le virage, « reposez-vous ici ». Avec un petit parking, et surtout un accès à une magnifique petite cascade.

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    Une fois de plus, la route est vraiment mauvaise. J’attrape des nids de poules impressionnants à plusieurs reprises. Il y a aussi des parties juste en gravier avec des trous énormes, et parfois même des éboulements au milieu de la route. Le paysage est assez joli, même si c’est un peu une répétition de sapins à l’infini, et la condition du revêtement ne pousse pas à la rêvasserie. Bref, ça commence à devenir un peu lassant au niveau de la conduite.

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    Quand je vois un parking avec un départ de sentier vers « Middle Falls », je regarde sur la carte généreusement fournie par la ranger, histoire de voir si ça vaut la peine. Mais la balade n’y apparaît pas. On hésite sur la démarche à suivre, arrêtés sur le bord de la route. Une voiture de rangers s’arrêtent, et demande si tout va bien. J’explique qu’on se demandait si la balade est longue pour aller voir les cascades. Le ranger répond « 4 miles ». Ça ne m’inspire pas de rouler autant. Mais Danielle, elle, me dit qu’elle a compris « un quart de miles », ce que je trouve beaucoup plus raisonnable. Et en l’occurrence, je fais beaucoup plus confiance à Danielle pour comprendre qu’à moi quand il s’agit de cette langue étrange et bizarre où ils utilisent même pas les mêmes mots que nous !

    Et ça valait la peine ! Sous la fraîcheur des arbres, on est vraiment bien. On peut marcher en prenant notre temps, admirer le paysage, se relaxer. Et voir une jolie cascade.

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    Plutôt que faire demi tour, je propose qu’on tente notre chance en continuant un peu plus loin, toujours en suivant le sentier, qui semble peut être bien motivé à faire une boucle. Ça sera l’occasion de profiter d’une deuxième jolie cascade.

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    Le chemin rejoint la route, qu’il suit un petit peu, le temps de nous ramener à la voiture. Une autre petite balade, des plus simples et des plus agréables. Ça fait du bien de faire des pauses de conduite !

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    Des pauses, on s’en offre une petite dernière juste après être entrés dans la zone de risques volcaniques. J’aime énormément le panneau, qui se veut des plus rassurant. Un petit dix minutes sur le bord de l’eau (les pieds dans l’eau dans le cas de Danielle, plus courageuse).

    L’étape d’après nous amène aux « Ape Cave ». Les plus longs tunnels creusés par la lave, connus en Amérique du Nord, et ouvert à la visite. On gare la voiture. On va jusqu’à l’entrée des tunnels. On revient à la voiture, récupérer une lampe. Ça peut être mieux pour marcher dans le noir !

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    Notre superbe voiture de location a une superbe option que probablement seulement 1% des utilisateurs doivent connaître : il y a une lampe de poche cachée dans le plafond à côté de la lampe qui sert à éclairer le coffre. C’est l’avantage de dormir dans la voiture, on peut en observer les moindres recoins ! Par contre, on découvre très rapidement que cette lampe est loin d’être suffisante si on veut s’éclairer dans la grotte. On ressort donc, on retourne à la voiture, où cette fois je prends mon manteau, et où Danielle prend sa lampe à elle, pas mal plus efficace. Et on part à l’aventure, pour de vrai.

    Les lieux sont assez touristiques, mais la quantité de gens restent assez raisonnable. Les gens s’étalent rapidement dans les tunnels, et il est donc possible de se retrouver dans le noir, sans entendre ni voir personne.

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    Pour les photos, je triche un peu en utilisant – une fois n’est pas coutume – le flash que, d’habitude, je me refuse à employer. Mais bon, dans une grotte, il n’y a pas vraiment de choix. On profite quand même de l’obscurité complète pour faire quelques petites expériences photos, qui ne sont pas vraiment concluantes.

