Rue du Pourquoi Pas



Parce qu’il y a toujours une route qui, quelque part, m’attend.
Carnets de route, photos de voyages, et pensées vagabondes.

Écrit par : Sébastien ChionOctober 9th, 2014
  • Vancouver… cette ville a tendance à réveiller certains de mes instincts primaires. Ceux qui me disent « trouve toi un travail dans une grosse agence de pub, travaille tout plein d’heures par semaine, et installe toi dans un magnifique loft dans une des tours du centre ville ». Bon, la voix qui me dit ça se fait de moins en moins fort à chaque fois qu’elle s’exprime. Mais quand même. Je trouve amusant de savoir qu’elle est encore là… et puis faut dire que les tours de Vancouver, elles sont particulièrement belles ! Elles me plaisent et m’inspirent. J’ai eu plaisir à les revoir. Les anciennes, comme les nouvelles…

    Le trajet jusqu’à Vancouver s’est fait sans problème. Départ de Eugène à 8h du matin, arrivée à Vancouver à 20h45. Et une journée passée dans un bus pas très confortable et un peu trop plein. À sillonner les routes de l’Oregon. Mais ni celles qui sont belles, ni celles qui sont intéressantes… et une fois l’Oregon fini, même programme avec Washington. Passage de frontière un peu long. Un dimanche soir. Beaucoup de gens qui rentrent à la maison. Mais comme d’habitude, quand il s’agit de rentrer au pays, ça ne dure jamais bien longtemps et les douaniers ne s’éternisent pas en question.

    Je suis arrivé à Vancouver, j’ai récupéré mon sac, et je suis allé chez Isabelle. Pour aller chez elle, on remonte la rue du Conte, puis on tourne sur sa rue, direction rue de la Duchesse. Ça me plait… heureux d’être arrivé, je ne sentais plus le poids du sac. Un peu stressé aussi. Je suis arrivé, j’ai frappé à la porte. Quelqu’un que je ne connaissais pas à ouvert. J’ai demandé si Isabelle était là. Elle est arrivée. J’aime débarquer en faisant la surprise, chez des gens qui ne m’attendent pas. Bon, un dimanche soir à 21h45, alors que ça faisait plus de trois ans que je n’avais pas vu Isabelle, je me sentais un peu mal… mais quand même pas trop. Isabelle savait que je me baladais sur la côte ouest. Elle savait que j’avais prévu de passer à Vancouver à un moment. Elle attendait simplement que je la prévienne pour lui dire quand j’allais arriver. Évidemment, ça surprend toujours.

    Ça a pris un petit moment pour mettre un peu tout en place, et pour organiser mon arrivée imprévue. Je pouvais rester ce soir. Le lendemain c’était impossible. Mais je pouvais revenir à partir du mardi. Parfait.

    J’ai passé quatre jours à Vancouver, à redécouvrir cette ville que j’avais découvert pour la première fois au printemps 2009, et qui était devenue ville olympique, quand j’y suis repassé -très rapidement- avec le Pourquoi Pas ? à l’été 2010. À essayer de passer outre cette impression constante qu’il ne se passe pas grand chose à Vancouver, que c’est avant tout une ville riche, où la scène alternative n’a pas beaucoup de place. Plusieurs personnes me l’ont confirmé ; des anciens montréalais affirmant qu’il se passait tellement de choses à Vancouver, qu’il y a tellement d’adresses sympas, de quartiers chouettes, d’événements intéressants… et pourtant, à nouveau, j’ai l’impression d’être passé à côté. La conclusion me paraît assez évidente : il faut vraiment que je prenne le temps de découvrir cette ville dont on me dit tant de bien. Que je vienne y passer un long moment, dans de bonnes conditions, et en prenant mon temps.

    En fait, l’une des choses qui me dérangent le plus à Vancouver, c’est cette impossibilité de sortir du centre-ville quand on est piéton. Je m’étais déjà fait la remarque il y a cinq ans, et ça n’a pas changé. J’ai souvent le même modus operandi quant il s’agit de découvrir une nouvelle ville. Je commence par le centre ville, et je m’en éloigne petit à petit, suivant mon inspiration, suivant les rues qui me plaisent. Je finis toujours pas découvrir des petits trésors, des petits endroits cachés, des quartiers qui me plaisent… à Vancouver, pourtant, je n’arrive pas à m’éloigner du centre. Alors je tournicote au milieu de ces gratte-ciels magnifiques. Et j’admire. Mais je sens qu’il me manque quelque chose…

    Je suis aussi retourné à la Lookout Tower, qui permet de voir la ville d’en haut. Les prix ont augmenté… mais on peut continuer à monter aussi souvent qu’on veut pendant une journée. Du coup j’ai pu y aller le jour, pour le coucher du soleil, et le soir.

