Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionMay 29th, 2021
  • D’être de retour sur la route fait que le blog a le droit à un nouveau dépoussiérage. Comme à chaque nouvelle maison. Ou à chaque nouveau voyage. Normalement il ne devrait pas forcément y avoir d’interruption dans les voyages. Mais normalement, il ne devrait pas non plus y avoir de pandémie. Facque voilà. C’est ça qu’est ça. La technologie a fait un peu des siennes, je me bas encore un peu avec wordpress, mais dans l’ensemble, ça se passe pas trop mal (si par hasard vous avez un message de “critical error” il vous suffit juste de recharger la page, c’est simple la technologie).

    Retour sur la route, mais pas retour 13 mois en arrière, là où je m’étais arrêté. Pas envie. Pour plein de raisons, que j’ai la flemme de détailler. Donc nouveau projet ; nouvel itinéraire. L’objectif est clair : rouler plein ouest jusqu’à Royan, puis tourner à gauche. Je sais, ça ressemble un peu à un pastiche d’un célèbre roman, à une échelle un peu moindre vu qu’on n’a pas les mêmes continents ici que ce qu’ils ont ailleurs ma bonne dame. Rouler jusqu’à Royan, donc, et ensuite prendre la direction du sud. De la Navarre. Et du désert de Bardenas. Mais pas que. Y’a plein d’autres belles choses que j’ai envie de voir dans le coin. Mais les Bardenas, c’est souvent ce que les gens connaissent le mieux. Et ça reste quand même mon objectif principal. Me poser dans le désert. C’est cool se poser dans le désert !

    Et pourquoi donc cet itinéraire qui n’est pas vraiment le plus optimalisé ? Une réponse simple et efficace serait « pourquoi pas ? » ; une réponse plus développée consisterait à dire que ça fait longtemps que j’ai pas roulé vers l’ouest, et que ça me manque. Et que ça me permet de ponctuer mon itinéraire par des visites à des amis que je n’ai pas vu depuis un bon moment maintenant ! Et en bonus, la découverte des Landes, une région que je ne connais pas encore !

    Ce n’est pas évident de reprendre la route avec le Chamion. C’est quand même une conduite assez particulière. Sans direction assistée, sans freinage assisté, avec une accélération qui n’est clairement pas comparable à celle (pourtant pas faramineuse !) du Warum. La conduite est éprouvante. Je le ressens d’autant plus alors que j’ai fait 650 km avec le Warum en une journée une semaine plus tôt. Il faut que je me réhabitue.

     

    Laussonne

    Ma première étape m’amènera à faire 180 kilomètres, jusqu’à Laussonne, à côté du Puy en Velay. La première moitié m’aidera à retrouver mes repères. La suite se passera principalement sur de la double voie qui monte et qui descend. Je me retrouve régulièrement dépassé par les poids lourds tandis que je monte sagement à 30 km/h en troisième.

    Et puis hop ! On quitte la grande route pour des plus petites. Ça continue à monter et à descendre, mais il y a beaucoup moins de traffic. Et c’est beaucoup plus agréable. Une dernière montée (20 km/h, seconde) et me voilà presque au sommet du monde. Je retrouve Marie-Anne avec joie !

    Et là, il me parait important de faire une parenthèse historique / archivistique. Nous sommes en 2005 ; ou peut être en 2006 ; dans ces coins là. Je vais rendre visite à Marie-Anne qui, à l’époque, habite à Lens. En regardant le plan de la ville, à deux coins de rue de chez elle, je repère une rue dont le nom me plait beaucoup. On va d’ailleurs s’y promener. Et, au hasard de la nuit, jeune délinquant que je suis, je repars avec le panneau de rue. Parce que oui ; « rue du Pourquoi Pas ? » ça me parle vraiment beaucoup. Ce n’est que plus tard que j’apprendrais l’histoire de Charcot et de ses quatre bateaux d’exploration. Et oui… ca fait au moins 15 ans que ce « pourquoi pas » me suit désormais ! Et donc il était logique que Marie-Anne puisse rencontrer le Chamion ! Et finalement, elle me montre où ranger ma maison… au sommet du monde !

     

     

    Tout ça pour dire que la région du Puy en Velay, elle est vraiment magnifique ! Je n’y suis resté que trois jours ; sans aller jusqu’à dire que j’avance à toute vitesse, j’ai quand même pris la décision d’arriver en Espagne plus vite que lors de ma première tentative (où j’avais quand même mis plus d’un mois pour atteindre la frontière).

     

     

     

    Polignac

    Et j’ai repris la route. Je ne suis pas allé très loin ; je me suis fait sauter dessus par la forteresse de Polignac.

     

    Et j’en reviens à ma façon de voyager qui n’a pas vraiment changé. Je ne planifie pas vraiment ; enfin là, un peu quand même, vu que je dois retrouver des personnes dans des endroits précis à des moments précis. Mais par contre, je ne cherche pas à me renseigner sur les incontournables de la région. Je préfère arriver, et me laisser surprendre. Je n’attendais pas Polignac ; et avoir une telle vue, au détour d’un virage, ça ne fais qu’accroitre le plaisir d’une telle rencontre !

    Et je me découvre forcément pas si pressé que ça ; le temps de trouver un endroit où ranger ma maison, et je me dirige vers la billetterie du chateau. Celle-ci ouvre dans 10 mn. C’est parfait ; c’est juste le temps qu’il me faut pour retourner au Chamion prendre le masque que j’ai oublié.