    Au final, on passera une bonne heure à se balader dans le noir. La plus part du temps, ma lampe est éteinte. Je me contente du peu de lumière que diffuse la lampe de Danielle. J’aime marcher de la sorte, dans un noir presque complet. Comme à chaque fois, ça me rappelle des épisodes de courses en forêt dans le noir, à deux, avec juste une lampe de poche pour s’éclairer. Que du bonheur !

    Après une longue marche, le plafond du tunnel commence soudainement à baisser. On se penche de plus en plus. L’idée de ramper ne me tente pas. De toutes façons, je ne pense pas que ce soit le but. Certes, il y a eut des courants d’air à plusieurs reprises, il doit donc y avoir une autre sortie, mais on n’est pas là pour ça ! On fait donc demi tour, suivant le même chemin. Difficile de se perdre dans un couloir !

    Le retour à l’air libre est un peu déstabilisant. On se réhabitue à la température extérieur (mon index gauche, celui qui avait le contrôle de l’interrupteur de la lampe), commençait à avoir vraiment froid et est bien content de ce retour dans des températures plus normales. Les yeux se réajustent également, et on continue notre visite éclair des lieux en roulant jusqu’au « Lava Canyon ». On fait ça un peu en aveugle. Je n’ai qu’un petit guide pas très précis sur la montagne, alors on ne sait pas trop à quoi s’attendre. On est sur le versant sud. C’est le côté nord qui a explosé. De notre côté, donc, la montagne est intacte. J’aurais bien aimé faire le sommet, mais c’est un 1400 mètres de dénivelé, et il faut compter une bonne journée. Ça sera donc pour une autre fois. J’essaierais de me rattraper cet été, parce que pour le moment, tout cela manque de grande randonnée et de sommets à la vue imprenable !

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    « Lava Canyon » nous offre une autre promenade des plus sympas. Un beau paysage, un canyon assez impressionnant sculpté par la lave, une belle petite chute d’eau et même un pont suspendu comme mon père adorerait !

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    De retour à la voiture une fois de plus, la journée est bien avancée. En fait, le soleil commence à décliner.

    J’ai réalisé un peu plus tôt que ce soir, on pourrait dormir à Portland, ce serait le plus simple (et surtout le plus confortable). Il y avait juste les chutes de Multnomah que j’avais envie de revoir une dernière fois. Pour ça, il faut donc retourner vers le sud, la civilisation, et l’Oregon. Quand au sommet du Mont St Helens que l’on laisse derrière nous, il s’ajoute au Mont Hood et au Mont Rainier dans la liste des sommets que j’aimerais avoir l’occasion de faire sur la côte ouest.

    La route qui nous ramène vers les gorges de Columbia nous fait passer juste à côté du site où se tient le Rainbow Gathering. D’ailleurs, il est assez facile de deviner les voitures qui en reviennent. Couvertes de poussière, avec des jeunes avec des têtes de hippies allumés à l’intérieur.

    Je roule assez tranquillement : en raison du Rainbow, les forces de police dans la région sont renforcées, soit disant pour une sécurité accrue. En réalité, leur but est de mettre le plus de contravention possible, pour dissuader les gens de participer au rassemblement. Une politique pratiquée depuis plusieurs années, sans le moindre succès.

    En terme de sécurité accrue, on verra 4 voitures de police sur toute la journée ; toutes dans le même secteur en effet. C’est intense comme surveillance…

    On retrouve finalement les gorges, après une route des plus mouvementées en terme de virages ! L’éclairage sur les falaises est magnifique, même s’il ne ressort pas très bien sur les photos prises en conduisant !

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    Et finalement, les chutes sont là ! Aussi grandioses que dans mon souvenir, avec le petit pont elfique pour pouvoir les admirer à mi hauteur.

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    Encore quelques minutes à les admirer, avant de retrouver la voiture pour une dernière fois aujourd’hui. Celle-ci nous ramène bien sagement jusqu’à la maison de Danielle. Je suis crevé. La journée a été longue, et une fois de plus, j’ai beaucoup conduit. La chaleur n’a pas aidé non plus…

    Je m’endors très peu de temps après être arrivé !

