Golden Gate Park ou Mont Royal ? Mont Royal l’emporte pour l’ambiance. Le Golden Gate Park pour son immense diversité (musées, jardin botanique, plan d’eau, etc…).
Et le dépaysement dans tout cela ? Après tout, je m’amuse à comparer régulièrement Montréal et San Francisco. C’est un peu dommage de traverser l’Amérique pour se retrouver dans quelque chose d’identique, non ? Mais rassurez-vous : le dépaysement est assurément là ! Si les deux villes se vivent et se découvrent de la même façon, elles se ressentent différemment ; elles ne vivent pas tout à fait au même rythme. Leurs points communs viennent mettre en valeur leurs différences. Chacune à son charme, son authenticité, qui rend l’autre toute aussi intéressante et unique ! Après tout, imaginez l’avenue Mont-Royal bordée de palmiers !
Chaque voyage que je fais est une forme de test pour moi. Chaque fois, je me challenge, je me demande si je vais réussir à rentrer. Après tout, mon premier voyage, il y a un peu plus de 9 ans maintenant, a été le point de départ de mon errance en Amérique du Nord. Depuis, chaque fois que je me rends à une nouvelle place, je me demande si celle-ci va savoir me séduire comme l’a fait Montréal. Chaque fois, je remets le Québec en question. Chaque fois, je me demande « vais-je venir vivre ici maintenant » ? J’ai réalisé il y a quelques temps que ce n’était pas nécessairement la bonne attitude à avoir. Si j’aime Montréal, pourquoi sans cesse vouloir aller voir ailleurs ? Pourquoi chercher mieux ou différent alors que j’y suis tellement bien ? Pourquoi sans cesse vouloir remettre ça en question ? J’ai arrêté de le faire. Arrêté de me poser la question « est-ce que, là maintenant tout de suite, je pourrais venir vivre ici ? ». J’ai arrêté de me poser la question juste à temps. Juste avant de découvrir que pour une fois, la réponse aurait pu être « oui ». Mais cela n’a plus d’importance pour le moment. Mon cœur est à Montréal. J’en ai eu confirmation en sortant de l’aéroport, il y a quelques heures. Il faisait plutôt bon, pour Montréal. Mais j’ai ressenti la différence de température. Le « froid » m’a saisi. C’était mon premier froid de l’hiver. Mon été m’avait semblé un tout petit peu trop court ; je l’ai rallongé juste comme il fallait pour être prêt à m’attaquer aux grands froids montréalais.
Mon avant dernière journée à San Francisco se raconte sans texte. La journée est passée. J’ai beaucoup marché. J’ai écrit. J’ai perdu les textes. Il reste les photos. Et quelques souvenirs, que j’ai plaisir à garder dans un coin de ma tête.
Après quelques pas au hasard, je me dirige vers la Coït Tower, où l’on a un très beau point de vue sur la ville et les perroquets.
Et en panoramique :
Et puis il y a Lombard Street, la rue tortueuse :
Le port, avec toutes ses petites attractions spéciales touristes :
Et sa célèbre Clam Chowder. Une soupe de palourdes servies dans un bol en pain. De quoi nourrir le touriste le plus récalcitrant.
Sans oublier, enfin, le port 39 :
Et les environs, toujours aussi touristique.
On complète avec encore un peu d’architecture :
On compense l’énergie perdue par un magnifique cheesecake de la mythique (pour moi) cheesecake factory
Et puis finalement, on termine, avec quelques derniers filets.
Tout cela justifie parfaitement, ensuite, d’aller se coucher, et de dormir d’un sommeil des plus profonds !
Dans un voyage, la dernière journée est souvent un peu particulière. J’ai dors et déjà l’impression que c’était il y a une éternité. C’était il y a dix jours… dernière journée somme toute un peu particulière, et à la fois sans grand intérêt. Étrange et normale à la fois. Je ne sais trop comment la raconter, quoi dire à son sujet. Je ne voulais pas nécessairement la raconter, mais il me fallait terminer le récit…
Au cours des deux derniers mois, j’ai été beaucoup absent de Montréal. Peut-être même un peu trop… il était temps pour moi de rentrer, de me réintégrer dans ma petite vie « normale » de Montréalais. Ces derniers jours à San Francisco, j’avais vu ce que je voulais voir. Il me restait une petite liste d’activités touristiques, de choses à voir, de choses à faire. Je n’étais pas plus motivé que cela à les faire. Après tout, sachant que j’allais revenir un jour, il fallait bien que je me garde quelques petites choses à faire.