    Et ensuite… ensuite, je me fais plaisir, avec un joli chateau pour moi tout seul ! Et ça c’est quand même plutôt cool !

     

     

     

     

     

    Et c’est reparti !

     

    Allanche

    Mon objectif pour la journée était de parcourir au moins 100 km, histoire de me rapprocher de Limoges. Il fallait donc que je roule encore un peu, vu que je n’avais fait que 10 km jusqu’à présent. Et il me restait encore une petite hésitation sur l’itinéraire exact. Suivre les lignes rouges, sur la carte, c’est généralement la garantie d’avoir des routes un peu plus larges, un peu plus confortables à conduire. Mais il y a aussi pas mal plus de véhicules que sur les lignes oranges. Du coup, ça me demande quand même d’être plus attentif à ce qui se passe derrière moi. Comme d’habitude, j’ai décidé de prendre la décision à la dernière minute. Et arrivé à Massiac, après avoir fait le plein d’essence, j’ai décidé de prendre le chemin direct, en suivant la ligne orange, en direction de Allanche.

    A priori, la ligne rouge suivait le fond de la vallée ; la D21, elle, traverse le plateau. Un plateau du massif central. Sans doute que la N122 était belle aussi… mais ce plateau… ces couleurs… ok, pour aimer ce genre de paysage, il faut savoir apprécier le vert. Tous les verts. Les 694 tons de verts différents. L’appareil photo fait de son mieux… mais ce genre de lumière, de couleur… Le plateau est magnifique ; je roule tranquille. Il n’y a pas grand monde sur la route, comme prévu. Une voiture vient me doubler toutes les 10 minutes, et je m’offre une pointe de vitesse à 40 km en montée pour doubler un tracteur !

     

     

    Allanche ; le nom me dit quelque chose. Mais si ça se trouve, c’est juste parce que je passe mon temps à le voir sur la carte depuis que je réfléchis à mon itinéraire. Mais je me dis que ça peut être un bel objectif. De Allanche, comme de tout le reste, je ne sais pas grand chose. Je décrète que Allanche me plaira. Et que j’y passerai la nuit.

    Bingo ! Après une arrivée toujours aussi remarquée dans le centre du village, qui est en effet bien à mon goût, je me dirige vers l’aire de camping-car. Juste à côté de l’office du tourisme. Et d’un départ de vélo rail. Nous sommes vendredi, la journée est bien avancée ; l’aire de camping-car commence à être bien remplie, mais je me trouve une petite place à moi, un peu à l’écart. Et je décide d’aller faire un petit tour du centre-ville.

    Ou pas. Me voilà à peine sorti de ma maison, à peine sorti du parking, que je vois un panneau « brasserie de l’estive ». Bon, bin je chamboule un peu mon itinéraire. Et quelques minutes plus tard, je me retrouve devant un bâtiment à côté duquel deux personnes versent du malt dans un broyeur. Ils me repèrent, je leur explique que j’ai suivi les petits panneaux, ils me disent que j’ai eu bien raison. Je repars un peu plus tard, avec mon sac qui est plus lourd et qui fait ding ding quand je marche. L’échange a été très sympa, reste à vérifier ce qu’il en est des bières.

    J’ai repéré une petite table à pique nique sur le bord de la rivière, en traversant le pont qui m’a mené au parking avec ma maison. Je retourne là bas, et m’installer pour boire ma bière. La porter était celle qui me tentait le plus ; celle que je voulais goûter tout de suite. « la porter est un peu plus forte que les autres bières ». Elle m’avait prévenu. Mais j’avais pas prêté attention à l’information. 7.2% quand même, d’après l’étiquette ! Je comprends pourquoi j’ai du mal à repartir. Les jambes un peu plus lourdes qu’à l’arrivée. Je fais quand même le tour du village. Avant de rentrer à ma maison, finir la soirée tranquillement dans mon chez moi.

    2 commentaires

    1. Commentaire de Patrice GEORGES

      Ah ce massif central,l’Auvergne , c’est vraiment beau. Il n’y a qu’une petite dizaine d’années qu’un copain mordu de l’Auvergne nous y a emmené et nous avons été séduis. Moi je suis mordu de hautes montagnes,mais chez nous elles sont trop habitées, envahies de touristes qui souvent ne les respectent pas et laissent leurs déchets un peu partout. Tous ces plateaux, ces causses sont magnifiques d’authenticité et de coins sauvages avec peu de monde. Peut être que certains habitants voudraient voir plus de monde?
      Tes belles photos nous rappellent des coins où nous sommes passé.

    2. Commentaire de kaly

      Pour moi, aucun problème d’affichage, je retrouve avec plaisir ton bon vieux blog. Et tes toujours aussi belles photos !

      Pour le non-retour sur les 13 mois en arrière, peut-être auras-tu parfois envie d’y revenir au compte-goutte, au hasard d’enchaînements d’idées, pour en raconter un détail ici ou là. Sinon tant pis pour tes lecteurs qui resteront dans l’ignorance totale !

      ;-)

      On a eu une approche fort peu attirante des Landes : succession de ronds-points sur des routes navigant entre des villages à touristes. J’espère que tu trouveras mieux !

      En tout cas, je suis bien contente de ces retrouvailles par écran interposé. Je te souhaite une bonne continuation et j’attends la suite avec patience et impatience !

      Profite bien de ce, enfin, nouveau voyage !

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