    On a beau être plus confortablement installés, il semblerait que l’on ai pris certaines habitudes. Comme celle de se réveiller tôt. Mais aujourd’hui, on est en mode relaxe. Il n’y a pas d’urgences, le programme est relativement bien établi, on va donc en profiter en prenant notre temps. Ça, ça veut dire « crêpes jambon fromages » pour le petit déjeuner. Ça continue à bien démarrer les journées !

    Puisque l’on n’a pas réussi à rejoindre le jardin de roses à pied, et que nous avons un magnifique ciel bleu aujourd’hui, on s’oriente sur l’option facile, consistant à se rendre en voiture. Facile, facile, c’est vite dit… les panneaux routiers sont un peu aléatoire, et ça reste bien compliqué de s’y retrouver, mais on y arrive. Et c’est vrai que le jardin de rose en octobre, c’est moyennement inspirant, mais par contre, en plein mois de juillet, c’est autre chose ! Mes parents me diront sûrement qu’il en va de même pour le Charbinat. Ça tombe bien, vu que le Charbinat cet été est aussi dans mes plans !

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    Et nous voilà finalement en direction de la côte. Puisque mon but est de découvrir de nouveaux paysages et de nouveaux horizons, on s’essaie par une route que je n’ai pas encore eut la chance de prendre. Je réalise un peu trop tard, par contre, que ce n’était peut être pas une bonne idée. En fait, la route va de ville de banlieue en ville de banlieue, avec tout ce qu’il faut de désagréable. Zone commerciale bien laide, lumières, trafic…

    Je finis par craquer, et à partir sur une petite route presque au hasard. Presque, parce que j’ai quand même la carte pour m’indiquer un peu où on s’en va. Ça aide. Le paysage devient tout de suite beaucoup plus intéressant, et on fini rapidement par se perdre dans les bois ce qui, il faut bien le dire, est pas mal plus agréable que des banlieues sans intérêt !

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    Mais il est vrai aussi qu’au bout d’un moment, les petites routes qui tournent, ça fini par être pénible. Ils sont beaux ces arbres, mais nous on veut de l’océan pour changer !

    Un observateur attentif aura sans aucun doute remarquer que sur l’avant dernière photo de route, la ligne blanche de gauche et les deux lignes jaunes centrales sont toutes belles, alors que la ligne blanche de droit est quasiment invisible. Oui, heureusement que j’ai des lecteurs attentifs pour remarquer ce genre de détails ! C’est parce que nous avons eut la chance de vivre une grande péripétie : nous avons croisé un camion qui peint les lignes au sol. Je me demandais comment c’était fait, j’ai désormais la réponse : il passe dans un sens pour faire trois lignes, puis passe dans l’autre pour faire la quatrième. J’ai bien l’intention d’utiliser ça comme indice dans le prochain roman policier que j’écrirais !

    On rejoint la 101, la route côtière, à l’un des rares endroits où elle n’est pas côtières. On descend donc d’une quinzaine de kilomètres vers le sud, pour récupérer la magnifique petite route, que je connais déjà et que j’aime bien, qui longe la côte à ce niveau. L’océan est enfin là, il était temps ! Il est livré avec nuages et vents froids, mais on fera avec !

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    Nous sommes à Pacific City. La ville de la brasserie du Pélican. J’ai une envie de poisson ou de fruits de mer. Il me semble qu’avoir passé autant de temps sur la côte ouest sans avoir mangé quelque chose qui vienne de la mer (exception faite de fish and chips, pas sûr que ça compte) est limite scandaleux.

    Après tout, j’écrivais il y a quelques mois que quitter la côte ouest sans voir un dernier couché de soleil sur l’océan était impensable. Je suis pas mal dans le même état d’esprit aujourd’hui, surtout en sachant que la prochaine fois, sur le Pacifique, je regarderais des levés de soleil ! Alors admirer ce magnifique océan pour une dernière fois en dégustant un excellent poisson, il me semble aussi que ça tombe sous le sens.