Exit Alcatraz donc. La visite est un peu trop chère pour mon budget, et j’ai l’impression que son principal intérêt, c’est le point de vue sur la ville. Mon point de vue, je l’ai eut la veille au soir. J’ai le sentiment d’avoir fait assez de photos, je ne cherche pas à en faire particulièrement plus. Cela peut surprendre les gens qui me connaissent… cela me surprend en tout cas.
Le programme de la journée sera simple : promenade dans un quartier de San Francisco que je ne connais pas encore, avant de rejoindre Jane au Ferry Building. Là où il y a des belles petits choses à manger. Ce soir, je fais la popote. En échange, elle m’héberge pour ma dernière nuit à San Francisco.
Le quartier que je ne connais pas encore, c’est « Mission ». L’un des quartiers dynamiques, avec ses bars et ses nights clubs ; il paraît également que l’on se sent au Mexique quand on s’y promène.
J’ai les jambes fatiguées d’avoir trop marché ces derniers jours. J’ai le moral dans un état étrange : hâte de rentrer à Montréal, déception de partir, de voir le voyage se terminer, stress parce qu’il reste des choses à gérer suite à l’accident avec la voiture, envie de découvrir encore San Francisco etc… mes jambes ne semblent pas m’amener où il faut cette fois. Je me promène dans « Mission » sans voir grand chose d’intéressant. Si d’habitude marcher au hasard fonctionne plutôt bien, cette fois ci, c’est un échec complet. Je marche sous un soleil magnifique, mais les rues ne me parlent pas. Les bars et la bonne ambiance sont ailleurs. Je ne trouve rien, ici, qui m’inspire. Je m’égare un peu, je marche un peu trop longtemps.
J’ai l’impression que c’est à peu prêt tout ce que j’ai à dire sur cette journée. Je suis perdu dans mes pensées. Je m’interroge, me pose énormément de questions sans réponse. Je m’arrête dans un petit café sympa à un moment ; celui-ci est rempli d’étudiants en train de travailler sur leurs ordinateurs… je suis sceptique, indécis. La journée a commencé un peu tard, et du coup passe assez vite.
Je retrouve Jane au point de rendez-vous convenu. Ça fait plaisir de la revoir, de remarcher à nouveau avec elle. On fait le tour du marché. En ce mercredi de fin d’après midi, il y a beaucoup moins d’activités, beaucoup moins de maraîchers également. Nous prenons notre temps, regardons, observons certaines choses étranges, posons des questions. Comme d’habitude, je n’ai aucune idée de ce que je vais préparer, je compte sur l’idée qui finira par me sauter dessus à un moment ou à un autre. Faire à manger dans une région que l’on ne connaît pas est toujours une expérience intéressante, un défi que j’aime me donner. Si je retrouve certaine chose « comme à Montréal » il y a également des choses très différentes. Le menu final sera relativement simple : sauté de porc à la mangue, pommes de terre sautées et poivrons rouges à l’étouffée, ainsi qu’un petit fromage de brebis du Vermont. À ma grande joie, on trouve également une petite sélection de bières de micro-brasserie américaine. On en choisit quelques unes au hasard. Résultat intéressant, sans être tout à fait renversant.
Et puis la soirée se passe. On discute de longues heures durant. Soirée typique d’une rencontre couchsurfing réussie : on profite à fond du moment présent, sachant que le lendemain je repars à l’autre bout du continent. On parle, on échange, on partage. On se reverra, assurément. Une fois de plus, j’ai un pincement au cœur. Une fois de plus, je rencontre une personne avec qui je pourrais tisser une belle amitié. Une fois de plus, je sais qu’il y aura des milliers de kilomètres entre nous dans quelques heures à peine. C’est assurément le défaut de couchsurfing… mais il faut faire avec. Et puis maintenant, je sais qu’il y a des gens magnifiques, un peu partout de part le monde.
Une bien belle façon de conclure ce voyage complètement fou, non ?