    En fait, ce passage à Vancouver a surtout été l’occasion de revoir des amis, et de faire des nouvelles rencontres. Une en particulier. Laurie/Gavroche. L’amie d’une amie. Céline, une photographe parisienne, et pourtant sympa (!), qui semble lire ce blog mais qui n’ose pas encore commenter ;) Laurie est en vadrouille en Amérique du Nord en ce moment. Plutôt orientée Canada et Colombie-Britannique, elle rêvait d’aller à Crater Lake depuis un moment. On avait échangé quelques mails, avec dans l’idée de peut être faire un bout de route ensemble, puisqu’on voulait plus ou moins aller dans la même direction, pour plus ou moins voir les mêmes choses. Rencontre super agréable, échanges très sympas et concluants. Planification de dernière minute comme il se doit. On se confirme le jeudi que l’on part le vendredi. On va voyager un peu ensemble, et on verra bien lequel des deux étranglera l’autre en premier… Après tout, nous avons tout les deux nos habitudes de voyageurs solitaires…

    Le plan d’action est simple : le vendredi, on prend le train pour Eugène. Vendredi, on est le 10 octobre. Une date qui reste quand même symboliquement importante pour moi, après tout. Je me rends compte que j’ai souvent eu à me poser la question ces dernières années. « Où ai-je envie d’être pour mon anniversaire ; à faire quoi ; dans quel pays » ? J’ai réalisé que commencer ma journée d’anniversaire au Canada et la finir aux États-Unis, ça pouvait être chouette. Que fêter à la fois à Vancouver, à Seattle, à Portland et à Eugène, ça pourrait vraiment me plaire. Ça sera mon premier anniversaire international. Il faut bien continuer à faire des premières !

    Le plan d’action est établi, donc. À Vancouver, je rencontre Laurie, et je fais demi-tour. Retour vers le sud.

    2 commentaires

    1. Commentaire de La Feuille

      Là, j’avoue que je diverge un peu ! Toutes ces alignées de grandes tours se dressant fièrement vers le ciel, ça me laisse vraiment indifférent. Je trouve ça d’une froideur terrifiante à comparer à une petite maison en pierre et en bois, genre chalet d’alpage, blottie au fond d’un vallon ensoleillé. Ce type de décor là me pousse au lyrisme mais pas les grandes bâtisses de verre, d’acier et de béton. La seule photo de ville à laquelle j’accroche un peu, c’est celle où l’on entraperçoit les Rocheuses à l’arrière-plan. Quant à la convivialité, je ne suis pas sûr que ce soit dans ces zones hyper urbanisées en hauteur qu’elle se développe. Mais j’ai peut-être tort. Est-ce la seule solution possible pour caser les x milliards d’humains que nous serons dans quelques années. Je ne pense pas, d’autant que la plupart de ces édifices abritent essentiellement des bureaux et que l’on doit éclairer à tour de bras pour créer une illusion de vie nocturne…
      A part ça, bien content de savoir que le 10 octobre a été fêté comme il se doit…

    2. Commentaire de Boulette

      Halte là, malheureux ! Il conviendrait de rappeler un précepte ni chinois ni auvergnat, hérité de mon papa: “Si tu n’as rien d’intéressant à dire, et bien ne dis rien, et au pire allume une clope, ça ira mieux après.”. J’ai les poumons tous noirs maintenant, merci papa.

      J’adore te lire, et tout plein d’autres sites, blogs, magazines, bouquins, manifestes, pamphlets et mots d’amour sur les murs des WC. Cependant, je m’exprime rarement en réponse. Flegme boulettien, flemme boulettienne ?

      Allez, pour l’effort: je me réjouis que votre rencontre se soit bien passée, et je n’ai pas douté un instant de votre probable bonne entente ! Après tout, des gens qui aiment la bière ne peuvent que se marrer ensemble.
      Au plaisir, comme d’hab, de lire la suite de vos folles aventures, à défaut de pouvoir en profiter avec vous en ce moment ! (ceci était un appel à l’aide depuis le fond de la cave sans fenêtre… ‘vais fumer une clope…)

      PS: Tu devrais éviter de prendre une alsaco-gersoise en transit dans une ville de barjots, pour une parigotte, ça risque de la vexer dans son amour propre de canard Gascon !

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