    On jette un œil au menu de la brasserie, mais celui-ci n’est pas assez inspirant pour moi. On repart donc à l’aventure.

    Les souvenirs me reviennent à la mémoire sans le moindre effort. Je me suis arrêté, j’ai fait cette balade là, je me suis fait réveillé par les deux gentilles madame parce que j’avais pas le droit d’être garé dans ce petit chemin…

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    Redécouvrir une région où l’on a déjà voyagé est, finalement, un sentiment qui me plait. Il y a tellement de choses magnifiques à voir partout qu’à une époque, je ne pensais pas revenir à ces endroits que je connaissais déjà. En réalité, je me rends compte que prendre le temps de (re)découvrir des endroits que l’on connait déjà est sans doute aussi important que d’en découvrir de nouveau. C’est un sentiment qui me plait. Et qui est d’autant plus agréable quand il y a la possibilité de faire découvrir la région à d’autres personnes. Je l’avais fait avec Virginie dans les rocheuses l’année dernière, ou avec Fannie à San Francisco. Et puis je l’ai fait si souvent à Montréal avec des couchsurfers…

    Aussi, quand je me rappelle, avec un bref instant de retard, le mini phare et l’arbre octopuss qui se cachent au bout de la route que l’on vient de dépasser, je fais demi tour sans la moindre hésitation. Je sais qu’aussi bien le phare que l’arbre plairont à Danielle. Pour ma part, je n’irais voir que le phare. Je me repose un peu dans la voiture pendant que Danielle va voir cet arbre aux nombreux rejets.

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    On avance, mais on ne trouve toujours pas de restaurants inspirants. L’heure avance également, et on commence à avoir faim un petit peu. Heureusement, je sais très bien ce qui nous attend un peu plus loin. Un petit snack rapide et gratuit, à base de dégustation de fromages !

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    Bon, en terme de fromages, la qualité n’a pas vraiment changé. On parle toujours de cheddar, plus ou moins vieillis, et une ou deux versions avec épices. Sans grand intérêt, mais ça nourrit quand même un peu. Par contre, en cet après midi d’été, les lieux sont pas mal plus visités. Il y a même une file d’attente pour la dégustation, qui nous oblige à la faire un peu plus rapide que prévue. Mais on arrivera à ne succomber à aucune tentation, et on reprendra la route sans rien acheter.

    Je suis en train d’envisager une autre alternative : s’arrêter dans une épicerie, acheter un bon morceau de saumon fumé, et déguster ça assis sur une plage. Je suis en train d’envisager cette option quand, justement, au détour d’un virage apparaît « la crique des pirates ». Restaurant qui semble directement sorti de mes attentes. Très belle vue sur l’océan, semble relativement classe, c’est juste parfait. J’ai quand même une petite mini hésitation devant les prix. C’est un peu cher. Mais en même temps, je n’arriverais pas à trouver ce que je cherche à un prix raisonnable. Et puis je me dis que ça sera ma façon de fêter le fait que j’ai finalement trouvé un acheteur pour mon piano à la toute dernière minute. Un acheteur qui ne négocie même pas les prix ! J’en suis fort aise.

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    Oui oui, c’est bien la vue que l’on a depuis notre table ! Et le menu est d’autant plus sympathique que l’origine des différents poissons est indiqué. C’est d’ailleurs ce qui fait que je ne prendrais pas les crevettes, même si elles sont très inspirantes. Des crevettes de Floride, je trouve ça un peu bête sur la côte ouest. À la place, je prendrais la sole grillée dans sa croute d’amande. Danielle prend un saumon farcis. Avec de la crème de palourdes en entrée. Le tout accompagné d’un excellent gewurstraminer… de Californie ! Certes, le vigneron s’appelle Dennis Martin (oui, Denis anglicisé avec l’ajout d’un deuxième N). La crème de palourdes laisse présager une excellente suite, et le vin est excellent. La suite, en effet, est excellente. Même si j’ai une petite préférence pour le saumon de Danielle, ma sole est succulente également, tout comme la purée. Les asperges sont juste craquantes comme il faut. Je me régale.

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    Le repas est excellent. Je n’ai plus faim, avant d’avoir terminé mon assiette. Mais du coin de l’oreille, j’ai entendu « cheesecake au chocolat » à un moment pendant le repas. Alors quand la serveuse vient nous demander si on veut du dessert, on éclate de rire. Avant de lui expliquer la raison. Mais la maison fait ça bien, alors on a le droit à un aperçu des différents choix avant, pour être sûr que l’on se trompe pas.

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    Le cheesecake est magnifique lui aussi, mais je n’en peux plus. Je craque à 3 bouchées de la fin. Danielle également. C’est trop pour nous. On demande une petite boîte pour ramener ça en souvenir pour notre petit déjeuner demain.

    Au moment de payer la facture, j’ai une agréable surprise : en Oregon, il n’y a pas de taxes de vente. À moins qu’elle soit déjà inclue dans les prix, mais je crois bien qu’il n’y a pas de taxes. Quand au service, il est coutume de laisser seulement 10% là où on laisse 15% au Québec. Je laisse quand même plus que ce que veux la tradition, mais au final, je me retrouve avec un repas moins cher que prévu, et aussi bon qu’espéré. Ça fait plaisir !

    Le soleil va bientôt se coucher. Je sais exactement où j’ai envie d’être pour le voir disparaître. La voiture nous y conduit assez rapidement, pendant que le soleil décline tranquillement à l’horizon, approchant dangereusement d’une barre de nuages qui traine malheureusement au mauvais endroit.

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    Hug Point. Je m’y étais arrêté une première fois, de façon imprévue, pour y faire une rencontre très sympa autour d’un thé. Je m’y étais arrêté une deuxième fois, avec Danielle. On avait alors découvert la petite cascade cachée. Ça me paraît l’endroit idéal pour dire au revoir à l’océan et à la côte ouest.

    On se promène un peu, on fait des photos, on discute. J’aime toujours autant l’endroit. Je me souviens de Tofino. Il n’y a définitivement aucune comparaison possible. Je veux bien que Tofino soit un bel endroit, mais ça n’a rien à voir avec Hug Point et la côte de l’Oregon.

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    Le soleil est parti se cacher derrière les nuages. Il n’y aura donc pas de couché de soleil ce soir. Seulement la beauté des lieux, qui me suffit parfaitement.

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    La nuit fini par tomber. Cette fois ci, j’ai mon pied photo. J’explique le principe du light painting à Danielle, qui comprend tout de suite.

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    Et moi, je m’offre un petit classique de fin de voyage :

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    Il fait nuit noire. Il ne nous reste plus qu’à remonter dans la voiture. La route qui nous ramène jusqu’à Portland se fait bien. Il n’y a pas grand monde, la route est belle, et on est vite rentré !

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    C’est la dernière… le temps a passé vite, comme prévu. J’ai envie de savourer Portland une dernière fois. De me promener encore un peu dans ses rues. De ressentir encore une fois le « Keep Portland Weird » qui caractérise la ville.

    La voiture doit être ramenée pour 10h. Le temps de se réveiller, de ranger, vider, nettoyer, préparer, on est de retour à l’agence à 11h. La bonne nouvelle, c’est que l’on rend la voiture dans un parking souterrain. Alors forcément, il sera plus dur de voir les nombreuses petites rayures sur le bas de caisse, récupéré à l’occasion des nombreuses excusions sur petite route. Du coup, même si je trouve un peu mesquin le 7,50$ pour l’heure supplémentaire, je ne dis rien. Le montant final est des plus raisonnables, même en ajoutant les assurances.

    La voiture rendue, il est temps de partir au hasard dans les rues de Portland.

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    En fait, peut être pas si tant au hasard que ça. Danielle veut m’amener voir la librairie Powel. Elle fait tout un coin de rue, et est l’une des plus grandes (la plus grande ?) aux États Unis.

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    On reste un long moment à errer dans les rayons. Que ce soit dans les livres rares, les livres neufs, les livres usagés… je reste un long moment à contempler une vieille édition des dragons de Pern, me forçant à me persuader que mes bagages débordent déjà. Le pavé est magnifique, mais énorme !

    Nagé, c’est bien connu, ça creuse. Que ce soit dans l’eau, ou dans les livres. Et Portland est assez connue pour ses petites cabanes à bouffe. Il y en a plein au centre ville. L’une des nombreuses preuves de la pauvreté omniprésente à Portland.

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    En fait, il y en a tellement que le choix devient trop compliqué à faire. Au final, l’argument « buffet » pour 2$ de plus que les cabanes l’emporte, et on se retrouve, confortablement installé, devant une assiette pleine d’indiennerie. Ah pis tiens… pourquoi pas une deuxième après tout !

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    Le ventre bien plein mais les lèvres relativement brulantes, on repart à l’aventure dans les rues de Portland.

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    On découvre un magnifique mini golf souterrain et fluorescent, sur le thème des pirates, avec une déco super.

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    Et je m’offre une autre petite visite de parking.

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    On marche beaucoup, mais on digère aussi, et ça fatigue. On se dirige vers le bord de l’eau, où je m’offre une mini sieste bien méritée.

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    Cette dernière journée, plus relax, plus tranquille, me fait du bien. J’aime Portland, un peu comme Montréal. Pas pour la ville, qui n’est pas particulièrement belle, mais pour l’atmosphère qui s’en dégage, pour la façon dont les gens l’habitent. Le mot qui me vient le plus régulièrement à l’esprit pour décrire Portland, c’est « vintage ». La ville semble avoir un peu mal vieilli. Elle s’est décolorée avec le temps, à l’image du ciel gris, si souvent présent. Mais les gens l’aiment. Ils l’habitent et la font vivre, et ça paraît. Et c’est ça que j’aime, à Portland comme à Montréal. C’est l’interaction qui existe entre les gens et leur ville. En comparaison, Toronto et Vancouver ressemblent plus à des coquilles sans âmes -belles, assurément, mais artificielles et tristes. Ici, la ville colle à la peau, et il est facile de s’en imprégner, de la ressentir, de la vivre, et de la comprendre. Allongé dans l’herbe, je suis particulièrement bien.

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    On a traversé la rivière. Danielle devait aller à son entrepôt, de l’autre côté, pour gérer un ou deux trucs. De mon côté, j’avais bien envie de profiter du point de vue que l’on peut avoir sur la ville depuis l’autre rive. Ce faisant, on passe juste à côté de là où s’était tenu la décompression Burning Man. Là où, par hasard, j’avais rencontré Danielle en octobre dernier. Les lieux sont désespérément vide. Quand il n’y a pas de gens bizarres et de lance flammes pour les occuper, il s’agit d’une simple et banale friche industrielle sans intérêt.

    La balade le long de la rivière longe malheureusement une autoroute. C’est la mode de mettre des autoroutes là où il faudrait plutôt avoir des grands parcs. Pour l’occasion, Portland a quand même fait un effort. L’autoroute était initialement sur le bord de l’eau. La promenade a été ajouté par après, pour permettre aux habitants d’avoir quand même un accès. La prochaine étape, raser complètement l’autoroute, ne semble malheureusement pas au programme.

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    Aujourd’hui, c’est le « first thursday ». Le premier jeudi du mois quoi. J’ai appris par hasard (merci couchsurfing !) que dans le quartier Pearl, tout les premiers jeudis du mois, les galeries d’art ouvrent grandes leurs portes au public, et offrent souvent des animations musicales et/ou des boissons et/ou à manger.

    Notre balade sur le bord de l’eau terminée, on saute donc dans un tram (gratuit dans le secteur du centre ville) qui nous amène directement là où se passe l’action, et on rentre dans une première galerie, au hasard. Je ressors un peu déçu de l’ambiance, beaucoup trop guindée, dans une place beaucoup trop snob à mon goût, et où le vin est vendu au verre et hors de prix. Par contre, j’en profite pour noter une excellente idée pour présenter des oeuvres d’art, à base d’aimant et de vitre. Je garde ça dans un coin de ma tête pour ma prochaine expo tient !

    C’est la première fois que je viens me promener dans Pearl. Je regrette de ne pas être venu plus tôt. Je viens de trouver le quartier un peu plus branché. Un mélange entre St Roch et le Plateau Mont Royal saupoudré de canal Lachine. Une grande partie du quartier était occupé par une gare de triage, et par des entrepôts. Quasiment tout a été détruit. Je n’en connais pas la raison. S’il s’agissait juste d’un magnifique projet d’urbanisme audacieux, ou si il y avait d’autres motivations en arrière. Quoi qu’il en soit, il en résulte un quartier très vivant, plutôt moderne, et où il est vraiment agréable de se promener. Typiquement le genre de quartier où j’aime vivre.

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    Anecdote : c’est l’histoire d’un technicien responsable des aiguillages. Un technicien qui adore peindre, et qui est fasciné par la Grèce antique. Ce technicien travaille la plupart du temps sous un viaduc, où les trains de marchandises ont à manoeuvrer et, souvent, à attendre que la voie se libère. Alors le technicien en profite pour monter sur les wagons, et peindre les colonnes qui l’entourent. Avec le temps, les chauffeurs ont pris l’habitude d’attendre que l’artiste ai fini ce qu’il était en train de faire avant de repartir, même si la voie s’est libérée un peu plus tôt. Il en a résulté une douzaine de colonnes, dont quelques unes sont exposées en hommage.

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    On enchaîne les galeries d’art. Le quartier est très prospère à ce niveau là, c’est impressionnant. Si je suis sorti déçu de la première, l’ambiance est plus sympa par la suite. En fait, il n’y a pas juste les galeries qui jouent les portes ouvertes. Une banque, par exemple, fait étalage d’œuvres d’art un peu partout dans ses bureaux, en offrant fruits frais, biscuits, et limonades. Dans cette galerie, il y a deux musiciens, qui jouent de la harpe et de la flûte à bec. Là, on nous offre un peu de fromage, et dans cette bijouterie, un verre de mousseux. Il est très clair que l’on aura pas besoin de manger ce soir !

    Les visites s’enchaînent. Ça me plaît beaucoup. J’aime l’atmosphère que ça crée dans le quartier. Les gens viennent y déambuler, intrigués, découvrant des places qu’ils ne connaissaient pas, se rendant d’une galerie à une autre. Les œuvres sont très variées, et dans l’ensemble, j’accroche moyennement avec ce qui est exposé. Quand il y a des photos, je passe un peu plus de temps à regarder. Je me dis que Brasier aurait eut sa place ici, sans doute. Par contre, le prix de la plupart des œuvres m’énervent considérablement. Deux ou trois miles dollars, ça fait cher pour un tableau ou une photo…

    On s’arrête un peu sur le bord d’une fontaine pour se reposer les pieds. Pas longtemps. On entend une foule enthousiaste pas très loin, et on se décide à aller voir, pour tomber sur un petit concert en plein air, gratuit.

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    La musique est bonne, on en profite pendant un moment. On en profite également pour attraper une bière. Une IPA de la Hopsworth Brewery. La HUB comme on l’appelle généralement. La brasserie même où l’on s’était arrêté pour prendre une bière, la veille de notre départ de Portland, en octobre. Je trouve la coïncidence amusante.

    L’heure avance tranquillement. On reste un moment à écouter la musique puis, quand les musiciens prennent une pause, on reprend la route. Il commence à se faire tard, et je dois me lever relativement tôt demain pour être à l’aéroport vers 6h…

    On visite encore une ou deux galeries avant de sauter dans le bus qui nous ramène chez Danielle.

    Ça fait dix ans que je suis en Amérique du Nord. Je me rappelle encore, lors de mon tout premier voyage au Québec, de cette petite cordelette jaune qu’il faut tirer pour demander au chauffeur de s’arrêter. Je découvre, fasciné, que dix ans après, j’ai toujours autant de plaisir à tirer sur la petite cordelette pour demander l’arrêt. Allez savoir d’où vient cette fascination, je n’en ai pas la moindre idée de mon côté !

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    Commencer un nouveau livre, c’est comme attaquer un nouveau voyage. Il y a deux façons de le faire : en sachant exactement ce qui nous attend, ou en préférant garder une surprise complète. Je n’avais absolument aucune indication en commençant « L’ombre du vent », si ce n’est Iris, me disant que c’était un très bon livre.

    Je me suis jeté dessus, sans chercher la moindre information supplémentaire. Il était hors de question, par exemple, de lire la quatrième de couverture. Je ne lis jamais les quatrièmes de couverture. C’est un peu comme regarder des photos d’un endroit avant d’y aller. Ça enlève l’effet de surprise.

    J’ai attaqué ce voyage en sachant que l’île de Vancouver, comme Seattle, étaient des endroits à voir absolument. Mais sans chercher à avoir aucune information supplémentaire. J’ai attaqué la lecture du livre au même moment, et les deux se sont retrouvés intimement liés.

    Et puis finalement, tout c’est mélangé. J’ai commencé à lire dans le bus qui m’amenait à l’aéroport, et j’ai tourné le livre à la toute dernière page. Des images de Barcelone dans les années 50 se sont superposés à celles de la Colombie Britannique, de Washington et de l’Oregon. Un mix des plus intéressants.

    Maintenant, il ne me reste plus qu’à continuer sur Barcelone j’imagine ! Quand à l’Ombre du vent, si jamais vous avez l’occasion de le lire, plongez dedans. Les yeux fermés, en ne sachant pas ce qui vous attend. Laissez vous entraîner par la plume de Carlos Ruiz Zafón. Il vous tiendra compagnie, vous enlaçant dans une froideur des plus chaleureuse. Aussi surprenant que cela puisse paraître.

     

    Je n’aime pas me lever tôt. Encore moins me lever au milieu de la nuit. 4h15, c’est une heure pour se coucher, pas pour se réveiller. Mais bon… une fois de temps en temps, c’est quand même agréable de traverser une ville quand presque tout le monde y dort encore.

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    Je retrouve mon sac à dos très lourd, et le plaisir de marcher en l’ayant sur le dos. Dix minutes plus tard, je peux le poser pour attendre le bus. Transfert pour le tram, qui m’amène à l’aéroport. Il est petit et sympathique l’aéroport de Portland. Il me plait bien.

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    Et surtout, j’y vois pour la première fois des douaniers américains avec le sens de l’humour, souriant, et faisant des blagues aux passagers ! Ça, franchement, j’avoue que ça surprend !

    Le retour est classique. Attente. Avion. Avion. Avion. Atterrissage. Attente. Attente. Avion. Avion. Atterrissage. Attente. Attente.

    3670 photos plus tard, 2554 kilomètres à conduire, un nombre inconnu en stop, en bus, en avion, en bateau et en train, je suis de retour

    Assis à Montréal à attendre mon sac, je me demande combien d’heures de ma vie j’ai bien pu passer à regarder défiler des bagages sur un tapis roulant. Une valise noire. Une valise noire. Une valise noire.

    Oui, ça serait sans doute intéressant de compter.

    Oh, tiens, une autre valise noire.

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